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|a difcorclt entre le confeil & le parlement, & qui a
établi cette maxime fi fauffe & fi nuifible à la liberté
naturelle, eru’il n'eil point de terre fans feigueur.
PHTHfROPH AG1ENS H K f e anç.) PhtkirppU-
gi ; peuples qui habitoient lur les bords du Pont-Eu-
xin.,félon Poipponius Mêla. Strabpn, Lïb. IL p, 495),
dit qu’ils avoient été nommés ainfi à caufe de leur
malpropreté. (Z>. /.)
PHTISIE, f. f. (Midec.') fe dit en général de toute
exténuation confomption, amaigrifferïient, deffé-
-chemcnt & inarafme qui arrivent au corps humain.
Dans le langage ordinaire on n’entend par ce mot
que la feule confomption tabifique du poumon.
Nous allons traiter la phtijie en général ; on appliquera
aux différentes parties ce que nous allons dire
•fur cette matière.
Si lçs poumons f pu quelqu’autre partie noble,
font réellement rongés par un ulcéré, on appelle
cette maladie confomption ; & celle qui attaque le
poumon , fe nomme phtijie ; ce qui provient de tout
\ilcere, ou de toute autre caufe de pareille nature,
qui appliquée au poumon ou à une autre partie , le
çorrômnt, lg détruit, & fait tonifier cette partie dans
le marafine le defféchement.
Le foie , le pancréas , la rate , le méfentere, les
reins, la matrice, la veffie, peuyent être ulcérés &
produire la phtijie.
Les çaufes font d’abord toutes celles qui difpofent
à l’émo.phtilie, aux obflrufiions des vifeeres, d’où il
fuit un ulcéré dans les parties qui les confomme.
L ’habitude &£ le tempérament particulier y influe
, ainfi que la délicateffe des vaifleaux artériels,
& des membranes qui forment le tiffu des vifeeres;
l’impétuolité d’un fang un peu âcre ; la délicateffe
des petits vaifleaux & de tout le corps ; la longueur
du cou, le peu de capacité de la poitrine ; l’affaiffe-
ment des épaules ; la rougeur ; la ténuité ; l’âcreté &
la chaleur du fang ; la blancheur & la rougeur du vi-
fage ; la tranfparence de la peau ; la vivacité du tempérament;
la maturité & la fubtilité de l’ef'prit, font
comme des Agnes avantcoureurs & des caufes concomitantes
de la phtijie en général, & fur-tout de la
pulmonaire.
i° . La débilité des vifeeres qui ne peut fe prêter à
la digeflion des alimens naturellement trop ténaces,
donne lieu à des obflruétions ; d’ailleurs les alimens
mal élaborés fie corrompent & acquièrent une acrimonie
qui ulcéré les vailfeaux, déjà irrités, tiraillés,
& fouvent corrodés, enfuite de la flagnation qui a
produit un crachement de fang. La foibleffe des vaif-
Teauxfe manifefle par une petite fievre légère, & une
petite toux feche ; par une grande chaleur ; par la rougeur
des levres, de la bouche, des joues, qui augmente
vers le tems qu’il entre de nouveau chyle vers
le fang ; par la grande difpofition que l’on a à fuer en
dormant; par la foibleffe & la difficulté que l’on a de
refpirer pour peu qu’on fe donne de mouvement.
30. La phtijie fe forme à l’âge que les vailfeaux ne
croilfent plus, &réfiflentpar ce moyen à l’effort que
font les fluides pour les diflendre , tandis que le fang
•augmente en impétuofité, en âcreté, ce qui provient
de la pléthore vraie ou fauffe. Ceci arrive entre l’âge
de feize & trente-fix ans ; de meilleure heure dans
les filles que dans les garçons, parce que les premières
font plutôt formées.
40. Ce vice qui produit la phtifie, vient d’une difpofition
héréditaire.
Les caufes déterminantes font, 1®. toutes les fup-
preffions des évacuations ordinaires, fur-tout du fang,
comme du flux hémorrhoïdal, du flux menftruel &c
des vuidanges, du faignement de nez. La ceffation
des faignées auxquelles on s’étoit accoutumé, fur-
tout dans les perfonnes d’un tempérament pléthorique
, ou à qui l’on a coupé quelque membre..
