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 gerbes : on peut les  comparer à des infeftes qui font  
 d’autant  plus voraces, que leur vie  eft de courte durée. 
   Les herbes de  toutes fortes interceptent les  pe--  
 lit es pluies,  lesrofées , les vapeurs,  &c. &  elles pompent  
 évidemment les  fucs, les fels , &  Phumidite  de  
 la terre :  enforte qu’on doit  regarder l’herbe  comme  
 le fléau des  jeunes  arbres, 8c fur-tout  des  nouvelles  
 plantations. Un autre foin effentiel, c’eft l’élaguement  
 qu’exigent  les  difFérens  arbres.  La  plus  forte  taille  
 fe  doit faire  après  les  grands  froids  pafles :  on  doit  
 enfuite  les viüter durant la belle faifon, pour retrancher  
 accourcir 8c émonder les branches folles, nui-  
 ‘ fibles ou fuperflues, avec cette attention pourtant, de  
 traiter  les  arbres  toujours  verds  avec  beaucoup  de  
 réferve à cet égard ; on doit leur lailfer plus de  branches  
 qu’on ne leur  en  ôte.  Il  faut aufii conferver aux  
 arbrifleaux fleuriffans leur figure naturelle en buifl'on,  
 pour  les  placer dans  des  bordures ou dans  des bof-  
 quets, 8c  diriger  pour  la  paliffade  les  arbres qui  y  
 ïont  deftinés.  Enfin la grande-attention du  jardinier  
 döit fe porter à furveillër  continuellement  les  écuf-  
 fons qui exigent abfolument des foins habituels. 
 PEPITES, f. f. ( Hfl.  r.at.  Minéralogie. )  en efpa-  
 gnol pepitas ;   ce font des mafl'es d’or v ierge, que l’on  
 trouve  dans quelques mines  du Chily ,  du Potofi Sc  
 du Pérou, mais particulièrement dans  les  lavaderos  
 ou  dans  certaines  couches  de  terre  de  ce  premier  
 royaume. Il eft affez ordinaire de  voir  des pepites de  
 4 , de 6 , de 8 &  de i o marcs ; les plus groffes dont les  
 Efpagnols confervenf la mémoire, font les  deux qui  
 furent trouvées dans  un lavadero  de  la province  de  
 Guianeprèsde Lima, l’une étoitde 64 marcs,l’autre  
 de 4 5. Cette derniere avoit cela  de  fingulier,  qu’on y   
 trouvoit de l’or de  trois  titres difFérens ; il y  ,en avoit  
 de  1 1 ,   de 18 &  de  1 1  carats.  Voyeç Or. 
 *PEPLUS minor, f. m.  (  Botan. ) efpece de  tithy-  
 male ,  nommée  par  Tournefort  tithymalus  annuus  
 folio  rotundiors,  acuminato ;  en  effet  les  feuilles  font  
 prefque rondes,  un peu pointues : fes  fleurs font des  
 godets découpés  en plufieurs  quartiers ; il  leur  fuc-  
 cede, Quand  elles font tombées ,  de  petits  fruits lift  
 fes, relevés de trois coins, &  divifés en trois cellules  
 remplies  chacune d’une  femence  oblonguerfa racine  
 eft menue, fibrée. Toute la plante jette du lait quand  
 on la rompt,  8c  ce  lait  eft  im  fi  violent  purgatif,  
 qu’on  ne  l’emploie  qu’ extérieurement  pour  faire  
 tomber les verrues. (D . / .) 
 P EF L u  S f .  m. ( rtntiq. rom.') wtVxoj, habit de femme  
 ou de déeffe. Manteau léger, fans manches, brodé  
 ou  broché  d’or  ou  de  pourpre,  attaché  avec  des.  
 agraffes fur l’épaule ou fur le bras. 
 Voilà l’habillement  dont  on paroit anciennement  
 les ftatues,  ou autres repréfentations des dieux 8c des  
 déeffes. C ’ eft poyr cela qu’Homere  donne  l’épithete  
 de divin au peplus  de Vénus , 8c  dit  que  les  grâces  
 l’a voient  fait de leurs  propres  doigts. 
