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 fin,  les fommets des montagnes  font ce  qu’il y  à  de  
 plus défavorable,par rapport à ce  qu’une  telle fitua-  
 tion eft plus expolée qu’aucune avitre, aux intempéries  
 de toutes fortes. 
 Les pêches de  la meilleure qualité  réuflïffent fi mûrement  
 en plein vent,  qu’on a généralement  pris  le  
 parti de les mettre en efpallier  contre  des murs  garnis  
 de treillage. Si ces murs n’ont que neuf à dix piés  
 de hauteur,  ils ne font  propres  à  recevoir  que  des  
 pêchers de baffe tige, qu’il faudra  efpacer de quinze à  
 vingt  piés,  félon  la  qualité  du  terrein.  Mais  fi  les  
 murs  étoient élevés de douze pies Sc plus, on pourra  
 mettre des demi-tiges de cinq piés entre les premiers  
 pêchers, fans augmenter leur intervalle. 
 L’automne eu la vraie faifon de planter les pêchers ;  
 on ne fauroit s’y  prendre trop tô t , dans quelque ter-  
 rein  que ce foit.  Ainfi dès  que  la lève fera arrêtée,  
 aux environs du vingt O élobre,  il fera auffi  avantageux  
 de faire  cette  plantation,  qu’il réfultera  d’in-  
 convéniens en  la  fulpendant,  Sc  encore plus  en  la  
 différant  jufqu’au  printems.  On  fe  difpenfera  d’en  
 rapporter ici toutes les raifons qui font lans nombre,  
 Sc qui engagent  fortement à  confeiller,  Sc même à  
 recommander cette diligence; 
 Pour être sûr d’avoir Tes bonnes efpeces dépêchés  
 que l’on defire,  il faudroit  avoir  pu  les faire  élever  
 chez foi ;  mais  comme chacun ne  fe trouve  pas arrangé  
 pour cela,  &  qu’on n’eff pas  toujours en dif-  
 pofition  d’attendre  la  venue  de ces  arbres ,  on  eft  
 forcé le plus fouvent de s’en rapporter à  autrui.  On  
 trouve  toutes  les  bonnes  efpeces  aux  environs  de  
 Paris ;  la plupart à O rléans, &  on a commencé à  en  
 élever dans prefque  toutes  les provinces du royaume. 
   Il y   a  fouvent de  l’inconvenient  à  tirer  ces  arbres  
 de loin, faute de prendre quelques précautions,  
 qui ne confifteroient qu’à bien garnir de moufle tout  
 le vuide qui fe trouve entre les racines après que  les  
 arbres ont  été liés  en paquets  : minutie  qu’on trouvera  
 peu digne d’être relevée dans un grand ouvrage  
 comme celui-ci ;  mais qui eft  le feul moyen de confier  
 ver la fraîcheur des arbres dans une  longue route.  
 Dès qu’ils feront arrivés à leur deftination, il ne faudra  
 différer de les planter, qu’au cas'qu’il fît un terns  
 de neige  ou de gelée,  ou bien  que les  terres  fuffent  
 trop humides.  Il vaudra mieux dépofer  alors les  arbres  
 dans  un  lieu  fain  Sc  abrité  ,  après  en  avoir  
 mouillé  modérément les  racines.  Mais  dès  que  la  
 faifon fera convenable,  on déballera les  arbres ;  on  
 rafraîchira les racines en coupant leur extrémité jufqu’au  
 vif. Cette coupe fe fera de biais, Sc en-defl’ous,  
 de maniéré  qu’elle puiffe  porter fur la terre  en  plaçant  
 l’arbre dans le trou.  On ôtera tout  le chevelu,  
 &c on retranchera toutes  les racines qui feront éçor-  
 cées, rompues, ou viciées ;.puis pour former la tête,  
 on  coupera  toutes  les  branches  latérales  de  la tige  
 principale,  que l’on rabattra  en biais  à fept  ou huit  
 pouces au-deffous  de la greffe.  On fera  enfuite  aux  
 places  marquées  dans  le.terrein,  que  l’on  fuppofe  
 préparé d’avance, des trous  fuffifans pour l’étendue  
 des  racines.  On y   placera les arbres  de façon  qu’ils  
 foient un peu inclinés  vers le mur ;  qu’ils en foient  
 éloignés de  quatre  à  cinq pouces ;  que  la  coupe  le  
 regarde , Sc que la greffe puiffe  excéder  de  deux ou  
 trois pouces  le niveau  du fol.  On fera  jetter autour  
 de l’arbre la terre  la plus meuble, la plus légère,  &   
 ia meilleure que l’on fera entrer avec les doigts entre  
 les racines ; &  apres que le trou fera rempli Sc qu’on  
 •aura  allure  le terrein en appuyant médiocrement  le  
 pié  autour de  l’arbre,  on  y   fera  jetter une  charge  
 d’eau pour lier la terre aux  racines.  Mais fi  la plantation  
 n’a été faite qu’au printems,  il  faudra  envelopper  
 la tige des arbres de grande paille, en couvrir  
 la terre au p ié,  Sc arroler le tout modérément  chaque  
 femaine  dans les teins  de hâle Sc de féchereffe. 
