
 
        
         
		deux hommes fe balançoient  l’un  l’autre.  On  attribue  
 l’invention de  cette efpecede jeu aux Germains,  
 félon Ammien Marcellin. Manilius en fait la defcrip-  
 tion  dans  fon Agronomie,  /. V. 
 A d  numéros etiam  ille d it cogna ta perartem  
 Corpora,  quce validofaliunt excufia petauro,  
 Alternofque dent motus clatus, & ille  
 Nunc jacet,  atque hujus çafu fufpenditur alter. 
 On nommoitpétaurifies, ceux qui fe divertiffoient  
 à cet exercice. 
 PÉTÉCHIALE, f i e v r e ,   ([Médec.) c’eft une fievre  
 continue, maligne  ,  contagieufe  ,  accompagnée  de  
 taches plates,  femblables à  des morfures  de  puces,  
 de différente  couleur, 6c caufée par une corruption  
 des humeurs, fuivie d’une difl'olution  putride. 
 Les malades éprouvent dès  le commencement  de  
 ces  fortes  de fievres ,  de grandes  foibleffes  ,  6c l’é-  
 puifement  des forces,  la douleur 6c la pefanteur  de  
 tê te ,  l’abattement  6c  l’inquiétude  de  l’efprit ;  l’in-  
 fomnie continuelle, la pulfation  du pouls  languiflan-  
 te ,  foible  6c  inégale  ,  l’oppreffion  de poitrine , les  
 Yomiflemens ,  6c fouvent la  contraûion &  les tref-  
 faillemens  de tendons.  Plufieurs malades néanmoins  
 ne  fe  plaignent  que  d’un  abattement extraordinaire  
 ,  d’une grande  infomnie,  6c  de  défaillance.  Le  
 quatrième  ,  cinquième, ou meme le  feptieme  jour ,  
 des  taches-commencent à paroître ,  principalement  
 fur le dos 6c les reins, elles font plus  ou moins abondantes  
 ,  allez femblables à  des morfures de puces 6c  
 de  différentes  couleurs  6c figures,  jaunes ,  rougeâtres  
 , pourprées,  rondes, lenticulaires ;  on les nomme  
 pétéchies.  Voyez ce mot. 
 Ces  taches  pàroiflent  fans  ardeur  ,  fans  déman-  
 geaifon, fans élévation , fans ulcération de  la peau,  
 6c fans apporter aucun foulagement au malade ; parce  
 qu’elles  font  d’une  nature  putride  ;  aufîi  plus  elles  
 font nombreufes, plus  elles marquent  le  degré  de  
 corruption ,  6c même  une  corruption  fphacéleufe ,  
 lorfqu’elles  font  d’une  couleur livide ,  plombée  6c  
 d’un verd  noirâtre. 
 Les autres  fignes funeftes  dans  cette maladie font  
 une  langue  feche,  crévaffée , noirâtre ,  fans defir  
 de boire;  le golier enflammé, la difficulté  d’avaler,  
 le délire après l’éruption des taches; l’embarras delà  
 refpiration ,  l’urine  fans  aucun  dépôt ;  s’il furvient  
 en même  tems  des  treffaillemens dans  les tendons ,  
 l’écoulement involontaire  des  excrémens,  la  fueur  
 froide , 6c  les  convulfions,  il ne faut  point  douter  
 que la mort ne  foit prochaine. 
 La caufe formelle de ces  fievres pernicieufes con-  
 fifte dans une difl'olution putride,  6c  dans une  colli-  
 quation  des humeurs,  6c  dans  une  corruption  vi-  
 cieufe  du fluide lymphatique 6c fubtil qui eft dans  le  
 fang. 
 Cet état  a •d’ordinaire  pour  première origine une  
 vapeur nuifible qui paffe de l’air dans le corps par les  
 narihes,  le  gofxer 6c les bronches.  Ce venin affeéle  
 immédiatement les nerfs ,  caufe  la  pefanteur  de  têt 
 e ,  &  l’abattement des  forces.  Il  fe mêle principalement  
 avec la falive, 6c defcend avec  elle  dans le  
 ventricule &  les  inteftins;  d’où  naiflent  le  dégoût  
 pour les. alimens ,  6c  les inquiétudes par la communication  
 des  nerfs  ,  des  parties  voifines  du  coeur.  
