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On peut auffi mettre au nombre des polyglottes
deux Pentateuques, que les Juifs de Conftantinpple
ont fait imprimer en quatre langues, mais en caractères
hébreux.
On voit dans l’un de ces Pentateuques imprimé en
1551 , le texte hébreu en gros caraéteres, qui a d’un
côtéla paraphrafe chaldaïque d’Onkelos en carafteres
médiocres, & de l’autre côté une paraphr,afe en per-
fan , cgmpofée par un Juif nommé Jacob avec le
furnom de fa ville.
Outre ces trois colonnes , la paraphrafe arabe de
Saadias eft imprimée au haut des pages en petits
carafreres ; on y a de plus ajouté au bas des pages
le commentaire de Ralch.
L’autre Pentateuque polyglotte ,a été imprimé à
Conftantinople en 1547, fur trois colonnes, comme
le premier. Le texte hebreu de la loi eft au milieu ;
à un des côtés eft une traduftion en grec vulgaire,
& à l’autre uneverfion enlangueefpagnole. Ces deux
verfionsfont en carafteres hébreux , avec les points
voyelles qui fixent la prononciation. On a mis au
haut des pages la paraphrafe chaldaïque d’Onkelos ,
ôc au bas des mêmes pages le commentaire deRafch.
On ajoutera pour leptieme polyglotte le Pfautier
qu’Auguftin Juftinien , religieux dominicain & évêque
de Nebio , a fait imprimer en quatre langues à
Gènes en 1516. Ce pfeautier contient l’hébreu, l’arabe
, le grec & le chaldéen, avec les interprétations
latines & des glofes. Voye^ Pseaütier.
Il y a plufieurs autres éditions de la Bible, foit entière
, foit par parties , qu’on pourroit appeller polyglottes.
La bible de Gutter, imprimée à Hambourg,
en hébreu, en chaldéen, en grec , en latin, en allemand
, en faxon , en françois, en italien, en fcla-
von , en danois, doit être placée au rang des Bibles
polyglottes. |
Telles font encore les Hexaples & les Octaples d’O
rigene. Voyez Hexaple & Octaples.
On a encore les Bibles polyglottes de Vatable en
hébreu , grec & latin , & de Volder en hébreu ,
g re c , latin & allemand. Celle de Polken, imprimée
en 1546 , en hébreu, en grec, en chaldéen , 011 plutôt
en éthiopien & en latin. Celle dé Jean Draco-
nits de Carloftad en Franconie , qui en 15 6 5 donna
les Pfeaumes, les Proverbes de Solomon , les prophètes
Michée & Joël en cinq langues ; en hébreu ,
en chaldéen, en grec , en latin & en allemand. Le
pere le Long de l’oratoire , a traité avec foin des Polyglottes
dans un vol. in-12 qu’il a publié fur ce fujet.
Polyglotte de Ximenès, ( Littérat. ) c’eft ainfi
qu’on appelle l’édition de la Bible procurée par les
foins & aux dépens de François Ximenès, archevêque
de Tolede , & premier miniftre d’Efpagne fous
Ilabelle & le roi Ferdinand. L’hiftoire de fa vie eft
intéreffante parce qu’elle eft fans ceffe liée avec celle
du royaume. Cet homme célébré naquit àTorrela-
guna en 143 7 , & mourut en 1517 dans un bourg
voifin de fa patrie nommé Bos-Eguillas, après avoir
gouverné l’Efpagne pendant vingt-deux ans. Voye{
T orrelaguna, ( Géog. mod.)
Dans l’épître adreffée au pape Léon X . Ximenès
marque les raifons qui l’avoient déterminé à cette en-
treprife; c’eft qu’il etoit à propos de donner l’Ecriture
fainte dans les originaux, parce qu’il n’y a aucune
traduftion de la Bible qui püiffe repréfenter parfaitement
ces mêmes originaux. Il ajoute qu’en outre il a
cru devoir fe conformer à l’autorité de S. Jérôme, de
S. Auguftin, & des autres Peres, qui ont penfé qu’il
falloit avoir recours au texte hébreu pour les livres
du vieux Teftament, & au texte grec pour le nouveau.