 Ë  E  C 
 Quand on  verra que les pêchers commencent  a poiil-  
 fe r ,  on  découvrira leur  tige ,  &  on les  laiffera  aller  
 cette  première année à leur gré en prenant foin pourtant  
 d’attacher  au  treillage  les nouveaux  rejcttons,  
 à  mefure  qu’ils  prendront une force &  une longueur  
 fuffifante. 
 La culture du pêcher, qui  confifte principalement  
 à le tailler,  à l’ébourgeonner  Sc  à  le  paliffer, fait le  
 point  le  plus  im p o r ta n tSc en même  tems  le  plus  
 difficile  du  jardinage.  C ’eft ici la pierre d’achoppe-1-  
 ment des jardiniers , c’eft le  premier trait qui  mani^  
 fefte leur talent,  c’eft  la  plus  grande perfection  de  
 leur a r t, &c la feule fur laquelle il faille les examiner,  
 les fuivre,  les diriger principalement.  La  taille  des  
 autres  arbres  fruitiers  n’eft  rien  en  comparaifon de  
 celle du pêcher.  Ce n’eft pas  qu’il  ne  faille  aufli  les  
 entendre Sc les conduire ;  mais la grande  différence  
 vient de  ce  qu’on  peut réparer  les  autres  fruitiers,  
 quoiqu’ils aient été depuis îong-tems négligés ou traités  
 par une main ignorante ; au  lieu  que  fi  on a négligé  
 ou mal conduit un pêcher feulement pendant une  
 année Ou deux , il eft prefque  impoflible  de  le  rétablir. 
   Pour difcuter  fuffifamment  cet  article,  il  faudroit  
 un examen Sc un détail  qu’on  ne  peut fe  promettre  
 dans un ouvrage  de  cette nature :  on fe contentera  
 des principaux faits. 
 Le pêcher veut être foigné &  fuivi pendant  la plus  
 grande  partie  de  l’année  ;  c’ eft-à-dire,  depuis  là  
 chûte  des  feuilles juiqu’après  la  récolte  du fruit ;  il  
 faut  à  cet  arbre  des  attentions  habituelles  pour  le  
 préferver des intempéries, le conferver dans la beauté  
 ,  l’entretenir dans fa force,  Sc pour le faire durer  
 &  profpérer.  Je  fuivrai  l’ordre  des faifôns  pour  indiquer  
 les différens  foins de  culture  qu’on  doit  employer, 
   Sc préfenter  d’un  coup  d’oeil  les  diverfes  
 operations  qui  font  néceffaires  pour  remplir  cet  
 o&jet. 
 La taille  eft le premier  foin de  culture  qu’il faille  
 donner au pêcher.  Cette  culture eft même  indifperi-  
 fable  à fon égard  , Sc il faut de plus qu’elle foit exactement  
 ;  car fi on néglige de tailler cet arbre pendant  
 un an feulement, il  fe  troüve  élancé  .•  dégarni,  St  
 détérioré au point qu’il n’eft fouvent  pas poflible  dé  
 le rétablir  en  trois  années ;  &   fi on  l’a  abandonné  
 deux  ou trois  ans,  il  n’y   a prefque plus moyen  d’y   
 remédier, ni, à plus forte raifon , d’en former un bel  
 arbre.  On peut tailler  le pêcher  depuis la  chute  des  
 feuilles jufqu’au premier mouvement dé la feve ; mais  
 d’attendre  que les arbres  foient en fleur ,  ou  qùe  le  
 fruit  foit  noué  pour les  tailler,  c’eft  le  plus  grand  
 abus qui puiffe réfulter de la négligence  du jardinier.  