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i ° . Par tout état violent du poumon , fur-tout qui
aura été produit par la toux, les cris, les chants, la
courfe, de grands efforts, par lacolere, par une blef-
iiir.e quelconque.
3°. Par des alimens faims, âcres ou aromatiques;
par une boiffon femblable ; par le régime. par une
maladie propre à augmenter la quantité & l’acrimo-
nie du fang, fa vélocité, fa raréfa&ion & fa chaleur.
De-ià vient que ces fymptomes font fi fréquens à la
fuite des fièvres aiguës, de la pelle, de la petite vérole
& du fcorfiut.
Symptômes. La phtijie commence accompagnée
d’une douleur légère, d’une chaleur modique, & d’u*
ne oppreffion de p o it r in e . Le fang qui fort du p o u m
o n e f lordinairement rouge, vermeil 6ç .é cum eu x ;
plein de petites fibres, de membranes, de vaifleaux
artériels, veineux & bronchiques ; il fort avec t o u x
& bruit, ou rallement des poumons. Le pouls e f l mol,
foible & ondoyant ; la refpiration efl difficile : tau?
ces fymptomes font précédés d’un goût de fel dans la
bouche.
Lorfque la phtijie efl menaçante ou confirmée, on
la peut reconnoître par les fignes fuivans. i°. Une
toux feche qui continue pendant plufieurs mois, tam
dis qu’un fimple catarre humoral ne dure pas long*
tems. Le vomiffement qui vient de cette toux apres
le repas, efl un figne tres-certain de la phtijie.
z ° . La fievre éthique, où l’on fent une chaleur à
la paume de la main & aux joues, fur-tput après le
repas.
3°. L’exténuation des parties folides qui fe remarque
particulièrement à l’extrémité des doigts, & qui
caufe la courbure des ongles.
40. La fievre éthique qui dégénéré en fievre coli*
quative & en confomption ; la falivation ; les lueurs
coiiquatives ; la bouffiffure , les hydropifies ; les
aphtes au gofier, qui font opiniâtres & incurables ,
font connoitre que la mort n’efl pas éloignée.
La phtyjie héréditaire ell la plus iqauvaife de tourtes
, & on ne peut la guérir qu’en prévenant le crachement
de fang, ou les autres caufes qui peuvent I3
déterminer.
Celle qui vient d’un crachement de fang produit
par une caufe externe, fans qu’il y ait de vice externe
préexiflant, toutes chofes égalés, efl la moins daiy-
gereufe.
50. La phtijie dans laquelle la vomique fe rompt
tout-à-coup, & dans laquelle on crache un pus blanc,
cuit, dont la quantité répond à l’ulcere, fans fo if ,
avec appétit, bonne digeflion, fecrétion & excrétion,
efl à la vérité difficile à guérir; cependant elle
n’efl pas abfolument incurable.
6°. La phtijie qui vient de l’empyeme efl incurable
.7
0. Quand les crachats font folides , pefans & dç
mauvaife odeur, & accompagnés des fymptomes décrits
ci-deffus, il n’y a plus d’efpérance.
Lorfqu’il s’efl déjà formé une vomique dans le
poumon.
Curation. Lorfqu’il s’efl déjà formé une vomique
dans le poumon, l’indication médicale ell de la rompre
; •& on en vient à bout par l’ufage du lait, l’exercice
du cheval, les vapeurs tiedes & les remedes ex-
pe&orans. Voyc^ V omique.
Lorfque la vomique efl crevée, on la traite comme
unulcereinterne.i0. On garantit le fang de l’infeélion
du pus. 2°. On évacue le pus le plus promptement
qu’il efl poffible ; on nettoye & on confolide les levres
de î’ulcere. 39. On doit ufer d’alimens aifés à digérer,
& propres à circuler avec le fang; & capable?
de nourrir le corps,& incapables d’engendrer de nouveau
pus.
