:tes parRondelèt, cJiap. xxi], Voye{ Zoophite.
Plume , la , ( Géog. mod.) petite ville de France
•dans le bas Armagnac, avec une juftice royale. Long.
/S, i o\ lat. 44. o .
PLUME A Éc r i r e , ( Ecriture?) Les plumes à écrire
font des plumes de cygnes, de corbeaux, & de quelques
autres oifeaux , mais particulièrement d’oies ,
KJIÙ fervent étant taillées à l’ecriture à la main. Ces
plumes vendent les Papetiers, au millier, au cent,
autjuarteron, & même en detail à la piece , taillées
ou non taillées, fe tirent toutes des allés de l’oie. On
-en diftingue de deux fortes, les gro Ses plumes 6c les
bouts d’aîles. (D .J . )
Choix de la plume. Je choifisla plume d’une moyenne
groffeur, plus vieille que nouvellement apprêtée , de
celles que l’on appelle fécondés, 6c qui ne loit ni trop
dure ni trop foible. Il faut qu’elle foit ronde, bien
claire &C bien nette , comme tranfparente , fans qu’il
s’y rencontre aucune tache blanche, qui d’ordinaire
empêche qu’elle ne fe fende bien nettement, & caufe
de petites pellicules qui fe féparent du corps du tuyau
par-dedans , qu’on peut bien enlever à la vérité avec
la lame du canif, mais toujours avec peine 6c perte
de tems , joint à ce qu’elle ôte à la plume fa netteté
& fa force première, de forte qu’elle ne relie plus
après celad’auffi bonfervice qu’elle étoit auparavant.
Beaucoup de perfonnes préfèrent les bouts d’aîles à
toutes autres plumes, parce qu’elles fe fendent d’ordinaire
plus nettement. C ’ell pour cette raifon que
les maîtres Ecrivains & leurs eleves s’en accommodent
mieux.
Plume , ( Commerct.) Plufieurs marchands & artisans
en trafiquent, les apprêtent ou les emploient.
Les maîtres Plumafliers font le commerce des plumes
d’autruches , du héron, des aigrettes, 6c de toutes
fortes d’autres plumes précieufes, qui fervent à la
panure 6c aux ornemens. Les Merciers-Papetiers vendent
les plumes d’oie , de cygne 6c de corbeau, qui
font propres pour l’écriture 6c pour les deffeins à la
main. Les Merciers-ferroniers font négoce eh gros
de duvet ou plume à lit. Les Fourreurs préparent 6c
vendent les peaux de cygne 6c de vautours garnies de
leur duvet, en font des manchons & palatines , &c.
Enfin les Tapifliers emploient en lits de plume, en
traverfins 6c autres meubles, le duvet 6c l’aigledon ;
les Chapeliers la laine fine ou poil d’autniche , dans
la fabrique de quelques-uns de leurs chapeaux; 6c
les Manufaâuriers de draps fe fervent du gros d’autruche
pour faire les lifieres de ces fortes d’étoffes
( D . J . )
Plum es , { Maréchall. ) Donner des plumes à un
cheval, c’eft une opération que les Maréchaux pratiquent
de la maniéré fuivante :•
On commence par abbattre le cheval fur quelqu’en-
droit mol, 6c on l’affujettit de façon qu’il ne puiffe
fe mouvoir, après quoi on lui broie l’épaule avec un
grès ou une brique, affez fort pour la meurtrir, en la
mouillant de tems en tems avec de l’eau. On y fait
■ enfuite deux ouvertures larges d’un pouce au bas ,
une à côté de l’endroit oh touche le poitrail, 6c trois
doigts loin de la jointe, l’autre contre le coude, derrière
l’épaule, contre les côtes, prenant garde qu’elles
ne foient point à l’endroit du mouvement où efl la
jointe , parce qu’on y attireroit de la matière , ce
qu’il faut éviter. Il faut enfuite détacher la peau avec
F-efpatule , 6c par ces deux trous fouffler entre cuir
& chair, pour détacher la peau de l’efpatule jufqu’à
la crinière, en broyant avec la main à mefure qu’on
fouillera. Lorfqu’on trouve avec une grande fpatule
de bois que la peau eft détachée tout au long 6c au
large de l’épaule, on introduit par les'ouvertures des
plumes d’oie frottées de bajilicum jufqu’au h aut, en
les pofànt de façon qu’elles ne puiffent point fortir
d’elles-mêmes.