Afin d’exécuter fon deffein il prit les mefures les
plus fages ; voici ce que fon hiftorien Gomez , que
M. Flechier a fuivi, nous en apprend, Il fit venir les
P O L
plus habiles gens de cetems-là ; Démétrius deCrete,'
grec de nation, Antoine de Nebriffa , Lopés de Stu-
nica, Fernand Pincian, profeffeurs des langues grecque
& latine ; Alfonfe , médecin d’Alcala, Paul Co-
ronel & Alfonfe Zamora, favans dans les lettres hébraïques
, qui avoient autrefois profelfé parmi les
Juifs , & qui avoient depuis embrafle le-Chriftianif-
me. Il leur expofa fon projet, leur promit de fournir
à toutes les depenfes, & leur afligna de bonnes pen-
fions à chacun. Il les exhorta fur-tout à la diligence ,
de peur que lui ne vint à leur manquer, ou qu’eux
ne lui manquaffent. Il les excita fi bien par fes dif-
cours & par fes bienfaits, que depuis ce jour - là ,
jufqu’à ce que l’ouvrage fut achevé , quinze ans
apres, ils ne cefl'erent de travailler. Il fit chercher
de tous côtés des manufcrits de l’ancien Teftament,
fur lefquels on pût corriger les fautes des dernieres
éditions, reftituer les paffages corrompus, & éclaircir
ceux qui feroient obfcurs ou douteux.
Le pape Léon X . lui communiqua tous les manufcrits
de la bibliothèque du Vatican. Il tira de divers
pays fept exemplaires manufcrits , qui lui coûtèrent
quatre mille écus d’o r , fans compter les grecs qu’on
lui envoya de Rome, & les latins en lettres gothiques
, qu’il fit venir des pays étrangers, & des principales
bibliothèques d’Efpagne, tous anciens de fept
ou de huit cens ans ; enun mot, les penfions des favans
, les gages des copiftes , le prix des livres, les
frais des voyages & de l’impreflion , lui coûtèrent
plus de cinquante mille écus d’or.
Cette bible contient le texte hébreu, la paraphrafe
chaldaïque pour le Pentateuque feulement, la verfion
grecque desfeptante, & la vulgate latine; on a joint
au grec des feptante une verfion littérale faite en partie
par d’habiles gens d’Alcala , formés fous Démétrius
& Pincian , & en partie par Démétrius lui-même
& par Lopés de Stunica. Pour le nouveau Teftament
, le texte grec bien correft, fans aucuns accens,
& la vulgate. Il voulut qu’on ajoutât un volume
d’explications des termes hébreux, ôc des façons de
parler hébraïques.
Le nouveau Teftament parut en 15:14, le vocabulaire
en 1515 , & l’ancien Teftament en 1 5 1 7 , peu
de tems avant la mort de Ximenès. Voici le titre de
l’ouvrage tel que nous le fournit le pere le Longe
BlBLlA SA C R A , vêtus Tejîamentum multiplici linguâ ,
mine primé irnprejjiwi. Et imprirnis Pentateuckus he-
brdico atque chalddico idiomate.
Adjuncta unicuique fuâ latinâ interpretatione, IV.
vol. in-fol. ad quorum -calcem leguntur hæc verba :
Explicat quarto. & ultima pars totius veteris Tefia-
menti hebrdico , grcecoque & latino idiomate nunc pri-
màm impreffo , in hâc preetlarijjimâ Complutenjî uni-
verjitate.
De mandato <S* fumptibus reverendijjimi in Chrifiopa-
tris Domini, Domini Francifci Ximenii de Cimeros,
tituli fancta Balbinayfacrofancla romance Ecclefioepref-
biteri cardinalis, & Hifpaniarum primatis , & regnorum
Cajlelli archicancellarii, archiepifcopi Toletani. Induf-
trid & folertiâ honorabilis viri Arnoldi- Gulielmi de
Brocario, artis Iinprefforice magifiri. Anno Domini mil-
lejlmo quingentejimo decimo feptimo , menjis Julii die
decimo. Novum TESTAMENTUM grcecl & latine no-
yiter impreffum.
In fine voluminis reperiuntur hæc verba : A d lau-
dem 6* gloriam D ei & Domini Jefu-Chrijli facrofanclum
opus novi Tejlamenti & libri vitoe, groecis latinifque cha-
racteribus noviter impreffum , atque JludioJiJJimè emen-
datum , felici fine abfoluturn efi. in hâc prceclarijfimâ
Computenji univerjitate. De mandato & fumptibus, &c.
