
 
        
         
		au troifieme  concile de Latran , lequel fit défenfe de  
 poffeder plus d’un bénéfice ,   6c le quatrième concile  
 de Latran fous Innocent III. confirma la même  réglé ;  
 mais le même canon ayant  permis  au pape d’en  dil-  
 penfer en faveur des  perfonnes  diftinguées,  les  dif-  
 penfes  devinrent fi  fréquentes que  la défenfe  devint  
 inutile. 
 En Allemagne, le pape nelaiffe pas d’accorder des  
 difpenfes  de  pofféder  plulieurs  évêchés  enfemble,  
 fous prétexte que les princes  eccléfiaftiques ont be-  
 foin de grands revenus pour fe foutenir avec les princes  
 proteftans.  In c o m p a t i b i l i t é . 
 PLURIEL, l e   , adj.  c’eft un titre particulièrement  
 propre  à  la Grammaire  ,  pour  caraftérifer un  des  
 nombres deftinés à marquer la quotité. Foyei  N o m b 
 r e .  On  dit  aujourd’hui  ,  le nombre pluriel,  une  
 terminaifonpluriele. « 11 eft certain, dit Th. Corneille  
 » fur la  Rem. 442.  de Vaugelas , que c’ell feulement  
 » depuis la  remarque  de M.  de  Vaugelas  , qu’on  a  
 » commencé à dire pluriel', le  grand ufage a toujours  
 » été  auparavant  d’écrire plurier ». M.  de Vaugelas  
 lui-même reconnoît l’unanimité de cet ufage contraire  
 au fien:aufii  trouva-t-il  des  contradicteurs  dans  
 Ménage  6c dans  le P.  Behours  ( Foyez^ la  note  de  
 Th.  Corneille ,  6c  les  Rem.  nouv.  du P.  Behours  ,  
 *0/77.1. pas. J07.) ; 6>C  les grammaires  de  P.  R.  font  
 pour  plurier. Aujourd’huil’ufage n’eft plus douteux,  
 6c  les meilleurs grammairiens écrivent pluriel, comme  
 dérivé  du latin pluralis , o u , fi l’on  v eu t, du mot  
 de la bafl'e latinité pluriatis. C’eft ainfi qu’en ufent M.  
 l’abbé Regnier, le P. Buffier , M. l’abbé  d’Olivet, M.  
 Duclos ,M. l’abbé Girard, 6c la plupart de ceux dont  
 l’autorité peut être de quelque poids  dans  le langage  
 grammatical. 
 On peut  réduire  à  quatre  réglés  principales,  ce  
 qui  concerne  le  pluriel  des  noms  6c  des  adjettifs  
 françois. 
 i° . Les noms & les  adjettifs terminés  au fingulier  
 par l’une des  trois  lettres s , [  ou x  , ne  changent pas  
 de terminaifon au pluriel ; ainfi  l’on dit  également le  
 fuccès, les fuccès ; le fils , lesfils ; le //«{, les ne^ ; le prix,  
 les prix ; la voix,  les voix, 6cc. 
 20.  Les  noms & le s  adjettifs terminés au  fingulier  
 par  au 6c tu  prennent x   de  plus  au pluriel :  on  dit  
 donc au fingulier , beau, chapeau ,feu , lieu , &c. 6c au  
 pluriel on dit beaux , chapeaux, feu x ,  lieux. 
 30. Plufieurs mots  terminés au fingulier par al ou  
 a il, ont leur terminaifon  pluriele  en  aux :  on dit au  
 fingulier travail,  cheval,  égal, général  ,  6cc.  6c  au  
 pluriel on dit travaux , chevaux,  égaux ,  generaux. Je  
 dis que ceci regarde plufieurs mots terminés en alow  
 a il, parce qu’il y  en  a  plufieurs autres  de  la même  
 terminaifon, qui n’ont point de pluriel, ou qui fuivent  
 la  réglé fuivante  qui eft la plus générale. 
 40. Les noms &  les adjettifs qui ne font point compris  
 dans les trois  réglés précédentes  , prennent  au  
 pluriel un s de  plus qu’au fingulier : on dit donc le bon  
 pere , les bons peres ; ma  chere foeur , mes cheres fizurs ;  
 lin roi clement, des rois cléments, 6cc. 
