me périoeciens en Géographie des habitans de la terré
fous les mêmes parallèles, c’eft-à-dire à même diftance
du pôle & de l’equateur, mais toujours vers le même
pôle. Il n’ eft pas néceffaire qu’il y ait 180 degrés de
diftance des uns aux autres. Le mot ne dit point cela ;
i l fuffit d’être fous le même parallèle. Par exemple,
les habitans dé Çharleftown dans la Caroline, de Mi-
quénez au Maroc , de Candahar en Afie ., &c. font
péruzciens l’un à l’autre , par rapport à ce qu’ils habitent
fous un même parallèle, quoiqu’à différentes
diftances du premier méridien.
Les peuples qui font fous un même parallèle, ont
le même été & le même hiver ; en un mot, les mêmes
faifons ,fauf pourtant la différence qu’y peuvent
mettre les qualités du terroir plus- haut ou-plus bas,
plus fec ou plus humide, &c. Ils ont les jours également
longs , & les nuits de même, c’eft-à-dire que
fi le plus long jour eft de vingt heures pour le peuples
d’un parallèle , tous les peuples qui font Périoeciens
à fon égard , ont le jour aufli de vingt heures
dans le même tour du foleil ; il en eft de même des
nuits.
S i , par périoeciens , on entend ceux qui habitent
fous un même parallèle & fous un même méridien
continué au-delà du p ôle, de forte que les deux peuples
qui font périoeciens l’un à l’autre ayent précifé-
ment la même latitude, mais une longitude différente
de 180 degrés , alors on conçoit aifément que des
peuples qui ont entr’eux ce rapport doivent être op-
pofes pour le jour & pour la nuit, quoiqu’ils comptent
la même heure, l’un à midi quand l’autre la
compte à minuit. Il eft trois heures également pour
l’un & pour l’autre, mais Tùn compte trois heures
du matin , & l’autre trois heures du fo ir , & ainfx de
tous les autres inftans du jour & de la nuit. En ce
fens, ce qui eft au couchant d’un de ces peuples , eft
à l’orient de l’autre. Aux jours des équinoxes , le fô-
leil fe leve pour l’un de ces peuples, quand il fe couche
pourFautre. ( D. J.')
PÉRIOSTE, f. m. ( Anat. & Phyjîol.') membrane
très - fine qui revêt les os ; elle eft d’un tiffu fort
ferré, parfemée d’une infinité d’arteres, de veines &
de nerfs qui la rendent d’un fentiment très-exquis.
Développons la ftrufture du périojie, c’eft un beau
fujet d’Anatomie phyfiologique.
Le périojie enveloppe non-feulement les parties
convexes des os , mais il porte encore des vaiffeaux
artériels dans leurs cellules & dans leur moelle , &
eft parfemé d’un nombre incroyable de vaiffeaux
veineux, tant grands que petits. On fait que Clopton
Havers a démontré, dans fon Ofléologie, que tous les
os du corps humain font couverts d’une membrane
très-déliée, extrêmement fine , & compofée de dif-
férens lits de fibres placées les unes fur les autres fans
s’entrelacer ; ces fibres font parallèles les unes aux
autres, & dans la même direélion que la longueur
de l’os.
Cette membrane eft plus épaiffe dans de certains
endroits que dans d’autres , & paroît compofée de
fibres qui fe croifent de différentes maniérés , mais
cela provient des mufcles & de leurs tendons , qui
s’inferent dans le périofle avant que de s’unir aux os.
Clopton Havers a remarqué que le périofle qui
couvre les os n’exifte point dans les lieux où naif-
fent les ligamens qui unifient les os articulés, & que
Je périojie s’étend fur les ligamens , & paffe de cette
maniéré à l’os adjacent : d’où il a conjefturé que ce
n’étoit autre chofë qu’une continuation de la même
membrane qui tirant fon origine de la dure-mere,
couvroit le crâne ,• s’étendoit fur la furface de tous
les autres os , & s’adaptoit fi parfaitement à toutes
leurs cavités & à toutes leurs éminences qu’elle couvroit
toute leur furface. Quant à la partie des os articulés
contenue fous les ligamens qui forment les
çapfules des articulations,eUe eft deftiâuée du périojie;
cette membrane s’en fépare, & paffe furies ligamens i
d’où il s’enfuit que rien n’entre dans les os , ni n’en'
fort que par -le moyen du périojie.
