l, y. u xxvij. 6c félon Strabon, L. XII. Les écrivains
varient fur fes limites; mais l'oit que la Pifldie ait été
•à l’extrémité du Taurus; tomme le veulent quelques
uns , foit qu’elle ait occupé, félon'd’autres, une
partie conlidérable de cette montagne , ilëft Certain
-qu’elle ne s’étendoit pas au-delà du Taurus. [Z>. J. )
PISIFORME , ad]: ( Anat. ) nom de deux os qui
■ ont à-peu-près la forme d’un po is -, dont l’un appartient
à l’organe de F ou ie, & l:e nomme aulfi orbicu-
tain , ou lenticulaire; 6c l’autre elt un des huit du
Carpe. Voye\ O r e il l e & C a r p e .
PISOLITE, ƒ. f. [Hifl. nat.) nom donné par quelques
naturaliftes à une pierre qui femble compofée
d’un amas de petits corps globuleux de la grofleur
d’un pois. Voye^O o l ït e s .
PISQNE, f. f. p i/o ni a -, ( Hifl. nal.Bot.) eft un
genre de plante à fleur monopétale en forme de cio-
che & profondément découpée. Le piltil fort du ca-
lice ; il ell attaché comme un clou à la partie inférieure
de la fleur, & il devient dans la fuite un fruit
obiong anguleux, qui s’puvre en cinq parties du haut
en-bas , 6c qui renferme une femence le plus fouvent
oblongüe. Plumier, nova plant, amer. gen. Voye^
Plante,
Ce genre de plante produit féparement des fleurs
mâles 6c femelles : dans la fleur mâle le calice eft
droit, très-petit, 6c divifé en cinq parties. La fleur
eft en forme d’entonnoir y dont le tuyau eft court,
& la bouche très-évafée ; elle eft légèrement divifée
en cinq fegmens, 6c demeure ouverte ; les étamines
font cinq hlets pointus, plus longs que la-fleur ; leurs
fommités font limples. Dans la fleur femelle, le calice
eft le même que dans la fleur mâle,' excepté qu’il
eft attaché au germe : cette fleur eft aufli. faite comme
la fleur mâle ; il s’élève du germe un ftile fimple ,
droit, cylindrique, plus long que la fleur, couronné
de cinq ftigmats Oblongs : le fruit eft une capfule ovale
compofee de cinq loges ; mais qui ne forment intérieurement
qu’une cavité ; la graine eft unique,
lifte, 6c de figure ovale ou cblongue. Linnæi, gen.
plant, p. 474. Plum.gen. //.Honfton, 13. Vaillant,
net. gerrn. [ D. J .)
PISONIS-VILLA , ( Géog. anc. ) maifon de plai-
fance Cn Italie, près de la ville de Bayes. Tacite,
Annal. I. XV. c. lij. dit que Néron s’y plaifoit beaucoup
, 6c s’y rendoit fréquemment. Ortelius croit
que ce lieu fe nomme aujourd’hui Truglio. ( D. J. )
PISS ASPHALTE , f. m. [Hiftoire naturelle, ) C’eft
un bitume naturel & folide, que l’on trouve dans
les monts Cérauniens d’Apollome : il eft d’une nature
moyenne entre la poix & l’alphalte. Voye^ Bit u m e .
Ce mot eft compofe de maso. , poix, 6c d’ao-paAtof,
bitume.
Pijfafphalte, eft aufîl un nom que l’on donne à une
fubftance faéfice, compofée de poix 6c d’afphalte onde
bitume judaïque, bitiunen judaïeum. Voye£ A s p
h a l t e .
La groflîereté de fa couleur noire, 6c fon odeur
puante, le diftinguent du véritable afph'alte.
Quelques écrivains fe fervent aufli du mot pijfafphalte
, pour exprimer la poix juive ou le fimple af-
P 11?1“ ; ^ I
PISSAT , f. m. u r in e , voye£ U r in e .
PISSELÆUM, f. m. ( Mat. médic. des anciens. )
vrifeiXciiov , huile de poix y de 9t;Vî->i , 6c t'ha.iov, huile.
Diofcoride dit qu’elle fervoit à guérir la galle 6c les
ulcérés des bêtes à -coriie. On retiroit une huile de
la poix tandis qu’elle bouilloit, en étendant defliis
de la laine qui abforboit la vapeur qui s’ en élevoit
6c qu’on exprimoit enfuite dans un autre vaifleau ;
ce qu’on réitéroit plufieurs fois. Ray foupçonne que
le pïjjinum de Pline, eft la même chofe que le p'ijfe-
Ueum des Grecs ; mais d’autres critiques prétendent
•que le piQinum des Latins étoit -tiré du cedre. [D. J.)
