
les cabinets des curieux, des piés fort de quatre louis
d’or, de huit, de douze,& de feize , prefque tous
gravés par le célébré Varin, cet habile artifte, à qui
la monnoie de France eft redevable de la perfeélion.
Outre les pies forts qui font frappés fur de.l’or,
on en a aulïi quantité d’argent & de cuivre gravés
par cet excellent tailleur, qui égalent les beautés des
médailles les plus eftimées. Boifard. (D. J.)
PiÉ, f. m. ( Manufacture.) ce mot fedit cle la partie
'inférieure des rots, qui fervent à la fabrique des
étoffes & dès toiles ; la partie fupérieure s’appelle la
tête.P
iÉ, ( Mefure d'ouvriers. ) niefure de cuivre, de
fer, de bois, ou de quelqu’autre matière que ce foit,
qui' fert à là plupart des ouvriers, entre autres aux
Charpentiers, Menuifiers, Maçons, Couvreurs , &
autres fémblables, pour mefitrer les.ouvrages.
Il y a de Ces piés qui font tout d’une piece, d’autres
qui le plient 8t font brifés, d’autres encore qui en
s’oüvrant portèntleur équerre. Ce font les faifeurs
d’irîftrumens de mathématiques qui font ordinairement
les pies de cuivré ; ils en font aulli d’argent pour
mettre dans dès étuis portatifs : les uns & les autres
font divifés en pouces, le premier pouce en lignes.
Les piés de fer ou d’ouvrage commun fe vendent
par'les quincailliers. (Z). 7.)
PiÉ d r o it , f. m. ('Archit.) c’eft la partie du tru-
meàu ou jambage d’une porte ou d’une croifée,q ui
comprend lé bandéau ou chambranle , le tableau, la
feuillure, l’embrafuré, & l’éçoinçon ; on donne aufîi
ce nom à chaque pierre, dont le pie droit eft com-
pofé.
P i i DE fo n t a in e , f. m. ( Arclùt. ) efpece de gros
bàluftre, où piedeftal rond ou à pans, quelquefois
avec des confoles bu des figures, qui fert à porter
une coupe ou un liafîin de fontaine, ou un chandelier.
Il y a dans la colonàde de Verfailles trente-un
piés r qui fôutieniient autant de bafîins de marbre
blanc.
P i i de Mu r , ('Archit.') c’eft la partie inférieure'
d’un mur, comprife depuis l’empattement du fondement
jufqu’au-deffus , ’ou à hauteur de retraite.
PiÉ-DE-CHEVRÉ, terme d'ouvriers, efpece de pince
de fer, recourbée & refendue parle bout, dont
les Charpentiers, Maçons, Tailleurs de pierre, &
autres ouvriers, fe fervent pour remuer leurs bois,
leurs pierres, & femblables fardeaux.
P lis DE DEVANT, DE DERRIERE. Voye^ Varticle
B a s a u m é t i e r .
PiÉ-de- chevre , ( Charpent. ) c’eft une troifieme
piece de bois, qui fert à en appuyer deux autres qui
.compofent le. montant de la machine qu’on appelle
chevre,& qui eft propre à élever des fardeaux: les
.Charpentiers ajoutent cette troifieme piece de bois
pourfervir de jambe à la machine appellée chevre,
lorfqu’on ne peut l’appuyer contre un mur, pour enlever
un fardeau de peu de hauteur, comme une
poutre fur des tréteaux, pour la débiter, &c. Dans
leur langage enter en p U -de-chevre, c’eft une maniéré
.d’afîembler dont ils Te fervent pour alonger des pièces
de bois. (D . J.)
Pli-CORNIER, ( Charpent. ) ce mot fe dit des longues
pièces de bois qui font aux encoignures des
pans de charpente ; on le dit aufli des quatre principales
pièces qui font l’affemblage d’un bateau, d’un
carroffe, qui foutiennent l’impériale ; où l’on attache
les mains , où l’on paffe les foupentes.
Pie d e c ir e , ( Cirent.) c’eft.ainfi qu’on appelle
le fédiment ou ordure de la cire qui s’échappe à-
trav.ers la toile, ou par les trous du preffoir, & qui
tombe au fond des moules, où l’on a jette la cire
étant encore chaude. O n fo fert d’un couteau ou
d’un autre infiniment fait exprès pour féparer la
bonne cire d’avec le pié.de cire, quife trouve toujours
au-defious des pains, après qu’on les à retirés
des moules ; moins la cire a de p il,& ç plus elle eft
eftimee. Dictionnaire de Çoirtm.
