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«n fortant des mains des Mégiffiers , la première
préparation qu’ils y font , c’eft de les paffer fur
le paiflon ou paliflon, fans doute pour les adoucir,
en ouvrir les pores, &: les difpofer a recevoir la teinture
qu’ils leur donnent immédiatement après. Voye£
Palisson.
Quand les peaux font teintes, on les étend fur des
cordes pour les faire fécher, on les détire, & enfuite
on les attache fur une efpece de herfe pour les aflu-
jettir , leur donner la derniere façon, qui eft de les
adoucir & d’en coucher le duvet d’un même côté ;
cette opération fe fait par le m oyen de la lunette.
\Voye{ Lunette.
PEAUTRÉ , adj. (Blafon.) il fe dit en terme de
blafon de la queue des poiffons, lorfqu’elle eft d’autre
couleur que le corps. Porte d’argent au dauphin
verfé de fable , allume , barbé & peautré d’or. Peau-
ire eft un vieux mot de notre langue , qui veut dire
une barque, une chaloupe.
PEC , HARENG, terme de vendeur de marie , un hareng
pec eft un hareng fraîchement falé, qui fe mange
crud, de même que les anchois.
PECCANT, adj. en termes de Médecine, c’eft une
épithete que l’on donne aux humeurs du corps, quand
elles pechent en quantité ou en qualité, c’eft-a-dire
quand elles font morbifiques, ou en trop grande
abondance. Voye^ Humeur.
La plupart des maladies ne viennent que d’humeurs
peccantes , qu’il faut évacuer ou corriger par
des altérans & par des lpécifiques. Voyei Mala die
, &c.
PECH ou PECHIA , (Géog. mod.) petite ville de
la Turquie européenne , dans la partie occidentale
de la Servie fur le Drin-blanc. C ’eft le lieu de la ré-
fidence du patriarche gr.ec. Long. 28.40. lat. 4 2 .12.
( £ > / . )
P Ê C H E , f. f. ( Art mich. ) c’eft l’art de prendre
le poifion. On diftingue les pêches relativement aux
lieux, aux inflrumens & aux poifions. Aux lieux, il y
a la pêche à la mer, la pêche à la r iviere, aux embouchures
, fur les grèves, entre les roches ; aux injlru-
mens, il y a la pêche à la ligne , aux filets , avec bateaux
, à pié; au\ poifions, il y a la pêche aux huîtres,
aux harengs , à la baleine , au thon, &c.
Les pêches en pleine mer avec rets & filets flottans
à fleur d’eau ou entre deux eaux, fe font avec rets ,
drivettes, drivonettes aux harengs ; les fannets , les*
manets aux maquereaux.; les orpnilieresaux orphies
on grandes aiguilles ; les muletières dérivantes , les
rets à barres , les colliers à mulets , furmulets, &
autres poifîons paflagers ; les trameaux flottans &
dérivans ; les lignes flottées, flottantes & dérivantes;
le grand libouret à la mer, au maquereau , & toutes
fortes de poiflons de la même efpece ; les lignes ou
cordes dérivantes entre deux eaux ; les cordes ou lignes
flottées à piles roulantes à la furface de l’eau.
Les pêches en pleine mer aux rets & filets couverts
fur le fond, fe font aux trameaux dérivans & courans
& aux lignes ou cordes courantes.
Les inftrumens à la mer traînant fur les fonds, font
les dragues , le chalut, les rets traverfiers de toute
efpece,les cortesou cauches.Les autres inftrumens
fervant à la pêche en mer, font les grandes candelettes
ou chadieres, les rateaux ou grandes fifchures aux
poiflons plats ; les rateaux aux moules, les fouannes,
les dards, les tridens & les fifchures aux poiflons
ronds.
Les rets fédentaires & par fonds à la mer, font
les foies ou grands rieux,les grands rets , les demi-
foie'-; . le canieres, les rouffetieres, les petits rieux
l< macro ieres ou rets à macreufes & aux poiflons
plats ; 1 j trameaux fédentaires ou féants ; les tra-
anaiu^ns & les petits trameaux ; les marfaiques &
petits trameaux ; les rets à hareng,les breteilieres, les
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cibaudieres à la mer ; les picots ou rets fédentaires
à la mer & aux embouchures ; les jets ou picots
aux poiflons plats ; les grofles , moyennes & petites
cordes.
