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retire île fort femblable à un rocher , & qüi s’appel1
oit de même nom. Je m’étonne que Paufanias ait
<lonné le nom d’/7e à un nfiférable petit rocher,.dont
le fommet n’a pas plus d’étendue , que ce qu’il y a'
de terre-plein au haut de Montmartre ; mais le pays'
natal de Caftor 8c de Pollux méritoit d’être ennobli ,•
& voilà pourquoi Paufanias en parle magnifiquement.
(D . ƒ.)
PEPIE , f. f. maladie qui attaque la volaille ; elle
confifte en une petite peau ou tunique blanche 8c
déliée, qui leur vient au bout de la langue, 8c qui les
empêche de fe nourrir.
Cette maladie vient ordinairement faute d’eau, ou
d’avoir bû de l’eau bourbeufe , ou mangé des ali—
mens fales ; on la guérit en arrachant la petite peau
avec les doigts, 8c en frottant la langue avec du fel.
Les faucons en particulier font fort fujets à cette
maladie, elle leur vient fur-tout d’avoir mangé de la
chair puante ou corrompue. Voye^ Faucon.
PEPIN , f. m. ( Hijl. nat. Bot. ) graine de certains
arbres que l’on homme particulièrement arbres fruitiers
à pépin ; comme le poirier, le pommier, le coi-
gnaffier 8c le cormier. On donne auffi le nom de pépin
aux graines de quelques autres arbres 8c arbrif-
feaux, comme f oranger, la vigne, le grofellier, l’épine
vinette ; quoiqu’il n’y ait entre les femences de
ces derniers arbres & celles des premières, ni analogie
ni reffemblance ; mais l’ufage a prévalu. Comme
on s’eft fort attaché de tout tems à femer les pépins
des arbres fruitiers pour leur multiplication, on
a donné le nom de pepiniere aux terreins qui fer-
voient à femer les pépins. Sur la culture des différentes
fortes de pépins , voyeç l’article des arbres qui les
produifent & le mot Pepiniere.
PEPINIERE , f. f. ( Jard.) c’ eft un terrein deftiné
à multiplier, cultiver 8c élever des arbres de toutes
fortes, jufqu’à ce qu’ils foient en état d’être placés
à demeure. On y feme les noyaux, les pépins, les
n o ix , les amandes, 8c généralement toutes les graines
qui doivent fervir a la multiplication des diffé-
tes efpeces d’arbres fruitiers, 8c des diverfes fortes
d’arbres qui font propres à peupler les forêts, à planter
les poffeffions rurales, & à embellir les parcs ,
les jardins, 8c les approches des châteaux 8c mai-
fons de plaifance : d’où il fuit que le terrein d’une
pepiniere doit être diftribué en différentes parties, relativement
à la diverfite de culture & à la variété
des objets qu’on fe propofe d’y élever.
Après qu’on aura traité de la qualité du terrein
propre à former une pepiniere, de l’expofition qui lui
convient, 8c de l’étendue qu’elle doit avoir, on entrera
dans le détail des femés & des greffes, de la culture
8c de la tranfplantation , des boutures 8c des
branches couchées ; enfin, des précautions 8c des
foins qu’exige la première éducation des arbres pendant
leur jeuneffe.
Le terrein d’une pepiniere doit être de médiocre
qualité : fi on la plaçoit dans un fol bas , humide 8c
gras , il y auroit' autant d’inconvénient que de la
mettre dans une terre feche , légère 8c trop fuperfi-
cielle. Loin de confidérer en ceci le premier progrès
des arbres, c’eft la qualité du foi où on'fe propofe
de les mettre qu’il faut avoir principalement
en vue. Si l’on tire les arbres d’un terrein'fort limoii-
aeux 8c trop fubftanciel, ils auront à courir les rif-
ques de paner dans une terre fort inférieure ou tout
au-moins médiocre, 8c dans l’un ou l’autre cas ils languiront
, dépériront ou feront long-tems à fe remettre
du changement. S’ils viennent au contraire, d’un
mauvais fonds , d’un terrein pauvre, ingrat ou ufé ;
les plants font maigres, fecs, '8c leurs racines font
foibles, minces & courtes ; ce n’eft pour ainfi dire
que du chevelu. De tels plants font d’une conftitu-
tion languiffante qu’on ne peut rétablir, ils reprena
n t difficilement 8c ne font jamais dès arbres vigotr*
reu x, quand même on les planteroit dans un bien
meilleur fol. Il faut donc établir les pépinières dans
un terrein de moyenne qualité $ qui foit de deux à
trois piés de profondeur, qui ait du corps 8c de la
fubftance, fans être gras ni humide ; qvii foit meuble
, fertile 8c en bonne culture;
Le levant eft la rtieilleure expofition que Ron puif-
fe choifir pour une pepiniere , 8c il vaudroit mieux
la- placer aù nord qu’au midi, qui eft le plus mauvais
afpeél pour le premier progrès des arbres.- La
fituation que l’on doit préférer enfuite, eft celle des
côteaux, pour éviter lùr-tout l’humidité permanente
qui eft l’obftacle le plus contraire à la formation!
