forme une efpece de T. Quand on veut pointiller une
«lace, on enfonce le pointil du côté de la traverfe
dans un des pots à cueillir; 8c avec le verre liquide
qu’on en rapporte , on l’attache par les deux bouts
de cette traverfe à l’extrémité de la glace qui a été
coupée.
Lorfque le pointil eft fuffifamment afluré , on fé-
pare de la felle l’autre extrémité de la glace, 8c l’on
fe fert du pointil au lieu d’elle , pour la porter aux
fours deflinés à cet ufage, oii par plufieurs chauffes
qu’on lui donne , on achevé de l’ élargir' également
dans toute fa longueur. C ’efl après cette façon qu’on
coupe la glace avec des forces, non-feulement du
côté qu’elle a tenu à la felle, mais encore dans toute
la longueur du cylindre qu’elle forme ; afin qu’ayant
été fuffifamment chauffée , on puiffe parfaitement
l’ouvrir, l’étendre 8c l’applatir, ce qui fe fait à-peu-
près comme au verre de Lorraine. Voye£ V e r r e .
( D . J . )
POINTILLAGE, f. m. ( Peinture en miniature. )
Ce font les petits points qu’on fait dans les ouvrages
de miniature , 8c cela s’appelle pointiller, travailler
par point.
POINTILLÉ , c’e f l, dans la gravure en bois, faire
les petits points qui s’exécutent fur les chairs ou au
bout des tailles fur certaines parties d’ouvrage ; delà'on
dit chairs pointillées, tailles pointillées.
POINTILLER. Les peintres en miniature fe fervent
de ce terme pour exprimer l’aflion de travailler leurs
ouvrages. En effet, la miniature ne fe fait que par
l’affemblage de différens points que l’on marque fur
le vélin avec différentes couleurs, 8c par l ’arrangement
8c variété defquels on forme à fon gré des figures
, des payfages, &c.
Avant que de donner un coup de pinceau pour
pointiller fur le vélin, on le porte fur les levres pour
fentir s’il a affez ou trop de couleurs, 8c encore mieux
pour lui faire la pointe, qui s’accommode parfaitement
bien fur les levres.
Pointiller fe dit encore des ouvrages qu’on pointillé
fur le vélin, le papier, avec une pointe d’argent.
Portraits pointillés à la pointe d’argent.
POINTICELLE , f. m. ( Soierie. ) petite broche
qui retient la cannette dans la navette ou l’efpolin.
POINTU, adj. ( Gramm. ) aigu, quife termine en
pointe. Un difcours pointu, un infiniment pointu, un
chapeau pointu. Voye{ Po in t e .
Po in tu fe dit en Botanique des fleurs dont les
feuilles fe terminent par une pointe femblable à celle
d’une lance.
POINTURE, en terme de Formier, c’efl la longueur
de la forme , o u , pour parler plus clairement, la
forme prife dans toute fa longueur, depuis le talon
jufqu’à la pointe.
Po in t u r e s . Les Imprimeurs appellent ainfi deux
petites languettes de fer plat, longues depuis deux
pouces jufqu’à cinq ou fix pouces ; une des deux ex-'
trémités fe termine en deux branches un peu diflan-
tes ; l’autre eft armée d’un petit aiguillon ou pointe ,
pour percer les marges de la feuille que l’on imprime.
C ’efl par le fecours de ces deux pointes, attachées
aux deux côtés 8c vers le milieu du tympan par des
vis qui fe montent 8c fe démontent a volonté, que
l’on fait venir en regiflte la deuxieme impreffion qui
fe fait au dos de celle faite d’abord en papier blanc ;
8c de façon que de quelque côté que l’on examine
une feuille imprimée , on ne puiffe appercevoir une
page déborder celle qui eft derrière , ni la furpaffer
dans les extrémités , foit pour la longueur égale des
lignes, foit pour la hauteur des pages.
Po in tu r e , ( Marine. ) c’efl un raccourciffement
de la voile dont on ramaffe & trouffe le point pour
l’attacher à la vergue 8c bourfer la v o ile, afin de ne
prendre qu’un peu de vent ; ce qui fe fait de gros teins
à l’artimon 8c a la mifene.
POINTUS, f. m. terme deChapelier. C ’efl ainfi qu’on
appelle les quatre petits morceaux d’étoffe plus fins
ordinairement que le refie du chapeau, qu’on applique
fur les capades. Cela s’appelle auffi parmi ces ouvriers
, faire le dorage du chapeau. Voyei C h a p
e a u .