Les inftrumens fédentaires à la mer font les paniers
, les nafles , les caziers entre roches.
Les rets & filets flottés, & inftrumens fédentaires
fervant aux pêches de pié à la côte , fur les grèves ,
fur les fables & entre les roches, font les foies ou
grands rieux de pié , les demi-foies , ou flûtes ou petits
rieux ; les trameaux ou tramaillades de pié , les
anfieres, les canieres, les rets de roche , les flottés
ou cibaudieres, les haranguieres ou étalieres flottées,
les manets de pié , les rets à roblots & fanfonnets ;
les ophilieres fédentaires, les muletières , les vas-tu-
vièns-tu , efpece de muletiere roulante ; les macro-
• lieres , les courtines, les berres à poiflon plat & macreufes
; les rets à marfouins , efpece de rets entre
roches ; les rets entre roches traverfés , les rets à
croc , les jets ou rets à plis, efpeces de picots à pié;
lesverveux de toute efpece, les tonnelles, les gonnes
de filets, les cordes ou lignes, les trajets , les trainées
fimples & de toute efpece.
Les filets non flottés, & les rets montés fur piquets
à la côte & aux bancs de fable, & découvrant à toutes
les marées, font les foies ou grands rets, les demi-
foies, les rieux, les trameaux, les ravoirs ou rets entre
l’eau, fimples & tramaillés, les bas-parcs ,les fou-
rets , les venets, les grandes tournées, efpece de bas-
parcs , les haranguieres, les hauts-parcs, les hautes
pentieres, les nates ou palis , les parcs ouverts, les
carofles ou perd-tems, les hauts-bas-parcs de perches
& de filets ; les verveux avec pannes & aîles de
toute efpece ; les cordes ou lignes de toute efpece.
Les inftrumens de pié à la côte pour la pêche {edentaire
fur les grèves & entre les roches, font les verveux
de toute efpece, les tonnelles & gonnes de
clayes , les caudrelles ou caudelettes à falicots ; les
guideaux à bas étaliers , les bafches ou favenelles,
efpece de guideaux ; les nafles ou bouteilles , les
clay es , les paniers & les cafieres.
Les inftrumens de main des pêcheurs à pié à la
côte, fur les grèves & entre les roches, font les lignes
à la pêche, les grands havenets ouharençaux, les ha-
venets aux aiguilles ou lançons ; les bouteux ou
bouts de quievres à falicots ; les grands bouteux ou
grenadieres , les carreaux , les huniers ou les échiquiers
, les éperviers, les furets, les faveneaux ou bichettes
, les trahies ou-grands lanets, lesbuchotiers,
les petits lanets , les rieulets, les petits bouteux ou
bouquetons à fauterelles ; les grands rateaux, les fifchures
à poiflons plats , les fouannes ou fifchures de
toute efpece ; les petites fouannes en trident barbel-
lées, les crocs & crochets, les digons ou p icots, les
bêches & pâlots, les fiches & aiguilles pour la pêche
aux couteaux, les étiquettes ou petits couteaux pour
les moules..
Les rets & filets dérivans & flottans aux embouchures
des rivières dans les eaux falées, font les alo-
fiers, les vergues , les v erveux, les rets verguans,
les trameaux, les faintiers ou verveux, ou trameaux
aux feintes, pucelles & faufles alofes ; les cahoutiers
ou vergueux, ou petits trameaux pour la pêche des
petites pucelles, les tramaux ou tramaillons aux éperlans
, &c.
Les filets, rets & inftrumens traînans aux embouchures
des rivières, permis par l’ordonnance de 1669,
& défendus par celle de 1681, font les feines à fau-
mons & alofes, les feines claires & à grandes mailles,
les feines drues ou épaifles, ou de moyennes mailles;
les tramaillons aux éperlans , les dranguilles ou dri-
guelles claires & épaifles, les cordes ou lignes aux
ains de f e r , les petits aplets, les cordes aux épines
ou épinettes,les lignés aux éperlans, les éperyiers ou
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forets, lés gorres ou gorets aux verveux, les nafles &
bouteilles aux éperlans -, les nafles & bouteilles ou
petits lamprions , les nafles de toute efpece.
