pas d’une égale force : les fugitives qu’on inféré
dans le Mercure ne font .pas toujours excellentes.' '
La coutume s’ eft auffi introduite depuis quelque
tems dans le langage familier , d’appeller pièces les
ouvrages des orateurs : ainfi l’on dit que tel prédicateur
a nombre de bonnes pièces ; que lè panégyrique
de S. Louis par l’abbé Seguy, eft une des meilleures
pièces qui aient paru en ce genre.
Pièces, ( Jurifprud. ) On comprend fous ce terme
tous les titres, papiers 6c procédures qui fervent pour
quelque: affair
Piece adhirie eft celle qui fe trouve à dire, qui eft
en difici,
. Piece arguét: de faux ou inferite de fa u x , eft celle
que l’on maint:ient fauffe. Voye^ Fau x .
Piece arguée: de nullité, eft celle que l’on foutient
nulle..'
Piece authentique eft celle qui eft en forme probante.
Piece collât.ionnée, voye? COPIE COLLATIONNEE.
Pièce de coniparaijon eft celle dont l’écriture 6c la
fignature font reconnues , 6c que l’on compare à une
piece arguçé de faux, pour voir li l’écriture eft la
même.
Piece compjdfèe eft celle dont on a tiré une copie ,
foit en entier ou par extrait, par la voie du compul-
foire.
Piece contrôlée eft celle qui a été vifée & enregif-
trée au contrôle, & duquel il eft fait mention fur ladite
piece. Voye^ CONTRÔLE.
Piece dèpofie eft celle quel’on a mife dans un dépôt
public, ou que l’on a remife entre les mains de quelque
perfonne par forme de dépôt.
Piece inferite de faux, voyez piece arguée de faux t &
Fau x .
Piece inventoriée eft celle qui eft .comprife 6c énoncée
dans un inventaire fait par un notaire ou'autre
officier public, ou qui eft produite dans un inventaire
de produ&ion fait par un procureur.
Piece paraphée eft celle qui eft marquée d’un paraphe.
Voye^ ci-devant PARAPHE.
Piece par extrait eft celle dont on n’a tiré qu’un extrait
, & non une copie entière.
Piece de production eft une piece produite dans une
inftance ou procès.
Piece de production principale ,• voye\_ PRODUCTION
PRINCIPALE.
Piece de production nouvelle , voyes^ PRODUCTION
NOUVELLE.
Pièces vues, c’eft lorfque les pièces ont été remifes
devant le juge.
Piece vidimée,c’étoit la même chofe que ce que nous
appelions aujourd’hui copie collationnée. Voyez Vi-
jdimus. ( A )
PiECE d'argent des Romains, ( Monnaie antique. )
Les pièces d'argent dans la maniéré de compter des
Romains, étoient ou deniers ou fefterces ; ils comp-
toient quelquefois par deniers, 6c le plus fouvent
par fefterces ; c’eft-à-dire que dans leur compte ils fe
fervoient de la plus grande 6c de la plus petite mon-
noie qu’ils euffent. Le denier valoit io as romains
dont la matière étoit de cuivre , 6c chacun pefoit le
poids d’une livre. C’eft de-là qu’on l’appelloit dena-
rius, 6c qu’on le marquoit avec un X . Le fefterce
étoit une autre piece d’argent, la quatrième partie
du denier , valant deux as 6c demi, ou deux livres 6c
demie de cuivre, d’où vient qu’on marquoit le fefterce
L L . S. Les deux LL. fignifioient les deux livres
que pefoient les deux as; I. S. vouloit dire femig
c’eft-à-dire la moitié de l’as ou de la livre. Ces faits
font aifés à prouver par les fefterces d’argent de ce
tems-là qui le confervent encore aujourd’hui dans
les cabinets dés curieux ; mais l’occafion viendra d’en
parler ailleurs plus au long. ( D . J. )
Piece de sainte Hélene , ( Art. numifm. ) forte
de médaille creufe comme un badin, ou comme une
petite taffe. Scaliger dit qu’il en a vu plufieurs frappées
du tems de Juftinien, & même du tems du pa-
ganifme. (Z>. ƒ.)
