pointe obtufe, tombe perpendiculairement 6c d’aplomb
dans la grenouille, pour raifort de quoi il eft
armé de même, c’eft-à-dire d’acier trempé à propos »
fans quoi il ne tarde pas à s’égrener. F Gren
o uille, A r b r e , V is» Poyei nos PI. d’imprimerie
■ & leur ex plie. Pivot , troifieme chaîne du droguet de foie; le pivot
eft une chaîne perdue dans le droguet qui s’emboit
beaucoup plus que les autres chaînes.
Piv o t , Voye{ le mot D rOGUET , & l'article des
E toffes a la petite tire.
PIVOTER, verb. neut. ( Jardinage.) c’eft pouffer
fa principale racine droit & perpendiculairement en
terre.
PIURA, (Géog. mod!) ville de l’Amérique méridionale,
au Pérou dans l’audience de Quito, à 6,z
lieues au midi de Tumbez, & au nord de Lima. C ’eft
le premier établiffement que les Efpagnols ayent eu
dans le Pérou, 6c dont François Pizarro fit la découverte
en 1531. Làtit. mérid. 5.30 . {D. J!)
PIZZIGHITONE, {Géog. mod!) petite ville d’Italie
dans le Crémonois , avec un château vers les confins
du Cremafquë, lur la petite riviere de $erio qui
le jette un peu au-deffous dans l’Adda. Elle fut prife
fur l’empereur par les troupes- alliées de France 6c de
Sardaigne en 173 3 ; mais on la rendit par le traité de
paix. Cette place eft à 5 lieues aunord-oueft de Crémone,
à 8 fud-ouëft de Milan, & à 6 fud-eft de Lodi.
Long. zy. iS. lut. 45. iz. ' '
P L
PLACAGE, f. m. (Menuif.) efpece de menuiferie
qui confifte à plaquer des morceaux de bois fur les
membrures ou panneaux, pour y pouffer des moulures,
& y tailler des ornemens qui n’ont pas pu être
élégis dans la même piece, parce qu’ ils ont été faits
après coup : c’ eft aufli le recouvrement de la menuiferie
d’affemblage avec des bois durs & précieux collés
par feuilles. Placage par compartiment , {Ebéniflerie!)
ce mot fe dit des ouvrages faits de diverfes feuilles ou
bandes de différens bois précieux, très-minces, appliquées
6c collées fur des fonds bâtis d’autres bois
communs 6c ordinaires.
Tous les maîtres menuifiers ont droit de travailler
en placage. Il y en a néanmoins q ui, parce qu’ils ne
font que de ces fortes d’ouvrages à compartiment,
font appellés menuifiers de placage, pour les diftinguer
des autres que l’on nomme menuifiers daffemblage. f
Outre les bois de diverfe nature que l’on emploie
au placage, on fe fert aufli de l’écaille de tortue, de
l’ivoire, de l’étain & du cuivre; de ces deux derniers
battus 6c réduits en tables très-plates, 6c des autres
débités en feuilles très-minces.
L’on peut, pour ainfi dire, diftinguer comme deux
fortes de placage ; l’un qui eft le plus commun, ne
confifte qu’en quelques compartimens de différens
bois ; l’autre oh il y a beaucoup plus d’art, repréfente
au naturel des fleurs, des oifeaux 6c d’autres
chofes femblables : celui-ci s’appelle proprement
marqueterie. On ne va parler dans cet article que du
placage par compartiment.
Le bois deftiné au placage fe débite avec la foie à
refendre, en feuilles environ d’une ligne d’épaiffeur.
Pour le débiter, les bûches ou les planches, fuivant
le bois qu’on emploie, fe mettent dans ce qu’on appelle
/a preffe à feier debout, dont on peut voir la def-
cription à Y article des preffes. Les feuilles fe coupent
en bandes, 6c fe contournent en différentes figures
Conformes au deffein qu’on s’ eft propofé ; 6c après
que les joints en ont été régulièrement faits, & qu’elles
ont été mifes d’épaiffeur & de largeur avec différens
rabots propres à cet ufage, on. les colle fur un
fond de bois bien foc avec de forte collé' d’Angleterre.