Lespêches abufives & défendues à la mery font la peige
ou grande feine, latramaillée traînante fur les-fonds
la grande Peine à la mer, les feines aux Paumons traînantes.
A la tocc avec bateaux, fonf la grande feine ou
traînée à deux bateaux , la feine à bateau $c à pié ,
la favre ou feinette aux aiguilles & lançons,les picots
traînans , & toute autre forte de filets & de rets
lorfqu’on les traîne à la côte , au bord & fur les
graves.
A pié , font la traîne, feine , coleret ou dranet ;
les feinettes aux aiguilles, les bouteux ou . bouts de
quievre , pendant un tems limité ; le carreau, le hunier
, Pcchiquier, la herfe au poiflbn plat ; le rateau
endenté de ter pour la même pêche, les bouquetons
& favenets pour les fauterelles & la maniguelle.
Il y a differentes fontes d'appâts ; ils Pont ou de
chair, ou de poiflon,ou de viande fraîche ou de
yiande fille e , ou des infeâes, ou des vers marins
•ou .des -vers de terré , ou des rocailles , ou des coquillages,
ou des entrailles, ou des oeufs de poiflon.
U y a de faux appâts ; il y en a d’empoifonnés &
défendus. Prefque toutes les fortes d’appâts font à l ’u-
fage des pêcheurs à la ligne ou corde garnie d’hame-
çpn ; on amorc,e feulement diverfement, félon la pêche
qu’on pratique.
Il y a des lieu x, comme en Picardie , Flandre &:
Normandie , où les appâts font toujours les mêmes ;
c’eft de la chair de toufes fortes de poiflbn.
Ceux de Bretagne coupent aux premiers poiflons
qu’ils prennent un petit morceau vers le haut de la
queue., au bas du dos.; pes poiflons mutilés n’en font
pas moins de vente.
Les ppiffons un peu gros dont les pêcheurs fe fervent
pour garnir les hameçons des lignes , font çpu-
p.es de bjais, enforte que Tain ou "hameçon en eft
couvert, excepté la poin te, que les pêcheurs nomment
le barbillon, qui ne permet pas .au poiflbn de re-
'jetter l’appât qu’il a p ris, ce qui arriver.oit fi l’appât
Êtoit mal place.
L’ham.eçon des pêcheurs normands S’appelle par
les Bretons claveau ; la garniture ou l’appât fe nomme'
acq en Nprmandie Picardie , & bocle , amorce en
"Bretagne.
Les appâts .en poiflon font le hareng frais , lafar-
dine foafohe, franche, galifle, le feclant, ,ou celan,
ou ££l&nie, oufaufle albfe, l’orphie, grande aiguille,
béqaffe ,de m er, le lançon , ou l’aiguille, ou l’aiguil-
léte , Je crados ou grados en Normandie ; prêtres,
pretrospu énerlan bâtard .en Bretagne; la blanche ou
Je blaquet, l ’aillet, l’avrillet, petit poiflbn du premier
â g e ,.qu’on appelle auffi en Normandie melu &
faumonelle, & nonat en Provence ; le petit poiflon
rond de toute efpece , les morceaux de la chair de
toutes fortes de poiflbn, Ja chair de poiflbn cuit, les
poiflons mois fans fang, comme Ja feiche , margate,
en Bretagne, Je pi,c en Gafcogne, le cornet ou calmar
, la petite feiche.
•cheurs .àla hgne, font les harengs frais, ceux fur-tom
qu on appelle gms ou vuides dfoeufs & de laitance.
les celants, ou rélennis, les Jardines, les lançons ou
.aiguilles. Y
‘On .attire avec ces app-âts .des .poiffrais de «ont« effa
c e , ronds.& plats, excepté la M e
Un Jhareng frais fait cinq,ou f e appâts pour fes
rayes huit dix pour les aulnes p oiSms, à propor-
monde leur grandeur. ’ ^ F
La Manche ou la melie nouvellement éciofe , fe
place au nombre de cinq à f e fur un même-hameçon:
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il n en-faut qu’une ou deux quand elle ell grande : on
les place lur Phameçpnpar les yeux.