(PISSEMENT DE SANG , ( Médecine. ) on appelïd
pi [[entent de fang, toute évacuation fanguinolente
qui fe fait par le canal de l’urethrè, foit qu’on y voye
un mélange d’urine , foit qu’il n’y en ait point.
Le fang peutpafler par des'vaiflëaux trop dilatés;
6c quand il eft intimement mêlé à l’urine, il n’eft
guere poflible de le diftinguer de l’urine fanguinolente
; mais quand les vaifleaux font une fois rompus ,
le fang eft moins mêlé à l’urine, 6c eft par conféquent
plus pur. Le fang qui vient directement de l’urethre
ou des corps fpongieux, coule quelquefois fans
qu’on rende d’urine ; mais c’eft en petite quantité.
Si dans les jeunes gens pléthoriques ; dans la mutilation
de quelque membre, dans l’hémorrhagie, les
hémorrhoïdes, la fuppreflion des vuidanges ou des
menftrues, la pléthore eft fuivic d’un pijjiment de
fang; il eft ordinairement falutaire, 6c la faignée fuffit
pour l’afrêter,
Mais celui qui doit fa naiflartee à quelque mouvement
d’irritation particulière, produit dans les
reins, par l’abus des diurétiques, des emménago-*
gués , eft à craindre'; 6c dans ce cas il faut avoir recours
aux délayans, auxmucilagineux, aux huileux,'
pris abondamment.
Dans le cas d’une circulation générale qui devient
plus grande lorfqu’on a fait beaucoup d’exercice ,
qu’on eft allé à cheval, qu’on a élevé un poids con-
üdérable, ou qui eft une fuite d’une fievre aiguë, ardente
; du trop grand ufage des éehauffans , des fpi-
ritueux , des aromates , d’autres corps âcres, de la.
colere, ou de toute paffion de l’ame , 6c qiii produit
un pijfement de fang ; il convient d’employer les ra-'
fraîchiflans anodins.
Quant au fang trop diflous prefqu’incoercible dans
les maladies chroniques, le catharre, le feorbut, l’acrimonie,
6c les . autres eolliquations des humeurs
accompagnées du relâchement des folides ; il le faut,
épailïir à la faveur des corroborans doués d’acrimonie
particulière 6c convenable.
Le piffement de fang qui furviertt dans les fievres
malignes , peftilentielles, putrides , dans les pétéchies
, ou lorfque la petite vérole, la rougeole, la
pleuréfie, l’érefipelle, ou l’inflammation, ont dégénéré
en corruption, eft un accident dangereux ;
on tâchera de l’arrêter par les antiseptiques combi-'
nés avec les incraffans.
Le calcul attaché aux reins ou à la veflîe, & qui
par fon afpérité, bleffe les vaifleaux, ne permet pas
l’ufage des forts diurétiques ; mais pour procurer la
fortie de cette pierre, il faut employer les boiflbns •
adoucifîantes, oléagineufes, les mucilagineux, les
favonneux, 6c les anodins. Dès qu’on à eu lê bonheur
de faire fortir ce corps étranger, le piffement de
fang s’arrête ordinairement de lui-meme; ou bien
on réuflit à le faire ceffer,en ajoutant les confolidans
aux remedes dont on vient de parler.
Enfin, le piffement de fang qui arrive après les bief
ftireS, les contufions, 6c les corrofions de ces parties, -
ne peut trouver fa guérifon, que dans le traitement-
propre à ces maladies.
Outre les accidens généraux qui font une fuite de
toutes fortes d’hémorrhagies, la concrétion du fang
arrête quelquefois récoulemeent de l’urine, laiffe
un ulcéré dans les reins ou la veflîe, 6c caufe enfuite
une Urine purulente. ( D. J. )
PISSENLIT, f. m. ( Botan. ) nom vulgaire de la
principale efpece du genre de plante nommé par
Tournefort dens leonis, dent de lion, 6c dont on a
indiqué les caraCteres fous ce dernier mot.
