
 
        
         
		que  la  mine  abondante  découverte  au  Brefil,  en  
 1728, &  qui fait un des beaux revenus du roi  de Portugal  
 , fournit  l’Europe de magnifiques  diamans, qui  
 ne different  en rien de  ceux des Indes orientales  , 6c  
 méritent, à  tous  égards,  la même  eltime :  c eft  un  
 fait qu’on ne révoque plus en doute ; &  c eft une de-  
 couverte  de  notre  fiecie.  (/-«  Chevalier  d e   Ja u -  
 C O U R T ,) 
 Machine pour forer dans mues fortes de pierres dures  
 &   prètieufes ,  confïfte  en  une  cage  de bois , compo-  
 fée  de deux montans  N   P ,  O  P ,  de  fix  pies  de  
 haut, qui font de fortes planches de bois pofées verticalement  
 6c parallèlement ;  elles  font  affermies  en  
 cette fituation par  d’autres planches  1 , 2 , 3  ,pofees  
 horilontalement ;  ces  planches  font arrêtées par des  
 clavettes  qui  traverfent  leurs  tenons ,  apres  que  
 ceux-ci  ont traverfé  les montans.  Voyeç nos  Planches  
 &  leur  ex plie.  Les PL  IL  &   III.  peuvent,  au  
 moyen de  cette conftruéfion, fe  lever  ou s’abaiffer  
 à  volonté ,  &  fe  fixer  où  l’on v eut,  dans  les  cou-  
 liffes x x x   x   des faces latérales. Les  trois  planches  
 1 r  , 22, 33 ,  font  chacune percées d’un trou  qujrré  
 d’environ  fix  ou  fept  pouces  de  large,  au-travers  
 defquels  paffe  le  foret  E B. Ce  foret  eft  compofé  
 de  plufieurs  pièces.  E  eft  un  crochet  mouflé  qui  
 laiffe  tourner  le  foret  fans  tourner  lui-même,au  
 moyen de la boucle que fon tenon  traverfe ; vers le  
 milieu de  la tige du foret eft une bobine ou cuivrot,  
 qui peut fe mouvoir  le  long  de  la  tige  fur laquelle-  
 •on  fe  fixe par le moyen  de  clavette qui  fixe tout à  
 la  fois la  bobine  6c  la  tig e, qui  pour  cet  effet,eft  
 percée de trous de diftance en diftance, cette bobine  
 eft  appuyée  contre  une autre  Z>, dont  l'efiieu  eft  
 horifontal 6c fixé  dans les parois latérales de la cage;  
 la corde qui donne le mouvement au foret, paffe fur  
 ces deux bobines. Voye{  la fig.  2  qui  eft  le profil de  
 toute la machine.  A   la  partie  inferieure  du  foret eft  
 une boëte  B , qui  reçoit la queue de la ffaife  qui' y   
 eft retenue  par  une  clavette  qui la  traverfe,  &   la  
 boëte •  dans  laquelle  elle  eft  entrée ;  cette  fraife  
 appuie  par  fa  partie  inférieure;  fur  l’ouvrage- que  
 l’on  veut  creufer  qui  dans la  figure  eft  im  etui  de  
 poche. •  •  * 
 Mais comme  le  poids  de la monture  du foret  eft  
 trop  confidérable,  6c  que  le  laiffant  appuyer  fur  
 l’ouvrage on coureroit  rifque de la brifer,  on allégé  
 ce poids par le moyen d’un  contrepoids G fufpendu  
 à une  corde  qui  paffe  par  deffus  une  poulie  F  ;  
 comme  ce poids  fe  peut  augmenter ou  diminuer  à  
 diferétion, on fait  appuyer la  fraife  fur  l’ouvrage ,  
 autant que  l’on veut. 
 Pour  faire mordre la  ffaife  fur la  piece  que  l ’on  
 veut creufer,  on fe  fert  d’une  poudre  convenable  
 à la matière que  l’on veut  creufer ,  foit de l’éméril  
 ou de  la  poudre de  diamant. Voye^ D i a m a n t a i r e   
 & nos PI. 
 PiERRES FOIBLES ou ÉPAISSES, (  terme de Lapidaires  
 ) lorfque la pierre de diamant s’étend enfuperficie,  
 fans être épaifle, on fe contente d’en dreffer les deux  
 principales faces,  6c l’on abat les  côtés ou  tranches  
 en  talus, ou  comme  difent  les  artiftes,  en bifeau.  