Tous les petits poiflbns ronds du premier âge font
encore un appat, lorfque les préeédens, qui font de
a première qualité, manquent : on a recours dans
le beloin à la feehe &c aux cornets ; les cornets font
plus eftimés que la feehe. Le pêcheur ne prend que
le corps & les piés dû cornet. On ne pêche avec cet
appât que la raie & le merlan.
Le cornet eft excellent pour la pêche de la morue.
Terrent tivier-s en avoient à diferétion, leur car-
gâifon feroit bientôt faite ; ils en trouvent quelquefois
dans le ventre des morues qu’ils ont prifes, &
ils en garniflent leurs ains ou claveaux avec fuccès.
On Te fort des oeufs & des entrailles des poiflbns
pour appâts. On en boette, ou fait la réfute, rare ou
vague pour la fardine ; cela la fait élever des fonds &c
donner dans les filets qui dérivent à fleur d’eau. '
Les entrailles de morue & d’autres poiflbns voraces,
font bonnes pour ées poiflbns.
On attire les fauquets ou happe-foies , & autres
oifoaux de mer, avec les foies des poiflbns.
On fait la peche aux Jardines avec les oeufs des morues
& des maquereaux falés; on en apporte en quantité
des falailbns deXerrerneuve ; il en vient aiiflî de
Norvège.
Ce font les oeufs de morues & de maquereaux que
l’on appelle refiure.
Parmi les vers marins & de terre dont on fait des
appâts ,' il y a les vers noirs ou francs, les vers rouges
ou bâtards , les- vers blancs qu’on appelle boutelottes
en Bretagne, les vers de terre.
Les meilleurs ôc les plus eftimés font les. vers francs
qui fervent toujours pour la pêche des foies, qui ne
mordent qu’à cet appât, qui attire aufîHes limandes,
les carrelets, & autres poiflbns plats.
La foie ne va aux vers francs que quand ils font
vivans & frais ; il faut que ces vers foient gros , afin
d’en faire deux appâts.
Les vers blancs ne fervent qu’aux pêcheurs bretons.
Les vers rougçs font moins bons.
a Gn n’emploié le ver de terre que faute d’autre appât
; cependant il eft propre à-la pêche de Fan^urlle.
Les appâts qu’on fait avec les coquillages font eh
grand nombre ; il y a le petaut ou la folade, le bré-
din , ou brelin , pu b ernide, ou lappe.
Le pitaut ou la folade tirée de la coquille , garnit
un hameçon : c’eft le moindre des appâts frais.
Le brelin fort à la pêche du merlan éc delà limande.
Le pêcheur amorce d’abord avec de la chair de poif-
fon falé, puis ilajuftefur la pointe de Tain un bre-
lin tiré vivant de fa coquille.
Il y a auffi les crabes, les falicots ou grofles chevrettes
ÿ les barbeaux, les creviches, les petites crevettes,
les grenades,les fauterelles, les efquires, &c.
On écrafe les crabes & on les attache au ret qui
fort de fac à l’inftrument de la pêche aux falicots, aux
grofles chevrettes & aux petites.
Le meilleur appât des pêcheurs normands pour
les mêmes poiflons , eft le poltron & le craquelot.
Le crabe poltron eft celui qui a quitté fa coque
nouvellement, & qui eft .encore mdl.
Le craqudot ,eft celui dont la coque n’a pas-encore
fa dureté.
‘Le fajicot ;& la chevrette fervent d’appât à plu-
fieurs efpeces depoiffons ronds.Ceux qui font la pêche
du maquereau avec le libouret ou la ligne au plomb,
eu amorcent leurs hameçons ;les rayes grifes en font
friandes.
Quand on amorce un ain avec la chevrette ou faute
relie de m e r , on en met pliifieurs for un hameçon.
On fe fort en appât de poiflon falé , parce qu’on
n’en a pas toujours de frais. On falç pour çet ufags