caria. # on donne à ce pigeon le nom de perdrix à la
Martinique , il eft à-peu-près de la groffeur du p igeon
domeftique : il a la tête , le cou , la gorge & la
poitrine d’un marron tirant fur le pourpre ; les plumes
de la partie inférieure du cou font d’un violet
doré très-éclatant, & forment une forte de collier ;
le dos , le croupion & les petites plumes des ailes
ont une couleur brune tirant fur le roux : le ventre,
les jambes & les plumes du dèffous de la queue font
d’un fauve-clair, mêlé de viplet : Jes côtés du corps
& la face inférieure des ailes ont une couleur cendrée
; les grandes plumes des ailes font noirâtres ; les
deux plumes du milieu de la queue font en entier
d’un brun roufsâtre ; les autres ont cette couleur fur
la plus grande partie de leur étendue feulement dp
côté extérieur , & le côté intérieur eft d’un cendré
foncé ; elles ont une bande noire tranfverfale près de
leur extrémité qui eft d’un gris blanc : les piés font
rouges. On trouve cet oifea à la Martinique. Omit,
de M. Briffon , tome I . Voyez O lS E AU .
P i g e o n v i o l e t d e l a M a r t i n i q u e , columba
violacea martinicana, Brif. le pere du T ertre, hiß. des
Ant. a donné à ce pigeon le nom de perdix rouße. 11
eft à-peu-près de la groffeur de la tourterelle, & il a
la tête, le cou, la poitrine, le dos, le croupion, les
petites plumes des ailes, 6c la queue de couleur de
marron, qui change à différens afperis en violet : le
ventre, les jambes, & les plumes du deffous. de la
queue font roufsâtres,; les côtés du corps & la face
inférieure de l’aile, ont une couleur rouffe ; les grandes
plumes de l’aile ont le. côté extérieur & l’extrémité
de même couleur que le dos ; le côté intérieur
eft roux ; les yeux font entourés de petits ma mêlions
charnus d’un très-beau rouge; l’iris eft de cette
même couleur; le bec &c les piés font d’un rouge
moins foncé. On trouve cet oifeau à la Martinique.
Omit. de M. Briffon , tome I . Voye%_ O lS E AU .
P i g e o n m e s s a g e r , columba tabellaria, Wil. Ce
pigeon reffemble beaucoup au précédent ; il eft d’un
bleu foncé ou noirâtre : la membrane qui entoure
les y e u x , & celle qui couvre les narines, font fort
épaiffes & couvertes de tubercules farineux blanchâtres
: le bec eft d’une moyenne longueur &c noirâtre.
On a donné à ces fortes de pigeons le nom de meffa-r
ger, parce qu’on leur fait porter des lettres d’un endroit,
à un autre : on les ftyle à ce fervice quand ils
font jeunes.
P i g e o n d u M e x i q u e , C e h o i l o t l , columba
fylvefiris , Ra i, fynop. avi. Ce pigeon a toutes les
parties du corps couvertes de plumes brunes,, excepté
la poitrine &c les extrémités des ailes qui font blanches;
le tour des yeux eft d’un rouge v i f , &c l’iris
eft noir ; les piés font rouges : on le trouve au Mexique.
Omit, de M. Briffon, tome I. Voye^ O i s e a u .
P i g e o n b l e u d u M e x i q u e , T l a c a h o i l o t l ,
columba fylvefiris fpecies , Rai, fynop. avi. C e pigeon
eft à-peu-près de la groffeur du pigeon domeftique :
la tête, le cou, le dos, le croupion, & les jambes
font bleues. Il y a auffi quelques plumes rouges fur
la tete & fur le couprincipalement à fa partie inférieure
; les grandes plumes des ailes & celles de
la queue font bleues ; les plumes de la poitrine, du
ventre, des côtés du corps, les petites des ailes, &
celles du deffous de la queue , ont une couleur rouge
, de même que l’iris des y e u x , le bec & les piés :
on trouve cet oifeau au Mexique. Omit, de M. Briffon
, tome I . Voye^ O lSEAU.
P i g e o n d e m o n t a g n e d u M e x i q u e , columba
mexicana, montana maxima, Rai. Ce pigeon eftpref-
qu’aufli grand que le pigeon romain, & entièrement
d’un roux tirant fur le pourpre, excepté les petites
plumes des ailes qui font blanches ; le bec & les piés
font d’un très-beau rouge. Il y a des individus de
cette efpece qui ont une couleur fauve claire, au
lieu d’être roux : on trouve cet oifeau fur les montagnes
du Mexique. Omit, de M. Briffon, tome I . Voye^
O i s e a u .
