
 
        
         
		nés furprenans & -inconnus aux anciens; que  le  fyf-  
 tème de Copernic a bientôt été  reconnu pour le vrai  
 fyftème du monde.  Voye^  C o p e r n i c   & S y s t è m e . 
 On repréfente 1 es-planues avec les mêmes caractères  
 dont  lé  fervent les chimiltes pour défigner leurs  
 métaux, à caufe de quelque analogie ou rapport que  
 l’on fuppofoit  autrefois  entre -ces  corps  céleftes  &   
 les  métaux. 
 Saturne eft  repréfenté par le  caraétere  1?, qui en  
 chimie repréfente le plomb. Cette planete  ne  paroit  
 à la vue  fimple  ,  que d’une  lumière  foible,  à caufe  
 de  fa  grande  diltance. Elle achevé fa révolution  autour  
 du Soleil, dans l’efpace d’environ trente années.  
 Voyt^ S a t u r n e . 
 Jupiter marqué par le  ligne % , qui  en chimie reprefente  
 l’étain,  eu:  une  -planete  brillante,  qui  tait  
 l'a  révolution  autour  du Soleil dans l’efpace d’environ  
 douze ans. Voye^ Ju p i t e r . 
 Mars  caraCtérifé  par  le  ligne  <ƒ>,  qui  en  chimie  
 reprefente le fer,  elt une  planete d’une couleur rougeâtre, 
  qui  fait la révolution en  deux  ans  environ.  
 yoye\ M a r s . 
 Venus marquée Ç ,  qui  en  chimie  repréfente  le  
 cuivre, elt la plus brillante de toutes les planètes ; elle  
 accompagne conftamment le Soleil &  n’en elt jamais  
 éloignée de plus  de 47 degrés ;  elle achevé  fa  révolution  
 en  fept  mois environ.  Voye^ V e n u s . 
 Quand elle précédé le  Soleil;  on  l’appelle  PJiof-  
 phorus 6c Lucifer,  & quand elle le fuit, on lui donne  
 le  nom  d'Hefperus.  Voye{ P h o s p h o r u S ,   & c. 
 Mercure caraCtérifé par  le  figne £ ,  qui en chimie  
 reprefente ce qu on appelle aulîi mercure ou v if argent,  
 elt une petite planete brillante qui accompagne conf-  
 tammentle Soleil 4  fa  diltance du Soleil  n’ elt jamais  
 de plus de 28  degrés , moyennant quoi elle  elt ordinairement  
 cachee dans  les  rayons de cet  altre.  Elle  
 achevé fon cours en trois mois environ.  Voye% M e r c 
 u r e   &   E l o n g a t i o n . 
 Au  nombre  de ces planètes, on peut mettre à pré-  
 fent la Terre marquée  ô  ?  faifant  fa  révolution autour  
 du  Soleil, entre Mars &   Vénus,  dans  l’elpace  
 d’une année. Voye^ T e r r e . 
 En  faifant attention aux définitions  que nous  venons  
 de donner,  il n’y  a perfonne  qui ne puiffe distinguer  
 aifément  toutes les planètes ;  car,  fi après le  
 Soleil couchp,  on  voit  une planete plus près de l’orient  
 que  de  l’occident,  on  peut  d’abord  conclure  
 que ce n’ell ni Mercure ni Vénus , & l’on peut déterminer  
 par la différence de  couleur &  de  lumière,  fi  
 ^ cll^Saturne,  Jupiter  ou Mars  ■  on  diltinguera par  
 le même moyen Vénus de Mercure. • 
 Nature  des planètes,  en  obfervant  les  différentes.  I  
 phafes 6c les  différentes apparences des planètes,  on  
 trouve qu elles font toutes parfaitement femblables à  
 la Lune, que l’on a démontré à  l’article L u n e ,   avoir  
 une  reffemblance  parfaite  avec  notre  Terre,  d’oii  
 il fuit que  les planètes font  auffi des  corps  opaques ,  
 Sphériques,  &c. de même  que la Terre.  
 f  ^   cIue l’01} dit ici  des planètes, peut être porté â  
 la  démonstration.  i° .  Vénus obfervée avec le  télef-  
 cope paroît  rarement pleine ; on lui trouve des phafes  
 variables ^femblables  à  celles  de  la  Lune,  fa  
 partie illuminée tou jours tournée vers le Soleil, c’elt-  
 à-dire,  vers l’orient,  quand  elle  précédé le S oleil,  
 & v e r s   l’occident, quand elle le fuit. On  obferve la  
 meme chofe par rapport à Mars  6c  à  Mercure. 