 Hippocrate a déjà attribue autrefois la première origine  
 de  ces  fievres  contagieufes  à  la  corruption générale  
 de  l’air ou  des  humeurs ;  de-là  vient qu’elles  
 font fréquentes dans les camps,  6c qu’on leur a donné  
 le  nom  de  maladies  d'armées.  C’eft  auffi  par  la  
 même raifon qu’elle font tant de ravages dans les hôpitaux, 
   dans  les  vaifleaux 6c dans les prifons publiques. 
 Les Médecins doivent agir de concert  avec la na- '  
 tare,  6c la  leconder  pour parvenir à  la  guérifon de 
 cette cruelle maladie.  Les  rem’edes volatils 6c fudo-  
 rifiques  augmentent la corruption,  oocafionnent  un  
 orgalme,  6c abattent les forces ; il faut donc les éviter. 
   La  bonne méthode  curative  confifle à corriger  
 la putréfa&ion, 6c à évacuer les humeurs corrompues  
 quand elles font, en état d’être  évacuées,  ce  qui arrive  
 depuis  le  feptieme  jufqu’au  quatorzième  jour.  
 Les remedés propres à cet effet, font  ceux  qui relâchent  
 le  ventre du malade, fans y  cauferl’érétifme ;  
 telles  font la manne, mêlée avec la crème de tartre ;  
 le fyropfolutif de rofes,  mêlé avec4e fel polychref-  
 te  dans  quelque  véhicule délayant comme  le  petit-  
 lait ,  la  pulpe  de  tamarins  6c  autres  femblables.  La  
 faignée  ne doit avoir lieu que dans les perfonnes pléthoriques  
 ,  6c qui vivent dans  l’abondance de  toutes  
 chofes.  Les tifanes  acidulés  font propres à diminuer  
 la corruption des humeurs.  Enfin  le  régime antiputride  
 convient dans le cours &  à  la  fin  de  ces .maladies  
 , pour préferver de dangereufes rechutes : la nature  
 elle-même  les  guérit  quelquefois par  des diarrhées  
 critiques, qui lurviennent le feptieme, le neuvième  
 ou le onzième jour. Quelquefois  ces maladies  
 font populaires, contagieufes ,  6c  prefque peftilen-  
 tieles ;  alors le plus fur eft d’éviter la contagion en fe  
 retirant à tems, 6c en fuyant un air imprégné d’exhe-  
 laifons venéneufes.  (D. J.) 
 PÉTÉCHIES, f.. f. pl.  ( Médec.)   petechice ;  tache«  
 rouges  ou pourprées, femblables  à des morfures  de  
 puces^ou de coufins, qui s’élèvent fur la peau dans les  
 fievres malignes 6c contagieufes,&  qui  font toujours  
 d ’un  très -'mauvais  préfage.  Sydenham  foupçonne  
 avec raifon qu’elles font quelquefois excitées  par un  
 régime 6c des remedes trop chauds.Quoi qu’il en foit,  
 les anciens ont  appellé  ces  taches  du  nom  général  
 à'ex an thèmes ; les Italiens  les  ont  nommées pèdéchie  
 du mot pedeckio, morfure  de puce ;  les François  taches  
 pourprées ;  les  Efpagnols  tabardillo ,  à  caufe de  
 leur couleur rouge-jaunâtre ;  6c les Allemands  lenticulaires  
 ,  à  caufe  qu’elles  ont  la figure  6c la  couleur  
 des  lentilles :  ces  fortes  de  taches  conftituent  avec  
 d’autres fymptômes les maladies qu’on appelle fievres  
 pétéchiales.  Voye{ PÉTÉCHIALES, fievres, Médec. 
 Aurefte,  ces  taches petechies,,  6c la fievre  qui les  
 accompagne  ont été  décrites  ; premièrement 6c  dif-  
 tinclement, par  Fracaftor,  fous le nom de  lenticulce  
 6c de punclicula ; voyeç fon traité deritorb. contag. I. II,  
 cap. vj. & vij.  {JD. J.') 
