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550. Sa racine éft longue, menue, fibrée. Ses tiges
font hautes de quatre à fix pouces , garnies dès le
bas jufqu’au milieu de petites feuilles étroites', longuettes
& jaunâtres ; mais du milieu jufqu’an haut,
ces tiges font nues 6c unies. Il naît à leurs fommets
une petite tête oblongue, pleine de fine pouffiere qui-
tombe lorfque cette tête panche , & qu’elle s’ouvre,
à la maniéré BHmlufieurs autres eipeces de moujfes ;
cette pouffiere eft, félon toute apparence, la graine
même de la planté. ( D . J. )
PERCE-NEIGE , f. f. narcijfo-leucoium , ( Hijl.
nat. Bot.') genre de plante à fleür liliacée, eompofée
de fix pétales , tantôt égaux 6c tantôt inégaux, &
dilpofes en forme de cloche fufpendue. Le calice de
cette fleur dévient dans la fuite un fruit arrondi &
divifé en trois loges , qui renferme des femences de
même foime que le Iruit . Ajoutez aux caraûeres
; ce genre que la racine eftbulbieufe. Tournefort,
iß. rei herb. F o y e i Pl a n t
Pe r c e -n EÎGE , (Mat. 1,léd. ) ]l’oignon de perceneige
eft un émétique doux , dont la vertu fut découverte
par hafard , félon l’obfervation du D. Michel
\ alentin , rapporté dans les Ephémérides d'Allemagne
, année i j z j , p- 286. L’obfervateur rapporte
qu’une payfanne ayant vendu des oignons de perce-
neigeen guifede ciboulette , toutes les perfonnes qui
en mangèrent furent furprifes de vomiffement, qui
n’eurent aucunes fuites fâcheufes. (b ) *
PERCE-OREILLE, OREILLERE, forficula au-
ricularia, (Hijl. nat. Infeclolog.) infeûe que M. Lin-
rtæus a mis dans la claffe des coléoptères. Cet auteur
en diftingue deux efpeces. La première fe trouve
dans les terres enfemencées ; cet infefte eft alongé,
il a deux longues antennes Compofées chacune de
treize ou quatorze anneaux ; le corcêlet eft applati,
tronqué par-devant 6c arrondi par derrière ; le milieu
eft noir , 6c le refté a une Couleur plus pâle. Les
élytres font d’un roux pâle ; les aîles s’étendent au-
delà des élytres , & ont à leur extrémité une tache
blanche ovoide ; le ventre a une couleur rouflâtre ;
laqueue eft fourchue, elle a deux fortes de pointes
crochues 6c de fubftance dè corne qui fe touchent
par l’extrémité. On a donné le nom de perce-oreille 6c
à'oreillere à cet infecte, parce qu’on prétend qu’il
cherche à entrer dans les oreilles des perfonnes qui
s’endorment fur la terre.
Le perce-oreille de la fécondé efpece fe trouve dans
tes fumiers, il eft plus petit de moitié que le précédent
; il en différé principalement en ce qu’il eft d’un
brun châtain, & qu’il n’a que dix anneaux dans chaque
antenne. Linncei faun. fucc. infecta, an. 1246".
Voye{ In se cte.
PERCE-PIERRE, f.f. (Hijl. nat. Botan. ) plante
nommée percepfkr anglorum par J. B. 3.74. Ger.Emac.
1594. Raii, hijl. I. zog.fynopf 67. Boerh. Ind. Alt.
z. 9 3 • mais par Tournefbrt, alchimilla montana, mi-
nima, I. R.H. 508. C’eft, félon lu i, une efpece d’al-
chimille ou de pié-de-lion.
C’eft une petite plante baffe , ordinairement rem-
pante, dont la racine eft fibreufe, & qui pouffe plusieurs
tiges à la hauteur de la main, rondes , velues
& revêtues de petites feuilles , difpofées alternativement,
à l’endroit des noeuds un peu cotonneufes, 6c
découpées en trois parties. Il fort de leurs aiffelleS
de petites fleurs à étamines , difpofées en grapes à
cinq pétales ; elles font foutenues par un calice divifé
en quatre parties. Quand la fleur eft tombée , il lui
fuccede de petites femences rondes, enfermées fépa-
rément dans des capfules fermées par le calice. Cette
plante croît dans les lieux arides 6c dans les terres en
friche : elle paffe pour être diurétique. (D . J.)