 On  doit  commencer  par  les arbres les plus foibles,  
 Sc finir par les plus vigoureux.  C’eft encore une autre  
 abus de croire que les  arbres taillés font  plus fin*  
 jets à être endommagés par les intempéries qui  arrivent  
 fi ordinairement au retour du  printems.  On eft  
 affez généralement d’accord  qu’il n’y  a plus d’inconvénient  
 pour les arbres  taillés que pour ceux qui ne  
 le font pas.  Avant de fairè agir  la ferpette,  on  doit  
 dépaliffer l’arbre Sc le nettoyer de toute faleté& dcsi  
 infe&es.  Il  faut  enfuite  diftinguer  les jeunes  arbres  
 jufqu’à  l’âge  de fix  ans ,  de  ceux qui font dans leur  
 force ou qui font  fur le déclin.  On  doit  en  général  
 fe  régler fur la force  de  l’arbre  pour  le  retranchement  
 &  l’accroiffement des  branches.  Si  l’arbre  n’a  
 qu’un an,  &  qu’il n’ait pouffé que foiblement, on le  
 réduira à deux branches ou à quatre, également partagées  
 fur  les  côtés ,  &   on les  taillera à cinq ou  fix  
 pouces.  Mais fi l’arbre a pouffé Vigoureufenient, on  
 pourra leur  laiffer jufqu’à huit à dix  pouces de  longueur. 
   Dans les années fuivantes la grande attention  
 doit fe porter à tenir la balance de façon que l’un des  
 cotés de l’arbre  ne foit  pas  plus  chargé  que  l’autre.  
 Si l’arbre eft foible, il faut le rabatre du milieu ; fi là 
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 feve.fe porte trop abondamment  fur  l’un  de?  côtés,  
 il faut açcourcir  ce  côté pour donner  de-la  force  à  
 l’autre.  En général  toute  la force de  l’arbre-'doit  fë  
 porter fur deux ou quatre  maîtreffes branchés diftrï-  
 butrices  de  toute  là  garniture.'  Ori  peut  donner  
 tous  les ans à ces fortes‘'branche?  douze  ou  quinze  
 polices  de taille, quelquefois deux piés j,  Sc  jufqu’à  
 deux  pies  Sc demi,  à  la maniéré  clés  jardiniers  de  
 Montreuil, du refte on doit réduire les autres depuis  
 fix jufqu’à huit pouces. On d o it  communément que  
 le pêcher  n% que  douze  ou quinze  anS de  vie ;  mais  
 iquand il a été bien conduit,  ce n’eft encore là que lé  
 tiers de fa durée Sc le commencement de fes  grandes  
 forces, qui  peuvent  fe  foutenir  pendant  autant  de  
 tems, après quoi on  peut  regarder le refte de fa durée 
   comme un état de  retour dont le foutien dépend  
 entièrement de l’art Sc des  foins  du  jardihier.  C’eft  
 la taille bien entendue qui  contribue le plus  à là  durée  
 du pêcher. Elle Confifte ,  poiir les pêchers qui font  
 dans leur force, à ne pas trop charger l’arbire de branches  
 , Sc cependant à le tenir bien garni.  Après avoir  
 examiné l’etat de l’arbre, on commence à retrancher  
 les  branches  féches  ,  altérées  Sc  ufées ; puis  celles  
 •qui font trop  groflès  ou  trop  petites,  à  l'exception  
 des petits  bouquets  ou brindilles qui  fôntJpropres à  
 ‘ donner les plus beaux fruits ;  niais on doit conferver  
 tout ce qui  eft néceffaire à entretenir la garniture de  
 l’arbre;  Enfin  de toutes les branches qui  ont pouflê  
 fur celle  qui  a été taillée l’année  précédente ,  on  ne  
 laifl'e que la plus baffe. Après cela on vient à la taille:  
 fi  l’arbre fe trouve fatigué pour avoir trop donné de  
 f ru it ,  on  le ménage en accourciffant, fi  c’eft le contraire  
 j  on allonge la taille jufqu’à  huit pouces.  C ’eft  
 encore fur l’efpece  du pêcher qu’ il faut fe  régler à cet  
 égard.  Quant aux pêchers  qui font fur le déclin,  on  
 ne fauroit trop les ménager,  les tailler cou rt, Sc ne  
 Conferver que les meilleures branches ; mais en travaillant  
 à la confervation  de  l’arbre &   à  fa  fru&ifî-  
 cation, on doit chercher en même tems  à lui donner  
 ■ de la beauté , &   à  le rendre agréable, en faifant  en-  
 forte  qu’il  foit  fuffifamment  garni  de  branches jufqu’au  
 pié, qu’il faffe régulièrement l’éventail, Sc qu’il  
 ‘n’occupe que la place qui lui  a été deftinée. 
