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 En s’affoibUffant,. la chaleur paraît  avoir quelque  
 chofe  de commun avec le fr.oid ,  Ôc  en produire  les  
 effets. 
 '  C’eft à la chaleur  du foleil qu’il faut principalement  
 attribuer les générations. 
 Cet aftre  atteint à toutes les,parties  de la terre, ôc 
 n’en  laiffe aucune fans chaleur. 
 Il  raifonne  du  froid  ,  comme  il  a  raifonné  du  
 chaud.  -  ’  ...  .  \ >s  -  ; .   , 
 Il y  diftingue  des degrés  Sc des  effets  proportionnés  
 à ces  deores  •  ces  effets  font  les  contraires  des  
 effets du chaud.  r 
 Jettant  enfuite  les  yeux fur la  matière  fubjuguee  
 alternativement  par les deux principes  ,  il y  apper-  
 çoit  la  propriété  d’augmenter  ,  de  diminuer  6c  de  
 changer la  chaleur. 
 Ou  la  chaleur  y  préexiftoit,  ou  non  ;  fi  elle  y   
 préexiftoit,  elle s’accroît de  celle  qui furvient. 
 Nous ne  poufferons  pas  plus  loin  cette  analyfe :  
 ce  qui précédé fuffit pour montrer combien on peut  
 déduire  d’effets  d’un fi petit  nombre  de  principes  , 
 &  combien aufli il  en  relie d’inexplicables. 
 Mais  ce qui  jette particulièrement du ridicule  fur  
 les idées de Telefius ,  c’eft  que la terre , ce point de  
 l ’efpace, devient le théâtre d’une guerre  qui décide  
 de  l’état de l’univers. 
 Ce philofophe  eft moins  à louer  de  l’édifice  qu’il  
 a bâti,  que  du  fuccès  avec  lequel  il a attaqué celui  
 qui fubfiftoit de fon tems. 
 PARMESAN,  F r o m a g e   ( Dieite.)   c’eft le  nom  
 qu’on  donne  à  un fromage  fort  eftimé des  Italiens ,  
 qui fe  fait dans  le Parmefan ,  d’où l’on  en tranfporte  
 dans toutes  les parties de l’Europe.  Ce pays eft rempli  
 d’excellenspâturages  étant arrofé parle Pô.  Les  
 vaches y   donnent beaucoup de  lait,  au point qu’un  
 laboureur  qui  a  cinquante  vaches  peut  faire  quelquefois  
 jufqu’à cent livres de fromage par jour.  On  j  
 compte  du  fromage  Parmtfan  de  trois  .efpeces ;  le  j  
 fromaggio di forma a deux palmes  de diamètre &  en-  ;  
 viron  fept à huit  pouces  d’epaiffeur.  Le fromagïo di  
 robiole ÔC  le fromagïo di robialini,  font moins grands.  ;  
 On colore quelquefois ces fromages avec du laffran ;  j  
 .pour manger ce fromage dans fa  bonté,  il faut qu’il  ;  
 ait été gardé pendant trois ou quatre ans. 
 P ARN AGE, f. m.  (’ Jurifprud.)  eft la même  chofe  ’  
 que partage.  Voyt{ ci-devant P a n AGE.  (A  ) 
 PARNASSE,  f.  m.  (Gkog.anc.)  en latin Parnaf-  !  
 fus  ou Parnafus,  félon Ptolomée,  l. I II. c. xv. voilà  ’ 
 Ce mont G  fon double fommet  
 Qui s'alloit cacher dans la nue , 
 Et fur qui  Virgile dormoit. 
 Cette montagne de la Phocide étoit confacrée aux  
 Mufes,  à Apollon ôc  à  Bacchus.  Les  Grecs modernes  
 la nomment licaoura. 
 Prefque tous les poëtes lui.donnent deux fommets.  
 Lucain, l. V. verf. 73. dit : 
 Parnaffus gemino petit cethera colle  
 Mons Phcebo ,  bromeoque facer. 
 Et Ovide , Métamorph..L. I. verf. 3/6*. 
 Mons ibi verticibus petit ardua aflra duobus  
 Nomine Parnaffus , fuperat que  cacumine nubcs. 