 On voit dans les monumens  anciens  que les pépli  
 s’attachoient par des agraffes,  per fibulas ,  tantôt  fur  
 l’épaule droite,  tantôt fur la gauche,  quelquefois fur  
 les deux épaules  ,  8c fouvent au-deffous  des mamelles  
 fur le bras droit ;  d’oiiil paroît qu’Euftathe n’a pas  
 affez confulté  les  antiques, quand  il  prétend  que  le  
 peplus couvroit  toujours  le côté gauche ,  8c  que fes  
 deux  ailes,  comme  il  les  nomme, du  devant  5c  du  
 derrière ,  ne  s’attachoient  eftfemble  que  du  côté  
 droit. 
 Le nom  de voile frit  donné  à  tous les pepli  confa-  
 crésaux divinités céleftes; témoin ce  que dit Virgile  
 du fameux peplus de Minerve à Athènes, talé deoe vélum  
 folemni in tempore portant ;  aufli dans Porphyre ,  
 le ciel eft appellé peplos comme le voile des dieux. 
 Cespepit n’étoient pas toujours traînans, mais quelquefois  
 retrouffés,  ou même  attachés  par des ceintures. 
  Ilslaifî’oient communément une partie du corps 
 P  E  P 
 nud 8c  à  découvert,  comme  chez  les  Lacédémoniens, 
  qui les attachoient par des agraffes fur les deux  
 épaules. Aufli quand Homere dit de Minerve, qu’elle  
 fe développa de fon peplus pour  endoffer le harnois ;  
 ce poëte par ces paroles nous la repréfente toute nue,  
 ce qui  n’etoit pas une  chofe nouvelle à cette déeffe ,  
 puifqu’il en coûta la vûeàTyrefias. 
 Après tout, les pepli  n’ont  pas feulement  été  donnés  
 aux  femmes 8c aux  déeffes, mais aufli aux  dieux  
 8c  aux  hommes  ;  c’eft  ce  qu’on  peut  recueillir des  
 monumens  anciens  qui  nous  relient,  indépendamment  
 du témoignage d’Efchyle, de Thcocrite, 8c autres. 
  Dans Sophocle, le  manteau  fatal  que Déjanire  
 envoie à Hercule, y  eft fouvent  appelle  du nom  de  
 peplos; 8c Euftathius qui en fait la remarque, cite encore  
 à ce fujet Eurypide. Efchyle parle des pepli du roi  
 de  Perle,  8c Xénophon  de  ceux de  l’arménien Ti-  
 granes.  Synéfius appelle  du  nom  de  peplos  la  robe  
 triomphale des Romains.  Je ne  dis rien  du peplos des  
 époux 8c  des époufes. 
 Du relie nous  favons que  ces pepli étoient d’ordinaire  
 blancs. On les fàifoit dans l’Orient de byffus, 8c  
 ils  formoient  une  étoffe  très-légere.  Il  faut  encore  
 ajouter qu’on les  faifoit de diverfes couleurs ,  verjîco-  
 lores ;  deforte  que  dans  Homere,  la mere d’Heflor  
 cherche  d’offrir  à  Minerve  celui  qui  fe  trouveroit  
 être le plus grand 8c le plus bigarré : c’eft  aufli ce que  
 fait Hélene  à  l’égard de  Télémaque dans  l’Odyflee.  
 De-là vient qu’Eichyle défigne  un  peplus par le mot  
 de ntoÎkiX/xu , à caufe de fa bigarrure, variis  liciis  tec-  
 tus; mais  indépendamment  de  la' Couleur , le peplus  
 étoit  d’ordinaire  brodé, frangé, 8c  tiffu  d’or  8c  de  
 pourpre. Tels étoient fur-tout ces  pepli barbarici dont  
 parle  Efchyle , 8c  qu’il  repréfente  fort  difFérens de  
 ceux qui étoient ufités en Grece, pepli dorici. 
 Enfin le mot de peplus lignifie  quelquefois un drap  
 mortuaire ;  mais alors  ils etoient très-frmples  8c fans  
 bigarrure,  du-moins  chez  les Grecs ;  Efchyle, dans  
 fon Agamemnon,  dit que le peplus dont  Patrocle fut  
 enveloppé , étoit Ample , fans  bigarrure ; au lieu que  
 quand il parle des funérailles d’He&or, il lui donne un  
 peplus ou’drap mortuaire teint de pourpre, ainfi qu’il  
 pouvoit convenir  à un  barbare à l’égard  des Grecs.  
 Tous ces faits  font  juftifiés  par une  infinité de paffa-  
 ges,  qu’il eut été trop long de citer ici. 