 Ces diâmans ont  affez fouvent  la figure  d’un quarré  
 parfait  ou  d’un  quarré  long.  On  en  voit  auffi  de  
 taillés  en  pans ; mais quelle que foit leur forme, on  
 les apelle pierres taillées en table ou pierres foibles. Les  
 diamans  nommés  pierres épaijfes  ,  font  taillés,  en  
 deffus comme les pierres foibles; mais la face oppofée,  
 au  lieu  d’être  plate,  eft  en  culaffe  ,  ayant  à  peu  
 près  le double d’épaiffeur de la partie fupérieure, &   
 formant un prifme  régulier, (£> .ƒ .) 
 P i e r r e -p o n c e  , forte de pierre fpongieufe, poreu-  
 fe ,  6c friale. Voye{ P i e r r e . Les naturaliftes ne s’accordent  
 pas  fur  la  nature  &   l’origine  de la  pierre-  
 ponce : quelques-uns çroyçnt que  ces pierres ne font 
 autre  chofe  que  des  pièces  de  rocher  à  moitié  
 brûlées 6c calcinées, que les éruptions des volcans,;  
 particuliérement l’Ætria, 6c  le V efuve,:jettent dans  
 la mer  ,  lefquelles  étant imprégnées du lel &  lavées  
 par l’ eau de  la mer,  perdent un peu de cette couleur  
 blanche que les  feux louterrainsleuravoient donnét,»  
 6c deviennent d’une couleur  plus foncée ,  &   quelquefois  
 grife, félon le tems qu’elles ont fejourné dans  
 l,a mer.  Le  Dofteur "Wodward ne regarde  la pierre-  
 ponce  que  comme  une  efpece  de  flag  ou  de  
 frafil,  6c foutient que cette pierre ne fe trouve qu’aux  
 endroits où  il  y   avoit anciennement des  forges  de  
 métaux, ou proche des Volcans 6c des montagnes qui  
 vomiflènt du feu;  d’autres  auteurs'  croyent  que  la  
 pierre ponce  vient  dans  le  fond  de  la mer, d’où  ils  
 fuppofent  que  les  feux  fouterrains  la  détachent, 6c  
 que  c’eft de-là que vient  fa légéreté  ,  fa  porofité  6c  
 Ion goût  de fel ;  ils  allèguent, pour confirmer.cette  
 opinion,  que l’on trouve la pierre-ponce en mer dans  
 des lieux très-éloignés des  volcans.;  6c  ils  ajoutent  
 que  les rivages  de l’Archipel en font couverts toutes  
 les fois  que les flots  ont  été un peu agités,  d’où ils  
 conjeélurent qu’elle  s’élève  du  fond de la  mer.  Le  
 commerce 6ela pierre-ponce eft très-confidérable, 6c  
 on s’en fert beaucoup dans  les manufaftures &  dans  
 les  arts ,  pour polir 6c  adoucir  différens-.ouvrages*  
 Voye[ P o l i r .  ;  . 
 Les morceaux de  la pierre-ponce font de  différente  
 forme; les  Parcheminiers &  les Marbriers fe fervent  
 de la  plus  grande &   de  la  plus  légère  efpece ,  les  
 Corroyeurs *  de  la  plus  pefante  6c  de  la plus unie  ;  
 6c  les Potiers d’étain  de  la;plus petite. 
 Pline  remarque  que  les  anciens  employoient  
 beaucoup la  pierre-ponce  en Médecine  mais  on ne  
 s’en  fert  plus  à.  préfent. 
 P i e r r e   s a n g u in e   ,  outil  (PArquebuJier  ,  cette  
 pierre fanguine  eft  un  peu  groffe,  reffemble  6c  eft:  
 montée comme  celle des  Orfèvres  avec  laquelle ils  
 bruniffent; les Arquebufiers.s’en fervent pour bron-j  
 zer  les canons de  fufils,  piftolets  ,  &c> 
 PIERRE  , en terme de Batteurs d?or,  c’eft Une pierre  
 de  marbre  fort polie &   emboëtée  dans  une  efpece  
 de  table  à  rebords affez hauts fur  le  derrière , mais  
 qui diminuent jufqu’à im certain point fur les côtés >  
 il  n’y   en  a  point  fur le  devant,  ils  enipêcheroient  
 le Batteur de  travailler.  Voye{ les fig.  PI.  du  Bat-*  
 teurcLor.’ 