 Ce  fut fur  le Parnajfe qui d roit fon nom du héros  
 Parnaffus, fils de Neptune ôc.de la nymphe Cléodo-  
 re ,  que  Deucalion  ôc Pirrha  fe retirèrent  du  tems  
 du deluge ,  difent les  mythologues ;  ÔC  c’eft vers  le  
 lieu où étoit la ville de Delphes,  aujourd’hui Caftri,  
 que  l’on peut juftifier  le  nom  de  biceps,   ou à  deux  
 lommets,  qu’on a donné à cette montagne.  De l’ entredeux  
 de  ces  fommets  fort la  fontaine Caftalien-  
 ne  dont  l’eau  faiioir  devenir  poëtes  ceux  qui  en  
 -buvoient. 
 M. Spon rapporte  que cette  fontaine coule.  dans 
 P A R 
 le  roc  oit elle  fait de  belles  cafcades.  Au  fond  dte  
 l’entre.-deux  du  rocher,  ajoute-t-il,  nous apperçû-  
 mes  trente, pies.  a.u-deffus  de notre tête une  grande  
 ouverture ;; c’étoit-là  l’antre  des  nymphes  que  les  
 poëtes appeIl.oie.ni antrum Corycium } l’eau de  la  fontaine  
 eft excellente, le. foleil pouvant- à  peine y  donner  
 un  quart-d’heure en tout le   j,our,  à  caufe  de  la  
 hauteur  de  la  roche,  qui  eft  derrière  ôc  aux  deux  
 côtés.  Àu-deffous  de la fource  de  cette fontaine ,  il  
 y   a  un bain quarré ?  à trois ou  quatre  degrés taillés  
 dans  le  roc. 
 M.  Spon  fut  curieux  de  vifiter  la  cîme  de  deux  
 croupes  d,u  parnajfe ,  .011  il  ne  trouva que  des  rochers  
 aufli anciens que  le monde,  fans  aucun  autre  
 bâtiment,  qu’une dixaine de huttes de bergers;  en-  
 fuite pomrfuivant fon chemin fur le Parnajfe en tirant  
 vers  le  nord,  i l  avança  cinq  ou fix milles dans  des  
 fonds  de  vallons  ôc  de  bocages  de pins,  propres  à  
 la  folitude  que  demande  la poéfie.  Du yefte |   c’ eft  
 un terroir  fec  ôc  ftérifo ;■   ce  qui  npus  apprend  qqe  
 les anciens  ne logeoient pas les Milles dans des pays  
 gras  ôc  fertiles,  dont  le lejour délicieux auroit  corrompu  
 l’auftérité  des moeurs. 
 Après ces valons, notre voyageur entra dans une  
 plaine de fept ou huit milles  de tour,  où il vit quelques  
 terres  labourées  ;  enforce qu’il  avoit peine  à  
 croire  qu’il  fut  fur une  haute  montagne.  Il  s’arrêta  
 quelques tems auprès d’une belle fource, qui pouffe  
 deux  ou trois  bouillons  de la  groffeur de  la  tête,  ôc  
 fait en fortant un ruiffeau  de fept  à huit pies  de  large  
 ,  qui roule deux ou trois  cens pas parmi les  cailloux  
 ,  &  fe va jetter  dans un marais au milieu de  la  
 plaine. 
 Cette plaine s’étend jufqu’au pié du Licapura,  qu*  
 eft ordinairement  couvert  dp  neiges toute  l’année »  
 il y  a de cet endroit encore pour deux heures à monter  
 jufqu’au fommet; de forte que  le  Parnajfe  eft une  
 des  plus  hautes  montagnes  ,  non - feulement  de  la  
 Grèce ,  mais du monde.  On  le découvre  de  la  for-  
 tereffe de Corinthe ,  qui  en  eft éloignée de plus  de  
 foixante milles.  S’il étoit détaché des montagnes voi-  
 fines  comme  le mont  Athos  ,  il  paroîtroit  de  plu9  
 loin.  Il a  de tour une grande journée de .chemin , ÔC  
 n’eft habité que vers le bas.  Le Parnajfe a  au midi  la  
 montagne de Cyrphis ;  au levant la montagne d’Hé-  
 licon ;  au  nord,  la plaine  où  étoit  autrefois Etatea  
 &  la riviere Cephiffus ; ÔC au couchant, la plaine de  
 Salona. 