Tous les vaiffeaux qui entrent dans les o s , tant
pour leur nutrition que pour leur accroiffement, qui
pénètrent dans leurs parties cellulaires, ou qui s’imif-1
lent par des trous à la moelle ramaffée dans la cavité
qui eft au milieu, ,ou à la partie également éloignée
des extrémités, traverfent d’abord le périojie. Il en eft
de même des petites veines qui rapportent le fang ,
d’où il s’enfuit que cette membrane eft d’une nature
extrêmement vafculaire, ainfi que Ruy fch l’a démontré
dans fes Adverf. décad. j . Pl. ILjig. 8.
D ’ailleurs le périofle eft fortement uni aux os par
le moyen des ramifications des vaiffeaux qui le tra-
verfént pour y entrer, & des veines qui le traverfent
de rechef pour en fôrtir prefque à chaque point.
Telle eft la caufe de fa forte adhéfion, furtout dans
les jeunes gens. Pour les viellards en qui la plupart
de ces vaiffeaux font defféchés, on a remarqué que
le périojie ne tenoit que foiblement à l’os.
Clopton Havers furpris de l’adhéfion dé cette
membrane avec les os , imagina avant les découvertes
de Ruyfch, qu’ elle n’étoit jamais plus grande qu’à
cet âg e, où les qs font moiis, & pour ainfi dire glu-
tineux. Il avoit d’ailleurs obfervé que le périojie s’u-
niffoit aux os par de petites fibres qui en partoient,
& qui pénétroient dans leur fubftance. Ruyfch démontra
dans la fuite par fes injeéüons, que les fibres
de Clopton Havers etoient des petits vaiffeaux, qui
paffoient du périojie dans l’os , en nombre incroyable.
Ce ne font pas les plus grands os feulement qui
font couvert d’un périofle vafculaire, cela leur eft
commun avec les plus petits o s , même avec ceux de
l’oreille, quoique d’habiles anatomiftes aient affuré
le contraire. La cavité intérieure du tympan à fon
périojie parfemé d’une multitude innombrable de vaiffeaux
, ainfi que Ruyfch l’a démontré par la ficaire
qu’on en trouve dans la neuvième de fes épitres anatomiques.
Les os ont encore un périojie intérieur, qui enduit
& couvre les cavités qui contiennent la moelle, difr
tribue les vaiffeaux artériels aux véficules médullaires
, & reçoit un nombre incroyable de vaiffeaux
veineux, tant grands que petits.
Le périojie interne ne fe repréfente pas aux fens fi
facilement que le périojie externe : cependant, il n’y
a point de doute que cette membrane n’exifte , &
qu’elle ne foit d’une nature fort tendre , puifque la
nature a jugé à-propos de la couvrir d’un os pour la
garantir de toutes injures. La dure-mere couvre le
c; âne , & lui tient lieu de périojie. Mais comme c’eft
de cette membrane que partent les gaines qui enveloppent
les nerfs dès leur origine de la moëlle allons
g é e , & de la moëlle fpinale, il étoit néceffaire que
fon tiffu fut tant foit peu plus épais & plus fort, afin
qu’elle pût fervir à les garantir.
Le périojie interne étant dans les os creux les plus
confidérables , mis à l’abri de toute offenfe, & ne
fervant qu’à tapiffer leur furface intérieure, & à recevoir
des vaiffeaux , n’avoit pas befoin de la même
fermeté & de la même force que le périojie extérieur.
C ’eft fa foibleffe extrême qui le rend difficile à découvrir.
Il eft très-difficile de fuivre la continuité de
cette membrane dans les os , dont la furface intérieure
eft entièrement cellulaire, l’irrégularité de la
ftruôure & du tiffu ne le permet pas.
La même obfervation n’eft pas plus facile vers les
extrémités des gros o s , o,ù l’union étroite & forte
des lames offeufes les rend plus folides, & où ils ont
une cavité confidérable deftinée à contenir la moëlle.
