driques, affez femblables à celles du jonc. Les fleurs
naiffent dans les aiffelles des rameaux.
La pilulaire’eû la feule plante connue defon genre ;
elle paroît vivace ; fes jeunes branches, qui fub-
fiftent d’une année à l’autre, fervent à la renouveller
pendant que les anciennes périffent. Les globules qui
renferment les fleurs , commencent à fe montrer dès
le mois de Mai. Il en repoùffe continuellement de
nouveaux, à'mefure que les tiges ôc les branches fe
prolongent.
Il n’y a qu’en France & en Angleterre oîi cette
plante ait été remarquée. A l’égard de la France, lès •
feuls environs de Paris font encore les lieux uniques
où elle ait été obfervée, favoir près de Fontainebleau
dans les mares de Franchard, dans celles de l’O t ie ,
& entre Çoignieres &c les Eflarts. On ne lui connoit
aucune vertu; Merret, Morifon, Plukenet, R a y ,
Vaillant, Petiver, Dillenius , Martin, Linnaeus, M.
de Jufîieu, font les feuls botaniftes qui en ont parlé,
& Merret le premier de tous; M. Vaillant l’a nommée
pilulain, à caufe de la forme fphérique du bouton
de fes fleurs. (D . J. )
PILULE , ( Pharmacie. ) lès pilules font une forme
de médicament réduites à la groffeur & à la
confiftance d’un pois ; on s’en fert pour épargnerait
malade le goût çiéfagréable d’un liquide imprégné
des drogues, & pour empêcher leur impreflion fur
l’organe du goût. C’eft la répugnance des malades
contre les différentes efpeces de drogues, qui a
donné origine aux pilules. On leur a donné le nom
de pilule à caufe de leurreffemblance avec les petites
baies qu’on nomme en latin pilce.
Les pilules ne doivent pas excéder la dofe de fix
grains ; les drogues réduites en poudre demandent le
double de leur poids de firop, pour pouvoir être réduites
en pilules à l’aide d’une liqueur ou excipient
qui augmente leur confiftance.
Nous allons donner un exemple de pilules pour
fervir de modèle.
Pilules d’agaric. Prenez de trochifques d’agaric
une once, fpecies de hiera demi-once, myrrhe fix
gros , firop de neprun autant qu’il en faut pour faire
une maffe de pilules.
Quoique les pilules foient fort en ufage & du goût
de bien de gens, cependant on ne doit point trop les
confeiller ; & fi les perfonnes peuvent prendre fur
elles de vaincre la répugnance qu’elle pourroient
avoir pour les drogues, il vaudroit beaucoup mieux
qu’elles priffent les remedes délayés dans un véhicule
fuffifant ; la pilule eft d’elle-même difficile à dif-
foudre ; d’ailleurs elle eft échauffante : ainfi l’on ne
doit employer les pilules que dans les cas où on veut
s ’épargner-le défagrement de fentir, ou une odeur,
ou une amertume incommode.
La plûpart des charlatans & des ignorans ont coutume
d’envelopper leurs médicamens dans des con-
ferves, & de fe fervir de pilules ; & comme les drogues
dont ils fe fervent, font des plus acres & des
plus vives, ce manege devient funefte pour les malades
qui ont le malheur d’ufer de ces fortes de remedes.
Si cependant l’on eft obligé d’employer despilules,
on doit avoir foin de les divifer, au moyen d’une
fuffifante quantité de boifion , & de fixer au jufte la
dofe de chaque ingrédient qui en fait là bafe & l’efficacité.
Les compofitions ou préparations mercurielles
doivent toutes fe donner en pilules. On les doit
faire très-petites , pour donner plus de facilité de
les avaler.
Pilu le s d e B e l l o s t e , Foye^ M e r cu r e , ( Mat.
med. )
Pilu l e s m e r c u r ie l l e s , Foye{ Me r c u r e
f Mat. méd. )
Pilu le s p e r p é t u e l l e s , ( Pliarm. ) on donne ce
nom à des pilules faites de régule d’antimoinè', qui
ont la vertu de purger & de faire vomir, nonobftant
qu’elles aient été employées une infinité de fois de
fuite , de façon qu’une feule peut fervir à purger une
armée entière. On peut les faire infufer dans le v in ,
& ce vin devient émétique ; on fait aufli avec le régule
des gobelets ou taffes qui produifent le même
effet.
