
 
        
         
		5 Q 4 P 
 ^er,  maïs  je  les  Aipprime  en renvoyant le lefleur r  
 i’anatomie dèVopaffum par le doâeur Tyfon, ènTffog,  
 dans - les Tranj. philo/ n. 2.3$. Le  chevalier BE  Ja u '-  
 COURT . 
 Il  y   a  plufieurs  .efpeces  dé philandrescsjxt  l’on  à  
 réunies fous un même genre.  Leurs  caraôéres communs  
 font d’avoir, dans la mâchoire du deffous  hurt  
 dents incifives, &  dans celle de deflus dix.J es’deux  
 du milieu font plus grandes que les autres-, &  d’avoir  
 les piés conformés comme  ceux  des  linges? '-Les  efpeces  
 de philandres font au nombre de  neuf ; favoir  
 i° .  le philandre Amplement dit, c’eft celui qui  a déjà  
 été  décrit dans cet  article ; 20. le philandre oriental  
 quia une  couleur brune  foncée fur le dos,  &  jaunè  
 fous le ventre, avec des taches jaunes au-deffous des  
 y eux :  il  eft  plus  grand  que le philandre Amplement  
 dit;  car il a onze pouces  de longueur depuis  l’ôcci-  
 put jufqu’à l’origine de  la queue, tandis que  l’autre  
 n’a que huit pouces ; 3°. ltphilandre d’Amboine, qui  
 eft d’un rouge bai noirâtre  fur le dos , &   d'e  couleur  
 cendree  blanchâtre  Air  le ventre,  avec  dès  taches  
 d’un brun foncé ;  fa  longueur  eft  de  treize  pouces.  
 Les femelles  de la fécondé &  de la troifieme  efpece  
 de philàndres  ont une poche fous le ventre, comme  
 celles  de  la  première efpece ; mais  les  femelles  des  
 -cinq efpeces fuivantes  n’ont  pas cette poche ;  &  on  
 ne fait A k s  individus, tant mâles que femelles de ces  
 cinq efpeces,  ont les  autres  caractères  de  ce  genre  
 feulement,  il  eft certain qu’ils  reffemblent  aux philandres  
 des trois premières efpeces par la forme de la  
 tête,  du muieau, de  la queue ,  des niés *  &c.  &  par  
 la façon de vivre :  ces  cinq  efpeces font  le philandre  
 du Br eûl , 1e philandre d’Amerique, le philandre  d’A frique  
 , le philandre deSminam ,  le philandre à groffe  
 tête , &   le philandre à courte queue.  Resn. anim,  nar  
 M. Briffon.  ^  ,  F 
 PHILANTROPIE, f. f.  (Moral.) la philahtropie eft  
 une vertu douce, patiente, &  défintéreffée, qui fup-  
 porte  le mal fans l’approuver.  Elle fe  fert de la con-  
 noiffance de fa propre foibleffe ,  pour compatir à celle  
 d ’autrui.  Elle ne  demande que le bien de  l’humani- 
 &  ne fe laffe jamais dans  cette .bonté  défintéref-  
 •fée ; elle imite les dieux qui n’ont aucun befoin d ’encens  
 ni  de viftimes.  Il ÿ  a  deux maniérés  de s'attacher  
 aux hommes ;  la première eft  de  s’en  faire  aimer  
 par fes vertus, pour employer leur confiance à  
 les rendre bons, &  cette philantropie eft toute divine.  
 La fécondé maniéré  eft de  fe donner à  eux par lar-  
 tiAce de la flatterie pour  leur p laire, les  captiver  &   
 les gouverner. Dans cette derniere pratique, fl  commune  
 chez les peuples polis, ce n’ eft pas les hommes  
 qu’on aime, c’eft loi-même.  (D. J.) 
 PHILARMONICI,  (Hift. littér.)  c’eft le  nom que  
 prend une fociete littéraire  établie  à Vérone  en Italie  
 ,  en  1543.  Elle a quatre  préAdens ou  directeurs  
 que l ’on nomme /*/-«. Cette académie  embraffe tous  
 lès  objets  des  fciences.  Elle s’affemble  dans un édi-  
 Ace dans lequel on voit plufieurs  falles  dont  eft  or-  
 nee de portraits des  principaux membres  de  la  fociete  
 ,  avec cette infcription anno M DXLUI.  catus  
 philhannonicus  academicas  leges fancit ,   ac mufis omnibus  
 litat.  J 
 PHILAUTIE, f. f.  (Morale.')  c ’eft ce  que l ’on entend  
 dansles  écoles par M amour de foi-même  qui  èft  
 une affection vicieufe, &  une  complaifance démefu-  
 ree pour  fa propre perfonne. 