P i i d’étaple , ( Cloutier.), eft un infiniment dp
fer pointu par en bas, &c enfoncé, dans le bloc qui
fert d’établi aux Cloutiers; cet infiniment a dix-huit
pouces ou environ de hauteur, & quatre pouces de
largeur ; il eft quarré dans toute fa longueur, excepte
par en haut, où il eft plus long que large, &c
fie termine en pince d’un coté. Le pié d’étapk a au
coté oppofe à la pince une ouverture dans laquelle
on introduit la clouillere , qui de l’autre côté eft
pofée fur la place. Voye{ planches du Cloutier, 6* leur
explic. vous y djfiinguere.z lé pié d’étaple, la place,
le cifeaü, &: la clouillere garnie en-deffous de fon
reffort, & dans le trpu de laquelle eft: un clou.
Pie , ( Dentelle. ) ce mot fe dit d’une dentelle très-
baffe , qui fe coud à une.plus haute, engrelure contré'
engrelurei
P iÉ-d e - c h e v r e , ( Ferblantier.) outil de ferblantier
, c’eft un morceau de fer qui eft fait à-peu-près
comme un tas, à l’exception qu’il eft plus haut fur
fon pie, & moins large; la face de defliis eft fort
unie. Il fert aux Ferblantiers pour former des plis &
replis à leurs ouvrages. Foye^ la figure planches du
Ferblantier.
P i i , terme dont plufieurs artiftes fe fervent, mais
particulièrement les Horlogers, les faifeurs d’inftru-
mens de mathématiques ; il fignifie une petite cheville
cylindrique fixée à une piece qui doit tenir à
vis fur une autre.
II y a trois piés fous la potence d’une montre, lef-
quels étant jufte dans des trous percés A la platine
du deffus, empêchent que cette platine & la potence
ne tourne fur la vis qui les tient preffées l ’une
contre 1 autre. La fonélion des piés eft la même dans
les autres pièces où ils font ajuftés ; tels font le co q ,
les barettes, le petit co q , &c. On écarte, autant qu’il
fe peut, 1 es piés les uns des autres, afin que par leur
diftance le jeu qu’ils pourroient avoir-dans leur trou
devienne moins fenfible.
Pie-de-b ich e, ( Horlogerie.) fe dit parmi les Horlogers,
d’une détente brifée, dont le bout peut faire
bafcule d’un côté, mais non pas de l’autre ; il fe dit
aufîi de tout ajuftement femblable.
Pié DE g u i d e -c h a î n e , terme cCHorlogerie ; c’eft
une efpece de petit pilier quarré rivé d , vers la circonférence
de la platine .de deffus d’une montre, entre
le barillet & la fufée. Ce pié eft repréfenté vu en
plan avec le guide-chaîne, en P I , fig. 42. PI. X . de
l ’Horlogerie. Il a dans fa largeur une fente P I , dans
laquelle entre la lame du guide-chaîne a de plus
un trou à la moitié de fa hauteur qui le traverfe de
part en part, & qui eft à angle droit. Avec cette
fente ce trou fert à loger une goupille, qui paffant à-
travers un trou femblable percé dans la lame du guide
chaîne , l’empêche de fortir de cette fente, en lui
laiffant cependant la liberté de tourner fur la goupille
& de s’approcher ou de s’éloigner un peu de la platine.
Foyei G u id Et-c h a î n e .
P i é h o r a i r e , ( Horlogerie. ) c ’eft la troifieme partie
de la longueur d’un pendule qui fait fies vibrations
dans une fécondé. M. Huyghens eft le premier qui ait
déterminé cette longueur, & il a trouvé qu’elle eft
à celle du pié de Paris, comme #64 à 881. Ce mathématicien
compte pour la longueur de ce pendule
3 pies de Paris, 8 lignes & demie. Poye{ Horologf
O f cillât, part. I V . Prop. 25. Hue. opéra . tom. ƒ.
( D . J . )
P i é , ( Jardinage. ) eft le bas de la tige d’un arbre ;
on dit encore le pié d’une palliffade.