 P i e r r e   a   l ’ h u i l e   ,  en  terme de  Bijoutier,. eft  
 une  pierre  dure  6c  douce  qui  fert  à  éguifer  6c  à  
 émoudre  les  échopes ou  les burins,  en  la  frottant  
 d’huile ;  ©n  en  tire de Lorraine  dont  la couleur eft  
 grife rougeâtre  ,  6c qui font opaques, 6c  du levant,  
 qu’on  eftime  les  meilleures,  qui  font  d’un  blanc  
 tirant  fur  le blond, 6c un peu tranfparentes :  on  les  
 monte  fur  un bois plus large &  plus  long  qu’ elles *  
 pour les  conferver plus longtems. Voye[ PI. du Graveur. 
 PIERRE  A   POLIR  ,  en  terme de  Bijoutier,  e ft  u n e   
 pierre a v e c  la q u e lle  o n   a d o u c it  le s   t ra its  q u e   la   lim e   
 o u  l’ o u t il o n t  fa its  fu r  u n e   p ie c e .  I l  y   en  a   d e  v er tes -,  
 d e   r o u g e s ,   d e   b leu e s   ,   d e   d o u c e s   ,   d em i-d o u c e s   6c  
 d e   ru d es .  Voyei P o l i r . 
 Toutes  ces pierres approchent beaucoup de la  nature  
 de  l’ardoife. 
 P i e r r e   ,  en terme  de  Cardier , c ’ e ft  u n   c a illo u  d e   
 g rès   q u e   l’ o n  p affe  à   fo r c e   fur  le s  p o in te s   f ic h é e s   fu r   
 .le   f e u i l le t ,   fo i t  p o u r   ém o u ffe r  ce s  p o in t e s ,  f o i t  p o u r   
 le s   c o n fe r v e r   to u te s   é g a lem en t.  Voye[  F i c h e r . 
 P i e r r e  ou C u v e   ,  c’eft une  efpece  de  demi-tonneau  
 à  un fond  ,  fait de douves  de bois  ,  6c  cerclé-  
 de fe r , dans lequel entre  l’arbre tournant 6c fes cou-!  
 teaux  ,  pour broyer 6c delayer la pâte avec laquelle  
 les cartonniers fabriquent le  carton,  Voyep les fig,  
 P l%  du  cartonniez 
 P i e r r e   b l a n c h e   ,fert  aux  Charpentiers  pour  
 blanchir leur  cordeau, lorfqu’ils veulent jetter quelques  
 lignes fur une piece  de bois. Voye[ C r a i e . 
 P i e r r e  n o i r e  ,  le r t  à  t r a c e r  le s  p iè c e s. 
 P i e r r e s   a   b r u n i r   ,   en  terme de  Doreur fur  bois,  
 font  des  cailloux  , ou  des pierres à  fufil  taillées  en  
 coude  ,  6c montées fur des  bois un peu longs, dont  
 on  fe  fert pour donner  le  poli à l’or dans les parties  
 unies 6c  fans  ornemens  d’une  piece dorée. Les fan-  
 guines ne  peuvent  être d’aucun  ufage ici ; elles  font  
 trop  douces. 
 PIERRE fervant  aux Fondeurs  de caractères d'imprimerie, 
   pour donner aux lettres une façon  qu’on  appelle  
 frotter  ;  cette pierre  eft  une meule  de  grès  de  
 quinze  à  vingt pouces de diamètre, de même nature  
 que celles dont fe fervent les Couteliers pour remoudre  
 les outils.  Pour rendre ces grès à l’ufage des  fondeurs  
 de  carafteres ,  on en prend deux que l’on met  
 l’une  fur  l’autre fur le plat ;  on met  entre -  deux du  
 fable de riviere  , puis  on  les tourne circulairement,  
 en  mettant de  tems  en  tems de nouveau fable,  jufqu’à  
 ce que ce fable  ait grugé  les  petites  éminences  
 qui  font  fur  ces  pierres  , 6c  en  ait  rendu  la  furface  
 droite  &  unie. Ce fable  en  dreffant ces  grès ,   ne les  
 polit pas, mais les pointillé 6c y  laiffe de petits grains  
 propres  à enlever  aux  corps  des  lettres  ,  certaines  
 fiiperfluités  ou bavures avec  lefquelles  elles  forte nt  
 du  moule  ; ce  qui  fe  fait  en  frottant les  lettres les  
 unes après les  autres  fur  cette pierre ;  cela fert  à les  
 polir &  dreffer des  deux côtés  feulement, où elles  
 fe joignent  à  côté  les  unes  des  autres  en  les  composant. 
