
 
        
         
		Poids modernes ; ufités  dans  les  différentes parties  
 •de l’Europe &  dans le.Levant. 
 Poids anglois. Par-le vingt-fepfieme  chapitre de la  
 grande  charte.,  les poids font les  mêmes  dans  toute  
 .l’Angleterre,  mais .fuivant les  différentes  marchandées  
 on  emploie de deux fortes de poids ; l’un poids-  
 de-trois, de  12 onces â la livre; l ’autre poids  Savoir-  
 dit-poids, de  16 onces à la livre; l’origine  de l’une &   
 -de l’autre de ces mefures eft rapportée aux grains  de  
 blé contenus dans  l’épi. Dans les poids-de-.troye 24 de  
 -ces grains font un denier de poids fterling, 20 deniers  
 une  once;,  &   12  onces  une  livre.  Foye^ O n c e ,  
 Poids. 
 C ’eftavec  cespoids qu’on pefe l’or,  l’argent,  les  
 pierreries, les  grains,  8c les liqueurs. Les  apoticai-  
 res emploient auffi lepoids-de-troie, l’once &  le grain,  
 mais ils  ont  quelque  chofe de particulier quant aux  
 divilions intèrmédiaires. Ils divifent l’once en 8 drachmes  
 , la drachme en 3  fcrupulës, 8c le  fcrupule  en  
 20 grains.  Foye^  D r a ch m e ,  Scr upul e,  &c. 
 Dansles poids  avoir-du-poids la livre contient 16  
 ■ onces, mais  l’once  eft moindre  d’un  77  que  Ponce  
 de troy e,  cette derniere contenant 490 grains, '8c la  
 jjremiereieulement 448. 
 L’once contient 16 drachmes ; 80 onces avoir du-  
 poids valent73 onces  de troye, 8c 17 livres de troye  
 valent  14 livres  avoir-du-poids.  Voye£ Livr e. 
 C’eft  avec  les poids  avoir-du-pois  qu’on  pefe  le  
 mercure,  les épiceries, les métaux bas, la  laine,  le  
 iu if ,  le  chanvre,  les  drogues,  le  pain,  &c,  Fiy.e^  
 A voir-du-poids. 
 Table  pour  le  poids  de  trou. 
 Pour les O rfèvres, &c» 
 Grains. 
 ier de poids. 
 Once. 
 12  I Livre. 
 24 Den 
 .480 2Ö 
 57ÄO 240 
 Pour les Apoticaires.  
 Grains. 
 20 Scrupule. 
 60 3  J  Drachme. 
 0 
 •t 
 24  I  8  1  Once. 
 5760 2881  96  j  12  | l 
 Table pour le poids  aver  du poids.  
 Scrupule. 
 3 Drachme. 
 24 8 Once. 
 384 128 16 Livre. 
 43008 14336 1752 1 12 Quintal 
 860160 286720 35840 2240 20 
 Les monnoyeurs  8c  les  jouailliers  ont  des poids  
 particuliers; pour pefer l ’or &  pour les pierreries, ils  
 le fervent du karat 8c du grain ;  8c  pour l’argent  ils  
 Ce fervent de denier  8c de grain. Voyez K a r a t  , Or  
 &  A rgent. 
 Les monnoyeurs ont encore une maniéré particuliere  
 de  foudivifer le  grain de  troie. 
 Le grain en 20 pites; lapite en 24 droits, k  droit  
 en  20  périt ; le périt en 24 flans. 
 Les marchands  de  laine ont auffi leurs efpeces  de  
 poids particulières ; le  fac,  le  neigh, le tod , ftone ,  
 &c.  toutes  mefures  angloifes  fans  termes  françois.  
 Voye[ Neige  8c les  proportions de  ces poids à Varticle  
 précédent. 
