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 .jgemerit du  rtiala’de.  Les  bains  des  pies  agiflent  par  
 leur chaleur tempérée fur le fang ; ôc les humeurs qui.  
 Raflent par les vaifîeaux des pies pendant qu’ils font  
 dans l’eau,  ils les  divifent &   les  délayent,  les  font  
 couler  avec plus de  vîteflë ;  de-là vient que fi  l’eaû  
 des bains des piés  eft trop chaude  ,  elle augmente la  
 raréfaction du fang &  le battement des arteres ; mais  
 ces bains  ne conviennent pas dans tous  les cas ; ainfi  
 dans les réglés  qui font imminentes, ou qui coulent  
 aftuellement, ils font douteux pour leur effet; ils peuvent  
 diminuer ou augmenter l’écoulement, par la dérivation  
 trop  grande  du  fang qu’ils  produisent  dans  
 i ’artere aorte defcendante, ôc même par la révidfion  
 qu’ils  occafionnent  dans  les tuyaux  collatéraux  des  
 arteres  qui  vont à  la matrice , ils  ne manqueroient  
 -pas d’occafionner -une fuppreffion. C’eft ce qui fe voit  
 par  l’expérience des  femmes  imprudentes  qui  s’ex-  
 .pofent par-là  à  des maladies  facheufes. 
 Les bains des piés font excellens dans tous  les  cas  
 eîi il faut.procurer une  dérivation  des humeurs  des  
 .parties  fupérieures  vers  les  inférieures ; ainfi ce re-  
 mede eft efficace dans  le  vertige, dans  l’apopléxie ,  
 dans l’épilepfie imminente , dans  les  maladies  fopo-  
 reufes ôc convulfives, dans les fpafmes ôc dans les af-  
 feClions  fpafmodiques  ,  dans  les  douleurs  de  tête,  
 dans la migraine ; mais fi ces maladies ne font pas oc-  
 cafionnées par  des  engorgemens  des  vaifleaux,  ou  
 par une  pléthore locale du cèrveau ou de fes parties  
 voifines, ou par une élafiicité ôc rigidité trop grande  
 des fibres nerveufes, ce remede devient inutile ; ainfi  
 . lorfqueces maladies ne font que des fymptomes d’autres  
 maladies, telles  que  l’indigeftion , la  fabure,  la  
 cacochylie, les vers, les affrétions fpafmodiques dans  
 les vifceres du bas-ventre, c’efi; en vain que l’on ten-  
 teroit les lavemens  des piés  ,  la  révulfion  ne  feroit  
 que pernicieufe, ôc d’ailleurs la caufe perfifiant, ces  
 fymptomes ne feroient point abattus.  V. Bain*  (m) 
 PEDIR,  ( Géog. mod. )  ville  des  Indes,  capitale  
 d’un  royaume de même nom,  dans l’île de Sumatra.  
 Le  roi  d’Achem s’en eft  emparé.  Long. 214.  i5. lat. 5.  40. 
 PEDOMETRÊ, ou Com pte-pas , f. m. ( Arpent.)  
 infiniment de méchanique fait  en forme de montre,  
 ^ompofé  de  plufieurs  roues  qui  s’engrainent  l’une  
 dans  l’autre ,  ôc qui font  dans  tm  même  plan ,  lef-  
 quelles par le moyen d’une  chaine ou  courroie-,  attachée  
 au pié d’un homme ou à la roue d’un caroffe,  
 -avancent d’un  cran à  chaque pas ou  tour  de roue;  
 de forte que par le moyen de cet infiniment, on peut  
 favoir  combien  on a fait de  pas,  ou mefurer la  distance  
 d’un  endroit à un  autre.  Voyez  Odometre.  
 Ghambers.  (E ) 
 PEDONNE,  f. f.  (Manufact. en foie.')  petit bouton  
 düvoire  ou  de buis  attaché au bout du fer  rond  
 du velours frifé., ôc qui dans le velours coupé, fe met  
 alternativement au bout de chaque virgule de  laiton.  
 Voye^nos Planches de foierie. 
