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quatre, cinq contre cinq. On fe fert de battoirs dé
differentes grandeurs. Foye{ Ba t t o ir s . On fert à
la longue paume avec la main , & non pas avec le
battoir, comme à la courte. Les parties font de trois,
de quatre, de cinq, & quelquefois de fix jeux, félon
les conventions qu’on fait.
C ’eil: un grand avantage d’à voir au jeu un bon ferveur
qui ait le bras fort, afin qu’en jettant la balle
avec roideur, ceux du parti contraire ne puiffent
l ’attraper , auquel cas ils perdent quinze.
Quand on ne pouffe point la balle jufqu’au jeu, on
perd quinze au profit des autres joueurs. Les chaffes
à la longue paume fe marquent à l’endroit où s’arrête
la balle en roulant, 6c non pas où elle frappe.
Lorfqu’une balle qu’on a pouffée du toit eft renvoyée
au-delà du je u , le côté de celui qui l’a renvoyé
gagne quinze.
Qui touche , de quelque maniéré que ce fo it , la
balle qu’un des joueurs defon côté a pouffée, perd
quinze.
Quand un de ceux qui font au renvoi repouffe
une balle de leur adverfe partie, il eft permis aux autres
de la renvoyer ou de l’arrêter avec le battoir,
pour l’empêcher de paffer le jeu du côté du toit, afin
que la chaffe foit plus longue.
Toute balle pouffée hors le jeu eff autant de quinze
que celui qui l’y pouffe perd.
Toute balle qui tombe à terre eff bonne à pouffer
du premier bond ; le fécond ne vaut rien.,
PAUMELLE, f. f. ( Métiers. ) les Cordiers nomment
paumelle, une lifiere de drap que le cordier a
dans fa main, 6c dans laquelle il tient le fil pour arrêter
le tortillement que la roue imprime, jufqu’à ce
qu’il ait bien difpofé le chanvre qu’il file; elle empêche
que la main du fileur ne foit coupée par le fil.
Les Corroyeurs.& les Marroquiniers appellent
paumelle , un morceau-de bois à manicle, plat, plus
long que large , dentelé par-d,effus , que l’on tient
d’ime main par le moyen d’une efoece de màr
nicle.
Les Oifeleurs e ntendent par paumelle, une machine
compolée de plufieurs pièces, fur laquelle on met un
oifeau en vie polir meuter lorfqu’il n’a point de
queue, 6c qu’on ne peut s’en fervir aux verges.
Paumelle eff encore une efpece de panture de porte
qui s’attache fur le bois , 6c qui tourne fur un gond.
Trévoux. (D . J . )
PAUMER , v. neut. ( Marine. ) les Levantins fe
fervent de ce terme pour dire Je touer en halant à force
de bras,
PAUMET , f. m. ( Marine. ) c’eft un dé concave
qui tient à un cuir à la paume de la main du voilier,
éc il s’en fert pour tourner fon aiguille lorfqu’il coud
les voiles. ( Z )
PAUMIER, f. m. ouvrier qui fait des raquettes &
des balles, 6c autres chofes fervant au jeu de paume. I
Ce font aufli lespaumiersqui tiennent les jeux de paum
e & qui fourniffent aux joueurs des balles 6c des ]
raquettes.
Il y a dans Paris une communauté de maîtres Paumiers
, raquetiers, faifeurs de efteufs, pelottes 6c balles.
Leurs ftatuts font de l’année 1610.
Cette communauté eff gouvernée par quatre jurés
qui reçoivent les apprentis, & font des vifites tous
les mois. On élit deux de ces jurés chaque année, 6c
ils font deux ans en charge.
L apprentiffage eff de trois ans , 6c le brevet doit
être porté aux jurés huit jours après fa paffation pour
être enregiffré.
Les afpirans à. la maîtrife doivent faire chef-d’oeuvre
, à l’exception des fils de maîtres.
Les veuves jouiffent des mêmes privilèges que leurs
maris, tant qu’elles reftent en viduité ; elles peuvent
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' continuer les apprentis commencés par leurs ïharis
mais non en obliger de nouveaux.
PAUMILLE, f. f. ( Fauconnerie. ) c’eft une machine
compofée de plufieurs pièces, fur laquelle on met un
oifeau en vie pour meutir.
