2,.')ï cortfifte en un parallélogramme de bois, long
d’environ quinze pouces, & large de douze, entouré
d’un chaflis de buis, par le moyen duquel on attache
Une feuille de papier bien étendue, 6c pour
ainfi dire bien collé^ur la planchette, de forte que
l’on peut tirer examinent deffus toutes les lignes
dont on a befoin.
■ Sur chaque côté du chaflis, 6c vers lé bord intérieur
, il y a des échelles de pouces fubdivifées, outre
cela on a projetté fur un côté les 360 degrés d’un
'cercle, en partant d’un centre de cuivre, qui eft au
milieu de la planchent; chaque degré eft coupé en
deux parties égales, 6c à chaque dixième degré font
marqués deux nombres, dont l’un exprime le degré
& l’autre fon complément à 360e'. afin de n’êtrepas
obligé de faire la louftraftion : dur l’autre côté dont
projettés les 180 degrés d’un demi - cercle, en partant
d’un centre de cuivre qui eft au milieu de la
longueur dè la table, & à un quart de fa largeur :
chaque degré eft divifé en deux, 6c l’on a marqué
deux nombres à chaque dixième-degré, c’eft-à-dire
le degré avec fon complément, à i8od.
D ’un côté de la planchette eft une boufl'ole qui
fert à placer l’inftrument : le tout eft attaché à un
genou par un bâton à trois branches, pour le foute*
nir ; on le fait tourner ou bien on le fixe par le
moyen d’une vis , fuivant le befoin. Enfin la planchette
eft accompagnée d’un index; c’eft une réglé
longue de feize pouces au moins, & large de deux,
fui- laquelle il y a ordinairement des échelles, & c .
elle eft accompagnée de deux pinules placées perpendiculairement
fur fes extrémités. Voyez Pinules,
G c.U
fage de la planchette-. Prendre un angle avec la
planchette, ou bien trouver la diftance de deux endroits
acceflibles par une feule 6c même ftation.
Suppofons que D A , D B ( PI. d'Arpent, fig. 32.
n. 2 .) foient les côtés de l’angle cherché, ou bien
que A B foit la diftance que l’on fouhaite de connaître
; placez l’inftrument horifontalement, le plus
près de l’angle qu’il eft poflible, 6c prenez un point
dans lè papier ou la carte qui eft fur la planchette, par
exemple le point c; appliquez-y le bord de l’index,
en le faifant tourner jufqu’à ce que vous apperceviez
le point B par les pinules : la réglé étant dans cette
fituation, tirez le long de fon bord la ligne c e indéfinie.
Faites tourner de la même maniéré l’index fur
le même point jufqu’à ce que vous apperceviez le
point A à-travers les pinules, 6c tirez la ligne droite
c d indéfiniment,,on a“ par cette méthode la quantité
de l’angle tracé fur le papier.
Mefurez avec une chaîne les lignes D A , D B ,
{ Voye^ C haîne) & prenant ces mêmes mefures fur
une échelle (voyez Echelle) , portez-les furies
côtés refpeélifs de l’angle tracé fur le papier ; fuppo-
fons qu’elles s’étendent de c en b, 6c de c en a; de
cette maniéré cb 6c c a feront proportionnels aux
côtés D B 6c D A fur le terrein.
Portez la diftance ah fur la même échelle, &
voyez quelle eft fa largeur ; l’étendue que vous trouverez
fera la longueur ou la diftance de la ligne A B
que l’on cherchoit;
z°. Trouver avec la planchette la diftance de deux
endroits, ,dont l’un eft inacceffible. Suppofons que
A B foit la diftance cherchée (fig. 3 3 - ) , 6c que A
foit le point acceflible. i° . Placez la planchette en c ,
regardez par les pinules jufqu’à ce que vous apperceviez
A & B , 6c tirez a c , cb. Mefurez la diftance
de votre point dé ftation au point A , & le prenant
fur l’échelle, portez-la fur c a. Tranfportez la planchette
au point A oii elle doit être placée, de telle
forte que le point A repréfente a , 6c que l’index
étant mis le long de la ligne a c , vous apperceviez
la première ftation c en fens contraire.
3®. Après avoir arrêté l’inftrument, tournez les
pinules vers B , 6c tirez la ligne a b.