PIECES HONORABLES, en terme de Blafon, èft le
nom que l’on a donné à certaines pièces qui regardent
proprement cette fcience.
Les pièces honorables font au nombre de dix, fça-
v o ir , le chef, le pal, la bande, la barre, la fafee,
la croix , le fautoir , le chevron, la bordurè 6c l’or-
la. Voye^ chaque piece fous fon article particulier ,
Voye^ C hef , Pal, &c.
' Les hérauts d’armes allèguent plufieurs raifons
pour lefquelles ces pièces ont été appellées honorables,
lavoir leur antiquité, comme ayant été en ufiipe depuis
l’origine des armoiries; 2°. parce que ces pièces
marquent les ornemens qui conviennent à des hommes
nobles généreux, de forte que le chef repréfente
le cafque ou la couronne qui couvre la tête d’un
vainqueur ; le pal marque fa pique ou fa lance ; la
bande 6t la barre, fon baudrier ; la fafee fon écharpe ;
la croix 6c le fautoir, fon épée ; le chevron, fes bottes
6c fes éperons ; la bordure 6c l’orle , fa cotte de
maille.
A l’égard de l’application ou. collation de ces pièces
honorables,quelques auteurs ont écrit que lorfqu’un
cavalier s’étoit comporté valeureufemêrtt dans une
bataille , on le préfentoit au prince ou ail général,
qui-lùi faifoit donner une cotte d’armes relative à fa
belle adion, c’eft-à-dire la permiflion de porter dans
fes armoiries un chef lorfqu’il avoit été blefle à là
tête, un chevron quand il avoit été blefle aux jambes,
6c une croix ou bordure lorfque l'on épée 6c fon armure
avoient été teintes du fang des ennemis.
Quelques blafoneurs fe font avifés de multiplier le
nombre des pièces honorables jufqu’à celui de v in g t,
ajoutant à celles ci-deflùs le plein quartier, le giron,
l’écuflon, la cape dextre 6c. feneftre, le point, &c.
mais on n’a point encore jugé à-propos de reconnox-
tres ces pièces pour honorables*
PiECE, en Fauconnerie , on dit des oifèaùx tout
d ’une piece, c’eft-à-dire d’une même Couleur.
Pie c e , ( Arpentage. ) ce mot lignifie quelquefois
une certaine étendue de terre labourable : ainli l’on
dit une piece de blé, pour marquer un champ où il y a
du blé en femence, en herbe ou en épi, &c. ( E ) '
Piece , dans le Commerce, lignifie quelquefois un
tout, 6c quelquefois une partie d’un tout.
Dans le premier fens, on dit une piece de drap, de
velours, &c. entendant par cette expreflion une certaine
quantité d’aunes que la coutume a réglée. On
fuppofe que la piece eft entière, 6c qu’elle n’a pas été
coupée, yoye^ D rap.
Dans la fécondé fignification, on dit une piece de
tapifferie, ce qui veut dire une partie diftinguée 6c
travaillée féparément, laquelle avec plufieurs autres
compofe une tenture. Voye^ T apisserie.
. Une piece de v in , de cidre, &c. fe dit d’un tonneau
rempli de ces liqueurs.
Pièces détachées , voye^ DÉTACHÉ.
Pièces , en fait de monnoie , lignifie quelquefois la
même choie qu'efpecc, comme quand on dit cettepiede
eft trop legere, &c. Voye{ Espece & C o in.
Quand on y ajoute la valeur des pièces, on s’en fert
quelquefois pour exprimer celles qui n’ontpoint d’autre
nom particulier: comme une piece de 8 réaux,unc
piece de 24 fols , &c.
En Angleterre, le mot piece pris abfolument,figni-
fie quelquefois 20 chelings fterling, 6c quelquefois
une guinée. Voye^ G u in é e , Livre ste r l in g , 6*
Sterlin g.
Par6 G. IL C . 25. les jacobus valant 25 ou 23 che-
lin s , 6c les pièces qui en étoient les moitiés 6c les
cuarts, font abfolument fupprimées ; 6c il eft défendu
à toutes perfonnes d’en recevoir à titre de payement
ou de payer avec.