P i e d e CHEVRE , terme d’imprimerie , s’entend
d’une efpece de marteau particulier aux ouvriers de
la preffe ; c ’eft: un •morceau de fer arrondi, de la Ionvueur
de fept A huit pouces, fur deux pouces,de diamètre
, dont une des extrémités qui fe termine en
talon ou tête dç marteau, leur fert pour monter leurs
"balles, & à proprement parler-, à clouer les cuirs
fur ies Dois de balle. L ’autre extrémité qui eft comme
une pince aiguë, courbée, & refendue, leur tient
lieu de tenailles, lprfqu’il s’agit de détacher les clous
& démonter les balles. Voyt{ Balles , Bois de
balles, C uirs.
PiÉ de LA le t t r e , ( Imprimerie. ) eft le bout ou
extrémité oppofée à l’oeil ; on l’appelle p ié , parce
que c’eft cette extrémité qui fert de point d’appui à
la fuperficie & au corps de la lettre, qui peut êtrve
confidcrée dans fon tout , comme ayant trois parties
diftinéles , l’oe il, le corps, ,& le pié.
Pies de mouche, f Caractère d.'Imprimerie. ) ainfi
figuré Il fert à faire connoître les remarques qu’un
auteur veut diftinguer du,çprps de fa matière, afin
que l’on fâche pour quelle raifon on s’en fert dans
un ouvrage.; l’auteur doit en avertir le leéleur dans
fa préface. F jfm table des Caractères, figure 5.
Pié, hu it p ié s , o u v e r t , pu huit piés en rÉt
sonnAnce , ( jeu d’orgue. ) ce jeu qui eft d’étain
joue l’oftave au-defllis du bourdon , & de la montre
de 16 piés l’uniffon du bourdon de quatre piés
bouche. Voyeç la table du rapport & de l’étendue des
jeiLx de l’orgue, &c la fig. j j . PI. d’orgue. Ce jeu eft
ouvert, & a quatre oélaves.
Pi é , dans, les orgues .von appelle pié, la partie inférieure
ç d e } fig. j 1. n°. 2. PL, d’orgue, de forme
conique d’un tuyau. Le pié eft ordinairement de la
même étoffe que le tuygu, .& y eft foudé après que
le bifeau qui fepare le tuyau du pié a été foudé avec
ce dernier. La levre inférieure de la bouche eftprifé
dans le corps même du pié que l’on applatit en-der
dans pour les tuyaux qui ont la bouche en pointe ;
pour ceux qui l’ont o vale, c’eft une piece de k forme
d’un fegment ,de cercle que fp a retranche du pié.
La fléché de ce fefteur, a fig. 33. eft le quart de fa
corde ; la piece retranchée d’un tuyau fert pour un
autre de moindre groffeur.
On .obferve de donner aux tuyaux des montres
d’orgue , des longueurs & des grofleurs fymmétrir-
qu.es , en forte que les bouches des tuyaux fuivent
des deux côtés d’une tourelle ou dans des plates far
ces correfpondantes , des lignes également inclinées
à l’horifon. Cet arrangement donne .plus de grâce au
fiift d’orgue, que fi les bouches étoient toutes fur une
même ligne , ou .qu’elles fuffent difpofées irrégulie-
rement;.
PiÉ dans le cheval, ( Maréchal. ) c’eft la partie de
la jambe depuis la couronne jufqu’au bas de la corne.
Voye^ Couronne. Il eft compofé de la couronne,
du fabot, de la foie, de la fourchette, & des deux talons.
Les défauts .du pié font d’etre gros, c’eft-à-dire,
trop confidérables à proportion de la jambe ; gros ,
c’eft-à-dire, que la corne en eft trop mince ; comble
pla t, ou en écaille d'huitre, eft celui qui n’a pas la
hauteur fuffifante, & dont la foie defcencl plus bas
que les bords de la corne, & femble gonflé ; dérobé',
ou mauvais p ié, eft celui dont la corne eft fi ufée ou
fi caffante, qu’on ne faurpit y brocher des clous. Pié
encaftelé , yoye% Encastelu re; cerclé, voye{ C ercl
é. Pié du montoir, c’eft le pie gauche de devant &
de derrière ; pié hors du montoir, c’eft le droit ; pié
fc c , eft celui qui lerefferre, s’encaftele &.fe cercle
naturellement. Le petit pié, eft un ps qui occupe le
dedans du pie, & qui eft emboîté par la corne du
fabot. Pié netif, fe dit d’un cheval à qui la corne eft
revenue après que le fabot lui eft tombée & iln ’eft
plus propre clans ce cas que pour le labour. Parer le
pie d’un cheval, c’eft rendre les bords de la .çorne
1 1mspour pofer enfuite le fer deffiis. .Galoper fur le
bord ou fur le mauvais p u , v o y e iQ ^ orrr. Qnjiiefore
les chevaux par pié & pouces ; le pié de la lance.