Anno Domini millejimo quingentejimo decimo quarto ,
menfis Januarii die decimo.
Telle eft l’hiftoire de la polyglotte de Ximenès ,
qui a été depuis effacée par d’autres polyglottes beau-
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coup plus belles, celles de Paris & de Londres. (Le
Chevalier DE J A u COU RT .)
POLYGONATUM , ( Botan.) on nomme vulgairement
cette plante fceau de Salomon.
Tournefort compte douze efpeces de ce genre de
plante, dont la principale eft à larges feuilles , poly-
gonatum latifolium vulgare , C. B. P. 30 3. 1. R. H.
78. en anglois the common broad leav’d Salomon s
féal.
Sa racine eft lon gu e , fibreu fe , fituée tranfverfale-
merît ’ ,^ fleur de ferre , grofle comme le d o ig t , ge-
nouillee d ’efpace en efpace par de gros noeuds fort
blancs , d’un goût douçâtre. Elle pouffe des tiges à
la hauteur d’un à deux p ié s , rondes , liffe s , fans
rame au x, un peu recourbées en leur fommité ; d’une
odeur agréable, fi on les froiffe ou qu ’on les coupé
par morceaux ; revêtues de plufieurs feuilles difpo-
fées alternativement, ob longu es , larges, affez fem-
blables à celles du muguet ; nerveufes , d’un v erd
brun luifant en - deffus, & d’un v e rd de mer en-
deffôus.
Ses fleurs naiffent des aiffelles des feuilles le long
de la tig e, attachées à de dourts pédicules, une a
une, deux à deux, ou trois à trois, rangées plufieurs
de fuite du même côté ; chacune de ces fleurs eft
une cloche alongée en tuÿ'au , & découpée en fix
crenelures fans calice, de couleur blanche, mais verdâtre
dans fes bords.
Quand les fleurs font tombées, il leurfuccede des
baies groffes comme celles du lierre ,prefque rondes,
un peu molles, vertes , purpurines ou noirâtres , lef-
quelles renferment ordinairement trois femences
groffes comme celles de la v efee, ovales, dures,
blanches. Cette plante croît prefque par-tout, aux
lieux ombrageux , le long des haies, dans les bois &
les forêts , oîi elle fe multiplie par fes racines qui tracent
, & dont les noeuds ont une figure approchante
de celle d’un fceau ou cachet qu’on y auroit imprime
: elle fleurit en Mai & Juin, & fes baies font mûres
au mois d’Août. Sa racine paffe en Médecine appliquée
extérieurement pour vulnéraire-aftringent.
On en tire par fa diftillation une eau cofmétique ,
bonne pour adoucir & embellir la peau. ( f ). J. )
POL YGON E, f. m. en terme de Géométrie ; fe dit
d’une figure de plufieurs côtés, ou d’une figure dont
le contour ou le périmètre a plus que quatre côtés &:
quatre angles. Ce mot eft formé du grec 7ro\é, plufieurs
, & ymta., angle.
Si les côtés & les angles en font égaux, la figure
e ft appellée polygone régulier. Voye^ R é g u l ie r . Sur
les polygones femblables, voye^ Sem b l a b l e .
On diftingue les polygones fuivant le nombre de
leurs côtés ; ceux qui en ont cinq s’appellent pentagones
; les hexagones en ont f ix , les heptagones fept,
les octogones huit, &c. Sur les propriétés particulières
de chaque polygone, confultez les articles P e n t a g
o n e , H e x a g o n e , &c.
Propriétés générales, des polygones. Euclide dé- !
montre les propriétés fuivantes : i°. que tout poly-
gone peut être divifé en autant de triangles qu’il a de
côtés., Voyei T r ia n g l e .
Ce cjui fe fait en prenant un point comme F
(PI. Geomet.fig. 3.8.), en quelqu’endroit que ce foit
au-dedans du polygone , d’oîi l’on tire des lignes à
chaque angle F a , F b, F c , F d , &c.
i ° . Que les angles d’un polygone quelconque, pris
enfemble ,font deuxfois autant d’angles droits, moins
quatre, que la figure a de côtés; ce qui eft aifé à démontrer;
car tous les triangles font deux fois autant
d’angles droits que la figure a de côtés ; & il faut retrancher
de cette fomme les angles au-tour du point
F , qui valent quatre angles droits.