’ Perce-pierre ou Fenouil m a r in , (Dicte &
Mat. méd. ) cette plante a un goût v if & aromatique
fort agréable, qui la fait employer à titre d’affai-
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fônnement, fur-tout pour les marinades. .Les hvitrei
marinées de Dieppe & des côtes voifines doivent en
partie à cette plante l’agrément de leur affaifonne-
ment. La perce-pierre confite au vinaigre qu’on apporte
à Paris dè Boulogne eft fort bonne en falade,
foit feule , foit employée, comme fourniture, avec la
laitue & les autres plantes purement aqueufes. Elle
reveille l’appetit, aide à la digcftion, &c.
Cette plante eft fort rarement employée, à: titre de
remede : cependant on lui attribue les qualités ape-
ritive , diurétique, emmenagogue, 6c même la ly-
thontriptique ; il eft très-vraiflemblabié qu’elle pbf-
fede en effet les premières. Quant à la dernieré, elle
n’en doit évidemment la réputation I comme les îa-
xifragés, qu’à je ne fais quelle indu&ion tirée, on
ne peut pas plus gratuitement,du fol pierreux où croît
naturellement cette plante. (I)
Pe r c e -p ie r r e , f. m. alauda non crijlata, (Hijl.
nat. Bot.) poiflon de mer liffe & fanS écaillés ; on lui
a donné le nom de perce-pierre , parce qu’il vit dans
des trous de rochers ; il différé de la coquillarde en
ce qu’il n’a point de protubérance ftir la tête en forme
de crête, ce qui lui a fait donner le nom d'alauda non
crijlata. Foye^ C o Q U I L L A D E . Le perce pierre a la tête
petite & ronde ; les dents de la mâchoire fupérieure
fe trouvent entre celles de la mâchoire inférieure
quand la bouche eft fermée. Les yeux & l’ouverture
de la bouche font petits. Ce poiflon a quatre petites
nageoires près des ouïes, deux de chaque côté ; une
fur le dos qui s’étend prefque depuis la tête jufqu’à
la queue , 6c une autre auprès de l’anus qui s’étend
auffi jufqu’à la queue. Il vit de petits poiffons. Sa
chair eft molle & de mauvais goût. Rondelet, Hijl.
nat. des poiffons , part. 1. liy. PI. chap. Voye.{ Pois-
SON.
PERCÉ , adj. (Archit.) épithete qu’on donne aux
ouvertures qui diftribuent les jours d’une façade;
Ainfi on dit qu’un pan de bois , un mur de face eft
bien percé lorf que les vuides font bien proportionnés
aux Solides. On dit auffi qu’une églife, un veftibule,
un fallon eft bien percé lorfque la lumière y eft répandue
fuffifamment 6c également. On dit auffi un
percé pour une ouverture artiftement pratiquée qui
conduit la vue d’im lieu dans un autre. (D . J .)
PERCÉ , en terme de Blafon , fe'dit d’une pieCe
qui eft percée, 6c qui fait voir en elle une efpece de
trou.
La-forme de ce trou doit s’exprimer dans le Blafon
: ainfi une croix qui a un trou quarré, ou qui eft
percée au centre , fe blafonne au quarré percé, ce qui
vaut mieux que de dire au quartier percé, comme Leigh
s’exprime : on dit en France, percj en quarré : quand
le trou eft rond , il faut dire percé en rond. C’eft ce
que Gibbon nomme en latin perforata , à caufe que
tous les trous faits avec des perçoirs ou des tarières
font ronds. Si le trou au centre eft en forme de lo-
fange , on dit percé en lofange.
Tout ce qhi eft percé, c’eft-à-dire le trou doit toujours
être de la couleur du champ ou de l’écu , parce
qu’il eft naturel que le trou d’une piece laiffe voir ce
qui eft deffoùs : ainfi quand on voit de femblables figures
au centre d’une croix qui ne font pas de la couleur
de l’écu , on ne dbit pas fuppofer que la croix
foit percée, mais que cette figure eft une autre piece,
ou doit par conséquent l’exprimer en blafonnant.
Voye[ C r o ix , &c.
.Bologne en Dauphiné, d’argent à une patte d’ours
en pal, percée en rond de fix pièces, 3.2. 1.
Les macles , les ruftres 6c les mollettes font percées.
PERCEINTES, PRÉCEINTES , CEINTES , f. f.