 -L*. Gaffendy le premier,  &  d’autres après lui, ont  
 obferve  Mercure  fur  la furface du Soleil,  qu’il  pa-  
 roiffoit  trayerfer,  Semblable  à une  taché  noire  &   
 ronde.  Voye^  P a s s a g e . Horrofe,  en  1639,  obferva  
 auffi Venus fur le S oleil,  oii  elle  fit  voir les  mêmes  
 apparences  que Mercure. 
 30. De la Hire,  en  1700 ,   obfervant  Vénus  avec 
 un telefcope  clé  ï 6 pies, y   découvrit des montagnes  
 plus grandes eue celles rie la Lune. 
 4°. Caflini a oblervé deux taches fur Venus, quatre  
 fur Mars ,  femblables à  celles  que Campani y   avoir  
 vu£ ï j &  plufieuys  à la fois  fur  Jupiter ;   par  l’obfer*  
 vation  de  ces  taches; on  a  trouvé  que  ces H H |   
 tournoient autour db leur utic : on a même déterminé  
 la  yiteffe de  cette rotation,  ou  de  la période  dans  
 1 eipace delaquelle cetterotations’acheve. Par exempte  
 , celle de Jupiter fe  fait èn 9 heures  5 6 '; celle de  
 Mars  en  24  heures 40'  &  celle de Vénus en i 4 heu-  
 res.  Voyt{ T a c h e . Et puifque l’on trouve que lë$o-  
 letl,  la  Lune,  Jupiter,  Mars,  Vénus  &   la  Terre  
 .teurnentvautour de  leur  a x e ,  c’eft-à-dire,  ont une  
 rotation diurne, il ne faut pas douterque Mercure &;  
 Saturne  ne faffent la même chofe,. quoique la grande  
 proximité de Mercure au Soleil, & fa  grande .diftancê  
 de Saturne  empêchent que  l’on n’y   puiffe  cibferver  
 quelques taches,  qui ferviroient  à démontrer  cette  
 rotation. 
 5  * On obferve dans Jupiter deux bandes ou deux  
 elpeces  de baudriers plusbrillans que  le relie de fon  
 difque,  &  qui font mobiles;  on les voit quelquefois  
 dun  cote,  &   quelquefois  d’un  autre,  tantôt plus  
 larges, &  tantôt plus étroits.  Bandes. 
 6°. En  1 609 Sim. Marius obferva le premier trois  
 petites qtoiles ou trois petites  lunes ,  faifant leur révolution  
 autour de  Jupiter ; &   en  1610, Galilée fit  
 la même  obfervation :  on îemarquê  à  préfent  que  
 ces petites étoiles dilparoiffent,  quoique le ciel toit  
 très-clair  &  très-net, quand  Jupiter  le trouve placé  
 diamétralement entr’elles &  le Soleil ;  d’oilil paroît  
 qu elles perdent leur  lumière , précifémenéterfque  
 les  rayons  du  Soleil,   interceptés  par  Jupiter  ne  
 peuvent pas arrivefeh.lignës droites julqu’à l S  étoi-  
 l e s ,&   qu’ainfi ce fon t, çômme la L une,  dès  corps  
 opaques éclairés par le SoIeil:& puifque Jupiter n’é-  
 .claire point  (es latellies,  quand il font Jerriere  lui',  
 il  s enfuit  encore que Jupiter lui-même eft  privé de  
 lumière  dans  la  partie de fon corps  qui  ni: regarde  
 pas  le  Soleil.  ,  — 
 7 ° .  Q u an t ité s   lim e s  o u  le s  fà te llite s  d e  J u p ite r  fo n t   
 p la c e s   d iam é t r a lem e n t   en t r e   J u p ite r  &  le  S o le i l   o n   
 . a p p e r ço it   fu r  l e   düfque  de   J u p ite r   u n e   t a c h e  r o n d e '; 
 1  P3™1?  <!e  Ià que les fàtellites font  des  corps  opaques  
 éclairés par le Soleil,  qu’ils  jettent une ombre  
 fur  le Soleil, 6e que  les taches rondes  obferyéesfuf  
 Jupiter font les isjôbfes  des fàtellites ;  Se  comme I’oii  
 trouve que la figure  de  cette  ombré  proiettée fur lè  
 difqueüde Jupiter  eft un  cercle, il  s'enfuit auffi' que '  
 cette  ombre  doit  être  conique ;  c’eft  pourquoi  les  
 fàtellites ont une  figure fpherique ,  au  moins  fenli-  
 blement. 