I ‘ Sa racine eft environ de la grofleur du petit doigt,-
6c laiteufe. Ses feuilles font oblongues, pointues, aé- .
coupées profondément des deux côtés, comme celles
de la chicorée fauvage, mais plus lifles, 6c cou- .
ehées fur terre. Elle n’a point de tige, mais des péédicules
nuds, ftftuleux, longs d’une palme 6c plus ;
rougeâtres, quelquefois velus, & -garnis d’un duvet
.qui s’enleive aifément. .Chacun de>fespédiculeS'por-te
une fleiy .compofée de demi-fteurons, ^évafés, jaunes,
renfermés dansain calice .poli, découpés en plu-
fteurs parties, .dont la bafe eft garnie de quatre ou
jçinq fevwlles ivendâtrjes, réfléchies.
•Chaque fleuron .eft porté fur .u,n embryon , qui
•lorfque le calice Couvre 6c Je réfléchit iiir d.e .pédi-
eufe , jfe .change en une femence-roufle, ou citrine,
garnie d’aigrette. >Ces femences tombent, quand elles
font mûres, & .elles font emportées par le vent ;
la couche fur laquelle elles étoient, refte nue ; •$£
c’eft une pellicide poreufe. Cette plante eft très-com-
mvuie; onia cultive dans les-jardins : toutes fes parties
font ameres , 6c remplies d’un fuc laiteux.
PilSSENEiT y[Mat. méd. )les .vertus de cette -plante
font abfolument les mêmes que celles de la chicorée
fauvage, & on les-emploie aufli aux mêmes u-fages,
-6c l’iuie au lieu .de l’autre. La chicorée fauvage veû
cependant le médicament -principal dans l’ufage or-
dinaire, 6c le p'dfenüt eft le fuecédanée. Au refte,
- cette reflemblance .eft nonfoufement-établie fur l’ob-
fervation des propriétés n^édicamenteufes de l ’une
6c de l’autre piante, mais même fur leur nature ou
compofoion .chymique : en forte que tout ce que
■ nçus avons dit .de la chicorée fauvage convient entièrement
au pißcnlit. Voyes^ les ardcles Ç higORÉE
SAUVAGE, Mat. méd. 6'.ChICCRÉE SAUVAGE, Diele.
Le pißcnlit entre dans l’apozème cÆcinal appelle
communément bouillon rouge, & dans le fyfop de
chi corée .compofe de -Charas.
PISSER OS, L m.[Phar. anc.j) cérat compofe de cire
fondue, d’huile roiat 6c de poix, mêlés en proportion
convenable pour former une confiftance d’onguent;
Hippocrate recommande celui-ci en plufieurs cas,
.comme dans les brûlures 6c les plaies récentes ; iipa-
roît que cette efpece de cérat eft de la nature du ba-
filicon noir des modernes, qm paffe en effet pour un
très-bon emplâtre en diverfes occafions.
PISSITES , [Mat. méd. des anciens.')nrurv'n^ç, c’eft-
à-.dire vin de poix. Il fe faifoit avec du goudron 6c du
moût. On lavoit d’abord le goudron dans de l’eau de
la mer ou de la faumure jufqu’à ce qu’il fût blanchi ;
après cela on le rela-voit avec de l’eau douce, on met-
toit enfuite fur huit conges de moût une once ou deux
de goudron ; on les laifloit fermenter 6c repofer, enfin
on foutiroit la liqueur 6c on la mettoit dans des 1
vaifleaux. Difeonde, l. V. c. xlvj. en fait un grand j
•élo.|e pour les maladies chroniques des vifcerës qui
ne font point accompagnées de fievre.
PI$SOTTE , f. f. f Leßiverie y Salpétr. ) petite canule
de bois que l’on met au-bas d’un cuvier à Iefli-
v e , .pour donner paffage à l’eau que l’on jette de
tems en tems fur les cendres qui font enfermées dans
le charrier.
Dans les atteliers oîi fe fabrique le falpêtre , les
cuviers où fe font les lelFives des terres propres à en
tirer ce minéral, ont aufli leur piffotte ; elle fe place
ordinairement dans le bas du cuvier à deux ou trois
doigts du fable, avec deux billots de bois aux deux
côtes en--dedans , pour foutenir le faux-fond du bas
fur lequel fe mettent les cendres & les terres dont
les cuviers fe rempliflent; c’eft au-deffous de la piffotte
que l’on met les recettes. Savary. [ D . J .)
PISSYRUS, ( Géog. anc. ) ville de Thrace ; il y
?voit dans cette ville, félon Hérodote, l. VII. n°. 1 o cj..
un lac de prefque trente ftades de circuit, très-poif-
fonneux, & dont l’eau étoit extrêmement falée. Les
meilleures éditions portent Pyfiirus au lieu de P i f
fyrus.