 PETELIA , ou PETILIA,  ( Géog. anc. )   ville d’Italie  
 dans les terres  chez  les  Brutiens, félon  Pline,  
 liv. III. c. x..6c Ptolomée, l. I I I . c .j. Virgile,Æneid.  
 I. III.  v.  402.  attribue  fa  fondation  à  Philo&ete  le  
 Troyen.- 
 Parva  Philocletcc fubnixa  P  édita  muro. 
 Elle ne demeura pas toujours dans cet état de médiocrité, 
   car  elle devint dans la fuite métropole, ou du  
 moins l’une des principales  villes des Brutiens.  Stra-  
 bon dit au commencement du V I.  liv. p. 264. que la  
 ville  Petilia étoit  regardée comme la capitale des Lu-  
 caniens,  6c  que de  fon  tems  elle  étoit  allez  peuplée. 
   Il ajoute  qu’elle  étoit forte,  6c par fa fîtuation  
 6c  par fes murailles.  Elle étoit  voifxne  de  Crotone ,  
 puifqu’elle avoit  été bâtie  dans le lieu oii eft aujourd’hui  
 Strongoli, où Fon a trouvé d’anciennes infcrip-  
 tions :  dans l’une  on lit  ce mot Petilia ,  6c dans  une  
 autre celui-ci Reip. Petilinorum. Elle eft fameufe dans  
 l’hiftoire, &   on  la compare  à  la  ville  de  Sagunte  ,  
 tant  pour fa  fidélité  envers les  Romains, que pour  
 fes défaftres ,  ce  qui  a  fait dire à Silius Italiçus,  liv.  
 X I I .  v.  431. 
 Fumabat verfis  incenfa Petilia teclis, 
 Infelix fidei , rniferoeque fecunda Sagunto, 
 m m 
 PÉTENÜCHE, f.  f   (Solide.')  ou  galette  cfe  côtoie 
 « C ’éft iuie bourré de foie d’une qualité inferieure  
 à celle qù’ôii appelle fleûïet. Quand elle eft filée, teinte  
 ,  &   bieïi àpprêtée,  ô‘n  remploie à  là fabriqué dé  
 certaines étoffes, comme papelinçs, &c. On s’en fert  
 auffi  à faire des pado'ués ,  dés  galons de  livrée,  des  
 lacets, 6c d’autres  femblables ouvrages. 
 PÉ TE R ,  v .   h .  Poye{ Tàrt.  P e t . 
 P e t e r  , f. m. (Grain. îïifi. fiat. Bot.)  e lp e c è d e  n é—  
 n u fa r  q u i  c r o î t  dans  l’ e a u ,   d o n t  lâ  r a c in e  è ft   a t ta c h é e   
 à   u n e   fu b fta n c e   b la n c h e   c o u v e r te  d ’u n e  p e a u   r ô ù g e ,   
 q u i  f e   p a r ta g é   e n  p lu fié û r s   goufifes ;  il  a   le   g o û t  d e  la   
 n o i fe t tè   q u an d   i l   e ft   fr a is .  S o n   fu c   a t ta q u e   le 'c u iv r e ,   
 à c e  q u ’o n  d it  ;  c e p en d a n t  i l   e ft   d o u x . 
 P e t e r  , v.  n.  (Gram.)  lâcher un vent par-derrié-  
 r e , avec bruit. On dit que lesBorciénshefe gênôient  
 pas là-deffus , cela me pâroît plus des Cyniques. 
 On ‘dit peter,  de tout ce qui fait  lin  bruit  fubit &   
 éclatant. 
 PÉTERBOROUG,  (Géog. mod.)  ville épifcôpale  
 d’Angleterre,  en  Northamptonshire,  avec  titre  de  
 comté.  Elle envoie  deux députés  au  parlement,  6c  
 eft fur le Neu.  C ’eft  un  des  fix  évêchés établis  par  
 Henri VIII.  Long. \y.  20.  lat. 62.  j6 \   • 
 PETERKO \V  ,  PETR ICOW ,  PETRICOVIE,  
 oit P1EL TR ICOW , (Géog. mod.)  petite ville dè  Pologne  
 dans la partiè  Orientale  du  Palâtinât  dè  Sira-  
 die , près de  la Pileza  ,  â 26  lieues  au nord de  Cra-  
 covie. Long. 37 . 32. ladt. S i.  (G. (D . J.) 