   Voyei  FROTTER  ,  6c  les fig. PI.  du Fondeur  
 de  caractères d'imprimerie. 
 P i e r r e   a  l ’ h u i l e  ,  outil de Fourbifieur : cette pierre  
 eft  la  même  que  celle  des  Orfèvres ,  Horlogers,  
 &c.  6c  fert  aux  Fourbiffeurs  pour  aiguifer  leurs  
 poinçons  & outils. 
 P i e r r e   a   l ’ h u i l e   ,   (Graveur. )  pierre  q u i  fe r t   à   
 a ffû te r   le s   ou t ils . (A'oye.çAFFUTER) ,6c q u ’o n   a p p e lle   
 a in f i ,  p a r c e  q u ’ e lle   e ft  m o u illé e  d ’h u ile  :  e lle   e ft  o r d i n 
 a ir em e n t  a ju fté e   fu r  u n e  p la n c h e  d e  b o is   qu ’ o n   a p p 
 e lle   fa   b o ë te . Voyeç  les figures,  Planche de  la  Gravure  
 ,  q u i  r ep r é fen te n t  la  m a n ié r é   d’ a ig u ife r  le s   b u r 
 in s   fu r   la pierre. 
 P i e r r e   a   p a r e r   ,  outil  de  Gaînier,  c’eft  une  
 pierre de lierre de la largeur de deux piés en quarré,  
 fur  laquelle  les  gaîniers  diminuent  l’épaiffeur  des  
 cuirs qu’ils emploient. Voye{ l'article R e l iu r e . 
 P i e r r e s   d u r e s   , parmi  les Lapidaires , font proprement  
 les pierres fines  qui en effet font  infiniment  
 plus  dures  que  les fauffes. 
 P i e r r e   a   p a p i e r   ,  terme  de Marbrier ,  morceau  
 de  marbre rond, ovale ou quarré  , au-deffus duquel  
 il  y  a un bouton de marbre pour le prendre  , 6c dont  
 on fe  fert pour mettre fur le papier,  afin  de  le tenir  
 fixe.  (D .  ƒ.) 
 P i e r r e s   d e  r a p p o r t   , (Marqueterie.) nous avons  
 expliqué à Varticle O u v r a g e s   d e   m o s a ï q u e ,  comment  
 les  anciens  fe  fervoient  de  petites pièces de  
 pierres de  verre 6c d’émail pour faire des ouvrages de  
 mofaïque ; mais nos ouvriers modernes en pratiquent  
 encore  une autre  avec  des pierres  naturelles,  pour  
 reprefenter des animaux, &  généralement des fruits ,  
 des fleurs ,&  toutes autres fortes  de figures  , comme  
 fi elles étoient  peintes.  Il fe  voit de  ces  fortes d’ouvrages  
 de  toutes , les  grandeurs : un des plus eonfîdé-  
 rables 6c des plus grands, eft ce beau pavé de l’églife  
 cathédrale  de Sienne ,  où l’on  voit repréfenté le fa-  
 crifice d’Abraham.  Il fut  commencé  par un  peintre  
 nommé Duccio  ,  6c  enfuite  achevé par  Dominique  
 Beccafumi. Il eft  compofé de trois fortes de marbres ,  
 l’un très-blanc ,  l’autre  d’un  gris  un  peu obfcur, &   
 le  troifieme  noir ; ces  trois  différens  marbres  font  
 fi  bien taillés &  joints  enfemble, qu’ils repréfentent 
 c om m e   u n   g ran d  ta b le a u   p e in t  d e  n o i r   &   d e  b la n c .  