4°. Mefurez fur l’échelle l’intervalle a b , il fera la
diftance des points A , B que l’on demande.
50. T rouver avec la planchette la diftance de deux
endroits inacceflibles-. Suppofons que l’on veuille
connoître la diftance A B (PI. d? Arpent, fig. 3 4 .)
i° . après avoir choifi deux ftations en C 6c en D ,
placez l'a planchette à la première ftation C par les pinules
, vifez aux points D , B , A , 6c tirez le long
du bord de l’index les lignes cd ,c b ,c a; z°. mefurez
la diftance des ftâtioqs C D , & la prenant fur une
échelle portez-la fur cd ; 30. ôtant la planchette du
point C , fixez-la enZ>, de maniéré que le point d
répondant directement au-d’efliis de l’endroit D , 6c
que mettant enfuite l’index le long de la ligne c d,
vous apperceviez par les pinules la première ftation
C. L’inftrument étant ainfi fixé, dirigez les pinules
aux points A , B ,6c tirez les lignes droites d a, d b;
enfin trouvez fur l’échelle la longueur a b , elle marquera
la diftance A B que l’on demande.
On peut trouver de la même maniéré par deux ftations
la diftance d’un nombre quelconque de lieux
propofés, & par ce moyen lever le plan d’un champ,
ou même d’une partie de p a y s , &c.
4°. Ufage de la planchette pour lever le plan d’un
champ par une feule ftation, d’où l’on puifle voir
tous les angles. En plaçant l’inftrument au lieu de
ftation, prenez un point dans le papier, pour repré-
fenter le point O , par exemple (fig. z i . ) 6 c mettant
le bord de l’index à ce point, dirigez-le aux diffé-
rens angles du champ A , B , C , D , E , F , &c. 6c
tirez le long de foii bord des lignes indéfinies, dirigées
à chaque angle, c’eft-à-dire les lignes C a , C b,
C e , &c. Mefurez la diftance de chaque angle au
point de ftation, c’eft-à-dire mefurez les lignes O A ,
O B , O C , O D , &c. 6c après les avoir prifes fur
une échelle, portez-les fur les lignes de la carte qui
leur répondent : les extrémités de ces lignes donneront
.des points , lefquels étant joints par d’autres
lignes à b ,b c , &c. repréfenteront le champ propofé.
50. Ufagë de la planchette pour lever le plan d’ua
champ, d’un bois, &c. en allant tout-autour. Placez
l’inftrument horifontalement au premier angle, par;
exemple en A ; prenez un point fur le papier pour
repréfenter le point A , 6c mettez-y l’index que vous
dirigerez jufqu’à ce que par les pinules vous apper-
cevie.z une marque placée à l’angle B. Le long de
cet index tirez une ligne indéfinie ; mefurez la diftance
de A en B , 6c après l’avoir, prife fur un#
échelle, portez-la fur la ligne indéfinie que vous
venez de trouver ; ^’extrémité de cette diftance re-
préfentera le point B. Tranfportez finftrument au.
point B , où vous le difpoferez de maniéré que l’index
étant vu le long de la derniere ligne, vous apperceviez
la première ftation A à-travgrs les pinules :
fixez-le dans cette ftatio.n, mettez l’index au point B ,
6c faites-le tourner jufqu’à ce que vous apperceviez
par les pinules l’angle fuivant C : tirez alors une ligne
comme ci-defliis, mefurez la diftance B Ç, pre-i
nez-la fur une échelle, 6c portez-la fui' cette der-
niere ligne de la carte. Tranfportez l’inftrument au,
point C, 6c continuez de même.
Ayant tourné de cette maniéré tout-autour du
champ, vous aurez exactement le plan de tout fon
contour fur la planchette : on peut alors 1$ toifer, ou
en faire le calcul 6c en déterminer l’aire,
Maniéré de changer le papier qui eft fur la planchette.
Quand on trouve que dans de grandes pièces
de terrein le plan excede les dimenfipns de la planchette
, & qu’il s’étend au - delà du papier, il faut
ôter la feuille de deflus la plandtett,e & y en mettre
une nouvelle : voici la maniéré de faire ce changement.