PAUMILLON, f. m .{Agriculture,'} partie de la
charrue qui tient l’épars où font ordinairement atta*
ches les traits des chevaux ou des boeufs qui tirent la
charrue.
PAUMURE , f. f. terme de Chaffe, c’eftle fommet
des têtes de ce r f, où le bois fe divife en plufieurs
branches , qui étant au nombre de cinq , repréfen-
tent la paume de la main. ( D. / .)
P A V O , enAfironomie , voyez Varticle Pa o n .
PAVOASAN , ( Gèog. mod. ) petite, ville d’Afrique
, dans l’île de S. Thomé , fur le bord de la mer
avec une fortereffe, un évêché fuffragant de Lif-
bonne, &un port. Elle eff peuplée d’italiens, defran-
çois , d’efpagnols & de portugais. Long. 2?. 30. lat.
mêrid. y o . J D . J . )
PAVOIS, f. m. (Art milité) efpece de grands boucliers
, dont les anciens fe fer voient pour fe couvrir
dans l’attaque des places contre les traits de l’ennemi.
On appelloit auffi ces pavois des larges. Ceux quipor-
toient ces grands boucliers s’appelloient pavejîeux
dutems de Charles VII. Le P. Daniel', dans fon Hif-
toire de la milice françoife , rapporte une note tirée
de Monftrelet, laquelle porte que pavefieux c'étoient
porteurs de pavois , grands écus à couvert de quoi les
arbalétriers rebandoient Ce qui fait voir que les pavois
ou lestarges, étoient portés par des gens particuliers
deftines à cet effet, qui n’etoient que pour tarder
ainfi qu on parloit alors , c’eft-à-dire pour couvrir
les autres qui travailloient ou qui tiroient des fléchés.
Hiß. de la milice françoife. (Q )
Pa v o is , Pavesade , Pa v ie r s , Bastingue ou
Bastin gure, (Marine.) c’eft une tenture de frife
ou de toile , que l’on tend autour du plat-bord des
vaiffeaux de guerre, 6c qui eff foutenu par des pon-
tilies , pour cacher ce qui fe paffe fiir le pont pendant
un combat : on s’en fert auffi pour orner un
vaiffeau dans un jour de réjouiffance. Les pavois des
Anglqis font rouges. Pour ceux de France 6c des Hol-
la n d o is voye^ Ba st in g u e ou Bastingure. ( Z )
PAVOISER, PAVIER SES n a v ir e s , se p av o iser
, ( Marine. ) c’eft entourer le bord d’un vaifo
feau d’un tour de drap ou d’une toile lar^e d’une
aune, c’eft-à-dire aune de France', ce qui fe fait aux
jours de réjouiffance 6c de combat, tant pour l’ornement
que pour ne pas laiffer voir les foldats. Quelques
uns veulent que cela vienne d’une coutume des
anciens, qui, lorfqu’ils avoient envie de combattre ,
rangeoient leurs pavois fur les bords de leurs vaiffeaux
, afin de pouvoir fe cacher derrière. (Z )
PAVON 1US L A P IS , (Hiß. nat.) quelques na-
turaliftes ont donné ce nom au jafpe v erd..
P AV OR , ( MythoL ) les Romains avoient per-
fonnifié la peur , 6c Tullus Hortillius lui fit une fta-
tue comme à un dieu, pour qu’il épouvantât les ennemis
de Rome.
PAVORIENS , (Antiq. rom.) on donnoit ce nom
à une partie des Saliens, ou prêtres de Mars, leu x qui
étoient deftinés au culte de la déeffe Pavos. (D. J.)
P A V O T , papaver, f. m. ( Hiß. nat.Bot.) genre
de plante à fleur en ro fe, compofée le plus fouvent
de quatre pétales difpofés en rond ; le piftil fort du
calice qui eff de deux feuilles , 6c devient dans la
fuite un fruit ou une coque , tantôt ovoide , tantôt
oblongue , 6c garnie d’un chapiteau. Dans quelques
efpeces il y a fous ce chapiteau une forte de foupi-
rail qui s’ouvre 6c qui laiffe voir la cavité du fruit,
elle a dans fa longueur différentes feuilles ou petites
lames qui fervent comme de placenta, à une grande
quantité de femences le plus fouvent arrondies 6i
P A V
très-menues qui y font atfachées. Tournefort, Injl.
reiherb. Voye\PLANTE. ( / ) - y > .