 L e  p r em ie r  m a rb re  fe r t  p o u r  le s   r e ffau ts  &  le s  fo r te s   
 lu m iè r e s ,  le  fé c o n d  p o u r  le s  d em i - t e in te s ,  Sc  le  t r o ifiem 
 e   p o u r  le s  om b r e s :   i l   y  a  d es t raits  en   h a c h u r e s   
 rem p lis   d e   m a rb re  n o ir   o u  de  m a ft ic  q u i jo ig n e n t  le s   
 om b re s  a v e c   le s  d em i-te in te s   ;  c a r  p o u r  fa ire  c e s  f o r te 
 s   d’o u v r a g e s   ,  o n   affem b le   le s   d ifféren s   ma rb res  
 le s   uns a u p rè s   d es au tre s  ,   fu iv a n t   le  d e ffe in q u e  l’ on  
 a  ;  &  q u an d  ils  fo n t  jo in ts  6c b ie n  c im e n t é s ,. le  m ême   
 p e in t re  q u i a  d ifp o fé   le   fu je t ,  p r e n d  du  n o i r , 6c a v e c   
 l e   p in c e a u   ,   m a rq u e   le s   c o n to u r s   d e s   figu re s   ,   6c  
 -o b fe rv e  p a r   d e s   tra its  6c  d e s   h a c h u r e s ,   le s  jo u r s  6c  
 le s   om b r e s ,   de  la   m êm e  m a n ié ré   q u e   s’i l  d e flïn o it   
 fu r  d u  p a p ie r  :  e n fu ite  le   fc u lp te u r   g r a v e  a v e c  u n   ci~  
 fe a u   to u s   le s   tra its   q u e   le   p e in t re   a   t r a c é s   :  a p r è s   
 q u o i  l’ o n  r em p lit  t o u t   c e  q u e   le   c ife a u   a g r a v é ,   d’u n   
 au t r e  m a rb r e ,  o u  d’u n  m a ft ic   c om p o fé  d e  p o ix  n o ir e   
 o u  d ’a u t r e  p o ix   q u ’o n   fa it   b o u illir  a v e c   du  n o ir   d e   
 te r r e .  Q u a n d   c e   m a ft ic   e ft  r e f r o id i  6c  q u ’i l   a   p r is   
 co rp s   ,   o n  p a ffe  u n   m o r c e a u  d e  g r è s   o u   u n e   b r iq u e   
 pa r -d e ffu s   ,   6c le  fro t tan t  a v e c   d e  l ’e a u  6c d u  g r è s   o u   
 d u  c im en t  p i lé   , o n  ô te   c e   q u ’i l   y   a   d e  fu p e r flu   ,   &   
 o n   le   r e n d   é g a l  6c  au   n iv e a u   du  m a rb r e .  C ’ e ft  d e   
 c e t te   m a n ié r é   qu ’ o n  p a v e  dans plu fieu r s   e n d r o it s  d e   
 l ’I ta lie   ,  6c qu ’ a v e c   d e u x  o u  t ro is   fo r te s  d e  m a r b r e s ,  
 o n   a  t r o u v é   l ’a r t   d’ em b e llir   de   différen tes   figu re s   ,  
 lé s   p a y é s   d e s   é g lif e s   &   d es  pa lais. 
 M a is  le s  o u v r ie r s  dans c e t  a r t  o n t  e n c o r e  pa ffé  plus  
 a v an t   ;   c a r   c om m e   v e r s   l ’an n é e   1 5 6 3   ,  le   a u c C ôm e   
 d e   M e d ic is   e u t   d é c o u v e r t   d ans   lè s   m o n ta gn e s   de  
 Pietra fancta,  u n  e n d r o it  d o n t  l e  d effus   é to i t  d e  m a r b 
 r e   trè s  -  b la n c   , 6c  p r o p r e   p o u r   fa ir e   d e s   f t a tu e s ,   
 l’ o n  r e n c o n t r a  d eflô üS  Un au tre  m a rb re  m ê lé  d e   r o u g 
 e   6c d e  ja u n e   ; 6c à   m e fu r e   qu ’ o n  a l lo i t  p lu s   a v a n t ,   
 o n  t r o u  v o i t  u n e  v a r ié t é   d e   m a rb res   d e  t o u te s   fo r te s   
 d e   c o u l e u r s ,   q u i   é to ie n t  d’ au tant  p lu s   d urs  6c  p lu s   
 b e a u x ,  . q u ’ils  é to ie n t   .cach és  dans  l’ép a iffeu r   de   la   
 m o n ta g n e . C ’ e ft  d e   c e s  fo r te s  d e  m a rb re s  q u e  le s  d u c s   
 d e  F lo r e n c e ,  d ep u is  c e tem s - là ,o n t  fa it   e n r ic h i r  leu r s   
 c h a p e lle s ,  &   q u ’ e n fu ite   o n  a  fa it   d es  ta b le s  6c d es c a b 
 in e t s   d e  p iè c e s   d e   r a p p o r t , o ù   l’o n   v o i t  d es f le u r s ,   
 d e s  f r u i t s ,   d es o i f e a u x ,   &  m i lle  au tre s   c h o fé s  adm ir 
 a b lem e n t  r ep r é fe n té e s . O n  a   m êm e  fa it  a v e c   c e s  m ê m 
 e s   pierres,   d es ta b le a u x  q u i  fem b le n t   ê t r e   de  p e in tu 
 r e   ;   6c  p o u r  en  au gm e n te r   e n c o r e   l a   b e a u té   6c la   
 r i c h e f f e ,   o n   fe   fe r t   d e   lap is   ,   d ’a g a te   ,  &  de   to u te s   
 le s  pierres le s   p lu s   p r é c ie u fe s .  O n   p e u t   v o i r   de  c e s   
 fo r te s   d ’o u v r a g e s  dans  le s   ap p a rtem en s   du  R o i ,  o ù   
 i l  s’ e n  t r o u v e   d e s   p lu s  b e a u x . 