 PETERMANGEN, (Commi)fietne monnoie d’Allemagne  
 , qui fe  frappe  dans  l’éleûorat  de  Trêves,  
 6c fur laquelle on voit  l’image de  l’apôtre S. Pierre;  
 elle vaut cinq kreutzers-.  Voye\  K r e u t z e r . 
 PÉTEROLLE,  f. f.  (Artificier.)  c’eft le petit artifice  
 des  écoliers, fait  avec un  peu de poudre renfermée  
 dans une  feuille  de papier  repliée de  plufieurs  
 plis,  pour tirer plufieurs coups de fuite. 
 PÉTERSBOURG,  (Géog. mod.)  la plus nouvelle  
 6c la  plus belle ville de  l’empire de Ruffiè, bâtie par  
 le  czar Pierre ,  en  1703 , à  l’orient  du golfe  dè Finlande, 
   6c à la jonction  de  la N é va  6c du lâcd è  Ladoga. 
 Pètersboufg,  capitale  de  l’ïngrie  -,  s’élève  fur  le  
 golfe  de  Conftadt,  au  milieu de  neuf bras  de rivières  
 qui divifent fes quartiers ;  un château occupe  
 le  centre  de la ville dans une île formée par le grand  
 cours de la Néva ; fept canaux tirés des rivierès, baignent  
 les murs  du  palais,  ceux  de  l’àmxrauté,  du  
 chantier,  des galeres,  &  de quelques manufàéhires.  
 On  compte  aujourd’hui  dans  cette  ville  trois  cens  
 mille âmes, trente-cinq églifes ;  6c parmi ces églifés  
 il y   eh a cinq  pour  les étrangers ,  foit  catholiques-  
 romains , foit reformés , foit  luthériens : ce font cinq  
 temples élevés à la Tolérance ,  6c autant d’exemples  
 donnés  aux autres nations. 
 Les deux principaux palais font l’ancien palais d’été  
 ,  fitué fur la l'iviere de N év a ,  6c  le  nouveau  palais  
 d’été près  de la  porté triomphale ;  les  bâtimens  
 élevés  pour  l’amirauté, pour  le  corps  des  cadets,  
 pour  les  collèges  impériaux,  pour  l’académie  des  
 îciences, la bourfe ,.le magafin des marchandifés, celui  
 des  galeres, font autant de monumens utiles.  La  
 maifon de la police, celle de la pharmacie publique,  
 où tous les vafes font de porcelaine ; le magafin pour  
 la cour ,  la fonderie ,1’arfenal,  les ponts, les plans,  
 les cafernes, pour la gaxde à cheval, 6c pour les gardes  
 à pié, contribuent à  l’embeiliflement de la ville,  
 autant qu’à fa fureté. 
 Mais une chofe étonnante, c’éft qu’elle ait été élevée  
 dans l’efpace de fix mois ,  6c dans  le  fort  de  la  
 guerre.  La difficulté du terrein qu’il fallut raffermir,  
 l ’éloignement  des  fecours  ,  les  obftacles  imprévus  
 quirenaiflbient à chaque pas en tout genre de travail,  
 enfin  les  maladies  épidémiques  qui  enlevoient  un  . 
 n om b r e  p r o d ig ie u x  d e  m a n o e u v r e s ,  r ie n  n e   d é co u ra *   
 fo n d a te u r .  C e  n ’e tô iL à   là  v é r it é   q u ’u n  afTemblàble  
 de  cabanes  avec  deux  maifons  de  briques  
 entourées  de  remparts';  la confiance 6c le tems ont  
 fait le réfie. 
 Il p’eft pas moins furprenant que  ce  foit  dans  un  
 terrein delert 6c marécageux ,  qui  communique  à la  
 terre ferme par un feul  chemin ,  que le  czar Pierre  
 'PMèrsbibftrg ; affurément il ne pouvoit chôi.-  
 fir une plus mauvaife pofition. 
