
 
        
         
		Mais fi  ce principe  eft faux, la conféquence qu’ ils  
 ■ entirent devient nulle»  Sur quoi  voyez L'article Ma- 
 TI ERE. 
 A Y article V u id e   o n  p e u t   v o i r   le s   a rgum en s   p a r   
 îe fq u e ls  o n  p r o u v e  q u ’i l   y  a  d u   v u id e  dans  l ’u n iv e r s .  
 Ckambers« 
 P l e in   , (.lurifprud.) fe dit de ce qui eft entier, complet  
 &  parfait. 
 Ainfi plein fief eft  celui qui  eft  entier  &   non  démembré, 
   &  qui  releve nuement d’un  feigneur. 
 Plein p o f fe f fo ir e ,   c ’ eft  la  'pleine m a in ten u e . 
 Pleine puiflance &  autorité royale, ces termes qui  
 font de ftyle dans les ordonnances, fervent  à  exprimer  
 une puiflance des plus étendues, &  à laquelle il  
 ne manque rien pour fe faire obéir. 
 Pleine main-levée lignifie  une main-levée entière &  
 définitive,  (-d) 
 P l e in  ,  f .  &  adj.  ( Archit.)  on dit le  plein d’un mur  
 pour  en exprimer le maflif. 
 P l e i n ,   f. m.  terme dé Ecrivain ;  c’eft une certaine  
 largeur ou groffeur du trait de  plume,  félon  que  la  
 plume eft maniée différemment.  On diftingue  quatre  
 fortes de pleins  :  le plein parfait,  le plein  imparfait,  
 le demi -plein,  &  le délié.  Voyez Barbedor,  traité de  
 Vécriture.  (D. J.) 
 P l e in  , (Maréchal'.) le flanc plein, les jarrets pleins  
 la bouche  à pleine main.  Voyez  F l a n c  ,   Ja r r e t s   ,  
 B o u c h e   p l e in e   ,  une  jument  pleine.  Voye*  J u m 
 e n t . 
 P l e in  ou P l a in  , terme de Tanneur;  c’eft une cuve  
 profonde de bois  ou  de pierre  enfoncée dans  la terre  
 ,  dans  laquelle  les Tanneurs  mettent  les  peaux  
 qu’ils veulent plamer, c’eft-à-dire, dépouiller de leur  
 poil par  le  moyen  de  la  chaux détrempée dans de  
 l’eau ,  pour les mettre  enfuite dans la fofle au tan. 
 P l e i n ,  fe  d it   au fli d e   la   ch a u x  m êm e  q u i  e ft   dans  
 la   c u v e .   Ainfi  o n   d it   un plein mort, o u   vieux ,  p o u r   
 e x p r im e r  u n  plein d o n t   la   ch a u x   a   d é jà   f e r v i   :  plein  
 n e u f  o u  v i f  p o u r   c e lu i   d o n t   la   ch a u x   e ft  n o u v e lle . 
 Les Mégifliers,  Chamoifeurs  &   Maroquiniers  fe  
 fervent aufli de pleins pour préparer leurs cuirs. Voyez  
 M é g i s s i e r s  ,,& c. 
 P l e i n ,   adj.  (Blafon.)  on dit en terme  de  blafon,  
 porter les armes pleines d’une maifon,  pour  lignifier  
 en porter les armes fans les écarteler &  fans  brifure.  On  
 dit  aufli  d’une  maifon  qui  ne  porte  qu’un  émail,  
 ou  qu’une  feule  couleur  dans  l’écu  de  fes  armes,  
 qu’elle porte  d’or plein ou d’or pur, de gueule plein. 