Mais ces fortes de remedes ne conviennent point
à tous les tempéramens, & il eft rare qu’on les ordonne
aux gens délicats ; pour peu que l’on foit attentif
à la confervation de fes malades, on fe gardera de
leur permettre de tels remedes.
Au cas qu’ils euffent beaucoup tourmenté le malade
, on employera les mêmes précautions que dan9
l’ufage des antimoniaux.
PILUM ou EPIEU, f. m. ( Art milit. ) arme de jet
chez les Romains, que portoient les haftaires & les
princes. Cette arme avoit environ fept piés de longueur
en y comprenant le fer ; le bois de fa hampe
étoit d’une grofleur à être empoigné aifément ; le fer
s*avançoit jufqu’au milieu du manche , où il etoit
exaélement enchâffé & fixé par des chevilles qui le
traverfoient dans fon diamètre. Il étoit quarre d’un
pouce & demi dans fa plus grande grofleur ; il per-
doit infenfiblement de fon diamètre jufqu’à fa pointe,
qui étoit très-aiguë, & près de laquelle étoit un hameçon
qui retenoit cet énorme ftilet dans le bouclier
qu’il avoit percé. M.de Folardpouvoit avoir méconnu
cette terrible arme de jet, comme prefque tous ceux
qui en ont parlé. Cet auteur la croit une pertuifane
femblable à l’efponton des officiers ; & à la bataille
de Régulus, il la donne aux foldats qui formoient la
queue des colonnes.
Les favans qui ont écrit du militaire des ancièns ,
ont trouvé obfcure la defeription que Polybe fait du
pilum , & ils ne conviennent point de la forme dé
cette arme. Le P. Montfaucon dans fes antiquités expliquées
, repréfente plufieurs armes des ancièns de
différens âges, fans déterminer la figure du pilum.
' Polybe compare le petit, que les.foldats tenoient
encore quelquefois dans la main gauche, & qui étoit
plus leger que le grand , aux épieux d’ufage contre
le fanglier. On en peut déduire la forme du grand pilum.
En combinant ce que Polybe , T ite-Live,Denis
d’Halicarnaffe, Appius & Végece en difent, on trouve
que le pilum a eu entre fix & fept piés de longueur ,
que la hampe a été deux fois plus longue que le fer
qui y étoit attaché, moyennant deux plaques de fer
qui s’avançant jufqu’au milieu de la* hampe , rece-
voient les fortes chevilles de fer dont il étoit traverfé.
Marius ôta une de ces chevilles de fer, & il lui en
fubftitua une de bois, laquelle fe caftant par l’effort
du coup, faifoit pendre la hampe au bouclier percé
de l’ennemi, & donnoit plus de difficulté à arracher
le fer. On fait de plus que c’étoit un gros fer maflif &
pointu , de z i pouces de longueur, qui au fortir de
la hampe avoit un pouce & demi de diamètre ; que le
pilum étoit quelquefois arme de je t , & quelquefois
aufli arme pour fe défendre de pie ferme. Les foldats
étoient dreffés à s’en fervir de l’une & de l’autre maniéré.
Dans la bataille de Lucullus contre Tigrane ,
le foldat eut ordre de ne pas lancer fon pilum , mais
de s’en fervir contre les chevaux de l’ennemi, pour les
frapper aux endroits qui n’étoient point bandés.
Le pilum étoit l’arme particulière des Romains.
Aufli-tôt qu’ils approchoient de l’ennemi à une jufte
diftance, ils commençoient le combat en le lançant
avec beaucoup de violence. Par la grande pefanteur
de cette arme & la trempe du fe r , elle perçoit cui-
raffe & bouclier, & cauloit des bleffures confid érables.
Les foldats étant défarmés du pilum, mettoient
à l’inftant l’épée à la main, & ils fe jettoient fur l’ennemi
avec une impétuofité d’autant plus heureufe,
que fouvent les pilum avoient rènveffé fes premiers
rangs.