 Je  n’infifte  point fur les  exceptions  qu’il peut  y   
 avoir  à ces  quatre réglés , parce  que-ce  détail n’appartient  
 pas a  l’Encyclopédie ,  &  qu’on  peut  l’étudier  
 dans  toutes les Grammaires françoifes ,  ou l’apprendre  
 de l’ufage : mais j’ajouterai  quelques obfer-  
 vations, en commençant par une remarque  du  pere  
 Buffier.  (Gramm.fr. 77.30/.) 
 » L’x , dit-il,  n’eft proprement  qu'un.« ou g [ , 6c  
 » le 1 qu’une s foible ; c’eft ce qui leur donne fouvent  
 » dans notre langue ,  le même  ufage qu’à l’s ». C ’eft  
 affigner véritablement  la  caufe  pourquoi  ces  trois  
 lettres  font  également  employées  pour marquer  le  
 pluriel ; mais ce n’eft pas juftiner l’abus  réel de cette  
 pratique. Il feroit à  defirer que la lettre s fût la feule  
 qui caractérisât  ce nombre dans  les noms,   les  pronoms  
 &   les  adjettifs  ;  6c  affurément,  il n’y  aüroit  
 point  d’inconvénient, fi l’ufage  le  permettoit  , d’écrire  
 beaus ,   chevaus,  heureus, feus,  un  né  au fingulier  
 ,   &  des  nés au  pluriel, &c. Du moins me  fem-  
 ble-t-il que  c’eft de gaieté de coeur renoncer à  la netteté  
 de  l’expreffion  6c à l’analogie  de l’orthographe,  
 que d’employer le 1  final pour marquer le pluriel des  
 noms , des adjectifs 6c de.s participes dont le fingulier  
 eft terminé par un é fermé, 6c d’écrire, par exemple ,  
 de bonnes qualité{ , des hommes fenfeç , des ouvrages bien  
 compofe1 , au lieu de qualités ,fenfés ,  compofés.  Puif-  
 que l’ufage contraire prévaut parle nombre des Ecrivains  
 qui  l’autorifent,  c’eft  aujourd’hui  une  faute  
 d’autant  plus  inexcufable , que  c’eft fouftraire cette  
 efpece de mots à l’analogie commune, 6c en confondre  
 l’orthographe avec celle  de la  fécondé perfonne  
 des  tems  fimplesdenos  verbes dont la voyelle finale  
 eft un e fermé  ,  comme  vous liftç  ,  vous  lijie£,  vous  
 U rieç  ,  vous  lu (fie{ ,   vous  lirez , 6cc. 
 On trouve  dans le journal de l’académie françoife,  
 par M.  l’abbé  de  Choify  (Opufc. pag. 309.)  ,  que  
 l’académie ne s’eft jamais départie du ^ en pareil cas :  
 cela pouvoit  être alors ; mais il y  a aujourd’hui  tant  
 d’académiciens &  tant d’auteurs dignes de l’être, qui  
 s’en font départis, que  ce n’eft plus un motif fuffifant  
 pour enconferver l’ufage dans le cas dont il s’agit. 
 Une fécondé obfervation, c’eft que plufieurs écrivains  
 ont affetté, je ne  fais pourquoi, de retrancher  
 au pluriel  des noms ou des adjettifs en ant ou ent, la  
 lettre t qui les termine au  fingulier ; ils écrivent élé-  
 mens, patiens, complaifans  , 6cc. au  lieu de éléments ,  
 patients ,  complaifants. «  J’avoue ,  dit à ce fujet M.  
 » l’abbé Girard(tom. I .  dife. v .pag.zyt.) ,que le plus  
 » grand nombre des  écrivains polis 6c modernes s’é-  
 » tant déclares pour la fuppremon du t ,  je n’ofe  les  
 » fronder, malgré  des raifons très-capables de don-  
 » ner du penchant pour  lui. Car  enfin  il épargneroit  
 » dans la méthode une regie particuliere , 6c par con-  
 » féquent une peine.  Il fbutiendroit le goût de l’éthi-  
 » mologie, 6c l’analogie entre les primitifs 6c les dé-  
 » rivés.  Il  feroit un  fecours pour diftinguer la diffé-  
 »  rente  valeur de  certains  f'ubftantifs  ,  comme  de  
 » plans defiinés, 6c de plants  plantés  : d’ailleurs  fon  
 » abfence paroît défigurer certains motstels que dens  
 » &  vens ». Avec des raifons fi plaufibles ,  cet académicien  
 n’auroit-il pas  dû autorifer de  fon  exemple  
 la confervation du t dans ces mots ? Il  le devoit fans  
 doute , &  il  le pouvoit, puifqu’il reconnoît  un  peu  
 plus haut ( pag. 270.) ,  que  l’ufage eft partagé entre  
 deux partis nombreux , dont le plus fort ne peut pas  
 fe  vanter  encore  d’une vittoire  certaine. 