dès arbres fruitiers, des arbres toujours verds, &c.
L’étendue que doit avoir une pepiniere i dépend
de tant de circonftances , qu’on ne peut guere la déterminer
qu’avec connoiflanee des arrangemens particuliers
qui en doivent décider. Cependant en examinant
la portée de chaque objet qui doit y entrere
z pourra donner une notion générale , qui fera juger
de l’efpace convenable au fervice qu’on en Vou*
dra tirer. On fait communément ce c a lc u lq u ’un
arpent royal contient quarante-huit mille quatre cens
piés quarrés ; qu’en mettant les jeunes plants en ligne
de deux piés de diftance, 8c les plants à unpié
l’un de l’autre ; un arpent en contiendra vingt-quatre
mille deux cens. Mais on n'examinera pas qu’il
faut de l’efpace pour les clôtures, les allées, les fe-
mis, Sc pour les places vuides, parce que tout nè
peut etre rempli ; attendit que quand on a vuidé un
canton, il faut le remettre en culture, qu’il y a d’ailleurs
des arbres qui périffent, d’autres dont la greffe
manque , d’autres auffi qui font défectueux ; qu’en-
fin il faut attendre plufîeurs années pour greffer les
fujets dont on veut faire des hautes tiges. Il faut donc
compter que la moitié de l’emplacement fe trouvera
employé en clôtures , en allées,- en femis 8c autres
places néceflaires au fervice ; enforte que l’autre moitié
ne pourra contenir qu’environ douze mille plants
dans la fuppofition des diftances que l’on a dites.
Mais comme il y a toujoufs des plants qui meurent
ou qui font defeétueux, ou qui manquent à lâ greffe*,
c’eft un quart à déduire: ainfi refte à neuf mille plants.
Et en confidérant qu’il faut trois ans pour élever un
pêcher nain * quatre ou cinq ans pour un poirier
nain, 8c fept à huit ans pour les arbres à hautes tiges
\ il en réfulte que la mefure commune fera de
cinq ans pour l’éducation des neuf mille plants., 8c
que par conféquent, une pepiniere d’un arpent ne
pourra produire que deux mille arbres fruitiers par
an. Et en examinant encore que Jès files pour certains
arbres font trop ferrées à deux pié$>ëc que lès plants
font fouvent trop proches à un pié pour avoir de
l’aifance ; il faut encore déduire un tiers du produit
de la pepiniere qui n’ira plus qu’à quinze cens plants.
Ce calcul peut conduire à déterminer, que quand on
ne veut élever que des arbres fruitiers , un quart
d’arpent doit fuffire à un particulier qui a des jardins
un peu considérables à entretenir, 8c qu’il faut trois
ou quatre arpens à un marchand jardinier qui ne s’at»
tache qu’à cette partie, 8c qui pourroit vendre tous
les ans fix mille plants d’arbres fruitiers. Mais fi l’on
veut élever en même tems des arbres foreftiers 8c
de curiofite , il faut augmenter le terrein à propor-*
tion de l’etendue des objets que l’on veut erfibrafc
fçr ; 8c comme il faut fix à fept ans pour foriftêr la
plupart des grands arbres 8c .les amener au point d’être
tranfplantés à demeure , un arpent de pepinierè.
ne pourra guere fournir par an que mille plants dp.
ces arbres. Ainfi on peut eftirner que polir faire, un
ètabliflement complet d e pepiniere où on voudroip
élever de toutes fortes d’arbres, il fâudroit fix arpens
d’emplacement qui pourroient fournir tous les
an s
PEP
ans dix à douze mille plants, fans y ’comprendre les
jeunes plants, qu’on peut tirer des femis:-au-delà du
Service de la pepiniere.