On fatisfaità la première indication parl’ufage de?
médicamens d’une acidité & d’une falufe douce &
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a g r é a b le ; p a r d e s r em e d e s v u ln é r a ir e s & b a lfam i-
q u e s , d o n n é s lo n g - t em s , en t o u te fo rm e & à g ran d e
d o fe . Voyez BALSAMIQUE.
On fatisfait à la fécondé par les remedes liquides,
diurétiques externes & internes ( Voye{ D iurétique
) ; par ceux qui font propres à exciter la toux ;
par l’équitation, l’air de la campagne qui efl propre à
hâter la fortie du pus ; parles déterfifs&les ballami-
ques internes & externes(/xoye{DÉTERSiF); & enfin
par des parégoriques confolidans.
On remplit la troifieme par l’ufage des bouillons,
du lait & des tifanes. Voye^ ces articles.
La cure palliative de la phtijie regarde la toux, le$
oppreffions, la fievre lente & le flux de ventre coli*
quatif.
On y remédie par la diete, des opiats prudemment
adminiflrés, des liqueurs chaudes convenables.
Remedes pour la phtijie. On emploie différens remedes
pour la phtijie : voici ceux que confeiile Mor-
thon. Il commence par la faignée, la purgation douce
avec les pilules de Rufus, la teinture facrée ; il emploie
les diurétiques,le baume de foufre térébenthine,
les eaux minérales , les diaphorétiques, la décoêlion
des bois dans l’eau de chaux,
Lorfque le catarre fç trouve joint à la chaleur hectique
, il faut mêler les narcotiques avec les purgatifs
; les meilleurs font les pilules de cynogloffe ou
celles de flyrax : on rafera la tête du malade , on y
appliquera des cautères, ou on appliquera les véfica-
toires-à la nuque entre les épaules, aux cuiffes & aux
jambes.
La phtijie confirmée ne fe guérit jamais , mais il ne
faut pas pour cela abandonner le malade, parce que
fi l’on ne peut pas guérir radicalement une maladie ,
l’humanité veut que l’on tâche au-moins de foulager
le malade par une cure palliative.
Le lait dans la phtijie pulmonaire avec le baume de
foufre & les pilules cle Morthon, efl un excellent re-
jmede : on fubflitue au lait les bouillons au r is , à
l’orge, &c.
Dans la diarrhée , la décoêlion blanche doit être
la boifion ordinaire du malade ; mais l’opium çff le
principal remede..
Elecluaire contre la diarrhée. Prenez des yeux d’é-
creviffe préparés, un gros & demi ; du corail rouge
préparé, & de la nacre de perle, de chacun deux feru-
pules ; de perles préparées , un demi-gros ; des poudres
; de la confeftion hyacinthe , un fcrupule ; de
l’eflence de cannelle, quatre gouttes; de la gelée de
coings,une once ; du labdanum diffout dans lelprit
de fafran, fix grains ; du firop balfamique autant qu’il
en faut pour faire un éleûuaire, &c.
Peur adoucir l’acrimonie , on fait prendre les
bouillons de v eau, de mouton, de mou de veau, d’ef-
cargots.
On fait quelquefois des injeêlions & des clyfleres
avec le bouillon de mouton, & une demi-once de
diafeordium.
Les narcotiques font excellens dans les cas de diarrhée
, à caufe du tranfport de la matière morbifique
qui fe fait de la poitrine fur les inteflins. Il ne faut
pourtant pas arrêter mal-à-propos ni fi promptement
la diarrhée, de peur de caufer un plus grand mal : ce
que l’on préviendra en donnant au malade des potions
expeûorantes & lubrefiantes, &c en modérant plutôt
la diarrhée qu’en l’arrêtant tout-à-coup.
On ne doit prefqu’employer que l’opium pour calmer
la toux & donner du repos au malade , qui efl
travaillé d’une infomnie opiniâtre ; mais on doit l’ordonner
avec beaucoup de précaution & en petite
quantité , & feulement dans une néceffité très-pref-
fante, de crainte qu’il ne jette le malade dans des langueurs
& dans de grandes difficultés de refpirer, &
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qu’il ne lui caufe un froid aux extrémités, & qu’ainfi
il 11’avance l’a mort à la honte du médecin.
