
 
        
         
		proportions des ; divers ingrédiens , qui  eft  la-meme  -  
 choie que la difpenfafion, par la  cuite,  la pulyérifa-  1  
 tion,  l’action de  braffer,  de  malaxer»  Les . diverses  
 formes  de  remedes  compotes,  font  divifeeç, felo.n  
 un ancienufage,  enfermes liquides,  formes molles  
 &. formes feches. Les liquides  fefubdivifent en for-t  
 mes de remedes magiftraux, 8c  formes  de  remedes  
 officinaux, dont le caraûere effenriel &diftinûif.conf 
 i e  en ce que les premières n’ont pas befoin de rendre  
 le  remede durable, 8c  que  cette qualité-.eft  au  
 contraire effentielleauxdernieres. Voy^OFFiciNAL  
 &  M a g i s t r a l .  v . 
 Les remedes  magiftraux  liquides , font la décpc-r  
 tion, l’infufiôn, qu’on  appelle thdformc,  lorfqu’elle  
 ed  courte,  &   qu’on  employé  l’eau  bouillante  ,■  la  
 macération, appellée plus  eommunément infujîpn à  
 froid, le  julep,  l’émuliion,  la  potion ,  la  til'ane,la  
 mixture-, le garganfme, le collyre, le  clydere, 1 m-  
 jeûion,  la fomentation,  l’embrocation,  l’épitheme  
 liquide,  le bain,  le  demi-bain ,  l’inceffiis, le  vin 8c  
 les vinaigres médicamenteux magidraux. 
 Les remedes  officinaux  liauides ,  font  les vins 8c  
 les vinaigresmédicamenteux,les teintures, les élixirs,  
 les  baumes, les d rops, les loochs, les huiles par in-  
 fudon 8c  déco&ion,  les eaux  didillées  compofées,  
 les efprits didillés compofés, les efprits volatils aromatiques  
 duileux,  , 
 Les  remedes mous  font  pareillement  divifés  en  
 magidr aux &  officinaux.Les premiers font les gelées,  
 lesopiates magidrales,  les  cataplâmes.  Les féconds  
 font les  éleûuaires mois ,  les  conferves  molles, les  
 extraits  compofés,  les  miels  médicamenteux,  les  
 linimens,  onguents &  cérats, les .emplâtres. 
 Les  remedes  fecs  ou  folides, peuvent  être  tous  
 prefcrits  fur  le champ par  le médecin , 8c être  dans  
 ce cas regardés commé magidraux ; mais comme ils  
 font tous, par leur conddance,  capables d’être con-  
 fervés  dans  les  boutiques,  ils. font  effentiellement  
 officinaux. Ce font les poudres, les efpeces, les bols,  
 les tablettes, les trochifques, les  conferves.folides.,  
 les  pilules.  Il y  a  dans  ce  diftionnaire  des  articles  
 particuliers fur toutes les  cliofes nommées dans, ces  
 conddérations  générales.  Foye[ ces articles. 
 Le  lefteur  doit  s’être  apperçu  que  nous  avons  
 confondu la Pharmacie, appellée  vulgairement gale-  
 nique,  avec celle  qu’on appelloit  chimique,  félon  la  
 même  divifion.  Nous  l’avons  fait  parce  que cette  
 divifioneft mal entendue;  car les décodions,, les in-  
 fiifions,  la  cuite  des  emplâtres, celle des fyrops ,  
 qui  appartient  à  la  Pharmacie, appellée galenique,  
 font des opérations tout auffi chimiques,  que  la  dif-  
 tiliation des  efprits,  que  la  préparation  des  régules  
 ,  &c.  qu’on  renvoyoit  à  la Pharmacie chimique.  
 Il  ed  vrai  que les  fimples mélanges,  8c les  fimples  
 difgregations  ,  font  des  .opérations  méchaniques  ;  
 mais la chimie  elle-même emploie  des  moyens  de  
 cet ordre.  (b) 
 PHARMAC1T IS ,  ( Hijl.  nat.)  nom  donné  par  
 quelques auteurs  à une  terre imprégnée de bitume ,  
 &  qui ed propre à s’enflammer, avec une odeur défa-  
 gréable.  On  lui  a auffi donné  le  nom  à’ampelitis.  Il  
 paroît que fon nom lui a été donné à caufe  qu’on en  
 faifoit ufage dans la Médecine.  . 