Voilà cette plante fi finguliere , par fa propriété
merveilieufe 6c incompréhenfible , de calmer nos
pallions, d’adoucir nos maux, nos douleurs ,6c d’endormir
nos déplaifirs dans une douce ivreffe.
, Tournefort compte quarante-quatre efpeces de.
p a v o t ; nous en décrirons feulement trois , le blanc,
le noir, 6c le rouge ou le fauvage.
Le pavot blanc , en anglo.is.vAe white poppy , eft
nommé par les Botaniftes papaver hortenfe, femine
albo ,fativum, JDiofcoridis, album Plinii C. B. p. iyo.
Ra y , Hijl. I. 8Sk3. Tournef. I. R. H. 237. Boerh.
Ind. ait. 279.
Il porte un grand nombre de feuilles longues, lar-
,ges, d’un verd blanchâtre, 6c fort découpées par les
bords ; fa tige eft ronde &>unie ; elle s’élève à la hauteur
de cinq ou fix piés ; elle eft environnée de feuilles
plus courtes 6c plus larges que celles des autres
pavots : elle fe divife vers fon fommet en trois ou
quatre branches, qui portent chacune à leur extrémité
une tête ronde, inclinée d’abord, mais qui fe
redrefîe à mefure que. la fleur s’ouvre.
La fleur eft compofée de quatre feuilles blanches,
larges , renfermées dans une couple de coffes vertes
6c membraneufes , qui tombent aufli-tôt que la fleur
eft éclofe. Après que cette fleur eft tombée, ce qui
fe fait en peu de tems , les vaiffeaux feminaux prennent
une groffeur confidérable ; ils ont fouvent autant
de diamètre qu’une groffe. orange ; ils font ronds,
6c portent à leur partie fupérieure une couronne
dentelée. Ces vaiffeaux feminaux font divifés en plufieurs
capfules membraneufes , aux côtés defquelles
c il attachée une petite femence.
Toute la plante eft pleine d’un lait amer, dont l’odeur
eft fort défagréable 6c malfaifante. On feme ce
pavot.dans les champs & dans les jardins. Il fleurit en
Juin , 6c on en recueille les têtes fur la fin de Juillet.
C ’eft de ces têtes qu’on tire l’opium , dont le meilleur;
nous vient de Turquie , où il y a une grande
quantité de ces pavots iemés dans les champs de la
Natolie.
On fait de ces têtes de pavot, feches, infufées &
bouillies dans de l’eau , le firop de méconium 6c le
diacod. Ses graines font rafraîchiffantes 6c bienfaifan-
tes dans la ftrangurie 6c les fievres aiguës.
Le pavot noir, cultivé des jardins , eft le papaver
hortenfe femine nigro ,fylvejlre Diofcoridis, nigrum Plinii.
C. B.p. iyo. Ray , Hijl. I. 8 J j. Tourn. I. R. IL.
237. Boerh. Ind. ait. 270.
Ce pavot n’eft pas fi haut que le blanc , mais il lui
reffemble à tous les autres égards. La grande différence
*êft dans la fleur qui eft dans celui-ci purpurine
avec le fond noir, 6c dans les têtes qu’il a plus
petites que le blanc, 6c qui contiennent une femence
noire.
Les racines de l’un 6c de l’autre font empreintes
d’un lait amer, branchu-es, 6c périffent lorfque la femence
eft mûre. On cultive le pavot noir dans les
jardins, à caufe de l’agréable variété de fa fleur qui
eft grande, tantôt fimple, tantôt double, frangée ou
non-frangée. On fait entrer fes feuilles dans les on-
guens pour, la brûlure 6c dans le populeum. 11 fleurit
en Juin, 6c fe feme de lui-même dans les jardins.
Le pavot rouge des champs , autrement dit pavot
Jâuvage ou coquelicot, eft le papaver erraticum, majus,
foîac, Diofcoridis, Theophrafti, Plinii, C. B.p. lyo.
Tourn. I. R. H. 238. Boerh. Ind.'ait. 279.
.Sa racine eft fimple, groffe comme le petit doigt,
blanche , garnie de quelques fibres, amere au goût.