Les arbres fruitiers font communément l’objet
principal des pépinières : fi on veut fe borner à ce
point, on pourra divifer le terrein en fix parties égales
-, dont la première fera deftinée à placer le femis
des différentes graines qui doivent fervir au peuplement
de la pepiniere ; la fécondé place fera affignée
aux pêchers 8c aux abricotiers ; la troifieme , aux
cerifiers & aux pruniers; la quatrième, aux poiriers;
la cinquième , aux pommiers ; & la fixieme , aux
noyers , châtaieners , &c. mais fi l’on fe propofe de
généralifer l’objet de la pepiniere en y admettant de
tout ; il faudra comprendre dans la diftribution fix
autres parties égales , dont la première qui deviendra
laleptieme fervira à élever des mûriers blancs.
Dans la huitième, des ormes, des tilleuls, des marronniers
d’inde 8c des peupliers. Dans la neuvième,
des arbres étrangers ; dans la dixième, des arbrif-
feaux curieux ; dans la onzième, des arbres toujours
verds ; 8c dans la douzième, des arbres foreftiers ,
parmi lefquels la charmille fera comprifè. J’entrerai
dans le detail de la culture de-chacun de ces objets
en particulier, pour éviter les répétitions, 8c Amplifier
les idées autant qu’il fera poffible de le faire fans
prolixité.
La meilleure expofition 8c la terre la mieux qualifiée
, doivent décider Remplacement du femis ; on
entend par la meilleure expofition , celle qui a fon
afpeél au iùd-eft 8c qui eft défendue par des haies,
des murs, ou de grands arbres du côté du nord; mais
il ne faut pas que ces arbres couvrent le terrein de
leurs branches , ni que leur racine puiffe s’y étendre;
ce qui feroit un double inconvénient, pire que
le défaut d’abri. La qualification de la terre confifte
à ce qu’elle foit la plus faine , la plus légère 8c la
plus meuble de Pemplacenjent dont on employera
pour le femis une fixieme partie , quand il s’agira
d’une petite pepiniere 8c feulement la douzième partie
environ, pour une grande pepiniere, attendu que
l’on feme la plûpart des graines des.grands arbres
dans la place même où ils doivent être élevés , 8c
qu’il faut peü de plants pour le renouvellement de
ces fortes d’arbres qui font lOng-tems à ’fe former.
On peut auffi préferver le canton du femis ,8c fa-
Vorifer fes progrès , en l’environnant d’une paliffade
dont la hauteur fe détermine par l’étendue du femis ;
cette paliffade doit être formée pour le mieux avec
des arbres toujours verds qui donnent en tout tems
le même abri.
• Il fera encore très-à-propos de diftnbuer le terrein
du femis en fix parties, dont la première fervira pour
les noyaux des différens arbres fruitiers de ce genre;
la fécondé pour les pépins des pommiers, &c. La troifieme
pour les graines des arbrifl'eaux ; la quatrième
pour celle des grands arbres qui lèvent la première
année; la cinquième pour lè3 femènees des arbres
qui ne lèvent que la féconde année ; 8c la fixieme
pour les arbres toujours verds qui fe plairont dans lâ
place la plus mal expôfée 8c:lâ'moins défendue.