 PÊDOTRIBE , f.  m.  (Antiq. grequef), le pêdotribe ,  
 en  latin poedotriba,  formoit  les  jeunes  
 gens aux exercices gymnaftiques, fous les ordres du  
 gymnafiarque,  qui en  étoit  le  premier maître. C’é-  
 toient deux offices très-différens l’un de l’autre, quoi-  1  
 que  le  favant  Prideaux  les ait  confondus,.  Nous les  
 voyons expreffément diftingués par les auteurs ôc fur  1^  marbres. Ce n’ eft donc pas une queftion ;  mais la  
 matière  fournit  des  détails  cu rieuxrecu eillis  par  
 Van-Dale. Le gymnafiarque, furintendant du  gym-  
 nafe, n’étoit en  charge que pour  un an ; dans quelques  
 endroits même,  o'n en changeoit tous les mois ; 
 1e pêdotribe lui  étoit fubordonné ;  c’étoit  un  officier  
 fubalterne : mais fa charge étoit à v ie, «T/« Qt014 il tient  
 toujours fur les marbres, un  des derniers rangs parmi  
 les miniftres du gymnafe. Quoiqu’attaché particulièrement  
 aux épheoes, Ie_pêdotribe étendoit flïïffil fes 
 P  E D 
 fondions fur  la  claffe  des  enfans ;  fon nom feül  en  
 [  fournit la preuve ; mais on  trouve le  fait nettement  
 prononcé dans plufieurs pafl'ages formels, entr’autres.  
 dans Ariftote ôc  dans l’Axiuchus,  dialogue  communément  
 attribué à  Platon.  Enfin  le pêdotribe bornoit  
 fon emploi fubalterne au détail méchanique de la formation  
 de fes éleves ; ôc comme  cet emploi deman-  
 •doit de  la pratique ôc de l’expérience ,  on le donnoit  
 à vie. 
 PÉDOTROPHIE ,  f.  f.  (Médec. )  nourriture  des  
 enfans de Tacaç, génitif ■ zraiS'oç, enfant ,  ÔC rpoip>i, nourriture  
 ; la pédotrophie  eft  une  partie  de  la Médecine  
 fort négligée,  ôc fur laquelle on fuit par-tout une af-  
 fez mauvaife routine ; un bon traité fur cette matière  
 deviendroit précieux, ôc l’on a lieu de  juger qu’il fe^  
 roit  bien  reçu  du public,  puifqu’il  a tant  goûté  le  
 poëme  latin de M. Scevole de Sainte-Marthe, fur la  
 maniéré de nourrir les  enfans à la  mamelle.  Cé  poëme  
 intitulé ptzdotrophia,  ÔC publié  en  1584, fut imprimé  
 dix fois pendant la vie de  l’auteur, ôc environ  
 autant de fois depuis  fa mort.  Il fut lu  ôc interprété  
 dans  de  célébrés  -uniVerfités  de  l’Europe,  prefque  
 avec  la même  vénération  qu’on  a  pour les  auteurs  
 anciens. 
 PEDRACA  de la Sierra ,  (Gêogr. mod.) bourg  
 d’Efpagne  dans  la  vieille  Caftille , fur  la riviere de  
 Duraton  au n ord,  ôc près de Sepulveda.  Ce bourg  
 eft  la Metercofade Ptolomée.  C’eft dans le château  
 de  ce bourg que  les fils de François I. furent détenus  
 prifonniers pendant quatre ans. Long.  /(T.  (f. lat. 40»  
 £8,  (D .  J.) 
 PEDRA  FRIGOÀ,  (Hifl. nat.) nom que les Portugais  
 donnent à des pierres dont ils font ufage dans  
 la médecine ,  &   à  q u i, ainfi  que les Malabares,  ils  
 attribuent la vertu de rafraîchir.  Ils en ont quatre ef-  
 peces : la première eft jaune mélée de blanc, de bleu,  
 de rouge ôc de verd ; elle eft d’une dureté médiocre,  
 cependant on  peut aifément  la piüvérifer ;  il y   en a  
 des morceaux qui font parfemés de grenats ôc de rubis. 