(Marine.) les perceintes font des rebords, cordons ou
pièces de bois qui régnent en-dehors le long du bor-
dage d’un navire , 6c qui fervent à fa liaifon des til-
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lacs, Pôyrç C eintes , PI. 2. Usperceint es cottées
4 .&fig. 2. les préceitues cottees O. Foye[ auffi P U F.
fg . 1. °n°. 163 , /Ö4 , tG S b iM , les première , fécondé
, troifieme 6c quatrième perceintes. (Z )
PERCEMENT, f. m. (Archit.) nom général qu’on
donne à toute ouverture faite après coup pour la
baie d’une porte ou d’une croifée, ou pour quelque
autre fujet. Les percemens ne doivent pas fe faire dans
un mur mitoyen fans y appeller les voifins qui y font
intéreffés. Sur quoi on doit confulter les articles z o 3
& Z04 de la coutume de Paris. Foyeç auffi Mur MITOYEN.
(D . J.)
Percement , ( Hijl. nat. Minéral. ) c’eft ainfi
qu’on nomme dans les mines métalliques une galerie
qui part du centre d’une montagne ou d’une mine
que l’on exploite, & qui de-là va fe terminer en pente
à la furface de la terre ou dans un vallon. Il i'ert à
écouler les eaux , & l’on a recours à ce m oyen, qui
eft fouvent fort coûteux lorfque les eaux fönt fi abondantes
que les pompes ordinaires ne peuvent point’
fuffire à les épuifér. L’on ne peut point toujours former
un percement, cela n’eft pratiquable que lorfque
la mine qu’on exploite eft au-deffus du niveau des
plaines ou d’une riviere. Foyeç l'article Mines.
PERCEPTION, f. f. (Métaphyfq.) la perception,
ou l’impreffion occafionnée dans l’ame par l’ariion
des fens, eft la première opération de l’entendement
: l’idée en eft telle, qu’on ne peut l’acquérir par
aucun difeours ; la feule réflexion fur ce que nous
éprouvons quand nous fommes affe&és de quelque
fenfation, peut la fournir. Les objets agiroient inutilement
fur les fens, ôc l’ame n’en prendroit jamais
connoiffance , fl elle n’en avoit pas laperception. Ainfi
le premier 6c le moindre degré de connoiffance, c’eft
d’appercevoir..
Mais puifque la perception ne vient qu’à la fuite
des impreffions.qui fe font fur les fens , il eft certain
que ce premier degré de connoiffance doit avoir plus
pu. moins d’étendue , félon qu’on eft organifé pour
recevoir plus ou moins de fenfations différentes. Prenez
des créatures qui foient privées de la vûe, d’autres
qui le foient de la vûe & de l’ouie, & ainfi fuc-
ceffivement ; vous-aurez bientôt des créatures qui
étant privées de. tous les fens, ne recevront aucune
connoiffance. Suppofez au contraire, s’il eft poffible,
de nouveaux fens dans des hommes plus parfaits que
nous ne le fommes : que de perceptions nouvelles!
par conféquent. combien de connoiffances à leur porté
e , auxquelles nous ne faurions atteindre, & fur
lesquelles même nous ne faurions former des conjectures
!
Nos recherches,fpnt quelquefois d’autant plus difficiles
, que leur objet eft plus Ample ; les perceptions
en font un exemple, Quoi de plus facile en apparence
que de décider fi l’amè prend connoiffance de toutes
celles qu’elle éprouve?.Faut-il autre chofe que réfléchir
fur foi-meme ? Pour réfoudre cette queftion,
que les philofophes ont embarraflee de difficultés,
qui Certainement n’ÿ ont pas été mifes par la nature,
nous remarquerons que, de l’aveu de tout le monde,
il y a dans l ’ame des perceptions qui n’y font pas
à fon infu. Or ce fentimènt qui lui en donné connoiffance
, je l’appellerai cpnfcience. S i , comme le veut
M. Locke, l’ame n’a point de perception dont elle ne
prenne connoiffance, enforte qu’il y ait contradiction
qu’une perception ne foit pas connue , la perception &C
la confcience rie doivent être prifes que pour ime
feiile & même opération* Si aii contraire le lèntiment
opp'ofé étoit le véritàble , elles feroient deux opérations
difîmCtes Çe:ferqit à la confcience , 6c non
à la perception, que commenceroit proprement.notre
connoiffançe.