Piece a,e huit ou piaftre, c’eft une monnoie d’argent
frappée d’abord en Efpagne, enfuite dans d’autres
pays, 6c qui a cours préfentement dans la plû-
part des parties du monde. Voyeç C o in .
Elle s’appelle piece de huit, ou réale de huit, à caufe
qu’elle vaut huit réales d’argent. Voye[ Réale.
Sa valeur eft prefque fur le même pié que l’écu de
France, c’eft-à-dire quatre chelings 6c ûx lois fterling.
En 1687 on changea la proportion de la fimple réale
au piaftre ; 6c au lieu de huit réales , 011 en donnoit
dix : à-préfent la réduction eft conforme à l’ancien
étalon.
Il y a deux fortes de piaftres ou d’écus d’Efpagne :
l’un frappé au Potofi , 6c l’autre à M ex iqu e ces derniers
font un peu plus pefans que les premiers, mais
en retour ou par compenfation ils ne font pas tout-à-
fait d’une matière fi pure.
La piece de huit a fes diminutifs , c’ eft-à-dire qu’il
y a des demi-piaftres ou des pièces de quatre réales ;
des quarts de piaftres, ou des pièces de deux; des huitièmes
depiaftre & des feiziemes. Le change entrel’Ef-
pagne 6c l’Angleterre fe fait en pièces de huit. Voyeç
C hange.
Piece eft auffi une monnoie de compte , ou plutôt
une maniéré de compter ufitée chez les negres fur la
côte d’Angola en Afrique. Voye^ Monnoie.
Le prix des efclaves 6c d’autres marchandifes que
l’on y négocie, comme auffi les droits que l’on paye
aux petits rois, s’eftiment en pièces de part 6c d’autre.
Ainfi ces barbares demandant dix pièces pour un enclave
, les européens évaluent pareillement en pièces
l’argent ou les marchandifes qu’ils fe propofent de
donner en échange. Voyc%_ Commerce.
Par exemple, dix anabaftes font une piece ; un baril
de poudre de dix livres pefant, fait une piece ; une
piece de falempouris bleu vaut quatre pièces ; dix baf-
fins de cuivre, une piece.
Piece d’inde , ( Comm. ) terme ufité dans le
commerce de la traite des negres, où l’on appelle
ntgre piece d'inde, un homme ou une femme depuis
quinze jufqu’à vingt-cinq ou trente ans au plus, qui
eft fain, bien fait, point boiteux 6c avec toutes lès
dents.
Il faut trois ènfans au-deflùs de dix ans jufqu’à
quinze pour deux pièces, 6c deuxau-deffus de cinq
ans jufqu’à dix pour une piece. Les vieillards & les
malades font évalués trois quarts de piece. Voye[
NEGRES. Dictionn. de comm.
Piece , f. f. { Comm. d'Afrique. ) efpece de monnoie
de compte ou plutôt de maniéré de compter ,
en ufage parmi les negres de la côte d’Angola en
Afrique, particulièrement à Malimbo 6c à Çabindo,
Le prix des efclaves , des autres .marchandifes,
&c des rafraichiflèmens qui fe traitent dans ces deux
lieu x, auffi-bien que les coutumes qui fe payent
aux petits rois à qui ils appartiennent, s’eftiment de
part 6c d’autre en piècesj c’eft-à-dire, que fi ces
barba res veulent avoir dix pièces pour un elèlave
tete d ’inde, les Européens de leur côté évaluent
pareillement en pièces, les-denrées 6c lesmarehan-
difes qu’ils en veulent donner en échange. Savary. n u ,
PIECES DETACHEES, en ternie de Fortification, ce
font les demi-lunes, les contrefcarp.es, les ouvrages
à corne 6c a couronne, 6c même les baftions quand
ils f°nt fepares ou à quelque diftance du corps de
la place. En general ce font tous les ouvrages de la
fortification qui n’appartiennent pas immédiatement
à l’enceinte de la place*
Pièces de campagne., font des canons qui
marchent pour l’ordinaire avec une armée ; tels
font ceux de huit 6c de quatre livres de balles, &c>
qu’on tranfporte aifément à caufe de leur légèreté*
Voyeç Piece. Chambers.