11 faut tirer les plumes tous les jours, faire écouler
la matière , remettre les plumes frottées de vièux-
oing , de graiffe blanche ou de bajilicum, 6c continuer
le meme traitement durant 15 ou 2.0 jours, félon
la quantité de matière, puis ôter les plumes tout-
à-fait, après quoi les plaies fe fermeront d’elles-mê-,
mes. Solltyfel.
PLUM E S , en terme de marchand de modes, font des
efpeces d’aigrettes compofées ou d’une feule plume,
ou de plufieurs montées fur des branches de laiton,
diverfement deflinées 6c colorées. Voyeç A i g r e t t e .
P l u m e p e r p é t u e l l e , ( Papetier.) c’efl une ef-
pece de plume faite de maniéré à contenir une grande
quantité d’encre qui coule petit à petit', 6c par ce
moyen entretient fort long-tems l’écrivain, fans qu’il
foit obligé de prendre de nouvelle encre. La plume
perpétuelle ( mauvais injirument ) eft compofée de
différentes pièces de cuivre, d’argent , &c. dont la
piece du milieu porte la plume qui efl viffée dans
l’intérieur d’un petit tuyau , fouaé lui-même à un
autre canal de meme diamètre, comme le couvercle;
on a foudé à ce couvercle une vis mâle ,'afin de pouvoir
le fermer à v is , de boucher auffi un petit trou
qui efl en cet endroit , 6c d’empêcher l’encre d’y
palier. A l’autre extrémité de-la piece efl un petit
tuyau , fur la face extérieure duquel on peut viffer
le principal couvercle .* dans ce couvercle efl: un porte
crayon qui fe viffe dans le dernier tuyau dont
on vient de parler , afin de boucher l’extrémité du
tuyau , dans lequel on doit verfer l ’encre par le
moyen d’un entonnoir.
Pour faire ufage de cette plume, il faut ôter le couvercle
& fecouer la plume, afin que l’encre y coulé
plus librement.
P l u m e h o l l a n d é e , terme de Papetier, on appelle
plumes hollandées des plumes à écrire, préparées à la
maniéré d’Hollande , c’eft-à-dire dont on a paffé le
tuyau fous la cendre pour l’affermir, 6c en faire fortir
la graiffe. (Z>. J .)
P e u m e s d ’ a u t r u c h e , en terme de PlumaJJier
font celles qu’ils employent en plus grande quantité,
ils en comptent de plufieurs fortes , entr’autres les
premières, les fécondés , les tierces , les claires femelles
, les femelles obfcures , les bouts de queue,
les bailloques, le noir grand 6c petit, & le petit-gris.
Voye%_ ces termes chacun à fon article.
Les plumes d'autruche naturellement noires ne fe
teignent jamais, on en augmente feulement le luftre
6c le noir en leur donnant une eau.
P l u m e s p r e m i è r e s , ce font àes plumes tirées des
aîles de l’autruche, qui font plus jeunes, mieux fournies
, 6c moins ufées.
P l u m e s s e c o n d e s , ce font des plumes qui font
plus vieilles que les premières, 6c qui fe font par conséquent
ufées davantage fur le corps de l’oifeau.
P l u m e s d ’ a u t r u c h e s a p p r ê t é e s , ce font des
plumes teintes ou blanchies, qui ont reçu les façons
néceffaires , 6c qui font montées en bouquets ou autres
ouvrages, ou qui font prêtes à l’être.
P l u m e s b r u t e s , en Plumafferie, ce font des plumes
qui n’ont reçu aucune façon, qui font telles que
l’oifeau les portoit, 6c qui n’ont point encore eu aucun
des apprêts que les Plumafliers ont coutume de
leur donner avant que de les mettre en oeuvre.
P l u m e s d e c h a p e a u , voyeç P l u m e t .
P l u m e d e p a o n , (Pierresprécieufes.} c’eft une
pierre fine de couleur verdâtre. Elle eft rayée comme
les barbes d’une plume, & quoiqu’elle foit verdâtre
, elle paroît pourpre à la lumière ; c’eft une
agate tendre, quoiqu’on entale. Le parfaitjouaillier.
P l u m e , deffieinà la, (Peint.) les différentes façons
de defliner fe réduifent ordinairement à trois, favoir
au crayon, au lavis & à la plume.
