
 
        
         
		-ail  fleuve  Âxius,  &  il nomme les habitans Periotoe. 
 a0. Pieria ,  'contrée  de  Syrie dans  la Séleucide  ,  
 dont elle faifoit partie.  Elle  tiroit fon nom du mont  
 Pieriuson Pieria , que les Macédoniens avoient ainfi  
 nommé, à l’imitation du mont Pierius ,qui étoit dans  
 leur  patrie.  30.  C’étoit  une  ville  de  Macédoine.  
 4°. Pieria étoit une montagne de Thrace fur laquelle  
 demeurait Orphée, &  ce pourroit être la même que  
 le  mont  Pangée.  50.  Pieria  eft  une montagne  de  
 S y r ie ,  ainfi  dite  à  l'imitation  d’une  montagne  du  
 même  nom  en  Grece.  Cette  montagne  donnoitle  
 nom à une  contrée qui faifoit partie de la  Séleucide.  
 <>0..Lieu  du  Péloponnefe  au voifmage  de  Lacédémone. 
   7 0.  Ville de la  Boeotie,  qui dans  la fuite  fut  
 appellée Lyncos, Avyios. 8Q.C ’eftlenom d’une montagne  
 de  la Boeotie.  90.  Il y  avoitune  forêt de Macédoine  
 dans  la Piérie,   qui  portoit le nom  de  Pieria  
 filva.  Tite-Live, liv. X L lV .  chap.  xliij.  dit  que  ce  
 fut dans cette forêt que fe fauva Perfée,  après  avoir  
 été battu par les Romains. 
 C ’eft de la Piérie de  Macédoine qu’étoit  natif Pie-  
 tu s ,  célébré poète muficien , dont parlent Plutarque  
 &  Paufanias.  Il eut neuf filles douees de tous les ta-  
 ïens poffibles pour la mufique &  lapoéfie; il leur im-  
 pofa le nom des neuf mufes, &  les petits-fils qu’elles  
 lui  donnèrent, portèrent  les mêmes  noms  que  les  
 Grecs  ont attribués depuis aux enfans  des mules mêmes. 
   Comme il  excelloit également dans la mufique  
 &   la  poéfie ,  il compofa des  poèmes  dont  l’hiftoire  
 fabuleufe des mufes, &  leurs louanges ,  faifoient le  
 principal  fujet.  Voilà d’où vient que  les mufes  font  
 appeliées Piérides jpar  les poètes. 
 Une colonie de  Piériens  , peuples de Thrace, entre  
 le  Carafon  &  le Bracs,  étant entré , au fond du  
 golfe  de Salonique  en  Macédoine,  s’établit  fur  les  
 côtes, entre le Platamona &   le mont Aka , &  donna  
 à ce  canton  le  nom  de  Piérie -,  auffi-bien qu’à  une  
 fontaine qui  fut confacrée aux mufes. Le Carafon ou  
 le Meftro d’aujourd’hui,  eft  apparemment je Neftus  
 ou Meftus  des  anciens ;  le  Bracs  eft le CoJJinitts ou  
 Compfatus ;  la  Platamona ,   VAJirxus ;  &   le  mont  
 Aka  eft  la partie.orientale-de l’ancien Olympus. 
 Cri ton  (Quintus)  hiftorien,  naquit  à  Pierie dans  
 la Macédoine,  apparemment depuis J. C. puifqu’aucun  
 ancien  auteur  n’en  parle.  Il  compofa  plufieurs  
 ouvrages, dont  les noms  feuls  nous ont été confer-  
 vés. Julius Pollux, liv. X .  cite  fon  hiftoire  de Nice,  
 &  Etienne, fon hiftoire des Getes. Suidas npmme une  
 hiftoire  de Pallenepar  Çriton ,  une  de  Perfe,  une  
 de S icile, la defcription de Syracufe,  l’origine de la  
 même  v ille ,  enfin  un  traité  de  l’empire  de  Macédoine. 
   ( D . J.') 