 ( D - J -5 
 P l e in  , jexj d u  , on nomme ainfi ce jeu, parce que  
 •les  joueurs  ne  cherchent  qu’à  remplir &  faire leur  
 plein,  c’eft-à-dire, à mettre douze dames  couvertes,  
 &  accouplées dans la table du grand jan, qui fe nomme  
 au  triCtrac  indifféremment grand jan ,  ou grand  
 plein.  Ce jeu ne peut  être joué  qu’entre  deux  per-  
 fonnes.  Il fe joue dans un  tri&ac  garni de trente dames  
 , quinze de chaque couleur. On ne joue qu’avec  
 dexix dez, &   chacun fe fert. On difpofe fon jeu tout  
 de même que fi l’on vouloit jouerau tri&rac ; enfuite  
 chacun empile fes dames fur la première café la plus  
 éloignée du jour.  Vos dames  étant  empilées, il faut  
 abattre  d’abord beaucoup de  bois ;  enfuite  coucher  
 fix dames toutes  plates  lur les  fléchés  du grand jan,  
 parce qu’il eft ailé de couvrir  après qu’on a du bois  
 abattu.  Il eft permis à ce jeu de mettre une  feule dame  
 dans le coin , qui fe nomme au tri&rac coin de repos. 
   Les doublets s’y   jouent  doublement  comme  au  
 revertier.  Il faut bien prendre garde de ne point forcer  
 fon jeU, &   tâcher  d’avoir  toujours  les  grands  
 doublets à jouer. Celui qui a couvert le plutôt toutes  
 fes  dames dans fa  fécondé table ,  a  gagné  la  partie ;  
 mais il n’a pas le dez pour la re venene,  ainfi l’on tire  
 à qui l’aura. 
 PLEIN-CHANT,  f. m. cantus,  ( Mufique. )  &   en 
 italien canto fermo,  ouJimplement canto, eft le chant  
 en ufage dans l’Eglile pour le fervice divin. On prétend  
 que  S. Ambroife  ou S. Miroclet  en fut  l’inventeur  
 ;  que  ce  chant fut perfectionné  par  le  pape S.  
 Grégoire,  d’oii il porte encore le nom de  chant  grégorien, 
  &  que Guy Aretin inftitua les notes &  autres  
 caratteres qu’on y  emploie. 
 Le plein-chant ne fe note que lur quatre lignes : on  
 n’y  emploie que  deux clés,  favoir,  la  clé déut &  la  
 clé de fa  ;  qu’une feule tranfpofition , favoir, un bémol  
 ; &  que deux figures de notes,  favoir  la  longue  
 •ou quarree, &  la breve , qui eft en lofange. 
 Le plein-chant eft  d’une grande  fimplicité , image  
 de celle des inventeurs ;  il n’eft point à plufieurs parties  
 ,  car le faux-bourdon n’eft pas de fon inftitution.'  
 On  n’y  trouve ni changement de ton, ni  dièfes , ni  
 bémols accidentels, fi ce n’eft dans quelques compo-  
 fitions  modernes';  mais  tout  cela  n’empêche  point  
 que  chanté pofément par un choeur de bonnes voix,  
 il ne plaife par cette fimplicité,  &   cette gravité même  
 fi convenables à l’ufage auquel il eft deftiné. Voyeç  
 T o ns d e  l ’E g l is e . (S) 
 P l e in -je u  ,  ( Mufique.)  c’eft le huitième diapafon  
 de  la mufette qu’on nomme  ainfi ; le huitième, le quatrième  
 ,  le fixieme, le feptieme &   le neuvième, font  
 des  diapafons  très-agréables ; mais ils  ne  font  pas fi  
 naturels  au  chalumeau  que  le  cinquième,  nommé  
 Ventre-main, ni  que le huitième que  l’on appelle ordinairement  
 plein-jeu.  (JD. J.) 
 P l e in -p ie  ,  i.  m.  (Jardinage.')  ce  qu’on  appelle  
 plein-piéen fait de terraffe de ja rdin s ,fe  nomme dans  
 les  fortifications  terre-plein ;  c’eft  l’efpace  de  terre  
 compris  entre  deux terraffes,   c’eft-à dire la plate-forme  
 foutenue par des murs ou des talus de gazon.  Voyez  
 P article PiÉ. 
 PLEINE, adj.  f. voyez le mot P l e in . 
 P L E I N E S  , terme de Fondeur de caractères d'Imprime-  
 rie, qui  fait  connoître  les lettres dont  la  figure remplit  
 tout  le  corps ; comme  on  appelle  longues celles  
 qui en  occupent les deux tiers. Les pleines j , <2, JJ,  
 f i t ,  &  toutes les autres  lettres qui  ne  laiffent rien à  
 couper  aux  corps,  foit  par-deffus  ou  par-deffous.  