 Je regrette la perte de la defeription du mont Par*  
 naffe qû’avoit  fait  la Guilletiere ;  il  eft  peu  d’écrivains  
 plus  agréables,  6c M. Spon ne l’a  point remplacé. 
   ( Le Chevalier DE J  A U COU RT.} 
 PARNASSIDES,  ( Mythol. )   furnom qu’on don-  
 noit  aux Mufes ,  à caufe du féjpur qu’elles faifoient,  
 dit-on, fur le parnaffe. 
 PARNASSIE, PARNASSIA, f- f- { ^ ifl. nat. B ot.)  
 genre de  plante à fleur en rofe,  compofee de pétales  
 inégaux,  frangés ÔC  difpofés  en  rond.  Le  piftil  fort  
 du  calice  ôc  devient  dans  la  fuite  un fruit membraneux  
 ôc  le  plus  fouvent  ovoïde ,  qui n’a qu’une feule  
 capfule ôc  qui renferme plufieurs femences oblon-  
 gues  attachées aux placenta, qui font au nombre  de  
 quatre.  Tournefort,  Injl.  rei herb.  V oytç Plante. 
 Ses feuilles  font arrondies  ôc difpofées  circulaire-  
 ment;  le  calice eft compofé de  cinq pétales,  la fleur  
 eft  en  rofe,  feule  fur  chaque tige ,  ôc compofée de  
 feuilles de différentes grandeurs ôc frangées ; l’ovaire  
 fe change en  un fruit défiguré  conique,  partagé en  
 trois  ou  quatre  loges  faites  en  forme de  baffin,  ôc  
 -remplies  ae  femences  fort menues.  Tournefort  ne  
 compte  qu’une feule efpece de parnafjie,  qu’il nomme  
 parnajjia paluflris 6* vulgaris ,  I. R. H. 24C.  C ’eft  
 le gramen parnajflflore  albo Jimplici ,   C.  B.  P.  3° 9* 
 P A R 
 Ci fu s  humilis, paluflris ,  hederoe folio,  perfoliata,  
 tras.  Plukn,  Alrneg,  108. 
 Ses  feuilles  font pointues  comme  celles  des  violettes  
 ,  mais  plus,  petites.  Il s’élève d’entr’elles  plufieurs  
 tiges,  longues  comme  la main,  menues,  an-  
 guleufes,  portant au fommet une feule fleur en rofe.  
 Sa  racine eft  d’un blanc  rougeâtre,  ôc d’un  goût af-.  
 tringent.:  cette plante croît au lieux humides.,  fleurit  
 au mois d’Août,. ôc paffe pour rafraîchiffante ;  on lui  
 a donné  le nom de parnaffu,  à  caufe de  fon rapport  
 à  une  plante .de ce nom,  dont parle Diofcoride ,  ôc  
 qui croiffoit  fur le mont  parnaffe.  (D . J.) 
 PARNAU ou PERNAU,  ( Géog. mod.)  petite ville  
 de l ’empire Ruflien  ,  dans la  Livonie ;  elle  a été  
 .  prife  ôc  reprife autrefois  par  les  Suédois,  les Polo-  
 nois ôc les Mofcovîtes.  Elle eft près de l’embouchure  
 de la petite riviere de Parnau ou Pernau,  à  10 lieues  
 S.  O.  de Revel,  32 N.  E. de Riga.  Long. 42.  2. Lat.  58; 2 6". 
 PARNES ,  ( Géog.  anc. )  montagne  de  l’Attique,  
 au-deffus  d’Eleufis  ôc  d’Acharnoe.  Stace,  Theb.  liv.  
 X I I . verf 620 .  dit : 
 Dives &  CEgaleos riemorum Parnefque benignus  
 Vitibus & pingui melior Lycabeffus olivâ. 
 Le fommet  de  cette montagne  étoit  couvert  de  
 bois ôc rempli de bêtes fauvages ;  le bas étoit planté  
 d’arbres fruitiers ôc de vignes.  Athenée,   /.  V.  écrit  
 parnetha pour parnes. 