 Je ne voulois  d’abord marquer aucune exception :  
 en  voici pourtant une que je rappelle, à caufe de la  
 réflexion qu’elle  fera naître.  (Fil fait y  eux au pluriel y  
 pour défigner l’organe de la vue ; mais on dit en architecture  
 ,  des otils de boeuf, pour lignifier une forte de  
 fenêtre.  Ciel fait pareillement deux au pluriel, quand  
 il  eft queftion du fens propre ; mais on dit des ciels de  
 Ut,  6c en  peinture, des ciels , pour les nuages peints  
 dans un tableau.  Ne feroit-il  pas  poflible que  quelques  
 noms  latins  qui ont  deux  terminaifons  différentes  
 au pluriel,  comme jocus qui fait joci 6c joca,  
 les duflent  à  de pareilles  vues, plutôt qu’à  l’irtconr  
 féquence  de  l’ufage  ,  qur  auroit  fubftitué  un nom  
 nouveau à  l’ancien , fans abolir les terminaifons plu-  
 rieles de  celui-ci ?  Comme  en  fait de  langage ,  des  
 vîtes femblables  amènent prefque  toujours  des procédés  
 analogues  ,  on  eft  raifonnablement  fondé  à  
 croire  que des procédés analogues fuppofent à  leur  
 tour  des  principes femblables. 
 Il  n’y  a rien à remarquer fur les terminaifons plu-,  
 rieles des  temps des verbes  françois, parce que  cela  
 s’apprend dans nos  conjugaifons.  Je finirai donc par  
 une  remarque de fyntaxe. 
 P L U 
 Dans toutes  les langues  il arrive  fouvent  qu’on  
 emploie un nom fingulier pour un nom pluriel : comme  
 ni  la colere ni la joie  du foldat ne font jamais  modérées  
 ;  le payfan fe  fauva dans les bois ; le bourgeois  
 prit  les armes  ; le magiftrat  6* le citoyen à Ccnvi con-  
 fpirentàÜembelliffementde nosfpeclacles, C’eft, dit-on,  
 une  fynecdoque  ;mais parler ainfi ,  c’eft donner un  
 nom feientifique à la  phrafe , fans en faire connoître  
 le  fondement : le  voici.  Cette maniéré de parler n’a  
 lieu qu’à l’égard des noms appellatifs  , quipréfentent  
 à  l’efprit des êtres déterminés par l’idée d’une nature  
 commune  à .plufieurs :  cette  idée  commune  a une  
 compréhenfion  6c  une  étendue  ;  6c  cette  étendue  
 peut fe reftraindre à un nombre plus ou moins grand  
 d’individus. Le propre de l’article eft  de  déterminer  
 l’etendue ,  de maniéré que ,  fi aucune autre  circon-  
 ftance  du  difeours ne fert à la reftraindre, il faut  entendre  
 alors l’efpeçe ; fi  l’article  eft  au  fingulier  ,  il  
 annonce que  le  fens  du nom eft  appliqué  à l’efpece ,  
 fans défignation d’individus ; fi l’article  eft au pluriel,  
 il indique que le fens du nom eft appliqué  diftributi-  
 vement à tous les individus de l’efpece. Ainfi L’horreur  
 de ces lieux étonna  le foldat,   veut  faire  entendre  ce  
 qui  arriva à l’efpece en général, fans  vouloir y  comprendre  
 chacun des individus : 6c fi  l’on difoit  l ’horreur  
 de  ces  lieux  étonna  les  foldats  ,  on marqueroit  
 plus pofitivement  les  individus de l’efpece. Un écrivain  
 corred &  précis ne fera pas toujours indifférent  
 fur le  choix  de ces  deux  expreffions.( B. E. R. M.) 