 PIÉRIENS ,  (Géog. and)  en  latin Pieres, peuples  
 voifins de la Macédoine.  Pline, liv.  IV.  chap.  x . les  
 met  dans  la Macédoine  même, auprès  de  Treres &   
 Dardani. Hérodote,  liv. VU. &  Thucydide, liv.II.  
 page  168. parlent auffi de. ces peuples qui étoient les  
 habitans de la Piérie.  ( D. J. ) 
 PIERRES ,  f.  f.  pl.  ( Hifl. nat. Min.')  lapides.  Ce  
 font des corps folides  &  durs, non  ductiles,  formés  
 par des particules terreufes ,  qui, en fe rapprochant  
 les unes des autres, ont  pris  différens  degrés  de liai-  
 fon;  Ces corps varient à  l’infini pour la confiftence,  
 la couleur ,  la  forme &  les  autres propriétés. 
 Il  y^ a  des  pierres  fi  dures,  que  l’acier  le mieux  
 trempe  n’a point de prife fur elles : d’autres au contraire  
 ont fi peu de liaifon, que J’on peut aifément les  
 écrafer entre les doigts. Quelques pierres ont latranf-  
 parence de l’eau  la plus  limpide, tandis que d’autres  
 font opaques, d’un tiffu groffier, &  fans nulle tranf-  
 parence. Rien de plus varié que la figure des pierres ;  
 on  en  voit qui affeâent conftamment une figure  régulière  
 &  déterminée,  tandis  que  d’autres  fe montrent  
 dans l’état  de maffes informes &  fans nulle régularité. 
  Il y  eh a qui rie font qu’unàmas de feuillets  
 ou de lames appliquées  les unes  fur les autres ; d’au-  
 très  font compofées d’un affemblage de filets fembla-  
 bles à  des  aiguilles ;  quelques-unes en  fe  brifant fe  
 partagent toujours ,  foit  en cubes,  foit  en trapézoï-  
 d e s ,  foit  en  pyramides ,  foit  en  feuillets ,  foit  en  
 ftries ou en aiguilles, &c. d’autres fe caftent en éclats  
 &   en  fragmens  informes  &   irréguliers.  Quelques  
 pierres  ont les  couleurs les plus  vives &  les plus variées  
 ; plufieurs de  ces  couleurs fe  trouvent  fouvent  
 réunies dans une même  pierre ;  d’autres  n’ont point  
 de couleurs , ou  elles en ont de très-groflieres. Quelques  
 pierres fe trouvent  en  maftes  détachées ;  d’autres  
 forment  des  bancs  ou  des  couches  immenfes  
 qui occupent  des  terreins  très-confidérables ;  d’autres  
 forment  des  blocs  énormes  &   des  montagnes  
 entières. 
 T  elles font les propriétés générales  que nous pré-  
 fente le coup d’oeil extérieur des pierres.Si l’on pouffe  
 plus  loin l’examen ;  on  trouve  que  quelques-unes  
 donnent  des étincelles  ,  lorfqu’on les frappe  avec de  
 l’acier , ce  qui  tient  de la forte liaifon  de leurs  parties  
 , tandis que d’autres ne  donnent point d’étincelles  
 de  cette maniéré.  Quelques pierres  fe  calcinent,  
 &  perdent  leur  liaifon par  l’aftion du. feu ;  d’autres  
 expofées au feu s’y  durciffent ;  d’autres y  entrent en  
 fuiion ; d’autres n’y   éprouvent aucune  altération.  Il  
 y   en a qui fe diffolvent  avec  effervefcence dans  les  
 acides, tels que  l’eau forte,  le  vinaigre ,  &c.  quelques 
 unes ne font nullement attaquées par ces diffol-  
 vans. 
 Toutes  ces  différentes qualités que  l’on vient-de  
 faire remarquer  dans  les pierres,  ont  déterminé  les  
 naturaliftes à  en faire différentes  claffes ;  chacun les  
 a divifées fuivant les différens points de vues fous lef-  
 quels il les a  envifagées; voilà pourquoi les  auteurs  
 font très-pèu  d’accord fur les [divifions méthodiques  
 qu’ils nous ont données de  ces fubftances. Quelques-  
 uns  ne  confultant que le coup  d’oeil extérieur,  ont  
 divifé les pierres en opaques  &   en  tranfparentes.; d’autres  
 ont  eu  égard  aux  effets que  les pierres  produi-  
 fent dans le  feu : c’eft  ainfi que M. Wallerius  diftin-  
 gue  les pierres  en  quatre ordres  ou  claffes ;  favojr ,  
 1 °. en pierres calcaires ;  ce font celles que l’aâion  du  
 feu  réduit en  chaux  &   prive  de  leur liaifon ; telles  
 font  la  pierre  à  chaux,  la  craie  ,  les  marbres,  le  
 fpath, le gypfe, &c .V oye[ Uarticle C a l c a i r e . z ° .  En.  