 Maintenant  pour  réfumer  cette  démonftrationI  
 1  . puifque  dans  Vénus ,  Mercure 6c  Mars  ,  on  ne  
 voit briller  que  cette partie  de leur difque, qui  eft  
 éclairée  par le Soleil ; &  que de plus, Vénus &  Mercure  
 p a r o i fie n t  fur  le  difque du Soleil  ,  comme  des  
 taches cïbfcures  ,  quand ils  font  entre  la Terre 6c   le  
 Soleil ;  il  eft évident que Mars  ,  Jupiter &  Mercure  
 font  des  corps  éclairés  par  une lumière empruntée  
 du Soleil : &  que l’on doit dire  la même chofe de Jupiter  
 ,  à caufe  qu’il  eft privé  de  lumière  dans cette  
 partie de fon difque, fur laquelle s’étend l’ombre  des  
 fàtellites ;  auffi - bien  que  dans  cette partie qui  n’eft  
 pas tournée vers le  Soleil;  il eft  donc  fuffiômment  
 démontré que les  fàtellites  font des corps opaques  
 &  qu’ils refléchiffent la lumière du Soleil.  j 
 o H  P°?rclU01 > Pmfque Saturne  avec fon anneau  
 lZ les latellites,  ne donne  qu’une  foible  lumière  6c   
 eonfiderablement  plus  foible  que. celle  des  étoiles  
 fixes  (  quoique  celles-ci foient infiniment  plus éloignées*) 
  ,  6c que  celles  de toutes les autres  planètes ,il 
 il eft encore hors  de  dôute  qïie  Saturne  &  fes fatel-  
 Iites font des  corps opaqueSv-  _a: 
 x°’ P>-dfque Vénus 6c Mercure ne trahfmettent pas  
 la lumière du Soleil,  lorfque, ces planètes font placées  
 vis-à vis de  cet aftre ,  il eft  évident que  ce font  des  
 corps denfes,  opaques  :  ce qui  eft pareillement évident  
 de  Jupiter  ,  qui  cache  les  fàtellites  dans fon  
 ombre ; ainfipar analogie, on peut conclure la même  
 chofe de  Saturne. 
 Quant  à  ce  que  la  Luné ,  qui  eft  auffi un  corps  
 denfe opaque comme les éclipies de Lune  &   de  Soleil  
 le  démontrent,  jette  une  fi grande  litmiere  en  
 comparaifon  de  celle de toutes les autres étoiles, &   
 qu’elle  nous paroît  d’une  grandeur à-peu-près égale  
 à celle du Soleil, cela vient uniquement de ce qu’elle  
 .eft  fort proche, de  la terre ; car  fi  on  l’obfervoit  du  
 Soleil,  e lle   n e   paroîtroit pas fous un  angle fenfible  ,  
 de forte qu’à peine feroit-elle vifible.  Ce feroit  donc  
 la même choie fi  elle  étoit auffi éloignée de  la  Terre  
 qu’eft  le Soleil ; on  ne l’appercevroit  guere  avec  la  
 lunette  d’approche que  comme un petit point lumL  
 neuxv: 
 !  30. Les taches variables qui paroifient fur Vénus, 
 Mars &  Jupiter , femblent prouver  que  ees planètes  
 ont une atmofphere  changeante ;  ainfi  en raifonnant  
 toujours par  analogie,  on  peut  conclure  la  même'  
 chofe des autres planètes. 
 4°. Pareillement  on peut conclure des  montagnes  
 obfervécs  fur Vénus, qu’il y  en a de femblables dans  
 les autres planètes. 