Quand toutes les feuilles font plaquées, jointes &
collées, on les met dans une preffe, fi ce font de petits
ouvrages ; ou s’ils font grands, on les laiffe fur
l’établi, 6c les ayant couverts par-deffus de quelque
ais, ou morceau de planche proportionné à l’ouvrage,
on les ferre avec des goberges, c’eft-à-dire avec
des perches capables de faire un peu de reffort, dont
un bout touche au plancher de la boutique, & l’autre
porte fur l’ais qui couvre l’ouvrage. Afin d’afformir
davantage les goberges & qu’elles ferrent plus fortement
le placage 9 on les calle avec un morceau de bois
taillé en coin.
Après que la colle eft parfaitement foche, & qu’on
a levé les goberges, on achevé l’ouvrage , d’abord
avec de petits rabots dont le deffous du ruft eft garni
d’une plaque de fer, 6c enfuite avec les outils qu’ils
nomment racloirs.
Comme quelques-uns de ces rabots ont dés dents
à-peu-près lembables à celles des limes ou des truelles
bretées, on les emploie plutôt pour limer le placage
que pour le raboter.
Les racloirs qui font des morceaux d’acier ou dè
fer bien acérés, bien tranchans & affûtés fur une
pierre à huile, fervent à emporter les raies ou bre-
tures que les rabots ont laiffées.
L’ouvrage raclé fe polit avec la peau de chien marin
, la cire, la broffe 6c le poliffoir de preffe, qui eft
la derniere façon qu’on lui donne. Diction, du Corn.
. (■©. I l WÊÊBÈÊÊË PLAC ARD, f. m. (T Jurifprud.) lignifie ordinairement
quelque chofe que l’on affiche publiquement.
A la chancellerie 6c dans les greffes, on appelle un
a&e expédié en placard, celui qui eft écrit fur une.
feule feuille de papier ou parchemin non p loyée, 6c
qui n’eft écrite que d’un côté.
On appelle aufli placards les ordonnances des anciens
fouverains de Flandres 6C de Brabant.
Ces placards font la plupart en flamand ; il y en a
pourtant quelques-uns en françois : il y en a quatre
volumes de ceux de Flandres, 6c autant de ceux de
Brabant. Le confeil d’Artois a dans fon dépôt des re-
giftres des placards.
Ceux qui ont précédé la conquête, ou ceflion des
places des refforts du parlement de Flandres, font
obfervés à moins que le roi n’y ait dérogé depuis.
Anfelme en a fait un répertoire , intitulé code belgique,
6c un commentaire fur les placards les plus im-
portans, intitulé tribonian belgique.
Zypaeus, introduit, ad notit. juris belg. en rapporte
plufieurs. Il d it, n. G. que les placards n’obligent pas
les fiijets de chaque province en particulier, s’ils n’y
ont été fpécialenient publiés.
Le plus important de tous ces placards eft l’édit
perpétuel des archiducs Albert 6c Ifabelle, du n
Juillet 1611. Anfelme l’a commenté, & Romilius a
fait un commentaire fur l’article neuf feulement*
Voyeur injiit.au dr. belgique de Ghewiet. {A )
Pl a c a r d , {Affiche d'Hollande!) ce mot fe dit en
Hollande des affiches par lefquelles on rend publiques
les réfolutions 6c ordonnances des états-généraux
des Provinces-unies, foit pour ^ gou ve rn ement
, foit pour la police, foit pour le commerce.
Pl a c a r d , ( Archit.) c’eft une décoration de porte
d ’appartement en bois , en pierre ou en marbre, corn-
pofée d’un chambranle couronné de fa frife ou gorge,
6c de fa corniche portée quelquefois fur des eon-
foles.
On donne encore le nom de placard au revêtement
d’une porte de menuiferie, garnie de fes ven-
taux.
Placard ceintré, c’eft un placard dont le plan eft
curviligne, comme une arcade, une porte ronde, qui
fert par conféqlient dans les falïêns -6c Veftibules
ronds. On voit de ces placards dans le porche ou tambour
de menuiferie de l’églife des peres Chartreux à
Paris.