Nous lifons dans les adverf. Decad. 3. de Ruyfch,
que les Anatomiftes ont haïardé beaucoup de choies
fiir la membrane qu’ils fuppofent fervir d’enveloppe
à la moelle. Cet auteur prétend qu’il n’y a
aucune membrane commune dont la moëlle foit couverte
dans les os, dont les cavités font pleines d’urie
fubftance offeufe & fpongieufë , ou offeufe & fila-
jnenteufe , ce qui ne feroit point furprenant ; car il
eft évident qu’alors la moëlle n’eft pas ramaffée dans
une feule cavité, mais qu’elle fe trouve diftribuée
dans plufieurs cellules.
Le même auteur décrit encore dans Pendroit que
nous venons de citer, une portion de l’os de la cuiffe
d’un enfant. Il parut dans la cavité de cet os* , divifé
avec une fc ie, une, membrane mince comme une
toile d’araignée, qui enveloppoit la moëlle , & qui
étoit parfemée de petites arteres. Il eft donc évident
qu’il y a dans la cavité intérieure des os une membrane
mince , telle que le périofle interne. C e dont
il eft permis de douter , c’eft fi cette membrane appartient
à la moëlle , ou fi elle tapiffe l’os en qualité
du périofe interne , ou fi elle eft deftinée à l’un & à
l’autre emploi.
Si nous examinons avec attention ce que Clopton
Havers dit dans fon ofléologie nouvelle, de la ftruc-
ture de la moëlle, il nous paroîtroit fort vraifembla-
ble que la membrane en queftion en eft diftinguée ;
car cet auteur avance que la moëlle entière eft contenue
fous une membrane mince & tranfparente,
qui eft en quelques endroits d’une couleur rougeâtre
, comme s’il y avoit de petits vaiffeaux fanguins ,
qui n’appartenoient point du tout à la membrane
qui fervoit d’enveloppe , & qu’il avoit fépàrée.
On lit dans cet auteur , immédiatement après ce
que nous venons de citer, que la membrane dont il
s’agit, non-feulement eft attachée à l’os par des petites
veines, mais s’infinue même dans les pores obliques
, dont la furface interne des os eft percée. A
s’en tenir à cette defcription, on prononcera fans
balancer, que la membrance mince que nous examinons
i c i , eft adhérente à la furface interne des os j
& que des vaiffeaux forment fous elle une nouvelle
membrane qui couvre la moëlle ; & conféquèmment
que le périofle interne eft diftingué de la moëlle à laquelle
il eft contigu.
L’ufage de ce périofte interne fera non-feulement
de diftribuer des vaiflëaux artériels dans les véficules
médullaires, & de recevoir à leur retour des vé-
ficules médullaires les vaiffeaux veineux ; mais encore
de faciliter l’accroiffement & la nutrition des
os par le moyen de ces vaiffeaux qui entrent dans
leur fubftance & en fortent.
Il y a telle maladie des o s, qui fuffiroit peut être par
les phénomènes qu’On y remarque, pour achever de
confirmer tout ce que nous venons de dire du périofle
interne. Ruyfch, thefaur. 10. n. 17g. donne la defcription
& la figure d’un cubitus carié & corrodé,
dans la cavité duquel il y avoit un tuyau offeux, entièrement
féparé de la fubftance extérieure de cet os,
& mobile en tous fens. Il eft affëz vraiffemblable que
la partie intérieure de l’os, à la nutrition de laquelle
fert principalement le périofle interne , ayant été af-
feftee avec ce périofle même , la partie intérieure &
tubuleufe de l’os s’eft féparée de fa partie extérieure.-
De-là naiffent des inflammations dans le périofle interne,,
maladies qui pafléront à l’os qui eft çpntigu ,
de même qu’à la moëlle qui eft fubjacente ; mais c’en
éft affez fur cette matière. (D . /.)
PÉRIPATÈCIENNE P h i l o s o p h i e , ou P h i l o s
o p h i e d ’A r i s t o t e , ou A r i s t o t é l i s m e , (H f l .
de la Philofoph.') Nous avons traité fort au long du
Péripatéticifme, ou de la philofophie d’Ariftote à
Varticle A r i s t o t é l i s m e ; il nous en refte cependant
des chofes intéreffantes à dire, que nous avons réservées
pour cet article, qui fervira de complément
à celui du premier volume de cet ouvrage.