 PHARMACOLOGIE,  f.  f.  (Med.)  Icience  ou  
 traité  des  médicamens 8c de  leur  préparation. C’ed  
 une branche de  la  partie  de  la  Médecine  appellée  
 thérapeutique, Wbye^ T  h ér ap eu tique. Elle embrafle  
 l’hidoire  naturelle  chimique  8c  médicinale  de  la  
 matière médicale.  Foye{ M a t i è r e   m é d i c a l e ,  8c  
 la Pharmacie. Foye{ P h a r m a c i e .  ( B ) 
 PHARMACOPÉE,  f.  f .  Foye^ D i s p e n s a ir e . 
 PHARMA COPOLA ,  ( Lang,  latine.  )  Le  mot  
 de pharmacopola ,' ne  défigne pas chez les Latins  nos  
 pharmacopoles,  nos  apothicaires  d’aujourd’hui  :  il 
 fe dit également,chez eux-desphâftnaciens, desdrO-*  
 guilles, des.épiciers 6c  des .parfumeurs.  Il  ed  fyno-  
 nyme  k iunguentarius, pupi-^oç, vendeurs de. drogiies  
 8c de parfums ^autant de gens qui  étoient ordinairement  
 de la .bande.des  débauches, ^ parce qu’outre  les  
 parfums  qu’ils: fourniffoienf, ils, do nn oient auffi  des  
 drogués pour faire  avorter.,  &  pour  empêcher  les  
 groflèffes.'En Grèce  il  (était défendu par une loi  de  
 Solon,. qu’aucun citoyen d’Athènes exerçât  cet art ;  
 8c Séneque  npus apprend que tous  les  parfumeur ,  
 pharmacopola, dirent chaffesde Lacédémone. Ils n’ér  
 toient  pas  moins  raéprifés ; à 'Rome  qu’en  Grece  :  
 ç’,ed pourquoi Horace les. range  avec les  joueurs  de  
 flûtes, les:.porteurs  de  befac expies  bâteleufes,  les  
 danfeurs, &c.fatyr.  z. Uv. I. vers i. 
 Ambubajarum collcgia,  Pharmacôpolæ, 
 Mendici , mimi j balatrones; hoc genus omne 
 Mceßum àc follicitùm e ß ,  cantons morte Tigelli. 
 Le muficien Tigellius  ed mort.  Les joueufes  de  
 flûtes, les  parflimeurs ; les  portes-befàces,  les bâte-  
 leurs, 8c toute la canaille de même efpece en font en  
 deuif.  (D .  J. ) 
 PHARMACOPÖLE , ‘f.  m.  ( Hiß.  de  la Médecine  
 anc. ) Pharmacopole, étoit chez les  anciens tout vendeur  
 de médicamens. Mais.il  faut entrer dans  quelques  
 détails  de la médecine  ancienne,  pour donner  
 au le&eur une idée jude de la différence qu’il y  avoit  
 entre un pharmaceute, un pharmacopole, un pharma-  
 cotribe, un herboride, 8c autres mots , qui  concer-  
 noient chez eux la matière  des médicamens. 
 Ceux qui s’attachèrent à la pharmaceutique ou à la  
 médecine médicamentaire,  furent  appelles pharma-  
 ceutce ■ ;  car le nom de pharmacopoeus fe  prenoit  alors  
 en mauvaile part, 8c fgnifioit dans l’ufage ordinaire,  
 un empoifonneur : il  étoit  fynonyme à <papjAsL%cç, 8c  
 tfap/xetxioç, dérivé de tpap/j-a^v,  mot générique pour  
 toute forte de drogue,  ou de composition bonne, ou  
 mauvaife,  ou pour tout médicament ou poifon:, tant  
 fimple que compofé. Les Latins entendoient auffi par  
 medicamentum, un  poifon ,  &C par medicamentarius  
 un  empoifonneur ; quoique le  premier  lignifiât  en-;  
 core un médicament, &C  le dernier un apothicaire,  
 j  Les pharmacopoles  (pharmacopola ) formoient  encore  
 chez les anciens un corps différent des premiers.  