 Voyez L o n g u e s ,   C o u r t e s . 
 Pl e in e -lu n e  , c’eft cette phafe ou état de la lune,’  
 dans lequel elle nous préfente toute une moitié éclairée. 
  La terre eft alors entre le foleil &  e lle, &  la lune  
 eft dans le ligne  du  zodiaque , directement oppofé à.  
 celui qu’occupe le foleil ; c’eft-à-dire  que fi le loleil,  
 par exemple,  eft au premier degré du bélier,la lune  
 eft au premier degré de la balance. Les éclipfes de lune  
 n’arrivent que dans les pleines-lunes, lorfque la lune  
 fe trouve précifement en ligne droite avec la terre  
 &  le foleil; de forte que la terre empêche le foleil  
 de  l’éclairer.  La face de  la lune qui eft alors tournée  
 vers nous,  au-lieu  de  nous paroître brillante, nous  
 paroît  fombre &  obfcure.  Voye7  L u n e   &  Ph a s e ,  
 ■ 
 Pl e in e - c r o ix  , f .  f. (Serrurerie.) garniture qui fe  
 met  fur  un  rouet dans  une  ferrure.  Elle  forme  les  
 deux bras de  la  croix, &  le rouet en forme le montant. 
  Pour faire la pleine-croix,on coupe &  on lime le  
 rouet de.longueur; on pratique au milieu, à la hauteur  
 oîi la pleine-croix eft fendue dans la clé, Un trou  
 avec un inftrument de la longueur d’une ligne &  demie  
 , &  de  l’épaiffeur de la  fente de  la clé.  On fend  
 à la même hauteur les deux bouts du rouet ; on tourne  
 le rouet félon  qu’il eft tracé, &  on le met en place  
 pour  le  faire  aller dans les fentes de  la  clé.  Puis  
 on  l’ôte , &   on pique fur une  platine de  fer doux,  
 battu, mince, droit fur le palaftre, tout autour, dehors  
 &  dedans, avec une  pointe, marquant  le  lieil  
 du trop, afin d’épargner une rivure.  Enfuite on marque  
 pareillement les fentes du bout du rouet, afin de  
 nepaslesfendre dans la platine. C ’eftparces deux ex*. 
 trémïtés que  les deux faucillons fe  tiennent.  Pour la  
 folidité, on ménage un tenon au faucillon de dedans.  
 La platine ainfi piquée, on l’ouvre jufqu’au droit des  
 piés, épargnant  les  tenons.  Cela  fait,  on  place  le  
 rouet en courbant  en-dedans les piés dans  la pleine-  
 croix , &  l’on  fait  entrer la rivure  de  derrière dans  
 les trous du rouet ; l’on redreffe les piés du rouet ; on  
 coupe la pleine-croix à la hauteur des fentes de la clé;  
 on la lime doucement ; on la remet &  elle eft finie. 
 Il y   a  des  pleines-croix  renverfées en-dehors, &   
 ce font celles oîi le faucillon de  dehors eft renverfé.  
 Elles fe font  comme les pleines-croix  renverfées en-  
 dedans , excepté  que  les  viroles  font  pofées fur le  
 dehors du rouet, &  que l’onalaiffé le faucillon de dehors  
 plus haut. 
 Des pleines-croix renverfées en-dedans, &  ce font  
 celles oîi le  faucillon de dedans  eft renverfé. Elles fe  
 font comme les pleines-croix fimples, excepté que le  
 faucillon du dedans doit  être  renverfé, &  qu’il  faut,  
 avoir deux  viroles  faites  exprès de l’épaifleur de la  
 renverfure, entre  lefquelles on place le faucillon de  
 dedans. On rabat doucement &  à petits coups de marteau  
 , ce qui doit être  renverfé, en commençant par  
 le milieu.  De  peur de  corrompre le  fer,  on  remue  
 plufieurs fois la renverfure pleine,on la lime &  paffe  
 dans la clé. 
 On dit qu’une pleine-croix eft renverfée en-dehors  
 &  en-dedans,  lorfque  les  deux  faucillons  font  ren-  
 verfés. 