Foyei L a n c e .
P ié d e b i c h e , ( Memùferie.') eft un morceau de
planche, au bout duquel il y a une entaille en forme
d epiédebiçhï; il fert à tenir l’ouvrage fur l’établi.
Voycr lès fig. Planches de la.Menuiferie.
PlE DE BICH.E, terme de Menjiifier; ils appellent
pie de biche, une certaine façon de terminer les piés
d’une table, d’une chaife, ou autre ouvrage en forme
ànpié.d’une biche. ( D . J. )
PlE d e BICHE , ( Orfèvrerie.') ce font les piés qui
fiipportent les çaffetieres d’argent ou d’autres ouvrages
de cette nature, qu’on appelle ainfi, parce qu’il?
ont la forme du pié d’une-biche,.
Pié. On dit un tableau, un deflein réduit au petit
pié, quand pour en copier un grand on proportionne
toutes les parties par quarrés , fuivant ceiix qu’on a
marqués fur l’original. .G’eft ce qu’on nomme aufîi
craticuler, ou "faire un chaffis ou treillis.
PiÉS-DROlTS, ( Plomberie. ) ce font les plaques ou
tables de plomb dont on couvre la charpente des lucarnes
, pour empêcher que le bois ne pourriffe à la
pluie. Les piés-droits fe payent à tant le cent pefant
mis en oeuvre , plus ou moins, fuivant le -prix du
plomb. Savary. ( D . J. )■
PlÉ DE b i c h e , terme de Serrurier, c’eft une barre de
fer qui fert a former les portes cocheres ; cette barre
eft attachée à la muraille, & fe divife à l’autre bout en
deux cram:pons qui entrent dans les ferrures de la
porte. (D . J. )
PiÉ , (Soyerie.) partie du métier. Il y a lespiés de
devant ; ce font des piliers de bois de 15 po,uces d’é-
quarriffage jufqu’à la banque , & au-dèffos de 7 à 8
pouces. •
Il y a les piés de derrière ; ce font des pièces de
bois de 7 à 8 pouces d’équarriffage hautes de 6 piés
.ou environ : ceux de devant font de la même hau-
teur.
P lÉ , (Teinture. ) c’eft la première couleur qu’on
donne à une étoffe avant que de la teindre dans une
autré couleur, comme le bleu ayant que de le teindre
en noir ; ce qui s’appelle pié de paflel ou de guede. On
dit de même pié de garance, pié de gaude ,pié de racine
, & ainfi des autres drogues dont eft compofée
une teinture.
Une foule étoffe a autant de piés de couleur qu’elle
eft fucceffivenent teinte en différentes couleurs ; &
les Teinturiers en France font obligés d’y laiffer autant
de rofes ou rofettes que de piés, pour faire voir
qu’ils ont donné les piés de leur couleur. Savary.
( d . j . ) ;
P i e d e r r i è r e , au jeu de quilles, fe dit d’un joueur
qui finiffant fa partie eft obligé de jouer un pié au but
ou dans le cercle de fa boule, & l’autre derrière. Cela
ne fe fait qu’au dernier coup de la partie ; & il y a
même bien des joueurs qui conviennent de me.le pas
faire. .
PIECE , f. f. ( Littèrat. ) dans la poèjie dramatique ’
eft le nom cju’on donne à la fable d’une tragédie ou
d’une comedie, ou à l’aélion qu’on y repréfente.
F o y ei F a b l e & A c t i o n .
M. Chambers ajoute que ce mot fe prend plus particulièrement
pour fignifier le noeud ou l’intrigue qui
fait la difficulté & l’embarras d’un poème dramatique.
Cette acception du mot piece peut avoir lieu en Angleterre
, mais elle n’eft pas reçue parmi nous. Par
piece, nous entendons.lepoème dramatique tout entier,
& nous,comprenons les tragédies, les comédies, les
opéra, même les opéra -comiques , fous le nom géné-
rique d e d e théâtre. Depuis Corneille & Racine,
nous ayons peu d’excellentes pièces.
On appelle aufîi pièces de poéfie certains ouvrages
en y ers. d’une médiocre longueur, telles qu’une ode ,
une élégie, &c. Toutes jespièces de Roufie^u ne font