P ig e o n n o n a i n , P i g e o n a c h a p e r o n , P i g
e o n p â t é , JACOBIN j columba cucullata, five ja-
cobina, Wil. Celui-ci a comme le pigeon de Barbai
■ rie le bec très-court ; les plumes du derrière de la
tête &c celles de la partie fupérieure du cou , font
dirigées en-haut, & difpofées de façon qu’elles forment
une forte de capuchon femblable à celui d’un
moine ; c’eft ce qui lui. a fait donner le nom de pigeon
nonain.
Pigeon d e N i n c o m b a r , columba Nincombar,
indien. Klein avi. Ce pigeon eft un. peu plus grand
que le pigeon romain. Il a la tête 6c la gorge d’un
noir bleuâtre ; les plumes du cou qui font longues &
étroites, & celles du dos & du croupion, ont différentes
couleurs, telles que le b l e u l e rouge, le pourpre
& le jaune, & elles font toutes antées d’un très-
beau, verd. La poitrine, le ventre, les côtés du corps
& les jambes, ont une couleur brune obfcure; les
pétites plumes des ailes font toutes vertes, excepté
les trois extérieures du premier rang, dont la couleur
eft bleue ; les trois premières des grandes ont
cette même couleur b leue, & les autres font en partie
brunes & en partie rouffes ; la queue eft blanche,
les piés,- font bruns en-deffus & jaunes en-deffous:
l’iris des yeux eft rouge ; la femelle différé du mâle',
en ce qu’elle n’a pas des couleurs aulîi brillantes, &
que les plumes du cou font moins longues : on trouve
cet oifeau dans les îles de Nincombar. O,mit. de
M. Briffon, tome I . Veye£ O lS E AU .
P i g e o n d e N o r v è g e , columba norvegica. Ce
pigeon a prefque la groffeur d’une poule ; il eft d’un
très-beau blanc ; fes piés font couverts de plumes.,
& il a une huppe fur le fommet de la tête.
P i g e o n p a o n , P i g e o n a l a r g e q u e u e , co-
Lumba trémula laticauda , Wil. On a donné à ce pigeon
le nom de pigeon-paon, parce qu’il étend & qu’il
étale fa queue, en la portant élevée, comme le paon
& le coq, d’Inde ; il a un plus grand nombre de pillâmes
dans la queue que les autres pigeons. On l’a auffi
nommé le trembleur., parce qu’il remue prefque fans
ceffe la tête & le cou de côte & d’autre.
P ig e o n p a t u , columba hirfutis pedibus , Wil. Ce
pigeon ne différé des autres, qu’en ce qu’il a les piés
couverts de plumes jufqu’au bout des doigts.
P i g e o n v e r d d e s P h i l i p p i n e s , columba made-
rafpatana, variis coloribus eleganter depicla , R ai, fynop.
av. Ce pigeon eft. un peu plus, gros que notre
tourterelle : il a la tête & la gorge d’un verd d’olive
mêlé de brun; le cou eft de couleur de marron clair;
les plumes du dos, du croupion, des côtés du corps
& celles du deffus de la queue, font d’un verd d’olive
; les grandes plumes des ailes ont à leur extrémité
une bande jaune de couleur de foufre ; la poitrine
eft orangée ; le ventre & les jambes font d’un
verd d’olive clair & tirant fur le jaune ; cette couleur
s’éclaircit &c devient d’autant plus jaune, qu’elle
fe trouve plus près de l’anus, qui eft entièrement
jaune. Les plumes qui font fous fa queue ont autant
de longueur que celles de la queue même, & leur
couleur eft rouffe ; les plumes de l’aile font noirâtres
en-deffus & cendrées en-deffous, à l’exception des
bords extérieurs, qui ont une couleur jaune claire;
celles de la queue font au contraire cendrées en-deffus
&C noirâtres en-deffous : on trouve cet oifeau aux
îles Philippines. Omit, de M. Briffon, tome I. Voye{
O i s e a u .
P ig e o n r a m i e r , voyei R a m i e r .
P i g e o n d e r o c h e , voye[R o c h e r a y e .
PlGEON ROMAIN , columba domefica major9 W il.