 On  appelle pleine-croix en  fond  de  cuve à bâton  
 rompu, celle  qui eft montée  fur un fond de cuve  à  
 bâton  rompu.  Pleine-croix en fond  de  cuve  fimple,  
 celle qui  eft montée  fur  un  rouet  en  fond de  cuve  
 fimple. 
 Il  faut  à  la  pleine-croix haftée  en-dehors  &   renverfée  
 en-dedans, quatre  viroles, deux pour la ha-  
 fture &  deux pour la renverfée ; l’une des viroles de  
 dehors fera haftée,&  celle de dedans fera toute quarrée  
 par-deffus. 
 La pleine-croix haftée  en-dedans &C  renverfée en-  
 dehors  fe  fait  comme  la précédente  ,  excepté  que  
 l ’une des viroles du dedans  doit être haftée,  ô£ celle  
 de dehors toute  quarrée par-deffus. 
 La  pleine-croix  haftée  en-dedans  eft celle  dont  le  
 renverfement double forme deux angles  ;  elle fe  fait  
 comme la renverfée avec deux viroles,  excepté que  
 la virole de deffus doit être affez  épaifle pour y  pratiquer  
 une  feuillure  quarrée,  limée juftement de la  
 hauteur  de  la  fente de  la  clé.  C’eft fur cette virole  
 que la pleine-croix fe pliera , fe haftera à petits coups  
 de marteau ;  on la leftera enfuite avec un petit cilè-  
 let quarré par le bout. 
 Les pleines-croix haftées en-dehors &  en-dedans  fe  
 font  de  la même maniéré  ;  il  faut  aux pleines-croix  
 haftées en-dedans  mettre  les  viroles  en-dedans  du  
 rouet  &  aux pleines-croix  haftées  en-dehors mettre  
 les viroles en-dehors du rouet, 
 PLEION  ou PAILLASSON,  ( Jardinage. )  voyez  
 P a il l a s s o n . 
 PLEMMYRE ou PLEMMYRIUM, ( Géog. anc.)  
 promontoire  de S icile,  fur la côte orientale,  vis-à-  
 vis  de  Syracufe,  dont  il  formoit  le  port.  Virgile,  
 Æneid. l.I I I . verf. C j j .   Thucydide,  l.  VII. parlent  
 de ce promontoire;  on l’appelle aujourd’hui Cabodi  
 majfa Olivieroe ou d'Olivero. Il y  avoit fur ce promontoire  
 un château qui appartenoit aux Syraculàins.Virgile  
 appelle  ce  cap Undofum à caufe  que le pays eft  
 marécageux,  f  D .J .) 
 PLEMPE, 1. f.  ( Marine. )   c’eft une  forte  de petit  
 bateau de pêcheur. 
 PLÉNIER, adj.  (Gramm. &  Théolog. )   ce  qui eft  
 plein ou cqmplet ; ainfi l’on d it, le pape accorde des  
 indulgences plénier es ,  c’ eft-à-dire des remiflions pleines  
 oc  entières  des  peines  dues  à tous  les péchés.  
 Voyez In d u l g e n c e , 
 Ce mot eft forme du latinplenarius, dzplenus, plein. 
 Plénier, fe dit aufli dans l’hiftoire eccléfiaftique,  
 d un  concile général oecuménique. Ainfi S. Auguftin  
 dit que la queftion du  baptême  des hérétiques avoit  
 etc decidee  dans un concile plénier, ce que la plupart  
 des Théologiens entendent du premier concile général  
 de N icée, qui avoit ftatué qu’on  ne  rebaptiferoit  
 que ceux qui avoient  été baptifés par des hérétiques  
 qui avoient corrompu  la  forme  du baptême  ;  &  en  
 ce fens plénier fignifieroit  la même  chofe  que général  
 OU univerfel.  Voyez CONCILE. 
 PLÉNIPOTENTIAIRE,  f. m.  (Hiß. mod.)  celui  
 qui a une  commiflion ou un plein pouvoir d’agir. Ce  
 mot eft compofé deplenus , plein, & potentia  pouvoir  
 , puiflance. 
 On  le  dit  particulièrement  des ambaffadeurs que  
 les rois envoient pour  traiter  de paix  ,  de  mariages  
 ou autres affaires importantes. Voyez Min is t r e   A mb 
 a s sa d e u r . 