PISTACHE , f. f. ( Botan.) on fait que c’eft le
fruit du piftachier ; les pißaches s’appellent en latin
Tome X I I .
pi/lacm en grec dans Diofcoride m?**)* ., & par les
Arabes paflech.
Ce font- des fruits ou des petites noix, de la grofleur
de là figure des avelines , oblongues, anguleufes,
élevées d’un .côté, applaties de l’autre , pointues 6c
marquées, d’un .côté. Elles ont deux écorces ; l’exté-
rieure eft membraneiffe, aride, mince , fragile ,.d’a-
bord.de couleur -verte,-enfuiterouffe ; l’intérieure eft
.ligneufe , pliante , caftante, légère, blanche ; elles
-renferment -luie amande d’un verd-pâle, graflë, hui-
Ieufe., .un peu amere, douce cependant de agréable
■> couverte d’une pellicule rouge ; on .doit
choifir celles qui font bonnes, -récentes, pleines 6c
mûres.
Herman fait mention de deux fortes de piflaches ;
lavoir les grandes & les petites. On nous apporte
•communément -les grandes ; des petites font moins
-connues & plus favoureufes ; elles viennent de Perfe.
•Ce fut Lucius Viteliius, gouverneur de Syrie, qui
apporta Je p r em ie r des piflaches en Italie fur ila fin du
r é g n é de Ti-be re . [D . J . )
P i s t a c h e , [Mat. médic.) fruit du piftachier. Ces
fruits renferment une amande ou femence émulfive
d’un goût agréable, & qui paffe pour fournir -une
noiirriture-tres-abor.dante 6c affez lalutaire, 6c pour
être propre par fes qualités à rétablir -promptement
les perfonnes amaigries -par des maladies, à augmenter
le lait 6c la femence, à adoucir les humeurs dans
la phtifie, la-toux , les difpofitions à la colique néphrétique,
&c.
Ces éloges font un peu outrés. 11 eft vrai cependant
que les piflaches tiennent un rang diftingué parmi
les femences émulfives confidérées comme aliment
, voyei Se m e n s e s Ém u l s i v e s ; & que les dragées
, les tartes, &c. qu’on en prépare fourniffent un
aliment affez doux, qui n’eft pas majfaïn , 6c qui pa-
roît folliciter l’appétit vénérien.
Quant à l’ufage qu’on en fait pour les émulfions,
il n’y a rien de particulier. Voye^ Em u l s I ON. L-huile
qu’on peut en retirer par expreflion eft fort douce,
mais elle eft tort peu ufitée , parce qu’on a reconnu
que l’huile d’amandes-douces , qui coûte beaucoup
moins, eft tout aufli bonne.
Les piflaches entrent dans le looch verd de la pharmacopée
de Paris, &dans le firop de tortue réfomo-
P i s t a c h e , ( Botan. exot. ) fruit de la plante ara-
chidnoïde d’Amérique, nommée dans le pays rhano-
bi. Voye[M a n û B I , Botan. exot. [D . J .)
P i s t a c h e s , les Confifeurs appellent de ce nom
un ouvrage qu’ils font en forme de dragées extrême*
ment petites , dont le fond eft de la graine de pifla-
che d’où cet ouvrage tire fon nom.
P i s t a c h e s e n s u r t o u t , les Confifeurs donnent
ce nom à des piflaches caffées &mifes à la praline,
6c trempées dans une composition .faite d’un oeuf
battu , 6c brouillé avec de l’eau de fleur d’orange.
PISTACHIER, f. m. [Botan.) arbre qui porte les
piflaches ; il s’appelle terebinthus indica dans Théo-
phrafte ; piflacia dans J. B. /. 2.76 ; 6cpiflaciapewi-
na fruclii racemofo, five terebinthus indica Theophr. dans
C. B. p.401.
Son tronc eft épais ; fes branches font étendues,
couvertes d’une écorce cendrée ; elles donnent naif-
fance k des feuilles qui font rangées fur de longues
côtes 6c difpofées par paires, de maniéré cependant
qu’elles ne fe trouvent pas placées exactement vis-à-
vis les unes des autres. L’extrémité de ces côtes eft
terminée par une feule feuille : elles font tantôt arrondies,
tantôt finiffant en pointe , garnies de nervures
, & femblables aux feuilles de térébinthe,mais
plus grandes.
Il y a des piflachiers qui portent des fleurs mâles,
d’autres des fleurs femelles ; les fleurs mâlesfontra-
O O o o ij