Cet ufàge du pilum fe trouve démontré dans les
commentaires de Céfar, & fur-tout dans le récit de
la bataille de Pharfale. « Il n’y avoit, dit-il, . entre
» les deux .armées (julautant d ’efpace qu’il en fallait
» pour le choc. Mais Pompée avoit commandé à lès
» gens de tenir ferme fans s’ébranler, eipérant par-
» là de faire perdre les rangs de l’haleine aux nôtres,
>» .& rompant leur effort, rendre le pilum inutile.. . .
m Lorfque les foldats de Céfar virent que les autres
» ne boiigeoient point, il s ’arrêtèrent d’eux mêmes
» au milieu de la carrière ; & après avoir un peu re-
» pris haleine j-ils lancèrent lepilum en courant, puis
» ils mirent l’épée à la main , félon l’ordre de Céfâri
» C eux de Pompée les reçurent fort Lien, car ils fou-
» tinrent le choc fans branler, & mirent aufli l’épée
» à la main après avoir lancé leur pilum ».
La pefanteur du pilum ne pennettoit pas de le lancer
ou darder de loin. On laiftoit les velites fatiguer
l ’ennemi par leurs javelots , ayant que l’a&ion fût
générale. Les haftaires & les princes ne fe fervoient
du pilum que quand l’ennemi étoit affez proche. De-là
ce proverbe de Végece , pour indiquer la proximité
des armées, ad pila & fpaias vemum efi; l'affaire en eft
venue jufqu’aux piles.
La pique des triaires, propre pour le combat de
main & celui de pié ferme , étoit plus longue, moins
groffe , & par conséquent plus ailée à manier que lë
pilum, dont on ne faifoit plus de cas lorlque le combat
étoit engagé ; les haftaires même &c les princes
étoient obligés de jetter leur pilum fans en faire ufage
, quand l’ennemi étoit trop près.. Céfar raconte
gu.’ayant tout-dun-coup lès ennemis fur le corps , au
point même de n' avoir pas ajjé{ d'efpace pour lancer les
piles , les foldats furent contraints de les jetter à terre
pour Je fervir de Cépée. Les triaires armes de la pique ,
attendoient fouv.ent de pié ferme le choc de i’infan-
terie, comme celui de la cavalerie. Suivant Tite-Live,
ils ne quittoient point la pique dans la mêlée ; ils
meurtrijj'oient, dit-il, les vij'ages des Latins avec leurs
piques dont la pointe avoit été emouffée dans U combat.
On pour-toit regarder les triaires comme les piquiers
d’autrefois ; il y avoit pourtant des occafions où ils
abandonnoient la pique pourfe fervir de l’épée, qui
étoit l’arme dans laquelle les Romains mettoient leur
principale confiance.
M. le maréchal de Saxe , vqui avoit conçu le projet
de mettre l’infanterie fur le pié des légions, pro-
pofe pour les foldats des armes de longueur, ou des
piques mêlées avec les armes à feu , comme des armes
équivalentes aux pilums ; mais on ne peut douter
que l’arme romaine n’ait été toiit-à-fait différente
, de la pique de ce général, quant à la forme & au fer-
yice. Mémoires militaires par M. Guifchardt* ( Q )
PILUMNE, f. m. ( Mytholog. rom. ) dieu qui paf*
foit pour l’inventeur de l’art de broyer ou moudre
le blé.
PI MAR , PIEUMART , GRAND P IC NOIR ,
picus maximus niger, f. m. ( éCiJL nat. Omit. ) oifeau
qui pele dix onces & demie ; ü a un pié cinq pouces
de longueur depuis la pointe du bec jufqu’à l’extrémité
de la queue, & deux piés trois pouces d’envergure
; le bec.eft fort triangulaire , & long de deux
pouces & demi ; les narines ont leurs ouvertures arrondies
& couvertes de poils. Cet oifeau eft entièrement
noir, à l’exception du fommet de la tête , qui
a une belle couleur rouge qui s’étend jufqu’aux narines.