 Acéfée , fameux brodeur  de  Patare  en Lycie , fut  
 celui qui fit pour la Pallas des Athéniens  le voile fa-  
 cré ,  que  les  Grecs nommoient peplone.  C ’étoit  un  
 homme  admirable en fon  genre. Minerve  elle-même  
 avoit donné  à fes  mains une grâce  divine. ( D . J. ) 
 P e p l u s   de Minerve,  ( Littéral. ) Life%_  ce qu’on a  
 dit  au mot P e p l u s  ;  j’ajouterai  feulement  que  le  
 peplus  de Minerve étoit une robe  blanche fans manches  
 ,  8c toute brochée d’o r , fur  laquelle  on voyoit  
 repréfentées les  grandes actions de  la déeffe,  de Jupiter  
 ,  8c  des  héros.  On  portoit  ce peplus dans  les  
 proceflîons  des grandes panathénées, qui  fe faifoient  
 tous les cinq ans ;  ou plutôt  on tranfportoit ce voile  
 célébré  fur  un  vaiffeau le long du  Céramique ,  juf-  
 qu’au  temple de Cérès ,  d’où  on  le  remenoit  auffi-  
 tôt pour le conferver dans la citadelle. Les dames romaines  
 imitèrent  l’ufage  d’Athènes,  en offrant tous  
 les cinq ans  en grande  pompe une robe magnifique à   
 Minerve.(Z>.  J .) 
 PEPO ,  f. m. ( Hift. nat. Bot. )  gènre de plante auquel  
 on a donné le nom de citrouille, 8c dont les fleurs  
 font campaniformes, ouvertes 8c profondément  dé-  
 . Coupées. Il y  a deux fortes de fleurs fur cette plante  :  
 les unes n’ont point d’embryons  8c  font  ftériles;  les  
 autres font fécondes 8c placées  fur  un  embryon qui  
 devient dans la fuite  un fruit oblong  ou  rond,  charnu, 
  creux dans  fon  intérieur, 8c couvert quelquefois  
 d’une  écorce dure 8c remplie de tubercules.  Ce fruit  
 fe divife fouvent en trois parties, 8c renferme des fe- 
 P  E  P 
 snences applaties,  entourées d’une efpece d’anneau, -  
 &   attachée's à  un placenta  fpongieux.  Tournefort,  
 in(l..reihtrb.Voyc{ PLANTE.'  '  <  ,  \ 
 PEPSIE, pepjis,  terme de Médecine ,  qui  lignifie la  
 coction  ou digeflion  des  viandes  ou des  humeurs  du  
 corps. Hoyei Coction  &  D igestion.  Ce  mot  eft  
 orec  TTi-J-sç,  qui fignifie bouillonnement. 
 °   PEPTIQUE, terme 'de  Médecine.  Voye{ PepASTIQUE. 
 PEPUZA,  ( Géog. a ne. )  ville  de  Phrygie.  Elle  
 donna  fon  nom  aux  hérétiques  appellés Pépufens.  
 Ces hérétiques, dit faint Epiphane,  Theref. XLVH I.  
 fecl. xiv. avoient une  grande vénération pour un certain  
 lieu  de Phrygie, oii fut bâtie autrefois la ville de  
 Pepu{a.  Elle  étoit  entièrement  détruite du tems  de  
 frint Epiphane. La  notice  d’Hiéroclès  attribue  cette  
 ville à la Phrygie  capatiane , 8c lui donne le dix-hui-  
 tieme rang. ( D. J. ) 
 PEPUZIENS,  f.  m.  pl.  ( Hifl.  eccléf.  )  ancienne  
 fe£te  d’hérétiques  autrement  appellés  Phrygiens  ou  
 Cataphryges.  Voyeç  C ata ph r yg e s .  Ils  prirent  le  
 nom de Pepufiens, parce qu’ils prétendoient que  Je-  
 fus-Chrift étoit apparu à une de leurs prophétefles dans  
 la ville  de  Pepüza  en Phrygie, qui étoit  pour eux la  
 cité fainte. Ils attribuoient aux femmes  les  fondions  
 du facerdoce, 8c enfeignôientles mêmes erreurs que  
 les Montaniftes dans le onzième  fiecle.  Voye^ Mon- 
 TANISTES. 