Piece de hu it. Voye^ C anon.
PIECES , dans l'Art militaire, fignifient toutes fortes
de grandes armes à feu, 6c de mortiers. Voye^
Fu sil, C anon-, Mortier , &c.
Pièces de b a t t e r ie , ce font de greffes pièces
dont on fe fert dans les fieges pour faire breche
tels font les canons de trente trois 6c de vingt-quatre
livres de balles. Voyeç C anon. Chambers.
PiECE NETTE, ( Artillerie. ) on appelle pièces nettes
, les pièces d’artillerie qui n’ont point d’évent,
ni d’autres defe&uofités, qui n’ont ni chambre ni fif-
tules, ni foufflures, dont le métal eft fain, non poreux,
ni venteux, ni grumeleux, 6c où le foret a eu
prife partout. (Z>. /.)
Pie c e , f .f . ( Archit. ) nom général qu’on donne
aux lieux dont un appartement eft compofé. Ainfi
une falle, une chambre, un cabinet, &c. font des
pièces. ( D. J. )
Piece d eau , f. f. ( Archit. hydraul. ) c’eft dans
un jardin, un grand baffin de figure conforme à fa
fituation, comme par exempte, la piece d'eau, ap-
pellée desfuiffes, devant l’orangerie; celle de l’île
royale, dans le petit parc; 6c celle de Neptune devant
la fontaine du dragon, à Verfailles. Voye? Bassin.
(Z>. /.) , 1
PIECES PERDUES, ( Hydr. ) ce font des baffins
renfonces 6c releves de gazon, au milieu defquels il
y a des jets, dont l’eau fe perd à mefure qu’elle
vient ; tels font les fontaines de la couronne à Vaux
le Vilars, 6c trois pièces à Saint-Cloud dont deux
font dans les tapis de gazon, au bas de la grande cafi
cade, 6c l’autre en face du nouvel amphithéâtre, au
bout de la grande allée le long de la riviere.
Piece de charpente , ( Marine. ) c’eft tout
morceau de bois taillé pour un bâtiment, 6c qu’on
fait entrer dans la conftruélion d’un vaifleau.
Pièces de chasse, ce font des canons logés ,à
l’avant d’un vaifleau, dont on fe fert pour tirer par-
deffiis l’éperon fur les vaifleaux qui font à l’avant,
ou fur ceux qui prennent chafle, mais cette maniéré
de tirer retarde le cours du vaifleau. Tirer des pièces
de l’avant.
Piece, une piece de corde, c’eft un paquet de corde,
foit qu’elle foit liée en paquet ou en cerceaux.
Une piece de cordes eft de quatre-vingt brafles.
PIECE DE DÉTENTE, terme d'Arquebufier, c’eft un
morceau de fer quarré, épais d’une ligne, 6c long
de deux pouces ; cette piece eft fendue par le milieu
dans fa longueur, pour laiffer palier en dehors une
partie de la détente, elle fe place fous la poignée du
fufil.
PiECE DE pouce , terme d'Armurier, petite plaque
de fer, de cuivre, d’or 6c d’argent, q(ue les Ar-
quebufiers encaftillent fur la crofle des fiifils 6c pif-
tolets. On l’appelle piece de pouce, parce que lorf-
qu’on fe fert de ces armes , elle eft couverte dit pou*
- ce de celui qui veut tirer. La piece de pouce eft Ordinairement
faite en forme de cartouche, qui renferme
un ovale ou écuflbn, où l’on grave les armoiries,
la .devife, ou l’effigie du maître à qui font les armes.
( p . s . ) , ; ,
PIECE EN GENERAL, G* GRANDES PIECES, ( Bas
au métier. ) deux expreffions à l’ufage .des faifeurs
de métiers à bas, & de bas au métier. Voye1 ces articles.
Piece , ( outil de Chapelier. ) forte d’outil fait de
• cuivre avec un manche de même métal qui fert aux
Chapeliers à eftamper leurs chapeaux. Savary. [D J . }
PIECE DE CHARPENTE , ( Çharpent. ) c’eft tOllf
morceau de bois taillé, qui entre dans un aflemblage
4 e charpente, & qui fert à divers ufages dans les