 Quoique cette  ville paroiffe  d’abord une des bel-  
 les  villes  de  l’Europe, on  eft  bien  défabufé  quand  
 on là voit de près.  Outre  le  terrein bas  6c marécageux  
 ,  une  foret  immenfe  l ’environne  de  toutes  
 parts ;  6c dans cette forêt,  tout  y   eft mort &  inani»  
 me-  Les matériaux des édifices  font très-peu folides,:  
 6c 1 architechire en eft bâtarde. Les palais des boyards  
 où grands feigneurs, font de mauvais goût, mal conf-  
 frùits 6c mal entretènus.  Quelqu’un  a  dit  que  partout  
 ailleurs^, les ruines fe font  d’elles-mêmes,  mais  
 qu on les fait à Pétersbourg.  Les habitans voyent relever  
 leurs maifons plus d’une Fois en leur v ie , parce  
 'que  les  fondemens  ne  font  point durables  faute  de  
 pilotis.  - 
 Ajoutez que  cette  ville  6c le port de Cronftadt;  
 font en général  des  places peu  convenables pour  la  
 flotte, qui eût  été beaucoup, mieux  à  Revel.  L’eau  
 dôùce^ de  la Néva  fait pourrir  les vaifleaux  en  peu  
 d’années.  La glace qui ne leur permet de  fortir  que  
 fort tard dans la  faifon,  les  oblige  de  rentrer  bien-  
 tô t ,  6c les expofe à beaucoup de dangers.  Lors même  
 que la glace eft fondue,  les vaifleaux ne peuvent  
 fortir que par un vent d’eft ;  6c dans  ces m ers,  il ne  
 -régné  prefque  que  des vents  d’oueft  pendant  tout  
 leté. 
 Enfin , les bâtimens ne peuvent être  conduits  des  
 chantiers  de  Petersbourg  à  Cronftadt  qu’après  bien  
 des  périls , 6c  avec  des  frais  très-couteux ; mais  le  
 Czar  fe-plaifoit à  vaincre les difficultés, &  à  forcer  
 là nature.  Il voûloit avoir  des gros vaiffeaux, quoique  
 les mers pour lefquelles ils  étoient  deftinés  n’y   
 fuflent  pas  propres :  il  vouloit  avoir  ces  vaifleaux  
 pires de  la, capitale qu’il  élevoit.  On pouvoit appliquer  
 à fa  flotte  6c à fa v ille ,  ce qui a été dit de Ver-  
 failles : votre flotte 6c votre ville ne feront jamais que  
 des favoris fans mérite. 
 Le  bois  de  conftruttion  qu’on  emploie  pour les  
 vaifleaux  de  P étersbourg,  vient  du  royaume de Ca-  
 fan par  les rivières,  les lacs &  les canaux,  qui  forment  
 la communication  de  la  Baltique  avec la mer  
 Cafpienne :  ce bois demeure deux étés en chemin, &   
 ne fe bonifie pas dans le trajet. 
 Tout  mal fitue  qu’eft  Pétersbourg, il  a bien  fallu  
 que  cette  ville  devînt  le  fiege  du  commerce  de la  
 Ruffie,dès qu’une fois le foùverain en a fait la capitale  
 de fon empire. Les marchandifés de cet empire confi-  
 ftent en pelleteries, chanvres,cendres,poix, lin, bois,  
 favon,  fer  6c  'rhubarbe.  On y  voit  arriver  annuellement  
 80  à  90  vaifleaux  anglois,  6c la balance du  
 commerce  des deux  nations eft en faveur de la Ruf-  
 f ie ,  d’environ  cinquante mille  livres  fterling.  Les  
 vaifleaux hollandois ne paflent  pas  pour  l’ordinaire  
 par les ports de Narva ou de Riga.  La balance e ftà-  
 peu-près égale entre les deux peuples.  Le commerce  
 avec  la Suede  eft  prefque  entièrement à l’avahtage  
 des Rafles,  auffi-bien  que celui  qu’ils  font avec  les  
 Polonois. 
 Mais Pétersbourg foit des emplettes très-confidera-  
 bles des marchandifés françoifes, qui fervent à nourrir  
 le luxé de  cette cour,  6c  l’on  peut compter que  
 les Rufles, pauvres  en argent, y  dépenfentplus que  
 le  profit  qu’ils  font fur  l’Angleterre.  Il  faudroit  en  
 Rùffie des loix fomptuaires, bien obfervées, qui mif-  
 fènt des bornes à ce genre de frénefie,  d’autant  plus