 En général  on  appelloit  de  ce  nom  tous  ceux  qui  
 vendoient des médicamens ; quoiqu’ils ne les préparaient  
 point.  En  particulier,  ceux  que  nous  nommons  
 aujourd’hui charlatans, bâteleurs,  gens  dref*  
 fant des. échaffauds  en place  publique,  allant  d’un  
 lieu en un  autre , &   courant le monde en diftribuant  
 des  remedes;  c’eftde-là que dérivent les dénominar  
 tions  de  circulatores, circuitores  &C  circumforanei.  Ils  
 avoient encore  celle  d’agyrta,  du mot àyéprai,  qui  
 affemble,  parce  qu’ils  affembioient  le  peuple  aur  
 tour  d’eux ,  8c  que la populace, toujours  avide  du  
 merveilleux,  accouroit  en  foule,  auffi  crédule  à  
 leurs promeffes,  qu’elle  l’eft  encore  aujourd’hui  à  
 celles des  charlatans  qui  les  repréfentent.  C ’eff  par  
 la même raifon qu’on les appelloit èx^ayoyo). On leur  
 donnoit  enfin le nom  de médecin fédentaire ,fellula\  
 rii medici, eVfiP/ipp/oi ienpdi,  parce  qu’ils  attendoient  
 les marchands,affis fur leurs boutiques. C e fut le mér  
 tier d’Eudamus,  d’un certain  Chariton,  de qui  Gallien  
 a  tiré quelques  defcriptions  de médicamens, 8c  
 à  qui il donne  l’épithere  d’o^xayoyoç ; 8c de Clodius  
 d’Ancone ,  que  Cicéron  appelle  pharmacopola  cir-  
 cumforaneus. 
 On ne  fait  fi  les  Pharmacotrites,  Pharmacotrita,  
 ou méleurs., broyeurs de drogues ,  étoient les  mêr  
 mes  que les  Pharmaceutes,  Pharmaceuta ;   ou fi  ce  
 nom ne  convenoit  qu’à  ceux  qui  compofoient  les  
 médicamens fans les appliquer.  Ces  derniers  pour-  
 roient bien  avoir été les  valets des  Droguiftes,  oh 
 tes ?ens appèllés par les Latins Seplafiani 8c Pigtren-  
 tarii,  &  par les Grecs  tfctvTovréoXat ,  ou  kcltox^ oI ,  ou  
 vendeurs de drogues ;  8c dans  les  derniers  tems  de la  
 Greee, wnfwwap»!:', terme dérivé du latin.-   : 
 Les boutiques ou magafins- de ces marchands, s’ap ■  
 pelloient feplajia  au. neutre  pluriel,  8c rieur métier  
 feplafia ,  au féminin fingulier.  Ils vendoient aux Médecins, 
  aux Peintresaux Parfumeurs':,’ &  aux Tein*  
 turiers, toutes les drogues tant  fimples  que compo-  
 fées ,  dont  ils  avoient  befoin.  Ils etoient,  ainfi que  
 les charlatans ,  fort fujets à débiter  des  eompofitions  
 mal  conditionnées,  &   mal .faites.  Pline  reprochoit  
 .aux médecins de fon tems de négliger la connoiffance  
 des drogues, de recevoir les eompofitions telles.qu’on  
 les  leur.donnoit,   8c  de les. employer  fur  la  bonne  
 foi d’un marchand, au lieu de fe pourvoir  des  fines,  
 8c  de compofer  les  autres  à  l’exemple  des  anciens  
 -médecins. 
 Mais ce n’étoit  pas feulement  des Droguiftes  qué  
 les Médecins achetoient;.ils tiroient les plantes communes  
 dés Hèrboriftes,  Herbarïi  en  latin  ,  en grec  
 'f’îfoToftw ,   ou  coupeurs de racines ,  8c  Bo'ravoKoyoi,  ou  
 B otui i/.o! ,  cueilleurs  d'herbes,  &  non  pas  Botawç-ai,  
 nom propre  à  ceux  qui mondoient  les b lés,  ou qui  
 en arrachoient  les mauvaifes  herbes.  Les  Herbori-  
 ftes ,  pour  faire valoir  leur métier,  affe&oient  fu-  
 perftitieufement de cueillir les fimples en de certains  
 tems  particuliers,  avec  diverfes  précautions &  cérémonies  
 ridicules.  Ils  étoient fort attentifs  à tromper  
 les Médecins,  en  leur  donnant une  herbe,  ou  
 une racine pour une autre. 