 P A R N I ,   (G  éog. anc. )  peuples de  la Margiane.  
 Ptolomée,  L VI.  c. x.  les place au-deffous  des Maf-  
 fàgètes ;  ôc  Strabon ,  /. XI. p. 508. dit que  les nomades  
 que  l’on trouvoit à  la gauche en entrant dans  
 la mer.Cafpienne,  étoient  appellés dax par les  Ro.-r  
 nîains,  ÔC furnommés pani. 
 P A RN O P IU S ,  (Mythol.)  riapyorniç furnom donne  
 a Apollon dans l’Attique ,  parce  qu’il  avoit délivré  
 le pays des fauterelles  dont il  étoit infeéfé.  Les  
 Athéniens  en reconnoiffance de ce bienfait ,  lui  éle-  
 verent une  ftatue  de bronze,faite de  la main  de Phidias  
 ,  avec  cette  infeription  à Apollon  Parnopius ,  
 T\a.pvomtiç  en  grecfJctutereUes.  (D .J .) 
 PAROCHETEÜSIS  ,  f.  f.  (  Lexicog.  Medicin.)  
 r7r*po‘)(t-TUjtTiç ,  de 1reepd. ÔC o’Xi-rtvca ,  de «%tToç, tuyau ou  
 conduit ;  Hippocrate  emploie  ce mot pour fignifier  
 line  déri vdtiàn  ou  le  détour  qu’on fait  prendre aux  
 humeurs qui  coulent fur une partie, ou qui  s’y  arrêtent  
 ,  en  les déterminant vers une autre  qui  n’en  eft  
 pas  éloignée. 
 I A  R O C H U S ,  f. m.  (Littéral.) parochi  étoient  
 ceux qui a  Rome,  fourniffoient aux princes  ôc  aux  
 ambaffadeurs  étrangers,  ce  qu’on leur donnoit  aux  
 dépens  du public pour leur fubfiftance  ,  ôc qui dans  
 les  provinces ,  fourniffoient aux magiftrats  qui  paf-  
 foien t,  le fe l,  le bois,  le  foin,  &c.  c’eft  pourquoi  
 Cicéron dans une  de  fes lettres,  appelle Sertius pa-  
 Tochum  ,  un  hôte  banal  ,  parce  qu’il  .s’empreffoit  
 ordinairement  pour  loger  chez  lui les  étrangers  de  
 diftinttion qui venoient à Rome. 
 Les  depenfes  que  faifoient  les parochi foit  à  Rom 
 e ,  foit dans  les  provinces,  pour défrayer les  ambaffadeurs  
 ou ceux qui vOyageoient par autorité pu-  
 blique ,  fe prirent d abord fur l’état;  enfuite on établit  
 un impôt public pour y   fubvenir.  Ces  fortes  de  
 commiffaires furent nommés parochi,  d’un mot grec  
 qui  fignifie fournir.  Le même  terme  veut dire  aufli  
 dans  les  auteurs  un hôte  qui  loge,  qui  traite ,  qui  
 lait les frais  d’un feftin.  (D. J.) 
 PARODIE,  f. f.  (Belles Lettres.) maxime triviale  
 ou proverbe populaire.  Voye{ Ad a g e ,  Proverbe. 
 e mot vient du grec avctpa. ôc oS'oç, via,  vo ie , c’eft-à-  
 dire qui eft triviale,  commun ôc populaire. 
 Parodie, 'Grapefu, parodus, fe dit aufli  plus  propre-  
 ment d une plananterie poétique,  qui cÔnfifte à  ap-  
 l  omê  A U .  .  ■  •  ■ 
 P A R   7 3 
 pliquer certains vers d’un fiijet à tm autre poiif tourner  
 ce dernier  en  ridicule,  ou  à  traveftir le férieux  
 en burlefque,  en  affeftant de conferver  autant qu’il  
 eft^poflîble les memes rimes  ,  les mêmes mots ôc  les  
 memes cadences.  Voye^ Burlesque.  C ’eft ainfi que  
 M. Chambers  a  conçu  la parodie,  mais  fes  idées  à  
 cet egard ne font.point exaéfes. 