 pierres vitrefcibles ;  ce  font celles que l’adion du  feu  
 couvertit  en verre. Dans ce rang il place  les  ardoi-  
 fe s , les grais, le  caillou,  les agates  ,  les  jafpes ,  le  
 quartz,  le  cryftal de roche,  les  pierres  précieufes.  
 30.  En pierres apyres ;  ce  font celles fur  qui l’adion  
 du feu  ne produit  aucune  altération ;  telles font le  
 talc, l’amiante,  Oc. Enfin , 40. M. Wallerius fait une  
 quatrième  claffe  de pierres  qu’il  nomme compofées,  
 &c qui font formées par  l’affemblage  des  différentes  
 pierres qui précèdent,  qui  dans le fein de  la terre fe  
 font réunies pour ne faire qu’une  maffe. 
 M. Pott,qui dans fa Lithogéognofe, nous a donné un  
 examen chimique de la plupart des pierres, les divife ,  
 i° . en calcaires, c’eft-à-dire, en pierres qui fe diffolvent  
 dans les acides, &  que l’adion du feu change en chaux ;  
 20. engypfeufes qui ne fe diffolvent point dans les aci-;  
 des, mais  que l’adion du feu  change  en  plâtre. Cependant  
 aujourd’hui la plûpart des Phyficiens regardent  
 le gypfe ou la pierre à plâtre,  comme une pierre  
 calcaire qui eftfaturée par l’acide vitriolique; 30. en  
 argilleufes, qui ne font point attaquées par les acides,  
 mais qui  ont la  propriété de fe durcir &  de  prendre  
 de la liaifon dans le feu ; 40.  en apy tes  liir lelquelles  
 ni les acides, ni l’adion du feu n’ont aucune prife. 
 M. Frédéric-Augufte Cartheufer dans fa Minéralogie  
 , divife  les pierres en cinq ordres ou claffes ; i° . en  
 pierres par lames  ,  lapides  lamelloji ;  elles font  compofées  
 de féiullets  plus  ou moins grands.  Lès tü'fîe-  
 rens genres de cette  claffe font le fpath  ,  le mica, le  
 talc.  20.  Les pierres  compofées  de  filets  ,  lapides  
 filamentofi >• de ce nombre  font  l’amiante,  l’asbefte  ,  
 le  gypfe  ftrié.  30.  Les pierres folides  ou continues,  
 dont les parties  ne  peuvent être  diftinguées ; de  ce  
 nombre  font le caillou,  le quartz  &  les pierres précieufes  
 , les  pierres à chaux,  les  pierres à plâtre, lé  
 fehifte  ou  l’ardoife,  la pierre à pots.  40. Les pierres  
 par  grains,  lapides  granulati;  telles  font  le  grais,  
 ÔC fuivant lui le  jafpe.  50. Les pierres mélangées. 
 M..de Jufti dans fon plan du régné minéral, publié  
 en allemand en  175 7 , divife  les pierres ;  i° .  en  précieufes  
 , &   en communes ; 20.  en pierres qui réfiftent  
 au feu ; . 3°.  en pierres calcaires  ;4°.  en pierres vitrefcibles  
 &  fufibles au  feu.  On  voit que  cette  divifion  
 èft très-fautive, vu que cet auteur confidere  d’abord  
 les pierres  relativement au  prix que  la  fantaifie  des  
 hommes y  attache , &  enfuité  il les  divife  relativement  
 aux effets que le feu produit  fur elles. 
 M. de Gronftedt,  de  l’académie  de Stockholm ,  
 dans  fa Minéralogie  publiée  en  fuédois  en  1758,..  
 comprend  les  pierres  6c  les  terres  fous  une  même  
 claffe , en quoi  il  femble être très-fondé, vu que les  
 pierres ne font  que  des produits des  terres,  qui  ont  
 acquis plus ou moins  de  confiftence &  de dureté.  Il  
 divife ces terres ou pierres  en  deux  genres,  la  première  
 eft des calcaires,  la  fécondé  eft  des pierres  ou  
 terres filicées ,  c’eft-à-dire, de la nature du caillou. 