POIRE , f. f. ( Botan. ) c’ efl un fruit charnu, plus
mince ordinairement vers la queue que vers l’autre
bout, oii il eft garni d’un nombril formé par les découpures
du calice. On trouve dans fon intérieur cinq
loges remplies de pépins, c’efl-à-dire. des femences
couvertes d’une peau cartilagineufe.
Quoiqu’on ne voie dans une poire , à l’exception
des pépins , qu’une chair , un parenchime uniforme
qui n’a point de parties diflin£les les unes des autres,
cependant quelques grands obfervateurs ont trouvé
par la macération 8c par d’autres voies , l’art de fé-
parer fes parties, 8c d’en faire la diffeélion. M. Duhamel
diflingue quatre membranes dans la poire ; il appelle
la première épiderme, la fécondé tiffu muqueux ,
à caufe d’une certaine vifcôfité; la troifieme tijfu pierreux
, 8c la quatrième tijfu fibreux.
L’épiderme de la poire f emble defliné à la défendre
des injures du dehors , Sc à réduire la tranlpiration
du fruit à être de la quantité néceffaire, parce que
fon tiffu ferré en empêche l’excès, 8c parce que le
grand nombre de pores dont il eft percé ouvre affez
de palfages. Cet épiderme tombe par petites écailles
comme celle de l’homme, & fe régénéré de même
fans laiffer de cicatrice.
Le tiffu muqueux, immédiatement-pofé fous l’épiderme
, 8c très-difficile à s’en détacher, efl peut-être
formé par un entrelacement de vaiffeaux très-déliés,
& pleins d’une liqueur un peu vifqueufe. Il efl verd
naturellement ; mais quand la poire a pris du rouge
par le foleil, quelquefois cette couleur ne paffe pas
l’épiderme, quelquefois elle pénétre jufqu’au tiffu
muqueux, 8c le pénétré même tout entier. Il efl fujet
à des accidens 8c à des maladies ; les coups de grêle
le meurtriffent 8c le defféchent, la trop grande humidité
le corrompt ; quelques chenilles s’en nourriffent:
après avoir détruit l’épiderme , une très-petite mitte
qui n’a point entamé l’épiderme , va le manger.
Quand il efl détruit dans toute fon épaiffeur, il ne fe
régénéré point, il fe forme à fa place une efpece de
gale gommeufe.
La troifieme enveloppe ou partie de la peau totale
de la poire , efl le tiffu pierreux. On fait allez ce que
c’efl que ce qu’on appelle pierres dans la poire, ces
grumeaux plus durs que le refie de fa fubflance , tantôt
plus , tantôt moins gros, 8c quelquefois amoncelés
e,i petits rochers. On nomme les poires cajfantes
ou fondantes , félon qu’elles en ont ou n’en ont pas ,
ou en ont moins. Ces pierres n’appartiennent pas feulement
à cette enveloppe , qui efl le tiffu pierreux ,
elles fe trouvent répandues dans tout le refie du fruit;
mais elles font arrangées dans ce tiffu plus régulièrement
les unes à côté des.autres, 8c enfin elles le font
d’une maniéré à former une enveloppe, ce qui fuffit
ici. Comme elles font de la même nature que les autres
, il fera à-propos de les confidérer toutes en-
femble.
Elles commencent dès la queue de la poire , 8c s’étendent
fur toute fa longueur, pofées entre les tégu-
mens de cette queue, 8c un faifceau de vaiffeaux qui
en occupent l’axe. Quand elles font entrées dans fon
fruit, il y en a une partie qui s’épanouit 8c va former*
le tiffu pierreux, en tapiffant toute la furface
intérieure du tiflu muqueux ; l’autre partie fe tient
ferrée le long de la queue prolongée, ou de l’axe de
la poire, 8c y forme un grand canal pierreux d’une
certaine largeur. Ce canal arrivé à la région des pépins
, fe partage à droite 8c à gauche, prend plus de
largeur de part 8c d’autre. 8c enfuite va fe réunir au-
b 1 deffqs
deffus dès pépins, 8c reprendia forme de canal pour
..aller aboutir à l’ombiliç ou à la tête de la pake j il .y
trouve le tiffu pierreux auquel il s’unit , 8c toüs
: deux enfamble:forment tin rochef très-fenfible.