 La première chofe qu’on examine dans  les  conférences  
 de paix,  c’eft le pouvoir des plénipotentiaires*  
 Voyez T r a it é . 
 PLÉNIPRÉBENDÉ,  f. m.  (Jurifprud.) c’eft celui  
 qui a une prebende entière , à la différence  de quelques  
 chanoines ou chapelains qui n’ont qu’une demi-  
 prebende,  &  qu’on appelle à caufe  de  cela femi-pré-  
 bendés.  Voyez  PRÉBENDE.  (A  ) 
 PLÉNITUDE, f. f. (GrammA voyez PLÉTHORE. 
 Pl é n itu d e  ,  (Critique facrée.) ce mot fignifie dans  1 Ecriture  i °   ce qui remplit quelque choie, Domini  
 eft “ "a  &  plenitudo ejus, If. xxiij.  , .   la terre &  tout  
 ce  qu’elle  contient  eft au Seigneur  ;  ainfi  plenitudo  
 maris eft tout ce que la mer renferme : z° l’abondance  
 de quelque chofe, de,frugibusterras, &  de plenitudine  
 ejus,  Deut.  xxxü j. 16.  30 la  perfection  &  l’accom-  
 phffement, plenitudo  & fapientia ,   ejl  timere Deum ,  
 Eccl.y. 20. la perfection de la fageffe confifte à craindre  
 Dieu :  40 une affemblée nombreufe ,  in plenitudine  
 fancîâ admirabitur, Eccl. xxiv. 3. on l’admirera  
 dans  l’affemblée des  faints :  50 ce qui  eft entier,  toi-  
 lit plenitudinem  ejus  à  vefiimento ,  Matth, ix.  1 G.  la  
 piece neuve mife à un habit  vieux emporte  l’endroit  
 même qu’elle devoit remplir, déchire l’habit  davantage. 
  (D . J . ) 
 PLÉONASME ,  f. m. (Gramm.')  c’eft une  fùuire  
 de conftruCtion  ,  dil'ent tous les Grammairiens ,°qui  
 eft oppofée à Vellipfe ; elle fe fait lorfque  dans Je dif-  
 cours  on  met  quelque  mot qui  eft  inutile pour  le  
 fens, &  qui étant ôte , laiffe le fens dans fon intégrité.  
 C’eft  ainfi  que s’en explique l’auteur du Manuel des  
 Grammairiens, part. I. ch. xiv. n. G. « II yzpléonafme,  
 » ditM. duMarfais, article figure, lorfqu’il y  a dans la  
 » phrafe quelque mot fuperflu,enforte que le fens n’en  
 »  feroit pas moins entendu, quand cemotne feroitpas  
 » exprimé ; comme quand on dit, je  l ’ai vu de mesyeux,  
 »je L'ai entendu de mes  oreilles , j'irai moi-jnême  • mes  
 »y eu x, mes oreilles, moi-même font autant de pléonaf-  
 » mes ». Siii* le vers 21 z du I. livre de l’Enéide, talia  
 voce refert,  &c.  Servius s’explique  ainfi,  7r\tovcLrp.oc  
 eft  ,  qui fit quotiens adduntur fuperflua , ut alibi,  vo-  
 cemque his auribus haufi :  Terentius,  his oculis  ego-  
 met vidi.  6 
 C’eft d’apres  cette notion généralement reconnue  
 que l’on a donné  à cette figure  le nom de pléonafme,  
 qui eft grec ;  vMovaa[xoç,  de vMovd^uv.,  redundare ou  
 abundare ;  R.  7r\ioç, plenus ;  enforte que le mot de  
 pléonafme  fignifie  ou plénitude  ou  fuperfluité.  Si  on  
 l’entend  dans  le  premier  fens  ,  c’eft  une  figure qui  
 donne au difeours plus de grâce, ou plus de netteté,  
 ou plus de  force ,  i[x<pa.mv.  Si on le prend dans le fécond  
 fens, c’eft un véritable défaut qui tend à la bat-  
 tologie. Voyez Ba t t o l o g i e . 
 Il  me  femble  i °   que c ’eft un  défaut  dans  le  lan-  
 gage grammatical de  défigner  par  un  feul &  même