 La  beauté  du pêcher confifte principalement  à  ce  
 qu’il foit paliffé proprement  Sc  avec  ordre;  aucune  
 "branche  n’en doit  croifer  d’autres ,  à moins  qu’on  
 n’y  foit néceffité p'our garnir  un  vuide.  On  fe  fert  
 ‘d’ofier pour le premier paliffage  au printems, &  du  
 petit jonc de marais pendant l’été. 
 Mais  le grand point pour  avoir  dit  fruit,  c’eft  de  
 Veiller à la confervation  du pêcher ; fans quo i, il arrive  
 fouvent que les frimats  détruifent toutes les belles  
 efpérances qu’avoit  donné  la  fleur.  Le  meilleur  
 fecret que l’on ait  trouvé pour garantir  ces  arbres,  
 eft de  former  tout  le  long  des  murs  au-deffous  du  
 chaperon, une efpece  d’avant-toitj  compofé de pail-  
 laffons  d’environ  deux  piés  de  largeur ,  fupportés  
 par des potences que l ’on attache  contre le mur pour  
 un tems  , depuis le mois  de Février jufqu’au mois de  
 M a i, cette  couverture défend le haut des arbres,  Sc  
 l ’on fupplée dans les tems menaçans  d’autres  paillaf-  
 Tons pour garantir le bas. 
 Dès la  fin d’Avril on doit  commencer  une. autre  
 opération à  laquelle  il  faut  encore  revenir  à  la  fin  
 de Mai,  après  què le  fruit  eft  notié ;  c’eft  l’ébour-  
 geonnement  q ui, quoique  des  plus  importans  ,  eft  
 ïouvent négligé.  Il confifte à retrancher par  la feule  
 àttiondu pouce, les jeunes pouffes qui paroiffent déplacées  
 , foibles ou furabondantes.  On regarde com-  
 me déplacées celles qui viennent en-devant, ou  qui  
 pouffent par derriere.On juge que les nouvelles pouf-  
 les furabôndent, lorfqu’il y   en a fur chaqùe branche  
 ■ plus  de deux ou trois que l’on conferve dans les plates  
 a v an ta g é e s , Sc  on fupprime le refte.  L’ébour- 
 P  E  C 
 geonnement doit être fait par un jardinïerintdliqcnt'  
 parte' qu’on  y   peut  6ire.de  grandes  fautes, qSi no  
 ppurrOn't'fe  réparer  que  très-difficilement.  Néanmoins  
 c’eft  principalement  de  cette  opération  bien  
 entendue H   dépendent  la  vigueur , la durée  &  la  
 fertilité du pêcher. 
 Il eft encore  d’autres foins de cûîhife qu’on pour-  
 roit  prendre .après  l’ébourgeonnement,  comme  de  
 pincer certaines branches  nouvelles, Sc  d’en  arrêter  
 d’autres.  Mais comme  les  fentimens  Sc  la  pratique  
 font très-oppofés fur ce point,  les uns foutenant que  
 ces féconds foins  font abfolument néceffaires  & le s   
 .^titres prétendant qu’il faut laiffer agir la nature ; on  
 fè  difpenfera  d’entrer  ici  dans  aucun  détail  à  ce  
 fujét. 