 Toutes  ces différentes divifions  que  l’on  a  faites  
 des pierres nous prouvent qu’il eft difficile de les ranger  
 dans  un  ordre  méthodique  qui  convienne  en  
 même  tems  à  leur  afp eft extérieur &  à  leurs  propriétés  
 intérieures ; au fond ces divifions font affez arbitraires, 
  &  chacun peut en faire des  claffes relative-  
 merit  aux  différens  points  de  vue foi^s lefquels il les  
 envifage. Le  chimifte qui ne décide rien que  d’après  
 l’expérience,   eonfiderera les pierres relativement  à  
 leur analyfe, tandis que le phyficien fuperficiel, qui  
 ne cherchera point à approfondir les chofes, fe contentera  
 des  qualités  extérieures ,  fans s’embarraffer  
 de  la  conibinaifon  de  ces  corps ;  cependant  dans  
 l’examen des.pierres y  ainfi que de toutes  les  fubftances  
 du régné minéral,  on  ril’quera très-foüvent  de  
 fe tromper lorfqu’on ne s’arrêtera  qu’aux  apparences; 
  un  grand  nombre de pierres  qui  ont  des  propriétés  
 fort  oppofées.,  fe  reffemblent  beaucoup  à  
 l'extérieur , &  les  fciences ne devant avoir pour but  
 que l’utilité de la  fociété, il eft certain que  l’ahalyfe  
 nous fera beaucoup mieux  connoître les  ufages  des  
 fubftances  que ne fera un examen fuperficiel. 
 Comme-la nature agit toujours d’une façon fimple  
 &  uniforme, il y  a tout lieu de conjefturer que toutes  
 les pierres font effentiellement les mêmes, &  qu’elles  
 font  toutes compofées de  terrés,  qui  ne .diffe-  
 rent entre elles que par les  différentes maniérés dont  
 elles  ont  été modifiées,  atténuées &  élaborées,  &   
 combinées par les  eaux ; nous  allons  faire  voir  que  
 l’eau  eft le feul agent de la formation des pierres. 
 L’expérience prouve que  les  eaux  les  plus  pures  
 contiennent une portion de terre  affez  fenfible ;  on  
 peut  s’affurer de  cette vérité  en jettant  les yeux fur  
 les dépôts que  font dans les vaiffeauxles eaux  qu’on  
 y   fait  bouillir, &  qu’on  y   laiffe  féjourner  quelque  
 tems. Si l’oh met une goutte d’eau de  pluie ou  de  la  
 neige fur une  glace  bien nette,  elle  y   formera  une  
 ■ tache  blanche  auffi-tôt  que  l’eau  fera  évaporée;  
 cette tache n’eft  autre  chofe  que  de  la terre,  d’où  
 l’on vo it  que Beau tenoit cette terre en  diffolution,  
 &  qu’elle  étoit  fi  intimement  combinée’  avec  elle  
 qu’elle  ne  nuifoit  point 4  là  limpidité.  L’eau  par  
 elle-même  doit  avoir la propriété de  s’unir &  de  fe  
 combiner avec  la  terre ;  c’ eft  de  cette combinaifon  
 que réfulte  tout fel ; il y  a long-tenis que  la Chimie à 
 démontré  que  les  fels  ne font  qu’uriè  combiriaifori  
 de la  terre &  de  l’eau; c’eft de  la différente maniéré  
 dont l ’eau fe  combine  avec des  terres, diverlement  
 atténuées &  élaborées, qui produit la Variété de  ces  
 fels. Ces  vérités une  fois  pofées, nous allons tâcher  
 d’examiner les  différentes  maniérés  dont  les pierres  
 peuvent fe  former. 