Dans les deffeins à la plume, tous les coups portent
ten t& ne peuvent plus s’effacer ; ainfi il paroît que
cette maniéré de defliner convient mieux a ceux qui
exécutent librement, qu’à ceux qui commencent.
Pour apprendre à bien manier la plume, les eftampes
des Carraches font d’excellens modèles. Quant à
leurs deffeins à la plume , ils font touchés avec tant
d’efprit 6c de goût, qu’il faut être bien avancé pour
en profiter. Il y a plufieurs fortes d’encres employées
par ceux qui deflinent à la plume ; il y en a de noire,
de verte , de bleue, de rouge , mais l’encre de la
Chine eft celle dont on fait le plus d’ufage. ( D. J .)
PLUMÉE ou GOUTTIERE, (Coupe des pierres.)
eft une excavation faite dans la pierre au marteau ,
ou avec le cifeaù, fuivant une cherche ou une regle
en quelque pofition qu’elle foit. Ce nom vient apparemment
de la reffemblance de la découverte que
l’on fait de la peau d’un oifeau en ôtant la plume.
PLUMER, v. a£l. c’eft dépouiller de fes plumes;
on plume les oies tous les ans fur la poilrine, fous les
aîles, 6c cette plume s’emploie en couflïns, en oreillers
, en matelats.
PLUME RI A , f. f. (Hifi. nat. Botan.) genre de
plante auquel Tournefort a donné ce nom en l’honneur
du R. P. Plumier, qui a employé plufieurs années
à la recherche des plantes américaines, dont il
a publié un catalogue, outre deux volumes in-fol. fur
le même fujet.
La plumeria reffemble à Yapocynum , 6c contient
beaucoup de lait. L’extrémité du pédicule pénétré
dans un petit calice d’une feule feuille, d’où fort la
fleur de même que dans le nerium , avec cette différence
qu’elle n’a point de couronne. L’ovaire qui
croît au fond du calice fe change en un gros fruit,
oblong, fait comme une gaîne, s’ouvre dans fa longueur
, & contient une grande quantité de femences
difpofées de la même maniéré que dans Y apocynum,
mais aîlées.
Lepiftilde ce genre de plante s’élève du calice,
6c eft fixé en maniéré de clou à la partie du derrière
de la fleur. Leiruit dans lequel il fe change eft ordinairement
double : les femences font placées comme
des écailles les unes fur les autres dans leurs gaines,
& attachées au placenta.
Tournefort compte trois efpeces de ce genre de
.plantes ; favoir , une à fleur très-odorante, couleur
de rofe ; la fécondé, à fleurs d’un blanc de neige, 6c
à longues feuilles étroites 6c pointues ; 6c la troifieme
à fleurs blanches, mais à feuilles courtes 6c obtufes.
Ces plantes croiffent fans culture aux Indes efpa-
gnoles, d’où elles ont été tranfportées dans les colonies
angloifes, où on les cultive dans les jardins.
La première efpece eft plus commune à la Jamaïque
& aux Barbades : fes fleurs répandent une excellente
odeur : elles naiffent en bouquets à l’extrémité des
tiges , & paroiffent une grande partie de l’année ;
mais le fuc laiteux de ce genre de plante eft très-
cauftique, 6c paffe pour un violent poifon. (D . J.)
PLUMET, f. m. en terme de Plumafferie, n’eft fou-
vent qu’une fimple plume d’autruche , placée à plat
6c coufue fur les bords du chapeau de forte qu’elle
paroît au-deffus du chapeau, dont elle fait à-peu-près
tout le tour.
Pl u m e t , f. m. (Comm.) c’eft ainfi qu’on nomme à
Paris des gagne-deniers ou gens.de peine qui travaillent
lur le^.ports, places 6c halles de la ville, à porter
fur la tè^s le charbon, les grains, la farine, &c. ce font
proprement les aides des jurés-porteurs de grains ,
farine 6c charbon. JDictionn. de commerce.
P lu m e t d e p il o t e ou p an o n , (Marine.) ce font
plufieurs plumes que l’on metdans un petit morceau
.de liege , & qui voltigeant au gré du vent, font con-
noître d’où il vient plus préciiément que les girouettes.
Les mariniers hollandois ne s’en fervent point :
ils ne favent ce qu’on veut dire quandon leur en parle.
Tome X I I .
P LU M E T , terme de Muletier, ils a p p e lle n t plumets,
d e s p lum e s d e c o q , q u ’ils m e t ten t fu r la c o u v e r tu r e
d e s m u le ts.