 Les Herboriftes,  8c ceux qui  exerçoient la Pharmaceutique  
 ,  avoient  des lieux propres pour placer  
 leurs plantes,  leurs drogues,  8c leurs eompofitions ;  
 on  appelloit  ces  lieux  en  grec àpro^mett  , apotheca ,  
 d’un nom général;  qui fignifie place où  l’on renferme  
 quelque chofe. 
 Les boutiques des Chirurgiens, fe nommoient en  
 grec iarpilk , de ïa.rp'n, médecin ;  parce que tous ceux  
 qui  fe  mêloient de  quelque  partie  de  la  Médecine  
 :que  ce fut,  s’appelloient  médecins; 8c  que  tous  les  
 Médecins  exerçoient  anciennement'  la  Chirurgie.  
 Plaute  rend le terme îcnptia ,  par celui  de nièdicina ;  
 8c comme  de fon tems la Médecine n’étoit  point encore  
 partagée,  8c  que  le médecin,  l e .chiriirgien,  
 l’apothicairè, &  le droguifte,  n’étoient qu’une feule  
 perforine;  ce nom s’étend dans ce poëte à toutes les  
 .boutiques en général, foit qu’on y  pansât desbleffés,  
 qu’on y  vendît des drogues  8c des médicamens, foit  
 qu’on y   étalât des  plantes  8c  des herbes ;  de même  
 que medicus fignifie  dans  le même poëte un vendeur  
 de médicamens. 
 Le partage  de  la Médecine ,  comme  on vient dè  
 l ’expoler,  eft  celui  qui fiibfiftoit  au tems de Celfe.  
 L’ulàge  changea  dans la fuite ; les uns ayant empiété  
 fur la profeflion des autres, ou en ayant exercé plus  
 d’une ;  les mêmes  noms  reftergnt, quoique les emplois  
 ne fufi'ent  plus  les  mêmes.  Quelques  fiecles  
 après Celfe, ceux que l’on nommoit  en grec  
 ptai,  8c en latin  pimentarii,  ou pigmentant,  qui dévoient  
 être des droguiftes,  faifoient  aufii la fonftion  
 d’apothicaires ;  ce  que  l’on  prouve  par un  pafiage  
 d’Olympiôdore,  ancien  commentateur  de  Platon.  
 Le médecin , dit-il, ordonne,  8c le pimentarius prépare  
 tout ce que le médecin a ordonné.  On  ne  peut  
 marquer avec exactitude la  date  de ce  changement;  
 mais  Olympiodoré  vivoit  environ  400  ans  après  
 .Celfe.  ( D . J . ) 
 PHARMACUSE, Pharmacufa, (Géog. anc.)\°. île  
 de la mer Egée, félon P line, l. IF .  c. ij. On croit que  
 c’eft dans cette île qué fut tué Attalus. Aujourd’hui,  
 félon  l’opinion  commune ,  cette  île fe nomme Paf-  
 mofa. C’eft auprès de l’île Pharniacufe que Jules-Céfar  
 fut pris par des pirates.  z°. Etienne le géographe met 
 deux  îles  de  cë  nom  proche  celle  de  Salamina; 8c  
 Strabon, l.  IX .p .y 8 ô -dit que ce font deux petites  
 îles, dans la plus grande defquelles on voyoit le tombeau  
 de Circé.  (D . J .) 
 PHARMUTHl,  f.  m.  ( Calendr.  égypt.  )  notti  du  
 huitième-mois  de  l’anné^e  égyptienne ;  il répondoit  
 au mois d’Avril de l’année Julienne. Théon dit que le  
 tèms  de  la moiffon  tomboit  vers  le  z<  de  ce  mois. 
 ( D.  J. i);  ••• 
 PH ARN AGES,  (-Géog.  <zcc.)-peuplès d’Ethiopie,  
 félon Pline, /. FII. c.  ij, qui dit après Damon que la  
 fueur de ce peuple  caufoitJa:phthifie  à  ceux qu’elle  
 touchoit.  Quelques  manuferits  portent  Pharmaces  
 pour Pharnaces.  .  . 