Cela n’empêc-he pas qu?il n’y ait des parties jettées
çà 8c là moinS'.régulterement dans ;le refie du corps
de la poire ; elles font liées: :par> une fubflance pltis
molle 8c plus douce ; il y en a , mais de beaucoup
plus petites , jufque dansries poires que l’on appelle
-fondantes. Cés pierres ne font pas fenfîbles dans les
fruits nouvellement noués ;, ce ne font que dé petits
grains blancs fans folidité, mais ils durcifient enfuite
8c groffiffent à tel point., que les fruits encore fort
petits., ne font prefque que des pierres, moins dures
.cependant qu’au teins de la. maturité j mais-en plus
grand nombre/, par rapport .au volume du fruit ; car
à mefure que le fruit croît depuis un certain point,
.les pierres ou croiffent moins ou ne croifiènt p lus, 8c
. même il en difparoît. Quand elles font dans leur parfaite
groffe.ur,.on peut voir quantité de filets ou qui
y entrent ou qui en fortent ; leur fubflancë n’efl
•point formée par lames ou par couches, mais par
.grains.
La quatrième enveloppe qui fait partie delà peau
d e la peiire y 8c qui' efl pofiée fur le tiffu pierreux, pa-
-roît formée d’un entrelacement perpétuel de vaiffeaux
anaflomofés les uns avec les autres ; nous les
aïommons vaiffeaux par analogie, car on n’y voit aù-
;cune cavité , mais lèulement une efpece de duvet
templiffant l’intérieur de ce yaiffeaü, qui n’efl donc
plus qu’un fimple filet folide ; cependant l’idée de
vaiffeaux e.fl trop néceffaire pour être abandonnée.
Il nous refte à confidérer la partie la plus importante
de tout de fruit, celle à laquelle tout le refie
-paroîtfubordonné, parce qu’elle affure la perpétuité
d e l’efpece : cé font les pépins ou femences de la poire
dont je veux parler. Ils font logés deux à deux en
cinq, capfûles,'vers le milieu de l’axe , 8c même de
tout le corps du fruit. Il efl à remarquer que les filets
ou vaiffeaux qui font de ce milieu une efpece de
globe qu’ils enveloppent , ont dix branches plus
groffes que les. autres , dont cinq répondent affez
exaâement aux capfûles des pépins, 8c les cinq autres
aux intervalles qu’elles laiffent entr’elles : de
forte que toute la poire divifée félon la pofition 8c
dans le fens de ces vaiffeaux , le feroit en dix parties
égales. Mais la méchanique des pépins & de tout ce
qui leur appartient, n’efl point connue ; le fin de tout
le myftere , la maniéré dont fe fait la génération du
fruit, échappe à tous les yeux. Cependant le leéteur
trouvera des chofes bien curieufes fur cette matière,
dans Malpighi, dans Grew, Leewenhoek, Ruyfch.,
•8c dans trois mémoires fur l’anatomie de la poire, par
M. Duhamel, inférés dans le recueil de l'académie des
Sciences , années i y y o , iy 3 i , & 1732 , avec figures.
P o ir e des Indes, ( Botan. exot. ) nom donné par
divers botanifles au fruit d’un grand arbre des Indes
orientales. L’écorce de cet arbre efl fort un ie, rougeâtre
en-dehors 8c blanche en-dedans. Ses feuilles
font petites , épaiffes , d’un verd pâle. Sa fleur efl
compofée de trois longs pétales irréguliers, qui ,
quand ils font fermés, • repréfentent une efpece de
fauffe pyramide , dont l’odeur efl très-défagréable.
Son fruit efl de figure conique , de la groneur du
doigt, 8c d’une contexture ligneufe ; il fe partage en
pluneurs filamens qui s’étendent 8c percent dans
toute fa fubflance. Ce fruit acquiert en miiriffant une
écorce ou plutôt une peau rouge, lifte 8c fine , ce
qui efl tout le contraire des autres fruits des Indes,
qui ont prefque toujours la peau fort épaiffe , pour
les mettre en état de foutenir la grande chaleur du
climat. L’intérieur de ce fruit efl une pulpe-blanche;,
douce au toucher, fucrée, agréable au goût, & qu’on
enleve avec une cuiller j il contient au milieu, eoni-
Tome X I I ,
me nos poirés européennes ^plufieurs pèplnsTifïes 8c
noirs. Quand ce fruit a pafle le-terhs dë' fa parfaite
maturité , fa partie pulpetife Vcchappe de fes fibres
lefquelles demeurent dans cet état long - tems iattà-
chees, 8c pendantes au pédicule. ( D. J. )
P o ir e déterre, (Botan.y voyei TOPINAMBOUR &
P o m m e d é t e r r e , Botan.