 L e s   an cien s  t r a v a i llo ie n t   au ffi  de   c e t t e   m a n ié r é   ,   
 c a r   i l  y   a v o i t   au t r e fo is   à   R om e   a u   p o r t iq u e   d e   S .  
 P ie r r e   ,   à  c e  q u e   d it   V a f f a r i ,   u n e  ta b le  d e  p o r p h y r e   
 fo r t  a n c ie n n e ,   o ù   é to ie n t   e n ta illé e s   d’au t re s   pierres  
 fines q u i r e p r é fe n to ie n t  u n e  c a g e  ; &  P lin e  p a r le  d’ u n   
 o ife a u   fa it  de   d ifféren s  ma rb res  ,  6c  fi b ie n   t r a v a i llé   
 dans l e  p a v é  d u   lie u  qu ’ i l  d é c r i t ,  q u ’i l   fem b lo it   q u e   
 c e   fu t   u n  v é r it a b le   o ife a u  q u i b û t  dans  le  v a fe  q u ’o n   
 a v o i t   r e p r é fe n té   a u p rè s   de   lui. 
 P o u r  fa ir e  c e s  fo r te s  d ’o u v r a g e s , o n  fe ie  p a r  fe u illè s   
 le   b lo c  o u  l e  m o r c e a u  d ’a g a te   ,  d e   l a p i s ,  o u  d’ au t re s   
 pierres p r é c ie u fe s   qu ’ o n   v e u t   em p lo y e r . O n   l’a t ta ch e   
 fo r tem en t  fu r   l’ é t a b l i ,   p u is   a v e c   u n e   fe ie  d e  f e r  fans  
 d en ts   ,   o n  c o u p e  la  pierre en  v e r fa n t  d effus  de  l ’ém e r il  
 m ê lé   a v e c   d e   l’ e a u ,  à  me fu re  q u e  l’o n   t r a v a i lle   : i l  y  
 a   d eu x  c h e v i lle s   de   fe r  a u x  c ô té s   d e   la  pierre,  c o n t re   
 le fq u e lle s  o n  a p p u ie   l a   f e i e ,  6c q u i fe r v e n t  à  la   con d 
 u ire .  Q u a n d   c e s  fe u ille s   fo n t   c o u p é e s   ,  fi l’o n  v eu t  
 le u r  d o n n e r  q u e lq u e   figu r e   p o u r   le s   r a p p o t te r  dans  
 u n   o u v r a g e   ,  o n   le s   fe r r e   dans  un  é tau   de   b o is  ; 6c  
 a v e c  u n   a r c h e t  q u i e ft  u n e  p e t ite  fe ie   fa ite  fe u lem en t  
 d e  fil d e   la ito n   ,   de   l’ e au  6c d e  l ’ém e r il qu ’o n  y  j e t t e ,   
 o n  la  c o u p e  p eu -à -p eu ,  fu iv a n t  le s  con tou r s  d u  d e ffe in   
 q u e   l’ o n   ap p liq u e  d effus  ,   com m e   l ’o n   fa it   p o u r   le   
 b o is  d e  m a rq u e te r ie .  Voye^ Marqueterie.