 50. Puifque Saturne  , Jupiter &   leurs, fàtellites  ,  
 Mars, Venus. &  Mercure font des corps opaques qui  
 reçoivent leur lumière du Soleil, qui font couverts de  
 montagnes,, Sc .environnés  d’une atmofphere  changeante  
 , il paroît  s’enfuivre que  ces planètes  ont des  
 eaux, des mers, &c. auffi-bien que des terreins  fecs ;  
 en  un mot  ,  que  ce  font  des  corps  femblables à  la  
 Lune ,  &  par conféquent à la Terre. Par conféquent,  
 félon  plufieiu-s  philofophes, rien  ne nous empêche  
 de croire que les planètes font habitées. Huygens dans  
 Ion  Gofmothèoros  ,  a  prétendu  donner  des  preuves  
 îres-fortes de l’exiftance  des  habitans  des  planetês :  
 çe.s  preuves  font  tirées  de  la reffemblance  (des planètes  
 avec la. Terre  ,  &  de  ce  qu’elles font,  comme  
 la  Terre ,  des  corps  opaques  ,  denfes , raboteux  ,  
 pefhns, éclairés &  échauffés par le Soleil ; ayant leur  
 nuit &  leur jour  , leur été &   leur hyvpr. 
 M.  de Fontenelle a  auffi traité cette queftion  dans  
 les entretiens fiir lapluralité des mondes ;  il y   foutient  
 que chaque planete eft habitée, &  il explique chemin  
 faifant  avec  beaucoup  de  clarté , le fyftème de Co pernic  
 &   les  tourbillons  de  Defcartes *  qui  étoient  
 alors tout ce qu’on  connoiffoit  de mieux.  Ce livre a  
 eu  la plus  grande  réputation ;  &:  on le regarde  encore  
 aujourd’hui comme un de  ceux qui  font  le plus  
 d’honneur à fon auteur. Voye^ Pluralité des mondes  
 , au mot Monde. 
 W olf s’appuyant fur  des preuves  d’une autre  ef-  
 pece, va jufqu’A faire des conjectures fur les habitans  
 des planètes  : par exemple ,  il ne  doute point que  les  
 habitans de  Jupiter  ne  foient  beaucoup plus grands,  
 que nous  , &  de  taille  gig3ntefque.  La preuve qu’il  
 en donne elt fi finguliere, qu’il  ne fera peut-être pas  
 inutile  de la rapporter ici : onfe fouviendra que c’eft  
 M.Wolf qui parle.« On  enfeigne dans l’Optique que  
 »  la prunelle de l’oeil eft dilatée par une lumière foible, 
 >> &  retraite par une  lumière forte :  donc la lumière.' 
 >> du  Soleil  étant beaucoup  moins  grande  pour  les  j  
 »  habitans de Jupiter cjue pour nous  ,  parce  que _Ju-  
 » piter  eft plus éloigné  du Soleil,  il s’enfuit que les;  
 »habitans de  cette planete ont la prunelle  beaucoup  
 » plus large &  b^acoup plus dilatée que la nôtre. Or  
 » on  obferve  que la prunelle a une proportion  con-  
 »  liante avec le globe  de l’oeil,  ôc l’oeil  avec  le refté  
 Tome X I I , 
 '» du corps ;  de  forte  que  dans  les ànimalix*,  plus la  
 »prunelle  eft  grande  ,  plus  l’oeil  eft  groSj  &   plu*  
 » auffi le  corps eft grand. 