Le pigeon romain eft beaucoup plus grand que le pi-
geon domeftique ;'il a environ quinze pouces de Iongueur
depuis la pointe du bec jufqu’à l’extrémité de
la queue ; fes couleurs varient ; on en voit de blancs,
de noirs, de roux, de cendrés ; d’autres ont plusieurs
de ces couleurs mélées ; enfin, il y en a qui les réunifient
toutes les quatre ; le bec eft noir dans les uns;
&: rouge ou de couleur de chair dans les autres; ils
ont tous la membrane, qui eft au-deffus des narines,-
couverte d’une matière iàrineufe qui la fait paroître
blanchâtre ; les piés font rouges & les ongles noirs ,
& quelquefois blanchâtres. M. Briffon dans fon Ornithologie,
fait de ce pigeon uneefpeceparticuliere,
& il regarde comme des variétés de cette efpece.
les pigeons dont il a été fait mention au nombre de
feize.
P lG EON SAUVAGE , oenas feu vinago , Wil. Ce
pigeon eft un peu plus'gros que le pigeon domeftique :
il a un pié deux pouces de longueur depuis la pointe
du bec jufqu’à l’extrémite de la queue, & deux piés
deux pouces d’envergure .;, la tête eft cendrée ; la race
fupérieure & les côtés du cou font d’un verd doré
qui paroît de couleur de cuivre de rofette à certains
afperis ; la partie antérieure du dos & les petites plumes
des ailes, ont une couleur cendrée obfcure ; les .
plumes qui couvrent le deffus de la racine de la queue,
le croupion & la partiepoftérieure du dos, font d’un
cendré clair ; la face inférieure du cou depuis la tête,
jufqu’à environ le milieu de fa longueur, le refte du
cou &c la poitrine, font d’un viplet rougeâtre ou
pourpré ; le ventre, les côtés du corps, les jambes,
oc les plumes du deffous de la queue, ont une couleur
cendrée claire ; les quatre ou cinq premières grandes
plumes des ailes font noires, à l’exception du
bord extérieur qui eft blanc ; toutes les autres, &
celles du premier rang, font cendrées , à leur racine
& noirâtres vers l’extrémité. Il y a encore fur chaque
aile deux taches noires ; toutes les plumes de la
queue font cendrées depuis leur origine jufqu’à environ
les deux tiers de leur longueur, & le refte eft
noir, excepté la moitié des barbes extérieures de la
première plume de chaque côté qui eft blanche ; les
piés font rouges, & le bec eft d’un rouge p âle, félon
Belon : cepigeonfa.it fon nidfur les rochers efearpés.
Omit, de M. Briffon , tome I. Voye[ O lS E AU .
P i g e o n s a u v a g e d ’A m é r i q u e , columbuspalum-
bus carolinenfis. Klein, avi. ce pigeon eft de la groffeur
de notre pigeon fauvage ; il a la face fupérieure
du corps de couleur cendrée, &c l’inférieure d’un
violet rougeâtre ; les plumes des aîles font d’un brun
noirâtre , & les grandes ont le bord extérieur blanchâtre,
le tour des yeux &c les piés font rouges. On
trouve cet oifeau en Amérique. Omit, de M. Briffon,
tom. 1. P'oyei O lS E AU .
PlGEON s a u v a g e DU M ÉX IQ U E , columba mexicana
hoilotl dicta hernandejîi, Rai, fynop. avi. ce pigeon
eft de la grandeur du pigeon domeftique; il a la
tê te , le cou , le dos, le croupion, les- aîles &c la
queue d’une couleur brune melée de taches noires,
excepté les grandes plumes des aîles & la queue
qui n’ont point de ces taches ; la poitrine, le ventre
6c les jambes, font d’un fauve clair, le bec eft noir
& les piés font rouges. On trouve cet oifeau au M é -
xique dans les forêts & dans les endroits frais. Omit,
de M. Briffon, tom. I. Voye{ O i s e a u .
P i g e o n v e r t d e l ’ i s l e s a i n t T h o m a s , columba
fylvefiris ex infula fancli Thoma , Marcgravii, Wil.
ce pigeon eft entièrement vert à l’exception des plumes
du deffôuS de la queue qui font jaunes ; les plumes
des aîles & l’extrémité de celles de la queue,
ont une couleur verte tirant fur le brun ; les yeux
font noirs & entourés d’un cercle bleu ; le bec eft
d’un rouge de fang depuis fa racine jufqu’à la moitié
de fa longueur, & le refte a une couleur bleue
mêlée de blanc & de jaune ; les piés font d’un jaune
de fafran. On trouve cet oifeau dans Pile faint Thomas.