 La  première  de  ces  maniérés qui eft la pius par*»  
 faite, eft la  èryftallifation.  On  ne  peut  s’en  former  
 d’idée fans fuppofer que des  eaux tenoient  en diffolution  
 des molécules  terreufes  avec lefquelles elles  
 étoient dans une combinaifon parfaite. L ’eau qui tenoit  
 ces molécules  en diffolution  venant  à  s’évapo*  
 rer pèu-à-peu,  n’eft plus  en quantité fuffifajite pouf  
 les tenir en  diffolution ; alors elles fe dépofent  &   fe  
 rapprochent les  unes  des  autres ; comme elles  font  
 fimilaires,  elles s’attirent réciproquement par  la dif-  
 pofition qu’elles  ont  à  s’unir, &  de leur réuriion  il  
 réfulte  un  corps  fenfible,  régulier  &   tranfparent,  
 que  l’on  nomme  cryjlal;  la  régularité &  la tranfpa*  
 rence dépendent de lapureté &: de l’homogénéité des  
 molécules  terreufes  qui  étoient en diffolution  dans  
 l’eau ; ces  qualités  viennent  encore  du repos  où  a  
 été  la  diffolution, &   de la  lenteur  plus  ou  moins  
 grande  avec  laquelle  l’évaporation  s’eft  faite ;  du-  
 moins  eft  il  certain  que  c’eft  de  ces  circonftances  
 que  dépend la  perfeftion  des  cryftaux des fels, qui  
 par leur analogie peuvent nous faire juger de la  cry-  
 ftallifation des pierres. Ces cryftaux varient en raifon  
 de la terre qui  étoit  en diffolution dans l’eau, &   qui  
 leur fert  de bafe;  fi  cette  terre  étoit  calcaire,  elle  
 formera  des  cryftaux  calcaires,  tels  que  ceux  du  
 fpath,  &c.  fi la  terre  étoit Jilicée, c’eft-à-dire de  la  
 nature du caillou ou du  quarts,  on  aura  des pierres  
 précieufes &  du cryftal  de roche.  Comme lés  eaux  
 peuvent tenir en même tems en diffolution des terres  
 métalliques diverfement colorées,  ces couleurs paffè*  
 ront dans les cryftaux quife formeront; de-là les différentes  
 couleurs des cryftaux &  des pierres précieu»  
 fes ; leur dureté variera en raifon  de  l’homogénéité  
 des parties diffoutes, plus elles feront homogènes &   
 pures,  plus  elles s’uniront fortement,  &  par  conféa  
 quent plus elles auront defolidité &  de tranfparence. 
 Quand -même les eaux  n’auroient point par  elles-*  
 mêmes la faculté de diffoudre  les  molécules terreufes  
 ,   elles  acquerroient  cette  faculté  par  le  concours  
 des fubftances  falines  qui fouvent y  font jointes. 
   Perfonne  n’ignore que la terre ne renferme une  
 grande  quantité de  fels ;  c’eft l’acide vitrioiique qui  
 s’y  trouve le plus  abondamment  répandu. L’eau  ai-*  
 dée de ces fels peut encore plus fortement diffoudre  
 une  grande  quantité  de  molécules  terreufes,  avec  
 lefquelles  elle  fe  combine,  &   lorfqu’elle  vient  à  
 s’évaporer, il fe  forme divers cryftaux  en raifon  de  
 la nature de la terre qu’elle tenoit  en diffolution,  &   
 des fels  qui  entrent  dans  la  coiribinaifon. 
 Souvent une même  eau  peut  tenir en  diffolution  
 des terres  de  différente  nature,  dont  les  unes  demandent  
 plus  d’eau  pour  leur  diffolution,  tandis  
 que d’autres  en  exigent beaucoup moins ;  alors lorfr  
 que  l’évaporation viendra à fe  faire ,   il  fe  formera  
 d’abord  des cryftaux d’une  efpece, &  enfiiite il s’en  
 formera  d’autres ;  cela  fe  fait de  la même maniéré  
 que des fels de différente nature fe cryftallifent  fuc-*  
 ceffiveirient les  uns plutôt,  les autres plus tard  dans  
 un  vaiffeau  &   dans  un  laboratoire. C’eft  ainfi  qus  
 l’on peut expliquer affez naturellement la formatioà  
 de  ces  maffes  que  l’on  rencontre  fouvent  dans  la  
 terre,  &  qui  font  un mélange  confus  de  plulîèurs  
 cryftaux  de  différente nature. 
 Les molécules  terreufes  qui  fervent à former  les  
 pierres ne font point  toujours dans un état de diffolu-  
 tion parfaite dans les  eaux,  fouvent  elles y  font  en  
 paties  groffieres., qui ne  font  que  détrempées,  &