 Poids employés en France. La livre commune à Paris  
 eft de  16 onces, 8c onia foudivife de deux maniérés  
 différentes.  Dans  la première  on  fait  de  la livre  2  
 marcs  ,  du marc 8 onces, de  l’once 8  gros, du gros  
 3  deniers,  du denier 24  grains  ; le  grain  étant équivalent  
 à un grain  de froment. Dans la fécondé divi-  
 flon, la livre fe partage  en deux demi-livres ,  la demi 
 livre  en deux quarterons,  le  quarteron  en  deux  
 demi-quarterons, le demi-quarteron en deux onces,  
 l’once  en deux demi-onces. 
 On  emploie  la  première  divifion  pour  les  mar-  
 chandifes de prix, la fécondé pour celles de moindre  
 •valeur. 
 Grains. 
 >4 Deniers. 
 72 3 Gros. 
 576 24 8 Onces. 
 7008 192 64 8 Marcs 
 9216 384 128 16 2  II 
 Demi-once. 
 Mais la livre n’eft pas la même par toute la France:  
 à Lyon par exemple , 1a livre poids de ville, n’e’ft que  
 de quatorze onces ;  enforte que  100 livres de Lyon  
 ne valent  que 88 livres de Paris.  D’ailleurs  outre la  
 livre poids de ville à Lyon , on en emploiemne autre  
 pour la foie, qui eft de quinze onces :  on appelle  ce  
 poids,  poids  de foie. 
 A  Touloufe  8c  dans  tout  le  haut Languedoc,  la  
 livre qu’on nomme poids  de  table ^ n’eft que de  13  7  
 onces  du poids jde  Paris. A Marfeille &  dans toute la  
 Provence, la  livre eft de  13  onces du poids de Paris.  
 A  Rouen, outre la livre  commune de Paris, ils  ont  
 le poids de  vicomté  ,  qui  eft  de demi-once  fix  cinquièmes  
 plus fort  que  le poids  de marc. 
 Les poids  dont  on vient  de  parler  à  l’article  de  
 France  8c  d’Angleterre,   font  les mêmes que  ceux 
 dont 
 dont on  f<8fert  dans  la  plus  grande partie  de  l’Europe; 
   ce  n’eft guere que par  des noms particuliers,  
 ou par  d’autres  foudivifions qu’il peut y  avoir  quelque  
 différence.  Foye^  L ivre  ,  Gr o s ,  D en ier ,  
 Marc ,  &c. 
 Chaque  nation  a  cependant  quelques  fortes  de  
 poids particuliers.  En Efpagne, par exemple ,  il y  a  
 des arrobes qui contiennent  25  livres d’Elpagne, ou  
 tin  quart de  quintal ;  des quintaux machos qui  font  
 de  150  livres,, ou d’un quintal &  demi ou de  fix arrobes  
 ; des adarmes, qui font la feizieme partie d’une  
 ônce. Et pour  l’o r ,  il y  â  le caftillan ou la centième  
 partie de la livre ; le tomin, qui  eft  de '12 grains, ou  
 d’un  huitième  de  caftillan.  Tous  ces poids font  les  
 mêmes dans  la nouvelle Efpagne. 
 Dans le Portugal il y  a auffi  des  arrobes  qui  font  
 *de  34 arates de Lisbonne,  c’eft-à-dire de 32 livres.  
 Savary parle auffi  du  faratèlle qui eft  de  2 livres  de  
 Lisbonne, 8c du rottoli qui  eft de 12 livres ;  a l’égard  
 de l’or on fe fert du chego qui  eft de 4 karats ; &  ce  
 font les mêmes poids dans les lieux de l’Orient fournis  
 aux Portugais. 
 En  Italie, 8c particulièrement  à Venife,  on  a  le  
 migliaro qui  eft de 4 mirres,  la mirre qui  eft de 36  
 livres de Venife.  Le  faggir qiiî éft  de  la frxieme partie  
 d’une  once. A Genes on emploie deux fortes  de  
 poids,  l'es  grands poids  pour  la douane, le poids  de  
 caiffe pour les piaftres  &  autres  efpeces,  lacantafa  
 ou quintal pour les marchandifes groffieres, la grande  
 balance pour la foie  crue,  8c la  petite pour les marchandifes  
 plus précieufes. 