 Ce mot eft formé  du  grec ?/Aoç, amicus,  ami, &   
 «tt/Toç, ipfi-,  foi-meme.  V oye?  Amour-propre. 
 .  PHILELIE  f  f.  { S ü L L r c s .)   chanfon  des  anciensGréessn  
 l hQnneur d’Apoibn.  La phiUlU, dit 
 Athenee,  hv. XIV . ch. üj. étoit une chanfon à rhon-  
 neur d Apollon ,  comme l’enfeigne Telefllla.  Elle Ait  
 ainii appellée,  obferve Cafaubon, du refrein propre  
 a cette chanfon,   .  Uvc^-yous, 
 P  H  I 
 J f ' W  4 «rmdmfokiL-, le nom feul  de cette  chou.  
 fon  terminer la 8— B B M W M Ü   
 q u e ^ w o p o f e .  fi  lé  folêil  eft  daürmd iëh né fable, 
 le  même  qu'Ap&flôH.  Mém\  de  tasad:'dèsiSell  
 leur.  tom.  IX . p. f  65. :  : 
 PHOEÉTÆRE,  f. lit.  {À/ùïq. gricq^ljzs PhiUiircs  
 rorinoient  une  focicté  de  p',i:liu:rs  perionWs  ouï  
 avoient Ulte  efpece de magillrature à Cyzique  lirais  
 op  ignore  en quoi eoiuifitcier.t  leurs'Saiêti,ura.  (>:,  
 eonnoit plufieurs  irioïîftofes fies rbis’cfePefraine  fur  
 leiquellos  on Ht lenom  de Phililoer, I  «XnL'oV  au_  
 tour  de  ifterentes têtes;  mais  ces monnoies  ifo'nt  
 aucun  rapport  à  la  ioûété de Cyzique.  Elles firent  
 leui  nom  de  Philètztrz premier  foi  de  Pereame ;  & 
 fingidier  que  ces  
 fnonnoies fitffent toutes de ce prince, quelques antiquaires  
 croient  que; cW fuCceffeiifs prirent le même  
 nom lur leurs monnoies  ,  comme  les  rois  d'Egypte  
 adoptèrent lé  nom  dit  premier Ptolomce  Voyez les  
 annj.'i& M. dèCayluiV5' “ '  J   \ 
 ■  PHILÆTÉR1ENNE,  {BotaH.  kni.X épithéte  
 donnée  par  les  ancteira hotaniftes à uhe plante  qui  
 avoir quelque reflemblance avec la rde. Pline en fait  
 mention  &   le  P.  Hàrddïin  Saris  fes  notesi, p.enfe  
 ?m;uette denonlmatt0ri lui a été, donnée par rapport  
 f   . rot  de  Cappadiics :  elle pOitVoit également  
 avoir  reçu  fon  h o«  de  Philtéfoïus  ,  roï  de'  
 rergame;  mais  le  principal ferait  dé  connoître  la  
 plante meme.  (D .J .) 
 PHILIADES,  ( GioS.  une. ) Philiada: I  bourgade  
 deiAtnque.  Elle  prenoit fon nom de 'fhilæus  EIs  
 d ,  I;?* »  «toit la patrie de Pififtrate. On lit auiourd  
 tau a Athènes,  au rapport de M. Saon,lijle de f.-lt-  
 tique 9  1 infcription fuivante : Arywç ctvS'puv  iw.a. vja.yir 
 KTnmou  txopnyt  auffi^x^iç 
 m m   roç  „pxev,  c’eft-à-dire, 
 »  la tribu Ægeide des hommes a eu la viéfoire  ;  Eva-  
 » gides  ,  Aïs  de CtéflaS  de  Philiadôé , a préAdé aux  
 » jeux  ;  LyAmachidès  Epidamnïen  a  eu  foin  de  la  
 » miilique ; Chanlaus Locriên  a récité ; Euthycritiis fe  
 »  a ete archonte » . ( D . J . )   J 
 ’   (Médailles.) médaille &  nionnoie de  H  
 Philippe,  roi  de Macédoine.  On  donne  fur-tout ce  
 nom aux monnoies d’or &  d’argent de cé prince. Les  
 phihppes d’or étoient célébrés da'ns l’antiquité, parce  
 que c etoit  une fort belle monnoie &  d’excellent  or.  