 PEQUÉ A , ( Hifl. nat. Botan. ) arbre qui fe.trouve  
 dans le Bréfil, 8c qui eft de deux efpeces : la première  
 produit un  fruit femblable à l’orange,  mais  dont  la  
 peau eft plus épaiffe  8c  dont  le  jus eft doux comme  
 du miel ;  la fécondé efpece paffe pour fournirle bois  
 le  plus dur  8c incorruptible.  Les  Portugais  le  nomment  
 Jetisi 
 PEQUIGNY,  ( Géog. mod.) petite ville , ou , pour  
 mieux  dire,  bourg  de France  dans la Picardie ,  fur  
 la  rive gauche de  la  Somme  ,  à  trois  lieues au-deffous  
 d’Amiens.  Il  eft  remarquable par  l’entrevûe de  
 Louis XI. roi de France,  8c  d’Edouard ,  roi  d’Angleterre  
 ,  fur un  pont  qui  fut fait  exprès.  Long.  ic).  .37- Ut. 4ÿ. iiV   "  ' 4  V  •  ;TC Pequigny,  ( Bernardin de )  pr it, comme on v o i t ,  
 le  nom de cette petite  v ille , où  il  naquit  en  1632,  
 8c fe fit capucin.  Il  mourut à Paris  en  1709,  après  
 avoir donné une  expofition latine des  Epîtres de  S.  
 Paul,  imprimée  à  Paris  en  1703  in-fol.  8c  en  fran-  
 çois  en  1714.  Il  fit  en  françois  un  petit  abrégé  de  
 ion  ouvrage, qui  eft  eftimé. 
 PÉRAGRATION,  f.  f.  (  Comput.  ) on  appelle  
 mois de péragration,  ou mois périodique ,  le  tems que  
 la  lune  eft à parcourir tout  le zodiaque,  8c à revenir  
 au même point d’où elle  étoit partie.  Ce tems eft  
 de fept jours,  fept heures  8c  43  minutes.  Ce  mot  
 vient du  latin peragratio,  qui  fignifie  action  de por-  
 courir. La lune  a  un autre mois qu’on  appelle fyno-  
 dique,  ou de conjonction ,  qui  eft  de  29 jours 8c  demi  
 ; c’eft le tems qu’elle eft entre la conjfinêlion avec  
 le foleil,  jufqii’à ce  qu’elle foit  revenue  à la même  
 conjonction.  (D .  J.  ) 
 PÊRAGU, f.  m. (Hifl. nat. Bot.  exot.  )  arbriffeau  
 du Malabar ;  fa racine infùfée dans du petit-lait acidulé, 
   eft eftimée  pour la lienterie , la  colique 8c les  
 tranchées  qui proviennent  d’inflammation ;  fa poudre  
 répandue  Air les puftules les  deffeche ; le fuc des  
 feuilles pris  intérieurement,  cbaffe les vers des  in-  
 teftins.  f D . J.  ) 
 PERAMBULATION d'une forêt,  ( Jurifp. )  fignifie  
 en Angleterre l’arpentage ou  la  vifite d’une forêt  
 8c  de fes limites,  faite  par  des  officiers de  juftice ,  
 ou par  d’autres nommés pour cet effet,  afin de  déterminer  
 les bornes de  la forêt, 8c de  fixer ce qui eft  
 compris ou  ce  qui  n’y  eft  pas  compris..  Voye^_ Pur-  
 l ie v & Forêt. 
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 En général le  terme de ptrambulaùon t hez  lès An-«  
 glois, eft fynonyme à ce que; nous  appellerions def-  
 cerne fur les lieux, faite  à  l’effet  d’ en  déterminer l’étendue, 
  8c  d'en fixer les limites.  Et en effet on  pratique  
 la perambulation en matière  de  bornage  aufli'  
 bien  qù’en matière  depur-lieu.  Voye^ Bornage. 
 PEROETHEI,  ( Géog. âne.)  peuples de  l’Arcadie*  
 Paufanias,  liv. VIIL. ch.  iv.  dit  qu’ils  tiroient  leur  
 nom de  la ville Perethus ,  qui  ne fubfiftoit  plus  de  
 fon  tems,  mais  parmi  les  ruines  de  laquelle  on  
 voyoit  encore le temple du  dieu Pan. 