Entre plufieurs perceptions dont nous avons en
même tems confcience, il nous arrive fouvent d’avoir
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plus Confcience des unes que des autres * OU d’être
plus vivement avertis de leur exiftence. Plus même
la confcience de quelques-unes augmente , plus celle
des autres diminue. Que quelqu’un foit dans un fpe-
Ctacle où une multitude d’objets paroiffentfe difputer
fes regards; fon ame fera aflàillie de quantité de perceptions,
dont il eft confiant qu’elle prend connoiffance
: mais peu-à-peu quelques-unes lui plairont 6c
l’interefferont davantage ; il s’y livrera donc plusvo-
lontiers. Dès-là il commencera à être moins affeClé
par les autres. La confcience en diminuera même in-
fenfiblement jufqu’au point que, quand il reviendra à
lui, il ne fe fouviendra pas d’en avoir pris connoiffance*
L ’illufion qui fe fait au théâtre en eft la preuve. Il y
a des momens ou la confcience ne paroît pas fe partager
entre l’aétion qui fe paffe 6c le refte du fpeâa-
cle. Il fembleroit d abord que l’illufion devroit. être
d’autant plus v iv e , qu’il y auroit moins d’objets capables
de diftraire. Cependant chacun a pu remarquer
qu’on n’eft jamais plus porté à fe croire le feul
témoin d’une fcène intereflante , que quand le fpe-
ttacle eft bien rempli. C ’eft peut-être que le nombrei
la variété 6c la magnificence des objets remuent les
fens, échauffent, élevent l’imagination, 6c par là
nous rendent plus^ propres aux impreffions que le
poète veut faire naître. Peut-être encore que les fpe-
âateurs fe portent mutuellement, par l’exemple qu’ils
fe donnent, à fixer la vûe fur la fcène. Quoi qu’il
en foit, cette opération par laquelle notre confcience
par rapport à certaines perceptions, augmente
fi vivement, qu elles paroiffent les feules dont nous
ayons pris connoiffance, je l’appelle attention. Ainfi
être attentif à une chofe , c’eft avoir plus confcience
des perceptions qu’elle fait naître, que de celles que
d’autres produifent, en agiffant comme elle fur nos
fens ; 6c l’attention a été d’autant plus grande, qu’on
fe fou vient moins de ces dernieres.
-Je diftingue donc de deux fortes de perceptions
parmi celles dont nous avons confcience ; Jes unes
dont nous nous fouvenons-au-moins le moment fui-
vant, les autres que nous oublions auffi-tôt que nous
les avons eues. Cette diftin&ion eft fondée fur l’expérience
que je viens d’apporrer. Quelqu’un qui s’efl:
livré à l’illufion fe fouviendra fort bien de l’impref-
fion qu’a fait fur lui une,fcène vive 6c touchante;
mais il ne fe fouviendra pas toujours de celle qu’il
recevoit en même tems du refte du fpeftacle.
On pourroit ici prendre deux fentimens différens de
celui-ci. Le premier fçroit de dire, que l’ame n’a
point éprouvé, comme je le fuppofe, les perceptions
que je lui fais oublier fl promptement ; ce qu’on ef-
iayeroit d’expliquer par des raifons phyfiques. Il eft
certain, diroit-on, que l’ame n’a des perceptions qu’au-
tant que l’attion des objets fur les lèns fe communique
au cerveau. Or on pourroit fuppofer les fibres de
celui-ci dans une fi grande contention par l’impreffion
qu’elles reçoivent de la fcène qui caufe l’illufion ,
qu’elles réfifteroient à toute autre. D ’où l’on conclu-
roit que l’ame n’a eu d’autres perceptions que celles
dont elle conferve le fouvenir.
Mais il n’eft pas vraiffemblable que quand nous
donnons notre attention .à un objet, toutes les fibres
du cerveau foient également agitées; enforte qu’il
n” en refte pas beaucoup; d’autres capables de recevoir
une iinpreffion différente. Il y a donc lieu de
.préfumer qu’il fe paffe en nous des perceptions dont
noiisne nous fouyenons pas le moment d’après que
nous,les avons, eues. :
Le fécond fentiment feroit de dire qu’il ne fe fait
point d’impreffion dans les fens qui ne fe communique
au cerveau , 6c ne produife par conféquent une
perception dans l’ame. Mais on ajoûteroit qu’elle eft
fans confcience, ou que l’ame n’en prend point con-
noiffance. Mais il eft impolfible d’avoir l’idée d’une