Par conféquent fi le polygone a cinq côtés, en doublant
on a d ix , d’oîi ôtant quatre, il refte fix angles
droits.
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30. Tout polygons circonfcrit à un cercle, eft égal
a un triangle reftangle, dont un des côtés eft le rayon
du cercle, l’autre eft le périmètre ou la lomme de
tous les côtés du polygont.
. D ’où il fuit que tout polygone régulier eft égal à un
triangle reftangle, dont un des côtés eft le périmètre
ia.polygone, & l’autre côté une perpendiculaire tirée
du centi e lut 1 un des cotés du polygone. Ployez
T r ia n g l e . "
Tout polygone cirponfcrit à un cercle eft plus grand
que le cercle, & tout polygone inferit eft plus petit
que le cercle, par la raifon que ce qui contient eft
toujours plus grand que ce qui eft contenu.
Il fuit encôre que le périmètre de tout polygone
circonfcrit à un cercle eft plus grand que la circonA
ference dé ce cercle, & que le périmètre de tout
polygone mfcrit à un cercle eft plus petit que la circonférence
de ce cercle ; d’où il fuit qu’un cercle eft
égal à un triangle reélangle, dont Iabafe eft la circonférence
du cercle, & la hauteur eft le rayon,
puifque ce triangle eft plus petit qu’un polygonequel-
: çoncjtie circonfcrit, & plus grand qu’un inferit.
C ’eft pourquoi il n’cft befoin pour la quadrature
du cercle que de trouver unë.ligne égale à la circonférence
d’un ‘cercle. Voye^C e r c l e , Q u a d r a tu r e
Pour trouver l’aire d’un polygone régulier multipliez
un côté in polygone comme A B , par la’ moitié
du nombre des côtés, par exemple le côté d’un hexagone
par 3, multipliez encore le produit par une per-
pendiculaire abaiffée du centre du cerc]e circonfcrit
fur le côté A B , le produit eft l’aire que l’on de-
mande. Voyeç A ir e .
Ainfi fuppofons A B = 54, & la moitié du nombre
des côtésjlgz , le produit ou le demi-périmetre=
1.3 5 ; fuppofant alors que la perpendiculaire foit xa ,
le produit»» 5 de ces deux nombres eftl’airedu pen-
tagone cherché. . r
Pour trouver l’aire d’un polygone irrégulier ou d’un
trapèfe, réfolvez-le en triangle; déterminez les différentes
aires de ces différens triangles (voj^ T r ia n -'
g l e ) , la fomme dësces aires eft l’aire du polygon~è
propofé. Voye{ T r a e e sk .
PôBf trouver la fomme de tous les angles d’un/>o-
tygone quelconque, multipliez le'.nombce dès côtés
par 180? ; ôtez de ce produit le nombre 360 , le refte
eft la fomme cherchée. '
Ainfi dans un pentagoje, 180 multipliés par 5
donne çjoo.L'd’où fouftrayant 3'tjd, il refte 540 , qui
eft la fomme des angles d’un pentagone ; d’où il fuit
que fil’on divife la fomme trouvée par le nombre dès
cot és , le quotient lèra l’angle d’un polygone régulier.
On trouve la fomme des angles d’une maniéré plus
expéditive, comme il fuit : multipliez 180 par un
ùÔfpfte plusjpetit de deux que le hômbre des côtés
du -polygone; le produit eft la quantité des angles
cherchés : ainfi 180 multipliés par 3 , qui eft un nom-
br e plus petit de deux que le nombre dès çôtls, donne
le produit 540 pour la quantité des angles, ainfi que
ci-dcfiiis. ' a
La table fuiyante repréler.te la fomme des angles
de toutes les figurés reâiïignes , depuis le triangle
jufqu’aü dodécagone ; & elle eft utile faut pour la
defeription des figures régulières que pour verifier fi
l’on a trouvé exacl ornent ou non la quantité des angles'que
l’on a pris avec un infiniment.
Nombre
: des
côtés.
Somme
des
angles.
Angle
des
fig-ng-
Nombre
des
côtés, ’ '
Nombre
des
angles.
Angle
des
fig-r‘g-
III.
IV.
V.
VI.
VII.
1800.
360.
540.
720.
900.
6O.
90.
IO8.
120.
I28y.
VIII.
IX.
X.
XI.
XII.
10800.
1260.
1440.
1620.
1800.
*35-
140.
144.
1471V.
150.