 PERCALLE , f. f. ( Comin. des Indes.)  Les perçai-  
 les font des toiles de coton blanches,  plus fines  que  
 groffes , qui viennent des Indes orientales, particulièrement  
 de Pontichery,  Les percalUs portent  fept  
 aunes 8c un quart de long,  fur une  aune 8c un  huit  
 de large. 
 PERCE.  Voyc%_ L o c h e . 
 Perce ,  f. f.  ( Luth. )  outil dont  les  fiaôeitrs  de  
 mufettes fe  fervent pour perforer  les  chalumeaux ;  
 cet  infiniment  eft  compofé  d’une  longue  tige  d’acier  
 cylindrique,  emmanchée par une  de fes, extrémités  
 dans une poignée  comme  une lime ;  à l’autre  
 extrémité  eft  une  meche  femblable  à  celle  de be-  
 douets. Voyei BEDO U E T ,  & la fig. de ces inltrumens ,   
 Pl. X . de Lutherie , fig.  1.5. 
 Perce-à-main, outil dont les fadeurs de mufettes  
 fe fervent pour percer les  trous qui  forment  les dif-  
 férens tons de cet infiniment.  Voyc{ l'article Per ce ,  
 & la fig. ig. P l. X . de Lutherie. 
 Cet outil ne  différé de  la perce qu’en ce  que  fa tige  
 8c fa meche  font beaucoup plus courtes. 
 Perce-bourdon , reprefenté Pl. X . de Lutherie,  
 fig. 8.  eft  un  outil dont  les  fadeurs  de mufettes  fe  
 fervent  pour percer  les  trous  des  bourdons.  C’eft  
 une efpece de foret emmanché comme une lime, que  
 l’on  appuie  contre l’endroit du bourdon  où on veut  
 faire un  trou, pendant que la piece  d’ivoire dont le  
 bourdon eft fait,  tourne  fur le tour à lunette.  Foyer  
 T our  à lunette &  T our entre deux Peintes. 
 PERCE-FEUILLE, f.  f. (Hifl. nat. Bot.)  ce genre  
 de plante  eft  nommé bupleuron par Tournefort.  Il y   
 en  a deux efpeces principales,   la perce feuille  vivace  
 8c la perce-feuille annuelle. La perce-feuille vivace, nommée  
 par  le  vulgaire  oreille-de-lievre ,  en anglois  tli»  
 hares-ear , eft le bupleuron vulgatifimum, feu folio fub  
 rotundo >  I. B. H.  309. 
 Sa racine eft petite,  ridée, verdâtre, fibrée, d’un  
 goût âcre.  Elle pouffe une  tige  à la  hauteur d’un ou  
 de deux piés, grêle, liffe, cannelée, noueufe, vuide  
 en-dedans , rameufe ,  de  couleur  quelquefois  rougeâtre  
 , d’autrefois verte ; fes feuilles, fur-tout celles  
 de la tige ,  font  longuettes ,  étroites ,  Amples,  ner-  
 veufes,  8c rangées alternativement j»fes  fleurs  naif-  
 fent au fommet de la tige, 8c des rameaux en ombelles  
 , de couleur jaune, femblables à celles du fenouil ;  
 chacune d’elles eft compofée de plufieurs pétales  dif-  
 pofés  en  rofe. Quand les fleurs font tombées  , il  leur  
 fiiccede des femences oblongues,  affez femblables à  
 celles  du  perfil,  cannelées ,  grifes,  d’un  goût  âcre.  
 Cette  plante  croît  abondamment  aux  lieux montagneux  
 , argilleux, le long des haies 8c parmi les brofr  
 failles  ;  elle fleurit  en  Juillet 8c A oû t,  8c fa  graine  
 mûrit en Septembre 8c Oftobre.  Elle fert en Médecine  
 ;  fes feuilles paffent  pour déterfives 8c deflica-  
 tives ; fa femence eft réputée difeuflive 8c apéritive. 
 La perce-feuille  annuelle,  bupleuron  perfoliatum  
 rotundi-folium,   annuum,  I. R. H.  310,  ne différé  de  
 la précédente qu’en ce qu’elle eft annuelle 8c fe multiplie  
 de  graine.  On lui donne des vertus  aftringen-  
 tës.  (D .J . ) 
 PERCE-MOUSSE ,  f.  f.  (Hifl. nat. Bot. )  efpece  
 de capillaire  ,  que Tournefort nomme mttfeus capil-  
 laceus 3 major 3pcdiculo & capitulo craffioribus3 /, R, H,