De la vie d'Ariftote. Nous n’avons rien à ajouter à
c e qui en a été dit à l’article A r i s t o t é l i s m e . Confultez
cet endroit fur la naiffance, Péducation, les
études, le féjour de ce philofophe à la cour de Philippe
& à celle d’Alexandre, fur fon attachement &
fa reconnoiffance pour Platon fon maître, fur fa viè
dans Athènes , fur l’ouverture de fon école , fur fa
maniéré de philofopher, fur fa retraite à Chalcis, fur
famort, fur fes ouvrages, fur les différentes parties
dé fa philofophie en général. Mais pour nous conformer
à la méthode que noiis avons fuivie dans tous
nos articles de Philofophie, nous allons donner ici
les principaux axiomes de chacune des parties de fa
do&rine confidérées plus attentivement.
De la Ipgique d'Ariflotc. 1. La logique a pour objet
ou le vraiffemblable , ou le vrai ; o u , pour dire là
même chofe en des termes différens, ou la vérité
probable, ou la vérité confiante & certaine ; le vraiffemblable
ou la vérité probable appartient à la dia-
le&ique, la vérité confiante & certaine à Panalyfé.
Les démonftrations de l’analyfe font certaines; celles
de la dialettique ne font que vraiffemblables.
2. La vérité fe démontre, & pour cet effet on fë
fert du fyllogifme, & lefyllogifme eft ou démonftra-
t if & analytique, ou topique &diale&ique. Le fyllo-
gifmé eft compofé de propofitions ; les propofitions
lont compofées de termes fimples.
3. Un terme eft ou homonyme, ou fynonyme, ou
paronyme; homonyme, lorfqu’il comprend plufieurs
chofes diverfes fous un nom commun ; fynonyme,
lorfqu’il n’y a point de différence entre le nom de la
choie & fa définition ; paronyme, lorfque les chofes
qu’il exprime , les mêmes en elles, different par la
terminaifon & le cas.
4. On peut réduire fous dix claffes les termes univoques;
Qn les appelle prédicamens ou catégories. '
5. Et ces dix claffes d’êtres peuvent fe rapporter
ou à la fubftance qui eft par elle-même , ou à l’accident
qui a befoin d’un fujet pour être.
6. La fubftance eft ou première proprement dite ,
qui ne peut être le prédicat d’une autre, ni lui
adhérer ; ou fécondé, fubfiftante dans la première
comme les genres & les efpeces.
7. Il y a neuf claffes d’accidens , la quantité , la
relation, la qualité, l’aélion, la paffion, le tems, la
fituation, l’habitude.
8. La quantité eft ou contenue ou difcrete ; elle
n’a point de contraire ; elle n’admet ni lè plus ni le
moins, & elle dénomme les chofes, en les faifant
égales ou inégales.
9. La relation eft le rapport de toute la nature
d’une chofe à une autre ; elle admet le plus & le
moins ; c’eft elle qui entraîne une chofe par une autre
, qui fait fuivre la première d’une précédente, 6c
celle-ci d’une fécondé , & qui les joint.
10. La qualité fe dit de ce que la chofe eft, & l’on
en diftingué de quatre fortes, la difpofition naturelle
& l’habitude, la puiffance & l’impuiffance naturelles,
la paffibilité & la paffion, la forme & la figure ; elle
admet intenfité & rémiffion, & c’eft elle qui fait que
les chofes font dites femblables ou diffemblables.
11. L’action & la paffion ; la paffion, de celui qui
fouffre ; l’aftion, de celui qui fait, marque le mouvement
, admet des contraires, intenfité & rémiffion.
12. Le tems & le lieu, la fituation & l’habitude
indiquent les circonftances de la chofe défignées par
ces mots.
13. Après ces prédicamens, il faut confidérer les
termes qui ne fe réduifent point à ce fyftème de
claffes, comme les oppofés ; & l’oppofition eft ou
relative, ou contraire, ou privative, o.u çontfàdi-
étoire ; la priorité, la fimultanéité, le mouvement,
l’avoir.
14. L’énonciation ou la propofition eft compofée
de termes ou mots ; il faut la rapporter à la doctrine
de l’interprétation,'