Placard double , placard qui dans une baie de porte
eft répété devant 6c derrière-, avec embrafure entre
deux, fur l’épaifleur d’un mur ou d’une cloifon.
Piacard feint, placard qui ne fert que de lambris,
pour foire fymmétrie avec une porte parallèle ou op-
pofée. Daviler. {D. J!)
P l a c a r d , s’entend dans l’ufage de Ylmprimerie,
de ces ouvrages imprimés daiis toute l’étendue du
papier, 6c qui n’ont aucun format décidé. Il arrive
même qu’un placard eft compofé de plufieurs feuilles
de papier collées enfemble, après avoir été imprimées
féparément; quand la forme en plomb eft trop
confidérable pour tenir fur la preffe, le placard ne
S’imprime que d’un côté pour pouvoir le coller fur le
mur. Il ne différé de l’affiche, qu’en ce que l’affiche
ne Contient au plus qu’une feuille de papier, elle
S’imprime même fur une demie, 6c fur un quart de
feuille.
PLACE , LIEU , ENDROIT , ( Synonym. ) lieu
marque un total d’efpace ; endroit n’indique proprement
que la partie d’un efpàce plus étendu ; place in-
finue ime idée dfordre 6c d’arrangement. Ainfi l’on
dit le lieu de l’habitation ; Yendroit d’un livre Cité ; la
placé d’un convive, ou de quelqu’un qui a féance dans
line affemblée.
On eft dans le lieu 9 on cherche Y endroit, on occupe
la place.
Paris eft le lieu de toute la France le plus agréable;
les efpions vont dans tous les endroits de la ville ; les
premières places ne font pas toujours les plus corn-,
modes.
Il faut, tant qu’on peut, préférer les lieux fouis,
les endroits connus, 6C les places convenables. Girard.
Le mbipla.ee a un grand nombre d'acceptions différentes
: on dit la plaine S. Denis feroit une belle place
pour donner bataille; c’eft en greve que fe font les
exécutions" , : j’évite de paffer .par cette place ; il a eu
lamaifon pour rien, car i l .n’a payé que la place;
vous n’aurez pas , affez de place pour le monde que,
Vous vous propofez de recevoir^ vous n’aurèzpasde
place au fèrmôri fi on ne vous là retient ; jene.ÿpu-
arois pas être, à la place de cet honime qu’on loue
tant; il eft rèftë mbrtfur là place ; il aura place dans
l’hiftoife; la;place eft bonne,, elle tiendra,long-tèms;
l’étapier à tant de places à fournir pàr'compagnie; ne
prenez pas"la place d’honneur , fi vous n’avez un titre
qui vous la déçerne ; le, mépris a pris la place de l’êft
time ; dans ce monde tout eft à place 9 on rie conçoit
pas qu’il en puiffe être autrement ; il occupe une,
belle place; combien ces eflets vaient-ils fur la. place f
la place de Lyon y ll une dés meilleures de France ; pn
Pa fubrogé en lieu 6ç place du titulaire, &c.
Pl a c e , {Jurifprud!) ce férmeJà dans cette matière
plufieurs fignifteatipns différentes. .
Place fe prend fouvent pour le lieu où l’on liège
dans un tribunal ou autre affemblée. •
Quelquefois place fe prend pour le rang, ou ppur.
la dignité même de celui qui occupe, Comme la place
de chancelier, celle de premier préfidënt.
On entend aufli par le terme de place certains états
c i offices qiii ne'font poinf vénaux, comme la place
de confeilfèf d’efat.'
Place fignifié quelquefois un térréin Vain &yâgüé,
comme une place à bâtir, \\ne place qui eft Ordinairement
en pafçàge.
On appelle’ publique ,- celle qui eft deuiriep
pour l’ufagê public, comme font, lés marches , pu
iomme les places de décdrâflon celles deftinées
pour les réjqùiffances publiques,& polir les executions
de juftice, .
Ôrt appelle’encore plaie 9 un certain efpace de ter-
fëm Où des marchands 6c débitans expofent leurs
marchandifes, comme font les Boulangers 6c les marchandes
de poiffon 6c de légumes dans les marchés -.