Le canton du femis n’exigé pas autant de profondeur
de terre que le refte dé la pepinieW; il fuffira dé
l’avoir fait défoncer d’un pié 8c demi : dù refte ce
terrein doit être en bonne culture dépinS iin-an, bien
nettoyé de pierres, de mauvaifeis heibeS ; &c. & il eft
à-propos, pour la facilité clé là eiilture ; dé lé diftri-
buer en planches de quatre pies de largeu rdont les
fentiers de féparation donneront au-ni oins 1 5 polices
d’aifâncepoùr lé fefViee. Sur la façon de femer-on
peut obfer ver que c’eft'un mauvais ufage de1 répandre
les graines'à plein-champ ; cette pratique eft fujette
à uh double inconvénient : d’abord l’impoffibilite^de
Remuer ht terré autour des jeuiiefc p lants épârs ,6cëh-
J'orne X I I ,
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fuite la difficulté de démêler 8c enlever les mativaifes
•herbes parmi lés bons plants. Il eft donc bien plus
avantageux de femer les graines en rangées ; il eft indifférent
de les diriger fur la longueur ou la largeur
des planches, pourvu qu’on laifle depuis fix pouces
jufqu’à un pié de diftance entre les rayons » relativement
au plus ou moins de progrès des arbres pendant
les deux ou trois premières années. Si l’on feme les
graines en rayons, il faudra donner à ces ray ons une
profondeur proportionnée au volume de la graine ;
pour les plus greffes on creufera le rayon de dëtix à
trois pouces ; poiir lés moyennes, il fuffirà dé faire
un fillon de la façon qu’on le pratique pour femer
des pois ; 8c dans cés deux derniers cas on rééôùvre
8c on nivelle le terrein avec le rateau. Mais à l’égard
des menues graines , il y faut plus d’attention : le
rayon ne doit avoif qu’un police de profondeur; 8c
après que les graines y feront femées, on lés recouvrira
avec le terreau le plus fin 8c le plus confommé,
que l’on répandra foigneiifement avec la main , en-
forte que les graines n’en foient couvertés que de l'é-
paifféur d’un demi-pouce ; 8c on fe difpenfera de niveler
le terrein, afin que l’humidité puiffe mieux fe
raffembler 8c fe confervef autour des graines.
On peut femer en différens tems, 8c c ’eft une cir-
conftance qui mérite de l’attention. Il y a des graines
qui mûriffent dès l’été : on pourroit les femer auffi-tôt
après leur maturité, fi l ’on n’a voit à craindre de les
voir germer 8c pointer avant l ’hiver, dont les intempéries
en détruiroient un grand nombre; il vaut mieux
remettre cette opération a l’automne ou au printems.
Entre ces deux partis, le volume de la graineiioit décider.
La fin d’Oftobré 8c le mois de Novembre feront
le tems convenable pour les grôffes graines, 8c
même pour les médiocres ; mais il faut atteindre le
commencement du printems pour toutes les menues
graines, fur-tout celles des arbres réfineux. Il y à
cependant des précautions' à prendre pour faire attendre
les graines, dont la plupart ne fe confervent
qu’en les mettant dans la terre oii du fable en un endroit
fec 8c abrité. On ne peut entrer ici dans tout
ce détail, non plus que dans la diftinftion de quelques
efpeces d’arbres qui étant délicats dans leur jeuneffe,
demandent à être abrités pendant les premiers hir
vers ; pour s’en inftmire, on pourra recourir à l ’article
de chaque arbre en particulier. On conçoit bien
au furplus qu’il faut arrofer les femis clans les tems
de hâle 8c de féchereffe, les farclet, bcquiller , cul-
t ive r, &c. A l ’égard du tems 8c de la force auxquels
les jeunes plants doivent être mis en pepiniere, on en
parlera dans les différens articles qui fuivent.
Les pêchers Scies abricotiers * après le femis, doivent
occuper la meilleure place de la pepiniere , 8c
toujours la plus faine ; Ce n’eft que pouf la curiofité
que l’on s’avife de faire venir ces arbres dé noyau’,
c ’eft-à-dire pour fe procurer de nouvelles variétés ,
car il n’y a que cinq ou fix efpeces de pêchers dont
les noyaux perpétuent l ’efpeCe. Dailleurs ces arbres
Iprfqu’ils font francs ne durent pas long-téms; l’ufâge
eft dé les greffer pour les accélérer, les perfeftionner
8c les faire durer. Gomme on ne plante pas'à beaucoup
près autant d’abricotiers que de pechers , ceS
premiers ne doivent occuper qu’une petite partie dù
quarré deftiné à ces deux efpecés d’arbres ; 8c'en général
on ne doit’ former que le quart dé cés arbres
pour le plein-vent. Les fujets propres à greffer l’abri,
côtier 8c le pêchér, • font les pruniers de damas , dé
cerifette 8c de faint Julien,l’amandier, les plants venus
des.rioyaux d’abricôtëc de.pêcher ; il y â dè^èfpeces
d’abricotiers 8c de pêchei^dui réuffiffént mieqx fitt
quelques-uns dç ces fujets quefur d’autres. Lé térréiù
fec ou humide dans lequel on fe propofe dé placer
ces arbres à démeùre, doit auffi fervir de réglé ppiit*
la qualité des fujets : c’eft ftirtoutçs cçs cirçonftanççs