 La parodie  a  d’abord  été  inventée  par  les  Grecs  
 de qui nous tenons  Ce terme,  dérivé  de ™P« ôc  oé't,  
 chant ou poéfie.  On  regarde  la  batrachomiomachie,  
 d’Hortiere  comme une parodie de  quelques  endroits  
 de  l’Iliade,  ôc même une des  plus anciennes  pièces  
 en ce genre. 
 M.  l’abbé Sallier  de l’académie des  belles-lettres,  
 a donné  un  difeours fur l’origine  ôc le  cara&ere  de  
 la parodie  ,  où  il  dit  en  l’ubftance  que  les  rhéteurs  
 grecs ôc latins  ont diftingué différentes  fortes de y*?*-  
 rodits.  On peut,  dit Cicéron  ,  dans le fécond  livre  
 de  l’orateur,  inférer avec  grâce  dans  le  difeours un  
 vers,  entier  d’un  poète  ou  une  partie  de vers  foit  
 fans y   rien changer,  foit en y  faifant quelque  leger  
 changement. 
 Le  changement  d’un feul  mot fuffit  pour parodier  
 un  vers ;  ainfi  le  vers  qu’Homere met dans  la bouche  
 de Thétis pour prier Vulcain de  faire des armes  
 pour Achille, devint une parodie dans la bouche  d’un  
 grand  philofophe,  qui  peu content  de  fes  effais de  
 poéfie ,  crut devoir  en  faire un  facrifice  au dieu du  
 feu.  La déefte dit dans Hpmere : 
 Hipaum 'æpouoX utS't ùtnç vint <rt~0 yartiGt 
 A  moi, V'ücain ,  Thetis implore ton fecours. 
 Le philofophe s’adreffant aufli à Vulcain lui  dit : 
 Hçst/fT* 'WpoUoA (ùét TrXcnhv  au o Và-tiCiï 
 A  ihoi,  Vuledin, Platon implore ton fecours. 
 Ainfi,  Corneille  fait  dire dans  le  cid  à un de  fes  
 perfonnàges.. 
 Pour grands que foitnt les rois,  ils font ce que nous  
 fommes 
 Ils peuvent Je tromper comme les autres hommes. 
 Un  très-petit'changement a  fait  de  ces deux  vers  
 une maxime reçue dans tout l’empire des lettres. 
 Pour grands que foient les rois , ils font ce que nous  
 fommes  M) 
 Etfe trompent en vers comme les autres hommes. 
 Chapelain Décoiffe.1 
 Le changement d’une feule lettre dans un mot de-  
 ven.oit  une parodie  ;  ainfi  Caton parlant  de Marcus  
 Fulviîis Nobilior,  dont il  youloït  cenlurer le  caractère  
 inconftant,  changea  fon furnom  de Nobilior en  
 Mobilior. 
 • _  Une troificme  efpece de parodie étoit l’application  
 toute  fimple,  mais maligne,  de quelques  vers  connus  
 ou  d’une partie de ces vers  fans y   rien .changer.  
 On  en  trouve  des  exemples  dans  Dcmofthènes  ôc  
 dans Ariftophanes : on  trouve dans Hépheftion, dans  
 Denis d’Halicarnaffe  une  quatrième l:efpece  de parodie  
 qui  confiftoit  à  faire  des  v e r s ,  dans  le  goût  ÔC  
 dans le ftyle de  certains auteurs peu approuvés ;  tels  
 font dans notre  langue  ceux où M. Defpreaux  a imité  
 la dureté des vers de la Pucelle. 
 Maudit foit C auteur dur, dont Câpre G  rude Verve 
 Son cerveau tenaillant rima malgré Minerve, 
 E t de fon lourd marteau martelant le bon fens, 
 A  fait de méchans vers douçe fois douçe cens. 
 Enfin,  la derniere ôc la principale efpece de parodie  
 eft un  ouvrage en vers ,  compofé fur  une  piece  
 entière,  ou  fur une  partie  confidérable d’une  piece  
 de  poéfie  connuè,  qu’on détourne à  un autre  fujet  
 ôc  à un  autre  fens  par  le  changement  de  quelques