Po ir e , ( Balancier. ) ou autrement ditè maffecAi
contrepoids, efl ce morceau de métal ordinairement
de cuivre ou-de fer, attaché à tinrahneavi,'qù’on coule
le long de la verge romaine ou p'efon, poiir trouver
la péfariteur dès marchandifes qu’on met au crochet
de cette balance.
P o ir e à bourfe, en-terme de Boutonnier, c’e fl une
pie'ce d’ouvrage tournée en ventre dimmué-d’ti n bout,
8c long 8c étroit par l’autre. On s’en' fert pour faire
des glands de bourfes, dont elles ont tiré leur nom*
P o ir e s fecretes, ( terme d’Eperonnier. ) c’efl une
forte d’embouchure du mords d’un chevab
P o ir e s , f. f. ( terme de Chaffeur. ) fournimensfails
de carton couvert d’un cuir mince coloré, qui fert à
mettre de la poudre à canon ou à gibdyef; Il y a d;e
groffes 8c de petites poires ; les unes qu’on met dans
la poche , les autres qu’on porte péndues en écharpe
avec une groffe treffe de foie. On les nommé
poires, parce qu’elles ont affez la figure du'Iriiità
qui on a donné ce nom. Ce font les marchands merciers
quincailliers qui en font le négoce. Ils les tirent
prefque toutes de Rouen; (Z ) ./ .)
POIRÉ, ou C id r e d e p o ir é , f. m. ( Boiffôn ar-
tific. ) liqueur vineufe , claire, approchante en couleur
8c en goût du vin blanc; elle efl faite avec lefiic
tiré par expreffion de certainès poires acerbes’ 8c
âpres à la bouche , lefquelles on cultive en Normandie.
Ce fuc en fermentant devient vineux-comme lé
cidre 8c le vin , parce que fon fel effentïël atténue!
raréfié , 8t exalte fes parties huileufes & les convertit
en efprit ; il enivre prefqii’aufïï vite que fait; le vin
blanc, 8c l’on en tire une eau-de-vie par la difïilla-
tion. Il contient un fel tartareux qui peut le réduirè
en vinaigre par une fécondé fermentation quand il efl
vieux. Lé poiré efl apéritif. ( D. J. )
POIREAU, f. m. ÇHifl. nat.Botan.') porrum, genre
de plante à fleur liliaeée , prefque en forme dé
cloche, 8c compofée de fix pétales. Le piflil occupe
le milieu de cette fleur, 8c devient dans la fuite un
fruit arrondi 8c divifé en trois loges , qui renferme
des femences arrondies. Ajoutez aux cara&eres de
ce genre que les étamines font larges , applaties &
terminées par trois filamens ; celui du milieu a un
fommet. Les fleurs font raffemblées en un bouquet
prefque rond : enfin les racines font longues , cylindriques
8c compofées de tuniques qui deviennent des
feuilles plates ou quelquefois pliées en gouttière.
Tournefort, Infi. roi herb. Voye£ PLANTE.
Le poireau efl incifif, pénétrant, apéritif, refolu-
t if; il excite le crachat , les urines 8c les mois aux
femmes ; il efl propre contre la morfurë des ferpens,
pour guérir la brûlure, les hémorrhoïdes , le bruiffe-
ment d’oreille , pour aider à la fuppuration : on s’en
fert à l’intérieur 8c à l’extérieur.
Po ir e a u , ( Maréchall. ) les Maréchaux appellent
ainfi une verrue ou excroiffance de chair fpongieufe
qui vient aux paturons de derrière dés chevaux ; elle
efl groffe à-peu-près comme une noix , 8c jette 8c
fuppure des eaux rouffes 8C puantes. Le poireau ne
fe guérit que pour un tems, il revient toujours.
POIRÉE, f. f. (Hifl. nat. Botan.') beta, genre de
plante dont la fleur efl compofée de plufieurs étamines
qui1 fortent d’un calice à cinq feuilles. Plufieurs
fleurs fe réunifient en forme de tête, 8c leurs calices
deviennent dans la fuite un fruit prefque rond qui
renfèrme des femences. Tournefort, Injlit. rei herb.
Voye^_ Pl a n t e .
T T t t t