  La fécondé  efpece  eft ve r te , ôc  elle  reflemble à  
 du jafpe p o li,  mais  elle eft  fragile ,  ôc  compofée de  
 lames  ôc de  fibres  faciles à  écralër.  La  troilieme  eft  
 blanchâtre, ôc femblable à  du talc.  La quatrième eft  
 très-blanche,  ôc  plus  compa&e  que  les  autres.  On  
 s’en fert  dans les  maladies  inflammatoires  ,  dans  les  
 fievres chaudes  ,  ôc contre  la morfure des bêtes v ë-  
 nimeufes.  Extérieurement  on  la mêle  avec  des  jus  
 d’herbes pour les inflammations des yeux  ôc  des autres  
 parties du corps ; on fe fert pour cela indifféremment  
 de l’une  de ces fortes de pierres ; cependant on  
 croit que  celle qui eft verte  eft la plus propre contre  *  
 les maux de reins.  Il paroît que  ces pierres  font calcaires  
 ôc abforbantes. Voyez Ephemerides nat. curiof  
 JDecad. II.  anno  1. 
 PÉDRO,  (s an) Gêogr. mod.  i°.  petite ville d’Efpagne  
 dans la vieille Caftille, fur l’Arlauza,  au-def-  
 fous de  Lerma vers le levant. 
 z°. Pédro ( fan )   port  de  l’Amérique méridionale  
 fur  la  côte  orientale  du Bréfil,  à  l’embouchure de  
 Rio grande.  Long. 32 S.  lat. mérid. 32. 
 30. Pedro  (fan) ville de l’Amérique feptentrionale  
 au gouvernement de Honduras,  à 30 lieues de Val-  
 ladolid, ôc à  11  du port de Cavallos. 
 PEDUM,  ( Gêogr. anc. ) petite  ville  du Latium,  
 fituée entre Prénefte ôc T rivoli, proche de l’aqueduc  
 appelle Aqua  Claudia, un peu au-defious de Scaptia.  
 Tibulle avoit  une maifon de campagne qui  lui  etoit  
 reftée des biens de fon p ere, au territoire  de Pedum,  
 mais  la  ville ne fubfiftoit  plus  au  rapport  de  Tite-  
 Live.  Pline ,  liv. III.  chap.  v.  ajoute  que les Pédoe-  
 niens, Pedani,  font du nombre des peuples, dont les  
 villes étoient tellement péries, qu’on n’en voyoit pas  
 même les ruines.  (D.  J.) 
 PEDVNCULES, ou PEDICULES, fubft, roafc. en. 
 P  E  G 
 {Anatomie ;   nom de  deux  petites bandés.médullaires  
 fort blanches,  très courtes, au moyen defquelles la  
 glande  pinéale  eft  attachée comme Un  petit bouton  
 au  bas  des  couches  des  nerfs  optiques.  Voye^  Pi-  
 .NÉALE , & c.  .  . 
 On  donne auffi ce nom  aux branches de  la moelle  
 alongée.  Voye[  Branche  &  Moelle  alon g ée. 
 PÉEBLES,  (Gêogr.  niod.)  ville d’Ecoffe,  capitale  
 .de la  province,de même npm, autrement dite Ewe-  
 dale. Il y  a , dit-on, dans cette v ille trois églifes, trôijS  
 portes, trois  tues &   trois ponts.  Elle  eft  agréablement  
 fituée' fur  le  bord feptentriônal de  la  Ewedé.,  
 .à 7 lieues N.  E.  d’Edimbourg,  102 N. de  Londres.  
 Long.  14.  28. lat. 55. 64. 
 PÉER,  ( Gêogr. mod. )  petite  ville de l’évêché de  
 Liège ,  au  Comté de  Lootz.  Long.  23.  io.Iat, St. 8. 
 B S H D 
 PEETERMANN,  (Commerce.)  efpece  de  bierre  
 blanche  extrêmement chargée de  grain , ôc peu  fermentée  
 , qui fe braffe à Louvain dans le Brabant ; elle  
 eft  d’un  goût affez agréable, mais  elle  enivre  fortement, 
  ôc nuit, dit-on , beaucoup à ceux, qui en  font  
 un  ufage  très-fréquent ;  on  prétend  qu’elle  contribue  
 à engourdir le  cerveau des jeunes gens qui vont  
 faire  leurs études dans l’tiniverfité de Louvain. 
 PÉGANÉLÉON, f. m.  (Pharrn. anc.)  terme employé  
 par les  anciens  pour défigner de l’huile, dans  
 laquelle des feuilles ôc des fleurs de rue ont été infii-  
 fées pendant un certain tems au  foleil,  (D . J .) 