 »  Pour déterminer la  grandeur des habitahsde Ju-  
 » piter , on peut remarquer que la diftancê de Jupiter  
 » au.Soleil,  eft  à la  diftancê  de la Terre au  Soleil;  
 » comme  26 à  5  ; &  que par  conféquent la  lumière  
 » du Soleil, par rapport  à Jupiter ,  eft  à fa lumière  
 »par  rapport à la  Terre ; enraifon  doublée  de  5  à  
 » 26 ; or on trouve par l’expérience ; que  la prunelle  
 » fe  dilate  en plus grand rapport, que  l’intenfité  dé  
 » la lumière ne croît : autrement un corps placé à une  
 » grande  diftancê,  paroîtroit auffi  nettement qu’un  
 » autre plus près.  Ainfi  lé diamètre de la prunelle des  
 » habitans  de  Jupiter,  eft  au diamètre de la nôtre,  
 » en plus grande raifon  que celle de  5  à  26.  Suppo-  
 » fons-le  de  10 à 26  ,  ou de  5 à   ï 3  ;  comme la hau^  
 .» teur ordinaire  des habitans de la Terre, eft de  cinq  
 » piés  quatre pouces  environ,  ( ç’eft la  hauteur que  
 » M. Wolfs’eft trouvée à  lui-même  .) on  en conciud  
 ,» que la  hauteur commune  des habitans de  Jupiter,  
 » doit  être  de  14  piés  y, Or cette  grandeur étoit  à  
 »peu-près  celle  de Og ,  roi de  Bafan ,  dont  parle  
 » Moïfe, &  dont le  lit de fer étoit long de  neuf eon-  
 .» dées -,  &  large de quatre. 
 Voilà  les  egaremens  oh  tombe  l’efprit  humain  *  
 quand il Je livré à la fureur de faire des fyftèmes ; car  
 furquoi M. Wolf fe  fonde-t-il  pour  avancer que  les  
 habitans  de  Jupiter  ,  fuppofé  qu’ils  voient,  ont  la  
 prunelle plus grande que la nôtre, &  que la grandeur  
 de leur prunelle  eft proportionnelle  a la hauteur de  
 leur corps. La lumière eft plus foible dans Jupiter que  
 fur la  terre ,  il  eft v rai, mais les habitans  de  Jupiter  
 peuvent  être d’une  telle  nature, que  cette  lumière  
 foit auffi forte pour eux que la nôtre l’eft pour nous.  
 Il fuffit pour  cela qu’ils  aient l’organé  plus  fenfible ;  
 d’ailleurs eft-il vrai que la grandeur du corps foit proportionnée  
 au  diamètre de la prunelle ?  Ne voyons^  
 nous pas tous les jours le contraire dans les animaux?  
 Les  chats ont la  prunelle  beaucoup  plus grande que  
 nous ;  les, cochons  l’ont  beaucoup  plus  petite  que  
 les, chats, &c. 
 M. de Fontenelle eft bien éloigné de faire des con-  
 jeôures.auffi  puériles  fur la  figure des  habitans des  
 planètes ; il penfe qu’elle  eft fort  différente de la nôr  
 tre, &  que nous n’en avons aucune idée ; &  il appuie  
 cette  opinion  par  des  raifons  ingériieufes.  « Quelle  
 »  différence , dit-il, de  notre  figure, de nos manie-  
 »  res, &c. à  celle  des Américains  où  des  Africains  l  
 »  Nous habitons pourtant le même vaiffeau, dont ils  
 » tiennent la proue  &   nous  la, poupe  ? Combien  ne  
 p  doit-il pas y  avoir de différence  de nous aux habi-  
 »  tans  des  autres planètes , c’eft-à-dire de  ces autres  
 »  vaiffeaux qui  flottent loin  de nous par les eieux »?  
 Cela eft  beaucoup  plus vraiffemblable ;  mais  cependant  
 il  n’eft  pas  encore bien sur ( voye[  M o n d e )   
 que les planètes foient habitées. 
 Mouvement des planètes.  Il eft évident par une i-nfi»  
 nité de phénomènes  ,  que les  planètes tournent autour  
 du Soleil, comme centre  ,  6c non autour  de  la  
 Terre. 
 i°.  L’orbite  dans  laquelle  Vénus  fe  meut;  environne  
 certainement  le Soleil,  6c  par conféquent  
 cette planete tourne  autour  du  Soleil en  décrivant  
 cette  orbite. 
 On prouve aifément que cette  orbite environne lé  
 Soleil  , par la raifon  que  Vénus eft  quelquefois au-  
 deffus  du  Soleil,  quelquefois au-deffous,  quelquefois  
 derrière , &  quelquefois du même côté ;  ce  qui  
 eft évident  par  les  différentes  circonftances  de  fes'  
 phafes.  Foye[ Ph a se , 
 Elle paffe derrière le foleil fôrfque vers le tems dët  
 fa conjonêlion ,-  quand elle nous  paroît  fort  proche  
 de  ce  corps  lumineux; on  l’apperçoit  parfaitement 
 y  v  v y