 En Sicile on a le rottolo qui pefe 3 2 livres &  demi  
 deMeffiné.  Savary. 
 En Allemagne, en Flandre, en Hollande, dans les  
 villes  hanfeatiques,  en  Suede,  en Danemarck,  en  
 Pologne , &c. on  a  des fchipponds qui  font à Anvers  
 8c k Hambourg de 300 livres-,  à Lubec de 3 2 0 ,8c à  
 Konisberg de 400 livres.  En Suede le fchippond  de  
 cuivre eft de  3 20 livres, &  le fchippond ordinaire de  
 400 livres'. A Riga 8c k Revel le fchippond eft de 400  
 livres,  à  Dantzic de 340, en Norvège de 300,  &   à  
 Amfterdam lefchippond eft de 3 oolivres, 8c fë divife  
 en  20 lyfponds, lelquels valent chacun r f  liv. Idem. 
 En Mofcovie on compte les marchandifes en gros  
 par bercheroél ou berkeirtz, qui font de 400 de leurs-  
 livres.  Ils  ont encore  le  poëf ou poëde,  qui  eft  de  
 40 livres,  c’eft-à-dire 77 du berclieroét.  Idem. 
 En  Turquie  à Smiriïe,  &c.  on  compte par batt-  
 man ou  battemant qui-font de fix  o ccos;l’occo  eft  
 de 3 livres 8c f  d’Angleterre. Ils On un autre battman  
 beaucoup  moindre',  qui  confifte,  ainfi  que  le premier, 
  en 6 oecos; mais  ce font desoccos qui ne pe-  
 fent’ que  16 onces d’Angleterre ; 44 occôs de la première  
 efpece font un quinral  turc’. 
 Au Caire, à Alexandrette,  à  Alep, &  à  Alexandrie  
 ort  fe fert de rotto,  rotton, ou rotoli. Le rotoli  
 au Caire &  dans les autres  lieux de'l’Egypte ,  eft  de  
 144 drachmes,  8c  pefè un peu  plus que la  livre an-  
 gloife. A Alep il y  a trois fortes de rotoli, le premier  
 cle  720  drachmes,  vaut  environ  7  livres  d’Angleterre, 
   &  fert  pour le trottoir,  la  noix  de galle ,  &   
 autres'marchandifes  en  gros ;  le  fécond de 624  dra-  
 chmes, &  fert pour la foie, excepté la blanche, pour'  
 laquelle  on  emploie le troifiemerotoli, qui  excédé  
 600 drachmes. 
 A Seyde le rotto eft dè 600 drachmes. 
 Dans les-autres'ports du Levant que nous ne nommons  
 pas' i c i ,  on fe fèrt' dès mêmes  poids, particulièrement  
 de 1 occo , ou ocqua ,  du rotoli ou rotto. 
 Afin  de'faire  voir là proportion  de-ces  différèhs  
 poids entre  eux ;  nous ajouterons une  réduction  des  
 differentes  livres  dont  on  fait ufage  en  Europe,  8c  
 qui  fervent de  réglé fixe  pour y  rapporter  tous  les  
 autres ; le calcul de ces poids a été fait avec beaucoup  
 Tçme X I I , 
 de  foins  par M. Ricard, &  a été publié dans la nouvelle  
 édition de fon  excellent  traité  de  commerce  
 1722. 
 Proportion des poids des principales ’.villes de l'Europe ,   
 à ceux d'Ainflérddm. 
 Cent livres d’Amfterdam valent 
 120  livres d’Arcangel,  
 ou 3  poëdes.  
 105  d’Arfchot; 
 120  d’Avignon. 
 98  de Eafle. 
 100  de Bayonne. 
 166  de Bergame. 
 97  de Bergopfom. 
 95  4 de  Berg  en  Norvège. 