 PÉGASE,  f.  m.  ( Mythol. )  Héfiode nous dit que  
 c’eft du fang de Médufe ,  à qui Perfée coupa la tête,  
 qu’étoit né pêgafe,  ce cheval aîlé, fi utile aux poëtes,  
 foit par lui-même ,  foit qu’ils le montent pour prendre  
 leur  vol vers  le  c ie l, foit par la fontaine  d’Hip-  
 pocrène qu’il fit fortir de terre d’un coup de pié ,  ôc  
 dans  laquelle ils puifent à longs traits les fureurs  divines  
 qui  les  agitent.  Voilà la  fable ;  M.  Fourmont  
 en. a  donné dans les Mêm. de littêrat. une  explication  
 prefque démontrée,  en remettant feulement cette fable  
 en langue phénicienne. 
 Médufe  n’étoit autre  chofe ,  qu’un des  cinq vaiffeaux  
 de la  flotte de Phorcis, prince Phénicien,  roi  
 d’itaque.  La tête  de Médufe  étant une fois coupée ,  
 c’eft-a-dire  le commandant  du vaifleau tu é ,  il  fortit  
 du vaifleau,  Chryfaor, célébré ouvrier en métaux,&   
 le  Pêgafe. 
 Le  chef de  la Médufe  ,  en  achetant  de  l’or  des  
 Africains ,  avoit  attiré de  chez  eux un  ouvrier  qui  
 fçût  le mettre  en  oeuvre ;  cela étoit fort  à  fa  place.  
 Le pêgafe  eft ancien grecpagaffe: devons nous l’aller  
 chercher  bien  loin  ;  ôc  pendant  qu’c?  eft  la  finale  
 grecque,  dire avec Bochart &  M. le Clerc,  que pe-  
 gafos  s’ eft  formé  de pagafous , frani  equus  ,   ce  qui  
 eft encore contre les réglés de la grammmaire  phénicienne  
 ou hébraïque, qui n’admet point une  femblable  
 tranfpofition ?  Pagafos  fans  détour  ôc fans vio-  ■  
 _   lence, eft manifeftement le pacaffe :  lorfque les Romains  
 virent pour la première fois l’éléphant,ils l’ap-  
 Çellerent bos ;  de même  le pacaffe  forti de  la Méduf 
 e ,  parce qu’on l’avoit apprivoilé,  ôc que l’on mon-  
 toit defliis comme fur les chevaux,  fi.it appellé  cheval. 
   Les dénominations  empruntées pour les chofes  
 extraordinaires font de tous  les tems ôc de toutes les  
 langues ;  ôc une marque  que  c’étoit un animal  fau-  
 vage ,  c’eft qu’il s’échappa, qu’il ne fut rattrapé que  
 par Bellerophon,  qu’il tua Bargylle, l’ami de Belle-  
 rophon , qu’il le blefla lui-même ,  ôc difparut.  Mêm.  
 de JLittêrat.  tom. I II.  (D . J.) 
 Pégase ,  (  Art numifmat.) l’auteur  de la  fcience  
 ■ des  médaillés  a  remarqué que pêgafe  eft le fymbole  
 de  Corinthe  ,  oh Minerve  le donna  à Bellerophon  
 pour combattre la Chimère ;  il fe trouve auffi fur les  
 médaillés des villes  d’Afrique  Ôc fur celles de Sicile,  
 depuis  que  les  Carthaginois  s’en  furent rendu maî- 
 P  E  G  *39 
 très, parce qu’on tenoit que ce cheval eft né du fang  
 de Medufe qui  etoit Africaine.  Syracufe en particu-  
 her ,  qui  avoit une  étroite-alliance  avec ' Corinthe ,  
 marcpioit fes médailles  d’un pêgafe,^ (D.  J.) 
 PEGASE  ,  1. m.  en AJlronomie,  eft une  conftella-  
 tion  de  l’hémifphere  feptentriônal  ;  on  la  défi »ne  
 par un  cheval aîlé.  C onstellation.  ° 
 Pègafe  a  félon  le  catalogue  de  Ptolomée  ,  vingt  
 ■ étoiles ; félon Tycho ,  dix-nèuf;  ôc dans  le catalogue  
 Britannique,  quatre-vingt-treize.  (O) 
 PÉGASIDES  f. fi.  ( Mythol.)  furnom des Mufes,  
 pris  du  cheval pêgafe. qui  fut  comme  elles habitant  
 de  l’Hélicon. 