PLUMETÉ, adj. en terme deBlafon , eft la même
chofe que le moucheté ou papillonné, Ceba à Gènes ,
plumeté d’argent & d’azur.
PLUMITIF, f. m. (Jurifprud.) qu’on appelloit autrefois
plumétif, eft un regiftre ou cahier, fur lequel
les greffiers écrivent les jugemens fur le champ à
mefure que le juge les prononce, ce qu’ils ne peuvent
faire qu’a la hâte, & même communément par abrège
r en attendant qu’ils en écrivent la minute tout au-
long & au net.
On appelle greffier ou plumitif celui qui tient la
plume à l’audience. Vyye^ au mot G r e f f i e r .
Les experts font auffi fur les lieux une efpece de
plumitif ou fommaire , qui leur fert enfuite à dref-
fer la minute de leur rapport à tête repofée. Lorsque
les juges font préfens à la vifite , ils ne fignent
guère ce plumitif , à-moins que les parties ne le requièrent.
Voye{ ce que dit Ferrieres à ce fujet fur L'article
184. & i85. d, î la coutume de Paris. (A )
t PLU MOT AGE, f. m. ( Raffinage defucre. ) il fe dit
d’une façon que l’on donne à la terre qui fert au raffinage
en la rafraichiffant 6c la paîtriflant, fans l’ôter
de defliis le fucre, 6c en y verfant deflus une ou
deüxcueillerées de terre-claire. Les connoiffeurs défendent
aux Raffineurs de faire le plumoiage, à caufe
du dommage que le maître de la fucrerie .en reçoit
ordinairement par la précipitation du coulage , qui
rend les pains plus légers qu’ils ne devroient être à
proportion de la matière qu’on a mife dans les formes.
Le P. Labat.
PLUNTERIES, (Antiq. greq.) fête que les Athéniens
célébroient tous les ans en l’honneur de Minerve
, adoree fous le nom d 'Agraulé ; c’eft ce qui a
trompé Héfychius 6c autres, qui ont cru que cette
fete étoit célébrée en l’honneur d’Agraulé, fille de
Cécrops. A cette fête on dépouilloit la ftatue de la
deeffe & on la lavoit, ce qui lui donna le nom de
Plunteria. Ce jour étoit regardé comme un des jours
malheureux : on environnoit les temples d’un cordon
pour marquer qu’ils étoient fermés, comme cela
fe pratiquoit dans tous les jours funeftes, & on portoit
en proceflion des figues feches, parce que c’étoit
le premier fruit que les Athéniens avoient cultivés ,
6c ils attribuoient cette faveur à Minerve. Solon ordonna
que dans la célébration de cette fête on ne
jlireroit que par les trois noms de Jupiter propice,
Jupiter expiateur 6c Jupiter défenfeur. Xénophon ajoute
qu’il étoit défendu de faire aucun ouvrage dans les
p lu tueries. (D . J .)
PLURALITÉ, f . f . (Jurifprud.) q u an t ité d i f e r e te ,
q u i co n fifte e n d e u x o u en u n p lu s g r an d n om b re
d’u n ité . Voyc^ U n i t é .
M. Huyghens a prétendu prouver la poffibilité de la
pluralité des mondes dans (onCofmothéores. M. de Fon-
tenelle a fait un traité de la pluralité des mondes.
Voye^le principal argument dont on s’eft fervi pour
prouver la pluralité des mondes aux mots L u n e , P l a n
è t e , T e r r e .
La plus grande abfurdité de la religion païenne
étoit la pluralité des dieux. Voye^ D i e u .
PLURAL ITÉ DE b é n é f i c e s , terme de droit ecclé-
Jiaftique, eft la poffeflion de deux ou un plus grand
nombre de bénéfices à charge d’ames, par un même
eccléfiaftique. Voye£ B é n é f i c e .
L’Eglife n’a pas approuvé la pluralité des bénéfice
s, quoiqu’elle l’ait tolérée. Voye^ B é n é f i c e .
La modicité des bénéfices a fervi d’abord de prétexte
à leur pluralité. Un eccléfiaftique ne pouvant
fubfifter avec un feul bénéfice, il fut permis d’en avoir
plufieurs, 6c ce nombre à la fin n’eut plus de bornes.
On voulut réprimer cet abus fous Alexandre III.
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