Suppofons que H , Z 3 ( f ig . 3^.) foient
les limites de la pldnchette , de manière qu’ayant
■ tracé le champ de A en B , 6c de-là en Cjufqu’en D ,
Ja place vienne à manquer., la ligne D E s’étendant
au-delà du papier., tirez la partie de la ligne D E
jque le papier pourra contenir ; par exemple, la part
ie D 0 , 6c au moyen des divifions qui font fur le
•bord du chaflis ; tirez par le point 0 la ligne P Q
parallèle au bord de la planchette H M ; 6c par le
même point O tirez O N parallèle hMZ. Après cela
ôtez le chaflis, 6c en la place de la feuille de papier
qui eft fur la planchette, appliquez-en une nouvelle
(fig.3 6 ï) , tirez fur cette feuille une ligne R S proche
l’autre bord, auquel elle foit parallèle: placez enfuite
la première feuille fur la planchette, de maniéré que la
ligne P Q foit exactement couchée fur la ligne R S ,
afin que l’opération fe fafle le plus avantageufement
.qu’il eft poflible, comme en O ; enfin tirez fur la nouvelle
feuille la partie de la ligne O D que la planchette
pourra contenir; & du point O prolongez le refte de
la ligne O D jufqu’en E : du point E continuez l’ouvrage
comme ci-deflùs aux points F , G , A.
Ufage de la planchette quand on veut s’en fervir
comme d’un graphometre ou d’un demi - cercle. Le
■ grand inconvénient de la planchette eft que le papier
rend cet infiniment impraticable dans un tems humide
ou pluvieux j on s’apperçoit même que la ro-
fée du matin ou du foir enfle ou gonfle confidérable-
ment le papier, 6c par conféquent qu’elle déjette
l’ouvrage. Pour éviter cet inconvénient 6c rendre
cet infiniment d’un ufage sûr quelle que foit la température
de l’a ir , on fùpprimera le papier en élevant
au centre un ftile ; il en naîtra un graphometre,
un demi-cercle ou un cercle entier , qui aura les
mêmes ufages que tous ces inftrumens.
La planchette dépouillée de fon papier devient
donc .un graphometre ou un demi - cercle, Si l’on
veut que la planchette ferve de cercle entier, l’index
doit conftamment tourner autour du centre de cuivre
percé au milieu de la planchette. Si l’on veut qu’elle
ferve.de demi-cercle, il faut qu’il tourne fur
l’autre centre de cuivre qui y eft percé ; ce qui fe
fait dans l’un 6c l’autre cas parle moyen d’un ftile
planté dans les trous. Quand la planchette doit fervir
d’équerre d’arpenteur, on v ille la boufl'ole à l’index,
i&c.P
rendre *un angle avec la planchette eonfidérée
comme un cercle entier. Suppofons que l’on demande
la quantité de l’angle E K G (figure 20. ) placez
l’inflniment en K , en mettant l’index fur le diamètre
: faites tourner tout l’inftrument, l’index demeurant
toujours fur le diamètre jufqu’à ce que Vous
■ ©bferviez le point E à-travers les pinules.
L ’inftrument étant dans cette fituation, arrêtez-lé
bien ferme, 6c tournez l’in dex fur fon centre jufqu’à
c e que vous apperceviez le point G par les pinules ;
alors le degré que l’index coupe fur le chaflis, eft la
quantité de l’angle cherché ; on p eu t le tracer fur le
p apier , félon la méthode commune de rapporter des
angles. Voyez R a p p o r t e u r .
• Prendre un angle avec une planchette, eonfidérée
comme un demi-cercle. Il faut agir avec cet infini*
ment, confidéré comme un demi-cercle, de la même
maniéré qu’on le fait en le confidérant comme un
graphometre, où il n’y a feulement qu’à faire tour*
ner l’index fur l’autre centre percé lur milieu de la
longueur 6c à un quart environ de la largeur de la
planchette.