 PEGCE ,  (Géog. anc.)   i° . ville de l’Achaïe,  dans  
 la Mégaride ;  20.  ville  de l’Hellefpont,  félon Orte-  
 lius;  3°.  ville  de  l’île  de Cypre  ou de  lâ Cyrénie ,   
 félon Etienne le géographe. 
 PEGASGE,  (Gêog. anc.)  cap de la Magnéfie,  ainfi  
 nommé,  dit le Scholiafte  d’Apollonius,  de  ce que le  
 navire  Argo y   fut  conftruit ;  il  y   avoit  en  eèt  endroit 
 là un temple d’Apollon, qui  a fait donner  à  ce  
 dieu par Héfiode  lënom  de Pègajîen :  cê  fut-là  que  
 les Argonautes  s’embarquèrent ;  ôc  le  lieu  oh  fe  fit  
 l’embarquement  a  depuis  porté  le  nom  ÜAphetoe ,   
 ainfi  que  le- difent  pofitivement  Strabon &Stepha-  
 -nus.  (D . J .)  * 
 PÉGASIEN, fenatus-confulte (terme de jurifp. rom.)  
 le  fénatus-confulte ptgafien ordonnoit  que  l’héritier  
 fidei-commiflaire  retiendroit le  quart  du  fidéi-com-  
 mis.  Le trébellien le déchargea des actions aétives ôc  
 paffives ;  enfuite on les  a confondus fous  le nom de  
 quarte trébellianique ou falcidie. 
 PÉGÉES ,  f. f. pl.  (Mythol.) nymphes  des  fontaines  
 ;  c’eft  la même  chofe  que  les  nayades,  ôc leur  
 nom a la même origine que pêgafe.  (D. J.) 
 PÉGMA, f. m.  (Tkéat. des Rom.) c’étoit une forte  
 de  grande machine  théâtrale,  qu’on levoit &  qu’on  
 abaifloit  par  le  moyen  de  certains  refforts  ,  ôc  qui  
 avoit plufieurs étages ;  enforte qu’il n’eft pas furpre-  
 nant qu’un  homme tombant du haut en-bas, fe rompit  
 quelque  bras  ou quelque jambe  , domme il arriva  
 à un joueur de flûte.  Juvénal en parle dans la Satire  
 4.  v.  122. fie  pugnas fîlicis  laudabat &  ictus,  &  
 pegma ,   & pueros  inde  ad velaria raptos ;  il louoit de  
 cette  forte  les  combats  des  gladiateurs  de  Cilicié,  
 les  terribles  coups qu’ils  fe  portoient,   ôc les enfans  
 que la machine ( le pegma ) tenoit fufpendus  en Pair;  
 on voit par ce paflage, qu’on plaçoit fiir le pegma des  
 gladiateurs,  des enfans,  des muficiens;  en un mot,  
 qu’on fe fervoit de  cette machine pour  produire aux  
 yeux des fpeûateurs,les illufions propres à les émouvoir. 
   '' 
 P EGM A R E S ,  fi m.  (Hift. anc.) nom que don-  
 noient  les Romains à  certains  gladiateurs, de même  
 qu’à certains artiftes. 
 Les  anciens  donnoient  quelquefois  en  fpeéiacle  
 une  forte de machines mouvantes  appellées pegma-  
 ta ;  c’étoient des échaftauds  diverfement ornés ,  qui  
 avoient quelque reflemblance à ceux de nos feux d’artifice. 
   Ces échafauds étant des machines qui jouoient  
 en bafcules ;  ils  lançoient en  l’air la matière dont ils  
 étoient chargés,  ôc entr’autres des hommes  que l’on  
 facrifioit ainfi aux amufemens du public ;  ou bien ils  
 les précipitoient dans des trous creufés en terre,  oil  
 ils trouvoient leur bûcher ; ou encore ils les jettoient  
 dans les antres des bêtes féroces. 
 On appelloit pegmares, non - feulement les infortunés  
 que  l’on facrifioit ainfi,  mais encore  ceux qui  
 conftruifoient les machines ôc qui les faifoient jouer. 
 Suivant Cafaubon, on mettoit le feu à l’échafaud ;  
 ôc les pegmares étoient obligés de fe fauver à-travers  
 les flammes ôc les débris de la machine. 
 Lipfe  dit  feulement  que  les pegmares  étoient certains  
 gladiateurs,  qui combattoient fur des échafauds