Il y a dix-neuf grandes plumes dans chaque aîle;
la première n’a pas plus de longueur que celle du fécond
rang. La queue n’eft compofée que de dix plumes
: les extérieures font très-courtes ; les autres ont
fucceflivement plus de longueur jufqu’à celles du milieu
, qui font plus longues, &C qui ont jufqu’à fept
Tome X I I ,
pouces ; toutes, excepté la première de chaque côté,
B pointues, roides & courbées en-deffoiis. Céfc
oileau fe foutient par le moyen de fes plumes en
'grimpant le long des arbres ; il a deux doigts dirigés
en avant, & deux en arriéré. Les ongles °font très-
grands,«! l'exception de celui du plus petit doigt de
derrière, qui eft très-court. Villughbi, Omit. Foyer
O is e a u . . J x
PIMËERAH, (Jlifl. nat.) C ’eft ainfi qu’on nomme
dans TÎle de Ceÿlan un ferpent qui eft de la grofleur
d ’un homme , 6c d’une longueur proportionnée ; il
vit du bétail & des bêtes faiivages, & quelquefois il
avale un chevreuil tout entier ; il fe cache dans les
routes où il doit paffer , & le tue d’un coup d’une
elpece de cheville ou d’os dont fa queue eft armée.
PIMENT , f. m. ( Botan. ) On appelle aufli cette
plante botrys vulgaire; mais elle eft Connue des Botaniftes
fous le nom de chenopodiurn ambrojioïdes folio
jinuàlto j I. K. H. Rai. kiflor. -o
Sa racine eft petite , blanche , perpendiculaire
garnie de peu de fibres. Sa tige eft haute de 9 à 1 z
pouces, cylindrique, ferme » droite , velùe, divifée
depuis le bas en plufieurs petits rameaux chargés de
feuilles alternes. Ses feuilles font découpées profondément
des deux côtés , comme celles du chêne, ;tra-
verfées de grandes veines rouges lorfqu’ellés commencent
à paroître , enfuite pâles. Ses fleurs font petites
, -gluantes , portées en grand nombre au haut des
tiges & dçs rameaux, diipofées en un long bouquet
& comme en épi.
De l’aiffelle de chaque petite feuille s’élèvent de
petits rameaux chargés de petites fleurs &c de graines;
ces petits rameaux en fe divifant fe partagent tou-“
jours en deux, & chaque angle eft garni d’une petite
fleur fans pédicule. A la nailiance des petits rameaux
les fleurs font fans pétales, compofées de plufieurs
étamines qui s’élèvent d’un calice verd, découpé en
plufièiirs quartiers. 11 fuccede à chaque fleur une
graine femblable à celle de la moutarde , mais beaucoup
plus petite, & renfermée dans une eapfule qui
étoit le calice de la fleur.
Toute cette plante eft aromatique & d’une odeur
forte, mais qui n’eft pas défagréable, d’une faveur
un peu âcre , aromatique , & enduite d’un mucilage
réfinëux qui tache les mains quand-oii la cueille. Elle
vient d’elîe-même dans les pays chauds, en Languedoc
, en Provence le long des ruifleaux & des fontaines
, dans les lieux arides & fablonneux ; elle croît
aifément dans nos jardins ; & elle eft toute d’ufage.
Les Médecins la recommandent beaucoup dans les
fluxions dè férofités qui fe jettent fur lé poumon,
dans la toux catarreufe, l’afthme humide j 6c l’orthopnée
qui vient de la même caufe. (D. J.)
Piment , ( Botan. ) plante du genre que les Bdtâ-
niftçs appellent capfictLm : celle-ci en eft une efpece ÿ
autrement nommée poivre d in d e , poivre du Bréjîl,
poivre de Guinée. Foyeçfa defeription fous le mot Po i v
r e d e G u in é e , Botan.
P im e n t de l a Ja m a ïq u e , (Hifl. Hat. dés drog.
éxot. ) c’eft l’arbre qui donne le poivre de la Jamaïque
; pu on entend aufli par piment les poivres même
de cet arbre. Foye^ Po iv r e d e l a Jam a ïq u e .
P im e n t r o y a l , gale, genre de plante dont les
piés qui fleuriffent ne graineiit p as, & dont les piés
qui grainent ne fleuriflent point ; ceux qui fleuriffent
portent des chatons compofés de petites feuilles dif—
pofées fur pn pivot, creufées ordinairement en baff-
fin, & coupées à quatre pointes ; parmi ees feuilles
naiffent les étamines chargées chacune d’un fommet.
Les fruits naiffent fur des piés différens de ceux-ci,
& ces fruits font des grappes chargées de femences.
Tournefort, mém. de l'acad. royale des Scienc. année
iyo6. Foye^ Pl a n t e .
Pim e n t , (Botan.) voyez C o r a il d e ja r d in .
K K k k i j