Prenez un angle avec la planchette, eonfidérée comme
un équerre d’arpenteur, 6c garnie d’une boufl'ole
ou comme une planchette ronde, placez l’inftrument
en K , la fleur-de-lys tournée de votre côté : dirigez les
pinules au point E ,6 c obfervez le degré coupé par
l’extrémité méridionale de l’aiguille ; füppofons que
ÿe foit 196, tournez l’inftruraent, la fleur-de-lys toujours
de Votre côté, 6c dirigez les pinules au point G,
6c remarquez le degre que coupe l’autre extrémité de
l’aiguille, que nous füppofons ici être 181: ôtez le plus
petit du plus grand, le refte 1 14A eft la quantité de
l’angle cherché. S’il arrive que le refte foit plus grand
que i8od. on doit alors le fouftraire encore de 360,
ce fécond refte fera l’angle cherché, que l’on peut
rapporter fur le papier, ainfi qu’il eft enfeigné à lVr-
ticle R a p p o r t e u r .
L’on peut de cette maniéré faire avec la planchette
tout ce que l’on exécute avec l’équerre d’arpenteur
ordinaire ou planchette ronde. Voyez Planchette
RONDE. Chambers. (E)
P l a n c h e t t e r o n d e , c’eft un inftnihie'nfde Mathématiques,
dont les Arpenteurs font un grand ufage
pourprendre des angles, des diftances, des hauteurs,
& c .
Cet infiniment fe fait de plufieurs manières , diffé-
rens auteurs ayant inventé différens moyens de le
rendre plus fimpie, plus portatif, plus exaél, plus
expéditif. Celui dont nous allons rendre compte, ne
le cede en rien à aucun de ceux que nous avons vus.
Il eft compofé d’un cercle de cuivre d’environ un
pié de diamètre , ainfi qu’on le v o it , fig. 26. PI.
d'Arpentage. Son timbre eft divifé en 360 degrés, 6c
chaque degré eft fubdivifé en minutes.
Par-deflous en c c font attachés deux petits piliers
b b , fig. 26 n. 2. qui portent un axe fur lequel il y a
un télefeope à deux verres , renfermé dans un tube
de cuivre, afin d’appercevoir les objets éloignés.
Au centre du cercle fe meut l’index ou l’alidade C;
c’eft un plan circulaire qui à une boufl'ole dans le milieu
, dont la ligne méridienne répond à la ligne de
foi a a: en a a font attachés des piliers pour foutenir
un axe qui porte un télefeope femblable au premier,
dont la ligne de collimation, ou ligne fuivant laquelle
on v ife , répond à la ligne de foi a a. A chaque extrémité
de l’un 6c l’autre télefeope eft attachée une pi»-
nule. Voycç Pin u l e .
Les extrémités de l’index, ou de l’alidade a a ,
font coupées circulairement pour s’ajufter aux divifions
du limbe B , 6c la ligne de foi montre les dé-
grés 6c les minutes fur le limbe. Tout l’inftrument eft
monté fur un genou foutenii par un fupport à trois
branches.
La plûpart des planchettes rondes n’ont point de té-
lefcopes , mais feulement quatre pinules; il y en a
deux attachées fur le limbe, & les deux autres aux
extrémités de l’index ou de l’alidade.
L’ufage de cet infiniment eft aifé à connoître par
celui du demi-cercle, qui en eft la moitié. VoyeztiR-
Mi-CERCLE, de même que par cèlui de la planchette
fimple , dont on fe fert dans l’occafion, comme
d’une planchette ronde ou graphometre. Voyez PLANCHETTE.
Chambers. (£ )t
P l a n c h e t t e , ( terme de Sellier. ) c’eft une efpece
d’étrier qui fupporte les piés des femmes qui vont
aflifes à cheval. La planchette eft de bois , & eft fou-
tenue par les deux bouts avec deux courroies de cuir
qui font attachées au fiege, ou à la felle faite exprès
pour les femmes-.
Pl a n c h e t t e , f. f. ( TijJuiier-Ruban.') c’ eft une
petite planche de bois quarrée 6c très-mince , qui
îbutient la chaîne à l’endroit où le tifliitier travaille.
Pl a n c h e t t e , (TermedeTo'urnïur& de Vannier.')
petite planche que le tourneur & le vannier mettent
devant leur eftomac lorfqu’ils percent quelque chofé
un peu difficile à percer.
Laplanchette ^ en terme de Vannier, fe ditaufli de
Certaines hottes ; ce font trois brins d’ofier debout, &
travaillé à plein dos de ces mêmes hottes. ( D , J.')
PLANE, voyez Pl ie .
P l a n e , f. m. ( Botan. ) voyez PLATANE.
P lane , ( Infirument d'ouvriers. ) infiniment qui