Omit de M. Briffon, tom. I. Voyeç OlSEAU.
PlGEON TREMBLEUR, columba tremula angufli
cauda feu acuticanda, Wil. ce pigeon reffemble au
pigeon paon par les mouvemens continuels qu’il fe
donne, mais il en différé en ce qu’il a la queue
étroite.
PlGEON TURC , columba turcica feu perfica, Wil.
la couleur de ce pigeon varie moins que celle de la
plupart des autres pigeons ; il eft noirâtre ou d’un
jaune rougeâtre ou obfcur : la membrane qui entoure
les yeux 6c celle qui fe trouve au-deffus des narines
font rouges & fort épaiffes : le bec eft jaune
& les piés font d’un rouge pâle.
PlGEON de VOLIERE, ( Econom, rufliq. ) c’eft un
pigeon nourri à la main 6c élevé à la maifon dans
une volière, & qui n’en fort que pour s’égayer. Les
pigeons de voliere font plus chers que les autres ~
parce qu’ils font meilleurs;, & furtout quand ils ne
mangent que du chênevi 6c du millet ; les pigeons,
foit de voliere ou autres, couvent leurs oeufs
dix-huit jours, le mâle 6c la femelle tour-à-tour pendant
la journée, mais la femelle toute la nuit; ils
font ordinairement des petits tous les mois ; ils les
nouriffent un mois durant, mais dès que leurs petits
ont dix ou douze jours, iis commencent à fe
tirer le bec & à fe cocher. Leurs petits mangent
feuls, lorfqu’ils ont trois femaines ; ils roucoulent à
deux mois, &c à fix ou environ, ils commencent à
profiter & à fe préparer pour faire des petits.
k| | j . B
P ig e o n , ( Dicte & Mat. med. ) l’ufage très-commun
que nous faifons du pigeon dans nos alimens,
eft une chofe affez connue ; on ne mange prefque
que le pigeonneau ; la chair du vieux pigeon eft fe-
che & dure , elle fournit pourtant un affez bon fuc
lorfqu’on la fait bouillir avec d’autres viandes pour
en préparer des potages. Le. pigeonneau de voliere
ne différé du pigeonneau de colombier, qu’en ce
que le premier eft communément plus gros & toujours
plus gras & par conféquent d’une chair plus
délicate, plus fondante.
Le pigeonneau fe mange dans deux états ou deux
âges qui le font différer effentiellement: i ° , lorf-
qu’il commence à peine à pouffer les tuyaux des
plumes de la queue & des aîles, ce qui lui arrive
lorfqu’il a environ quinze ou feize jours, ou lorf-
qu’il eft prefqu’entierement couvert de plumes, ce
qui lui arrive à-peu-près à l’âge d’un mois ; dans le
premier état, la chair en eft abfolument fucrée,
elle n’eft point faite, ce n’eft prefque qu’une gelée ;
elle eft en général peu faine quoiqu’elle foit regardée
comme plus délicate ; dans le fécond état, la
chair a une certaine confiftence, quoiqu’elle foit
tendre encore & pleine de fuc ; elle eft généralement
beaucoup plus falutaire ; on peut l’accorder
à prefque tous les fujets, aux tempéramens les plus
délicats, aux convalelcens: la première leur doit
être interdite.
Quant aux ufages pharmaceutiques du pigeon y fon
fang eft compté avec raifon parmi les remedes adou-
ciffans externes les plus éprouvés. C ’eft un bon re-
mede contre les ophtalmies douloureufes, & contre
les plaies de l’oeil, que de faigner un pigeonneau
fous l’aîle, & de faire tomber fur le champ quelques
gouttes de fon fang dans l’oeil. Un pigeon en vie
ouvert par lé milieu, & appliqué tout chaud fur la
tête des phrénétiques ou furie côté des pleurétiques,
lorfque les caïmans & réfolutifs externes font indiqués,
produit quelquefois de très-bons effets; c’eft
un remede que les anciens médecins ont beaucoup,
employé ; les médecins modernes au contraire pa-
roiffent trop négliger ces fortes d’applications. Voye^
T o p i q u e . Il faut obferver néanmoins que le pigeon
ne mérite aucune préférence fur les autres animaux.