 PLUS , DAVANTAGE ,  {Synonymes.) Il eft bon  
 de  diftinguer  ces deux adverbes. Plus  ne fe  doit jamais  
 mettre à la fin ; davantage s’y  met  d’ordinaire :  
 exemple , les Romains ont plus de bonne  foi  que les  
 Grecs : les Grecs n’ont  guere  de bonne foi ; les Romains  
 en  ont davantage.  Ce  ne feroit  pas bien dit,  
 les Romains ont davantage de bonne foi que les Grecs,  
 les Romains en ont plus. Il  y  a  des  endroits oîi l’on  
 peut mettre  davantage  devant  que  ,  aulli-bien que  
 plus \  par exemple : vous avez tort  de me reprocher  
 que je fuis emporté, je ne le  fuis  pas  davantage que  
 vous ;  fi  l’on' répétoit emporté , il  faudroit dire,  jë  
 ne fuis pas plus emporté  que vous. 
 Quand davantage  eft éloigné du  que,  il  a  bonne  
 grâce au milieu du difeours  ;  par  exemple : il n’y   a  
 rien qu’il faille  éviter  davantage  en  écrivant,  que  
 les  équivoques  :  lorfqu’il • n’y   a  point  de  que  qui  
 fuive  ,  on  met  davantage  au  milieu  6c  à  la  fin.  
 Bouhours.  (Z), ƒ.) 
 Plu s  , prép. (Géom.') on fe fert de ce mot en algèbre  
 ,  pour  figniher  Faddition.  Son  caraftere  eft - f .  
 Voye^  C a r a ç t e r e .  Ainfi  l’expreffion  algébrique  
 4 + 1 0 = 1 4 ,  lignifie que quatre , plus d ix , font égaux  
 à quatorze. Foye[ A d d it io n . 
 Toute quantité qui  n’a point de  ligne, eft  cenfée  
 avoir  le  ligne  + .  L’oppofé  de  ce  ligne  eft  moins.  
 FoyeçMo in s .  Voye^ auffi Po s it if   & N é g a t if .(O ) 
 P lu s - p é t i t io n   ,  f.  f. (Jurifprud.)  c’eft  lorfque  
 quelqu’un demande plus qu’il ne lui  eft dû. 
 La plus-pétition a lieu en plufieurs maniérés ; favoir,  
 pour  la quantité ,  pour  la  qualité ,  pour le  tems  ,  
 pour le  lieu  du  payement, 6c  pour  la  maniéré de  
 l ’exiger ;  par  exemple, fi  on  demande  des  intérêts  
 d’une  chofe qui n’en peut pas produire  , ou que l’on  
 conclue à la contrainte par corps dans un cas oîi elle  
 n’a  pas  lieu. 
 Par l’ancien droit romain,la plus-pétition étoit punie;  
 celui qui demandoit plus qu’il  ne lui  étoit dû,  étoit  
 déchu de  fa demande  , avec  dépens. 
 Dans la fuite cette rigueur du droit fiit corrigée par  
 les ordonnances  des empereurs  :  la  loi 3. au code,  
 § jg  H L  tit. x. dit qu’on  évite la peine  de  la plus-pétition  
 , en reformant  fa demande  avant  la contefta-  
 tion en caufe. 
 En France ,les peines établies par  les lois romaines  
 Tome X I I . 
 P L U   803 
 contre ceux qui demandent plus qu’il ne leur eft du,  
 n’ont jamais eu lieu ; mais fi celui qui  eft tombé dans  
 le cas de ia.plus-pétition ,  eft jugé avoir fait une mau-  
 vaife  confelfion  ,  on le  condamne aux dépens  (A  ) 
 PLUS-QUE-PARFAIT,adj. (Gram.) quelquefois  
 pris fubftantivement ; on dit ou le prétérit plus que par-  
 fait, ou Amplement le plus-que-parfût.Fueram , j’avois  
 é té , eft  plus-que-parfait de l’indicatif; fiiiffïm, que  
 j ’euffeété,  eft  le  plus-que-parfait du fubjonâif.  On  
 voit par  ces  exemples que  ce  tems  exprime  l’antériorité  
 de  1 exiftence à  l’égard d’une  époque antérieure  
 elle-même  à  latte  de  la parole :  ainfi quand  
 je dis, coenaveram càmintravit, j’avois foupé lorfqu’ii  
 eft entré;  coenaveram, j’avois foupé  ,  exprime l’antériorité  
 de mon  fouper à l’égard cle l’époque  défignée  
 par intravit, il eft entré; 6c çette époque eft elle-même  
 antérieure au tems pû je le dis.  On verra ailleurs  
 (<7r/.  1 EM s. ) ,   par quel nom je crois devoir défigner  
 ce  tems  du verbe: je  remarquerai feulement ici que  
 la dénomination du plus-que-parfait a tous lés vices les  
 plus  propres à la faire proferire. 