Les loochs de différente forte, & les trochifquesou
tablettes , font ici d’un bon ufage.
Les fueurs colliquatives ne doivent pas être arrêtées
, à moins qu’elles ne foient exceffives ; mais fi
elles font fi abondantes qu’elles caufent au malade
des défaillances dangereufes , on les modéré par des
aflringens ôc d’autres fecours convenables.
On fe fert à cette intention du julep fuivant. Prenez
des .eaux de tormentille & de plantairi, de chacun
quatre onces & demie ; de l’eau de canelle , quatre
onces ; de l’eau admirable, une once ; de perles prér
parées, &c du corail rouge préparé, de chacun deux
lcrupiiles; du bol & du fang dragon, de Chacun dçmi-
gros ; du caçhou , un fcrupule ; du firop de myrrhe ,
une once & demie ; de l’elprit de vitriol dulcifié , çè
qu’il en faut pour donner au remede une agréable acidité
: mêlez tout cela pour un julep. Le malade ert
prendra deux ou trois onces à deux ou trois heures
d’intervalle, après avoir agité la phiole.
On peut rapporter à la phtijie & à la cure que nou?
venons de donner , différentes autres maladies qui
portent le nom de phtijie , & qui ne different que par
îe fiége, la caufe éloignée, ou différentes autres modifications
.Telles font la phtijie par hémorrhagie; elle fç
guérit après que l’hémorrhagie eflpaffée,par les adou-
.ciffans, le lait ; le malade tombe dans la fievre étique,
qu’on emporte par le quinquina. .
Les purgatifs font fur-tout nuifibles dans cette maladie.
La phtjie caufée par la gonorrhée ou par les fleurs
blanches , quand elle efl confirmée , efl abfolument
incurable.
Quand elle efl récente, on arrête d’abord les évacuations
, - enfuite on emploie la diete reflaurante.
Voye^G o n o r r h é e 6* Fl e u r s b l a n c h e s .
Pour éteindre la chaleur fébrile & étique, l’ufage
du petit-lait & de l’eau ferrée efl très-convenable.
La phtifie qui fuccede aux abfçès & aux vilçeres
du foie , de la rate , du pancréas , du méfentere.
On commence par guérir les abfcès &Ies ulcérés,
au moyen des remedes intérieurs & extérieurs ; la
boiffon ordinaire du malade fera d’une eau de chaux.
La phtijie des nourrices fe connoît, i°. à la diminution
de l’appétit, à la foibleffe & au refferremeat des
hypocondres.
L a phtifie d e s enfan s q u i v ie n t du c a r r e a u , & q u i
fo n t e n é ta t d e ch a r t re . Vyye^ C h a r t r e .
La phtijie rachitique provient du virus rachitique ,
& enfin de la confomption totale qu’il produit aan?
la lymphe,des nodofités qui comprimentles vaiffeaux.
Voye[ BLACHITES.
La phtifie qui furvient à la diarrhée, à la dyffen-
terie, aux diabètes, aux fueurs exceffives, n’a riea
de particulier : on fuivra le plan de la cure générale.
La phtifie écrouelleufe ; on la connoît par les tumeurs
fcrophuleufes & crues des ophtalmies , des
gales & autres affeélions. Voyc{ E c r o u e l l e s .
On doit faire ici une attention que cette maladie
efl la plupart du tems abandonnée à des chirurgiens
fans connoiffance, qui ne favent que tailler & rogner,
ce qui ne guérit pas ce mal.
La phtifie fçorbutique. Les principaux fignes font
les taches feorbutiques répandues fur toute la peau ,
le crachement prefque continuel d’un pus vifqueux
& falé que fourniflènt les glandes jugulaires, l’ulcération
&. l’exténuation des mâchoires. Voyt[ S c o r b
u t .
La ph tjie aflhmatique. Les fignes font la courte
haleine & la difficulté de refpirer; cette phtifie efl une
maladie chronique qu’on appelle la phtijie de la vieil-
leffe.
La vhàfu hypocondriaque ou hyffénque, efl celle