 Il en fera  de même  de la culture des pêchers relati-  
 vement'àu remuement  de  la  terre ;  je  n’en  parlerai  
 quépour en repréfenter l’inutilité. Quand on cultive  
 les plattés-bandes qüi font au pié de  ces arbres  c’eft  
 moins pour les favorifér  que pour y  mettre  des  légumes. 
   Mais  on  ne  voit  pas que lcs herbes, bonnes  
 Ou mâüvaifes, font tout  ce'qu'il ÿ   a  de  plus  pernicieux  
 aux arbres,.  Elles  interceptent an- dehors  les  
 petites pluies ,  lés  rofées,  les vapeurs,  &c.  Sc  elles  
 pompent  avidement du  dedans  les fucs,  ’les  fels  Sc  
 1 humidité  de  la terre  ;  énforte  qu’on doit  regarder  
 les légumes Sc toutes les herbes., comme le fléau de$  
 arbres.  Je me  fuis bien convaincu  que rien n’eft: plus  
 avantageux aux pêchers que défaire regner une allée  
 fablée jufqùe  toritre  la paliffadë Sc le mur , fans autre  
 foin que d’en  ratifier l’herbe exa&ement.  Je vois  
 dans plufieurs  endroits des pêchers ainfi traités depuis  
 vingt  ans, qui  ont fait  des .progrès étonnans, Sc qui  
 font d’une beauté admirable. 
 La taille que l’on  a  fait  en  hiver  au pêcher St  l ’ébourgeonnement  
 au printems , obligeant fa feve à fe  
 porter vigoureufenient .dans les branches qui ont été  
 corifervées ,  exigent de  fréquens palifiàges.  Le premier  
 fe fait au mois‘de Juin, fans autre choix, retranchement  
 ni  fujettion, lorfque  l’ébourgeonnenient à  
 été bien fait, que  de  bien  efpacer, étendre  Sc tourner  
 lés branches  j de façon qu’elles garniffent l’arbre  
 agréablement , Sf que  le  fruit foit  coùvert de  feuilles  
 autant qu’il fe pourra ;  un  mois  ou  fix femaines'  
 après il faudra un fécond paliffage fort facile,  Sc qui  
 né  confiftera  qu’en  un  lien  de,  plus,  à  toutes  les  
 branches  qui  le  feront  alongées  ,  &   à  rabattre  
 tout ce qui contrariera la beauté  de  la forme.  Il y  3  
 quelquefois  des arbres vigoureux qui demandent une  
 troifieme revue au mois  de Septembre. 
 Il eft des terreins légers qui exigent qiie l’on airrofé  
 lés pêchers dans le tems de haie Sc de féchereffe. Dans  
 ce cas, il faut faire donner à chaque arbre une  charge  
 d’eau tous les quinze jours,faire mettre de la grande  
 paille  à  leur pié ; Sc  même en garnir  les  tiges des  
 pêchers. 
 Les  fruits  demandent aiifli  des attentions.-  Après  
 avoir ô té ,  quand  ils font  noués Sc débourés ,  tous  
 ceux qui font venus de  trop  ( car  ori prétend qu’uh  
 pêcher de bonne ftature n’en doit porter quefoixante),  
 on  aura foin, dès qu’on s’appercevra que les pêchés  
 commencent à changer Sc a prendre dé la blancheur^  
 de  les  découvrir  peu-à-peu  à  trois,  fois,  de  quatre  
 jours en quatre jours, en ôtant quelques feuilles, afin  
 que recevant la plus forte impreffion du foleil,  elles  
 puiffent fe  colorer,  fe mûrir &  fe pérfeûiônner. La  
 parfaite maturité  des pêches  fe  reconnoît  lôrfqu’en  
 les .touchant légèrement elles reftent  dans  la main. 
 Les  pêches font fouvent  endommagées par quàn-  
 tité d’infeftes;  Dès le printems  le bouton à fleur eft  
 attaqué par  une  chenille  verte  que l’on trouvé derrière  
 les branches  i  Sc:  qu’il  faut  détruire.  Lorfque  
 les murs forit mal crépis,  les  loirs,  les mulots  ,  les  
 rats,'les fouris Sc les mufaràignes s’y  réfugient Sc en