 PH ARN A K ,  ( Mythol.') dieu adoré  dans le Pont*  
 Strabon nous apprend que le dieu  adoré fous ce nom  
 dansl’Ibérie 8c  dans  le Pont,  étoit  lé même  que  le  
 dieu  Luniis  ,  ou  que  l’intelligence , qui  préfidoit  au  
 cours de la lune,  Ge dieu  avoit un temple  célébré  à  
 Cabira ou Sebaflopolis, fous le  nom de M«V oxpra-x0**  
 &  les fermens qui fefàifoient en joignant fon nom  à   
 celui  du  roi  régnant,  paffoient  pouf  inviolables.  
 Strabon  ajoute que  ce  dieu Lunus avoit des temples  
 en Phrygie 8c enPifidie, fous le titre de M»V A 
 On  voit dans Haun,  fur une médaille de Sàrdis,  le  
 bufte  de  ce  dieu, coëffé  d’un  bonnet  phrygien,  8c  
 porté  dans  un  croiffant,  avec  le  titre  de  m h n a e -   
 k h n o z .  Il y  a beaucoup d’apparence que la figure en  
 pié qui fe voit au revers des médailles  de Pharnace 8c  
 de fon fils Mithridate,  eft celle du m h n   o>a p n a k o x  ,  
 ou.du dieu  Lunus de  Cabira,  repréfenté à-peu-près  
 comme" "on  le  voit  fur  plufieurs  médailles  publiées  
 par M, Vaillant. On compte , dans fes. médailles gre-  
 ques  des  empereurs ,  jufqu’à  .19 villes  de l’Afte mineure  
 , de  la Thrace  8c  de: la Syrie, qui ont mis  ce  
 dieu Lunus fur leurs médailles.  (D .  J .) 
 PHARODENI, (Géog. anc.') peuples de Germanie.  
 Ptolomée, l.  II. c. xj. dit  qu’ils  habitoient  après  les  
 Saxons,  depuis . le  ûeiwe Chalttfus,  jufqu’au  fleuve  
 Suevus.  Peucer croit que  les  Paradent  de  Ptolomée  
 font les Suardones de Tacite.. 
 PHAROS ,  (Géog: anc.  )  île  d’Egypte,  vis-à-vis  
 d’Alexandrie ; je dis  lie,  parce  que  P haros  étoit  au  
 commencement  une véritable île  à  fept ftades de la  
 terre-ferme  ,  &   on n’y   pouvoit  aller  que  par eau ;  
 mais enfuite onia joignit au continent par une chauffée  
 ,  comme cela s’étoit fait à T y r  :  cette chauffée fut  
 appellée  Yheptajlade,  à  caufe  des fept  ftades  qu’elle  
 avoit de  longueur. 
 Cet ouvrage ordonné par Ptolemée Philadelphe I.  
 8c non par C léopâtre,  comme  le  dit Ammien Marcellin  
 , fut exécuté l’an 2.84 avant Jefus-Chrift, à-peu-  
 près en  même  tems que  la tour du phare ,  par Dei-  
 phanès  ,  pere de  Softrate ; 8c  fans  doute  que  ce  ne  
 fut  pas le plus facile des deux ouvrages.  Ainfi,  pour  
 les diftinguer quand on parle  de la peninfule,  on dit  
 l’île ou la peninfule de  Pharos.; 8c quand on parle du  
 fanal ou du phare qui étoit dans Pharos,  on  dit Amplement  
 le phare. 
 L’île de Pharos avoit un promontoire ou une roche,  
 contre laquelle les flots de la mer fe brifoient. Ce fut  
 fur  cette roche que Ptolémée  Philadelphe I. fit bâtir  
 de  pierre  blanche  la tour  du phare., ouvrage  d’une  
 magnificence  furprenante , à plufieurs étages voûtés^  
 à-peu-près  comme  la  tour de Babylone  , qui étoiî  à  
 huit étages, o u ,  comme Hérodote s’exprime, à huit  
 tours l’une fur l’autre. 
 L’extraordinaire hauteur  de  cette tour faifoit pa-*  
 roître comme une lune le feu qu’on allumoit au-deffus;  
 c’eft ce qui fait  dire à Stacè : 
 Lütnina nociivaga tollit Pharos àmuta  luna. 
 Le géographe de Nubie, qui écrivoitily a environ  
 600 ans,  parle de la tour du  phare comme d’un édi*