 inellius  ,  dans fon  livre de re nummariâ  parle  d’un  
 phUippe  qui pefoit  179  grains  d’Hollande.  Il  y e n   a  
 parmi les médailles du roi qui pefent  158  grains  &   
 nos  grains font plus  pefans  que  ceux  de  Hollande  
 dont  Snelhus  fe  fervoit ;  les  179  grains  d’Hollandô-  
 reviennent à  160 de France ,  &   à  154 d’Angleterre. 
 Il y   a  aiiffi  des philippes d’argent &  des philippes  de  
 bronze.  (D . J.) 
 P h i l i p p e  ,faint t  (Gébg. mod.)  forterefle  dePile  
 de Minorque,  au-deffus de Port-Mahon ,  fur un fo-  
 cherpres de la côte. Les rois d’Efpagne l’avoient fait  
 bâtir dans  le flecle  dernier  pour  la  défenfe  de  cette  
 î le ,  dont les Anglois s’emparèrent en 1708 ; les François  
 leur ont enlevé le fort &   l’île  en  1757,   niais la  
 paix leur rendra cette île. 
 Phïlippe!  (Monnoie.) ou philippus, monnoie d’or  
 de Flandres,  d’un titre affez bas.  On  la nomme rider  
 en  Allemand. 
 .  n. y  a, eu.au® des Philippus d’argent qui pefent près  
 de fix  demers- plus  que les  écus de France,  de  rièuf  
 au marc,maisquineprennent de fin que neufdeniers  
 vingt  grains.: 
 te s  phiiippiisd ’Efpagrie, qiiifont eu un grand coùis  
 en plufieurs villes d’Allemagne  , ; oh on  les  appéll'bit  
 philippe-tkuUr, particulièrement! Francfort &  à Nu-  
 remberg , s y  recevoient fur  le pié de cent creutzers  
 communs, où de 82 creutzers de change  :  c’eft ordinairement  
 fur cette efpece de  taoeaoie que  fe réduifoieut 
 P  H  I 
 Toknt  &   s’évaluoient les payemens  aû  èômrîience-  
 meht  de ce fiecle.  (D .   J .) 
 P h i l i p p e s   ,  bataille de, (Hifi. rom.)  cette bataillé  
 fe donna  l’an 712  de Rome  fur  la  An  de  l’gutomnè.  
 Brutus  &  CaïÂuS  les derniers Romains y  périrent, &   
 leurs troupes furent  entièrement  défaites  par celles  
 d’Oftavi.en.  Cette  ville de Philippes étoit de Phthio-  
 îid e , petite province de Theffalie; &  c’eft une chofo  
 affez remarquable, que la bataille de Pharlàle& celle  
 de Philippes qui porta le dernier coup à la liberté des  
 Romains, Je foieùt  données  dans  le môme  pays &   
 dans les mêmes plaines. 
 P h i l i p p e s  , (Gèog. ant.) en latinPhilippi, viHe de  
 la Macédoine, lelon quelques-uns, &  de  la Thrace,  
 félon le  plus  grand nombre ,  entre  le Strymon & le   
 Neftus où Neflus -, affez proche de la mer. Pline, L. IV.  
 c. x j. Pomponius Mêla, l. I I. c. ij. &  d’autres anciens  
 Géographes ont  eu; rlifon  de mettre Philippi dans la  
 Thrace,  parce qu’elle étoit à notre  égard au-delà du  
 fleuve Strÿmon qui fépare  laMacédoine proprement  
 dite ,   d’avec  la Thrace* 
 Avant que Philippe la fortiflà/elle fê nommoitZ)^-  
 ‘thbs*, &   auparavant encore  on  la nommoit Crénides,  
 Telon Appien, civil. L IV. p. Ç5 o , qui nous appren’d  
 qu’elle etoit fltuee fur Une colline efearpée, dont elle  
 occùpôit tout le  fommet.  Les  Romains  y   établirent  
 une colonie. Le titre de colonie lui  eft donné dans les  
 Aftes des apôtres  Xvj. verf i 2. &  dans Pline, l. IV. 
 c. x j.  de même dans pluAeùrs médailles.  Aujourd’hui  
 cette ville  s’appelle  Philippigi y  &   conferve  encore  
 quelques  reftes  d’antiquités. 