Les feuilles font rudes , velues, vertes-brunes , découpées
ç à& là comme celles de la chicorée, velues
6c dentelées en leurs bords. Les tiges font hautes
Tome X II,
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d’une coudée , rameufes , hériflees de poils clair-
femés , mais un peu roides,
^ Ses fleurs naiflênt aux fommets des tiges larges,
d’un rouge foncé, à quatre pétales , avec des taches’
noires au fond de chaque pétale, 6c fi foiblpment attachées
qu’elles tombent au moindre vent.
Elles lontfuivies de petites têtes groffes comme
des noifettes,oblonguesdécouvertes d’une couronne
dentelée ; ces têtes font divifées en plufieurs cellules
qui renferment des femences menues , noirâtres ou
d’un rouge obfcur. Ses tiges 6cfcs feuilles font pleines
d’un lue jaunâtre amer, d’une odeur forte, mais
moindre que celle des deux premières efpeces.
Cette plante croît par-tout dans les champs / le
long des chemins , & principalement parmi les blés
qu’elle releve par la vivacité de la couleur de fes
fleurs. Elle fleurit en Juin 6c Juillet. Sa graine femée
dans les jardins donne une infinité de variétés.
Pa v o t , (Mat. méd.) on fe fert en Médecine de
trois efpeces de pavots ; le pavot blanc ou à fleur 6c
femences blanches, le pavot noir ou à femences noires
, & le pavot rouge ou coquelicot.
Pavot blanc. La léule partie de cette plante qu’on
emploie en Médecine eft fon f ru it, ou cette efpece
de coque de la figure 6c à-peu-près de la groffeur
d’un oe uf, qui contient les femences de cette plante
6c qui eft connue dans l’art fous nom de tête de
pavot.
C’eft précifément des têtes de pavot blanc, cultivé
dans la Natolie & dans quelques contrées voifines ,
en Perfe, &c. qu’on retire l’opium. Voye1 O pium.
Les têtes de pavot de notre pays fourniffent par la
déco&ion une fuhflance qui ne différé de ce fameux
extrait que par le degré d’aélivité, & q u i n’abefoin
pour produire les mêmes effets que d’être employée
en une (lofe beaucoup plus confidérable. La variété
des climats produit cette différence très-çonfidéra-
ble , mais fans détruire entièrement la qualité fpé-
cifique ou abfolue.
L’extrait du pavot que l’on cultive dans les régions
tempérées de l’Europe eft un narcotique léger, mais
sûr : 6c l’on n’emploie la fubftance extrattive des pavots
que pour cette qualité.
C’eft communément fous la forme de firop fimple
que l’on donne cette matière. On la donne aufli affez
fouvent fous celle de décoûion.
Sirop de pavot. Prenez des têtes de pavot fècliés ,
coupées par morceaux, & dont on a ôté les femen-
ces, une livre ; eau commune, fuflïfante quantité pour,
pouvoir faire bouillir pendant un quart-d’heure 6c
avoir environ une livre de liqueur de refte. Après
cette courte 6c légère coftion , pafléz 6c exprimez
fortement à la prellè , ajoutez deux livres de fucre,
clarifiez au blanc-d’oeuf, 6c cuifez à confiftence de
firop.
Cette maniéré de préparer le firop de pavot eft
fort éloignée de celle qui eft décrite dans toutes les
pharmacopées, où il eft ordonné d’employer une
quantité immenfe d’eau qu’il faut confumer, foit par
une très-longue décoêlion des têtes, foit par une très-
longue cuite , après qu’on a ajouté le fucre. Dans la
pharmacopée de Paris , par exemple , on demande
pour une livre de têtes de pavots, feize livres d’eau 6c
quatre livres de fucre : il faut par conféquent difli-
per à-peu-près quatorze livres d’eau dans l’une 6c
dans l’autre coriion. Dans la méthode que nous venons
de propofer , 6c qui eft d’après les vues de
M. Rouelle, il faut à peine quatre livres d’eau, dont
une partie fe diflipe pendant l'a déco&ion des têtes,
6c une plus grande partie eft imbibée dans leur fubftance
, d’où on la retire enfuite par une forte exprefi
fion chargée prefque à faturation, ou du-moins très-
chargée de matière extra&ive. M. Rouelle prétend
que la longue décoftion des têtes de pavot 6c la Ion