 i° .  Elle  ne  donne  aucune  idée  de  la  nature  du  
 tems qu’elle  defigne  ,  puifqu’elle n’indique rien  de  
 l’antériorité  de  l’exiftençe, à  l’égard  d?une époque  
 antérieure elle-même au moment où l’on parle. 
 2°. Elle implique contradittion, parce qu’elle fup-  
 pofe le,parfait, fufceptible de plus ou de moins, quoiqu’il  
 n’y  ait rien de mieux que ce  qui  eft parfait. 
 30. Elle emporte encore une autre fuppofition également  
 fauffe  ;  favoir,  qu’il y   a quelque perfettion  
 dans  l’anteriorite , quoiqu’elle n’en  admette  ni  plus  
 ni moins que la  fimultanéité ou  la poftériorité. 
 Ces confîdérations donnent lieu de croire  que les  
 noms :de prétérits parfait 6c plus-qut-parfa.it n’ont été  
 introduits  que  pour  les diftinguer  fenfiblement  du  
 prétendu prétérit imparfait. Mais comme on a remarque  
 (  art.. Im p a r f a it .)  que cette  dénomination ne  
 peut fervir qu’à défigner l’imperfettion des idées  des  
 premiers nomençlateurs  :  il  faut porter ï§  même  jugement  
 des noms de parfait 6c dtp lus-que-parfait qui  
 ont  le même fondement.  ( B. E. R. M. ) 
 PLUTON , f. m.  (Mytholog.) roi  du vafte empire  
 tenebreux,  dont tous  les hommes  doivent un  jour  
 devenir  les fujets. 
 Du  monarque du fombre bord,   ■ 
 Tout ce  qui vit f  ent la puijfance y  
 Et L'infant de notre naiffance  
 Fut pour nous un arrêt de mort. 
 Pluton,  fils  de Saturne 6c  de Rhéa,  étoit le plus  
 jeune des trois freres Titans. Il fut élevé  par la Paix ;  
 on voyoit à Athènes une ftatue où la Paix allaitoit Pluton  
 , pour  faire  entendre  que  la  tranquillité  régné  
 dans l’empire des morts. 
 Dans le partage  du monde  ,les enfers  furent  affi-  
 gnés  à Pluton ; c’eft-à-dire ,  félon plufieurs mythologues  
 , qu’il eut pour fa part du vafte empire  des T itans  
 , les pays  occidentaux  qui  s’étendoient jufqu’à  
 l’Océan , que l’on croit  être beaucoup plus  bas que  
 la Grece. 
 D ’autres s’imaginent que  Pluton s’appliqua à faire  
 valoir les mines d’or 6c d’argent qui étoient dans l’El-  
 pagne  ,  où il fixa  fa  demeure  ;  6c  comme  les gens  
 deftinés à ce travail, fort obligés de fouiller bien avant  
 dans la terre , &pour ainfi dire jufqu’aux enfers, on.  
 débite que Pluton habitoit au centre de la terre. Ajoutons  
 que ceux qui  travaillent  aux  mines, ne vivent  
 pas  long-tems , 6c meurënt affez fouvent dans  leurs  
 fouterreins ; ainfi Pluton pouvoit être regardé comme  
 le roi dés morts. 
 On donne plufieurs noms à ce dieu : lesunsl’appel-  
 lent A  dés ou Aédhs',\es Latins  , Pluto,  Diopater,  ou  
 Diofpater, Jupiter infernal,Aédoneusf)rcus.Les cyclo-  
 pes lui donnèrent un cafque,  célébré dans la fable par  
 1 1 U   i  i j