Ces places dépendent la plupart du domaine; en quel'
ques marchés il y en a qui dépendent des foigneurs
hauts jufticiers.
On dit aufli une place de barbier , c’ eft-à-dire IV-
tat de barbier; ces places ne font point des offices.
Les places monachales font les lieux deftinés à loger
6c entretenir un certain nombre de religieux : ces
places ne font point des bénéfices; mais quand un
monaftere eft fondé pour tant de religieux, le chapitre
général peut obliger ce monaftere de recevoir,
des religieux à proportion du nombre qu’il y a cle
places vacantes. Voye^ C o u v e n t , Mo n a s t è r e ,
R e l ig ie u x . ( A )
Plag e, f. p {Archit!) efpace de figure réguliers
ou irrégulière, deftiné pour bâtir : on l’apelloit anciennement
parterre.
P lace publique, grande place découverte, entourée
de bâtimens, pour la magnificence d’une ville; com-
• me les places de Vendôme, Royale, des Victoires à
Paris ; de Belleeourt, à Lyon; de S. Charles, à Tu-^
rin, ou pour l’utilité, telie qu’une halle, un mar-.
ché; ainfi, par exemple, que la place Navonne, à.
Rome.
Ori proportionne la grandeur des places publiques,.
pour ce dernier ufage, au nombre dés habitans d’une
ville , afin qu’elle ne foit pas trop petite fi beaucoup
de perfonnes y ont affaire, ou qu’elle ne paroiffe pas
trop vafte fi la ville n’ eft pas beaucoup peuplée*
Les places publiques des Grecs font quarrées, ôc il
y a au-tour de doubles portiques , dont les colonnes,
ferrées les unes contre les autres, foutiennent des architraves
de pierre ou de marbre 9 avec des. galeries
au-deffus. C’eft fur ces galeries, 6c dans ces portiques
que fe,plaçoient les fpéftateurs pour voir le
combat des gladiateurs qu’on donnoit autrefois dans
gss places. Daviler. {D. J.)
. P l a c e ,, en terme de guerre, eft un mot générique
qui fignifié toutes fortes de fortereffes où l’on peut
fe dérendre. Voye[ F o r t e r e s s e . ,
En ce. fens l’on peut dire que c’ eft un lieu tellement
difpofé, que les parties qui l’entourent fe défendent
6c fe flanquent mutuellement. Voye^ Fo r t
6* Fo r t i f i c a t io n .
Place for te.on place fortifiée, eft un lieu flanqué 6c
couvert de baftions. Voye{ B a s t io n & F o r t e *
RESS Ê., ...
Place régulière, eft celle dont les angles, les côtés ,
les baftions ,, 6c les autres parties font égales. Elle
prend ordinairement fon nom du, nombre de fes an-,
gles ;. pn l’appelle un pentagone, un hexagone, &c.-
Foye'i Pe n t a g o n e , He x a g o n e , &c. Voye{ aufjt
, R é g u l ie r . Palmanova, Mtie par les Vénitiens^ eft
un dodécagone. Voye^ DODÉCAGONE.
Une place irrégulière, eft celle dont les' côtés' & les
angles font inégaux. Poÿe^ Fo r t i f ic a t io n ib r é g
u l iè r e .
Place d!armes , eh fortification , c’eft une place
\ forte, çhpifie pour être le principal magafin d’une
àrméëV' '
Place d armes, dans une ville ou dans'une garni-
fon ; c’ eft un grand efpace de terrein, ouvert ordinairementVers
le centré, ôtil’ôh affemble les'foldats
pour lès fprtélions militaires.,- comme pour monter là
gardé j foiré les revues' y&c en cas d’allarmes, pOur y
recevoir les ordres du gouverneur ou du commandant.
poyé^ G a r n is o n . Chànïbïrs!
Cës fortes de places d'arnies ont différentes figurés
daiis lès"piàçis irrégulières, mais dans lës régulières »
êièsfo'nt; ÔîdiMairement ou'qùàrrëes, ou de la figure
du polygô'në de la place, Une place d'armes quarréè