 Elle eft célébré à d’autres égards, &  ‘particuliere-  
 ment  dans  le Chriftianifme par l’épître  que  S. Paul  
 adreffa à  fes habitans.  Elle eft  encore bien mémora2-  
 ble  dans l’hiftoire  par la bataille  qui  s’y   donna  l’an  
 de Rome 712,  &  qui fut fatale à Briitus &  à Caflius,  
 cum /racla virtus,  '6* minaces  turpe jblum tetigere mert-  
 to ,  dit Horate ; cette  bataille où la valeur même Ait  
 contrainte de céder à la force. Câflius périt dans cette  
 analheureufe journée,  &  Brutus  s’y  donna la mort,  
 defefpérant trop-tôt du  falut de la patrie. 
 Comme  l’occâAon  fe  prefèntera  dé  pêindre  ailleurs  
 le  cara&ere de Brutus,  jê  mê  contenterai  de  
 rapporter  ici  Ce  que Céfar  en  augura  dans  la  conjoncture  
 fuivante.  Le roi Déjotams ’eut uhe  grande  
 affaire à R ome, dont  perfonne h’ofoit entreprendre  
 la défeflfe ; Brutus s’èn chargea ,  &  Céfar  l’ayant entendu  
 plaider Cette caufe dont  il étoit juge, dit en fe  
 retournant vers fes amis  :  « Il eft  de  la derniere' im-  
 » portance d’examiner fl  ce aue cet  hOmtfte-là  veut  
 » eft jufte  ou non , câr cé qiril v eu t,  il le veut bien  
 » fort ».  Le roi de la petite Arménie n’oublia jamais  
 lefervice dé Btutus ;  il  fe  déclara  hautement  eri  fà  
 faveur après l’affaflinat de Cé far, mais malheureufé-  
 ment pour Brutus,  ce prince ne furvécut  güere lui-  
 anême  à cet événement.  (D .   J .) 
 PHILIPPEVILLE ,  ( Géog. modj)  petite  Ville  de  
 France  .dans le Hairiaut,  fur une hauteur auprès des  
 ruiflèaux de Jaimagiie &  de Bridon,  à 6 lieues N. O.  
 de Charlemont,  à  3 N. de Marienbourg,  à  10  S. E.  
 de Mons , &  à ^6 de Paris. Ce ii’étoit autrefois qu’un  
 bourg ,  nommé Corbigni,  que Marie  ,  reine d’Hongrie  
 ,  foeur de Charles-Quint  ,  flt  fortifler  en 1555,   
 &  qu’elle nomma PhilippeviÙe ,  en l’honneur de Phi-  
 lippé Iï.  roi d’Ëlpaghe, fon neveu.  Il y   a de nouvel-  
 les'fortiflcations de la façon de M. de Vauban.  Long.  
 u.2.6.  huit. 5o.  10.  ( D.  J.) 
 PHILIPPINES,  l e s   , (  Géog. mod. )  îles de la mér  
 des Indes  ,  au-delà  du  Gange,  prefque vis-à-vis lés  
 grandes cotes des riches royaumes de Malaca,  Siam,  
 Camboia, Chiampa ,  Cochinchine, Tunquin  ,  &  la  
 Chine.  Elles  font  fltuees  dans  la  mer que Magellan  
 appella C archipel de S. Lazare, parce qu’il y  mouilla  
 Tome X I I , 
 P  II  I  sfi 
 ce jour-là  fous là 2one  Torride,  entré Féqùateur &   
 le tropique du Cancer. 
 ..  Ces  îles anciennnement connues  fous  le  nom  de  
 Manipla  furent  découvertes  en  1521  par  le même  
 Magellan  dont je viens  de parler,  &   qui y  fut tué.  
 Elles  furent  appellées  Philippines  du  nom  de Philippe  
 II.  roi d’Efpagne,   fous le regne  duquel les Espagnols  
 s’y  font Axés en  1564. 