 151  de Bologne. 
 100  de Bordeaux. 
 104  de Bourg-en-BrefTe.  
 103  de Breme. 
 125  de Breflan. 
 105  de Bourges; 
 105  de Bruxelles,  
 n i   de Berne. 
 100  de Befançon. 
 100  de  Bilbao. 
 10 7  de Bois - le-Duc.  
 105’  deCadis. 
 105  de Cologne. 
 1 °7 t de Copenhague. 
 87  de Conftantinople. 
 1 13  7 de Dantzic. 
 100  de D oit. 
 97  de Dublin. 19437   dde’E Fdilmorbeonùcreg.'. 
 9 8  de  Francfort - fur—  
 Mein. 
 105  de Gand. 89'  de Gèneve. 
 163  de Gènes ,poids-de-  
 câifjie. 
 102  de Hambourg. 
 125  de Koenigsberg.  
 106’  de Leyde. 105.  de Leypfic. 105 7  de Liège. 
 114  de Lille'. 
 143  de Livourne. 
 d'avoir-du-poids.  
 103  de Louvain. 
 105  de Lubek. 
 141  7  de Luques ,  poidsd  
 léger. 
 116  de Lyon, poids-de-  
 .  ville. 
 114  de Madrid. 
 105  deMalines. 
 123  7 de Marfeille. 
 154  de Meffine,  poids-  
 léger. 
 168  de Milan. 
 120  de Montpellier.  
 125  befcherots deMof-  
 covie. 
 100  de Nantes. 
 106  de Nancy. 
 169  de Naples. 
 98  de Nuremberg,  
 100  de  Paris. 
 112 7 de Revel. 
 109  de Riga. 
 100  de la Rochelle.  
 146  de Rome. 
 100  de Rotterdam. 
 96  de  Rouen  ,  poids  
 de viconiiè. 
 100  de Saint-Malo. 
 100  de Saint-Sebaftien.  
 15 6 7 de Saragoffe. 
 106  de Séville. 
 114  de Smirnef 
 110  deStettin. 
 81  de Stockholm. 
 118  de Touloufe  &   
 haut  Languedoc. 
 151  de Turin. 
 158 7 de Valence. 
 182  de Venife,  petit  
 poids.  • 
 Poids des  différens lieux dès Indes orientales.  Dans  
 la-Chine on  emploie  pour  les marchandifes en gros  
 le pico, qui eft de 10b catis OU cattis, quoique quelques  
 auteurs  le font  de  12Ô.  Le  cati fe divifë en  16  
 taels  ou  taies ,  chacun  valant  1  f   d’once'  d’Angleterre  
 ,  ou le poids  d’un  rial &  7 7 ,  8C  fe  divifant  eii  
 10 mas  ou  maflèS,  lefqtieliës maifes  valent  chacune  
 10  cqndrins ;  de forte que  le  pico  chinois monte à  
 137 livres angloifes avoir-du-poids,  8C que  le  cati  
 pefe' 1  livre'8 onces ;  le pico  pouf la  foie  éft de 66  
 catis 8c7; le batias,bakaife ou bars contient 300 catis,’  
 Les Tonqùihbis f l fervent de's mémès poids 8c des  
 rnêmes mefures que  les Chinois. Les Jàponnois n’ont  ■  
 qu’une forte dé poids  qui  eft le catt ; mais  il  différé  
 du cati  des Chinois, en ce qu’il contiënt'20 tâëls. 
 A  Surate, à Agra, &  dans  les autres lieux' de  l’o-  
 béiflance du Grand - M ogol, on  fe  fert du  man  ou  
 ffiauhd , qui font de deux efpeces ;  le  man  royal ou  
 poids de roi, 8c le man ordinaire. Le premier eft employé  
 à pefer toutes les  denrées  communes, 8c contient  
 40 fëerfon ou ferres équivalentes  aux livres de  
 Paris,   quoique Tavernier  prétende  qü’éllés  foient 
 Q  Qqq<i