 .  Quand ils y  entrèrent, ils y  trouvèrent trois fortes  
 de peuples.  Les Mores Malais  étoient maîtres  des  
 côtes ,  &  ven.oient,  comme ils  le  difoiént  eux-mêmes, 
   de Bornéo &  de la terre-ferme de Malaca.  De  
 ceüx-ci font fortis les Tagàles -,  qui font les originaires  
 ;de Manille  &   des  environs ,  .comme on le  voit  
 .par leur langage qui  eft  fort  femblable  aux Malais,  
 par leur couleur •,  par leur taille, par leurs coutumes  
 &  leurs maniérés.  L’arrivée  de ces  peuples dans ces  
 îles a pu être fortuite &  câufée par quelque tempête,  
 parce  qu’on  y   voit  fouvent  aborder  des  hommes  
 dont  on  n’entend point le  langage.  En  1690  ,  par  
 exemple ,  une  tempête  y   amena  quelques  Japo-  
 nois.  11 pourroit bien fe faire  auffi que les Malais fe-  
 roient venus habiter ces îles d’eux-mêmes, foit pour  
 le traAc  ou  autres raifons  ;  mais tout cela eft incer-  
 tain. 
 Ceux  qu ôh  appelle  Bifayas &   Pintados  dans  la  
 province de Camerinos ,  comme aufli à Leyte  ,  Sa-  
 mal ,  Panay &  autres  lieux  ,  viennent  vraisemblablement  
 de Macaffar,  où  l’on  dit  qu’il y  a plufieurs  
 peuples qui fe peignent le corps comme des Pintados. 
 Pierre Fernandez de Quiros , dans la relation de la  
 découverte des îles de Salomon en / 5g5 , dit qu’ils trouvèrent  
 à  la  hauteur  de  io d.  nord  à  1800 lieues  du  
 Pérou,  à-peu-près  à la même  diftance des Philippines, 
  une île  appellée la Magdeleine,  habitée par  des  
 Indiens bien faits, plus grands que  les Efpagnols, qui  
 alloient nuds, &  dont le corps etoit peint de la même  
 maniéré que  celui de Bifâyas. 
 On doit croire que les nabitans de Mindanao, No-  
 lo , Bool &  une partie de Cébu  font  venus  de Ter-  
 nate, Toutlé  perfuade :  le voiAnage ,  le .commerce^  
 &  leur religion, qui eft femblable à celle des habitans  
 deTernate. Les Efpagnols en arrivant les trouvèrent  
 maîtres de ces îles* 
 .  Les  noirs qui  vivent  dans  les rochers &   dans  les  
 bois, dont Pile de Manille eft couverte, different entièrement  
 des autres.  Ils font barbares, fenourriffent  
 de fruits,  de racines, de ce qu’ils prennent à la chaffe,  
 &  n’ont d’autre gouvernement que  celui, de la parenté  
 , tous obéiflans au chef de  la famille*  Ils ont choifi  
 cette  forte  de  vie  par  amour  pour  la  liberté.  Cet  
 amour  eft  A  grand  chez  eux ,  que  les  noirs  d’une  
 montagne  ne permettent point  à  ceux  d’une  autre  
 de venir fur la leur,  autrement  ils  fe  battent cruellement. 
   , 
 Ces hoirs s’étant allies  avec des Indiens fauvages ,  
 il  en eft  venu  la  tribu des Manghiens ,  qui font des  
 noirs  qui  habitent  dans  les  îles  de  Mindora  &  de  
 Mundo.  Quelques-uns ont les cheveux crépus comme  
 les negres d’Angola ,  d’autres  les  ont  longs.  Les  
 Sambales, autres  fauvages, portent tous les cheveux  
 longs, comme les Indiens conquis* 
 Du refte,  il eft encore vraiffemblable qu’il a pafîe  
 dans  les  Philippines  des  habitans  de  la  Chine,  de  
 Siam, de Camboya, &  de la Cochinchine. Quoi qu’il  
 en foit, les Efpagnols ne poffedentguere que les côteà  
 de  la plupart de  ces îles. 
 Le  climat  y  eft  chaud &  humide.  Il y  a plufieurs  
 volcans ,  &  elles  font  fujettes  non-feulement  à  de  
 fréquens tremblemens  de terre, mais à des ouragans  
 A terribles  qu’ils déracinent les plus gros arbres.  Ces  
 accidens  n’empêchent point que  les arbres ne  foient  
 toujours  verds,  &   qu’ils  ne portent deux  fois l’année. 
   Le ris' vient affez bien dans ces île s ,  &  les pal