nie s’ en paffer. On peut fe fervir de l’un ou de l’autre
en les attachant par-deffus le tour. La perche doit être
à-peu-près perpendiculaire au milieu des jumelles ,
6c l’extrémité du côté du tourneur doit avancer
tant-foit-peu au-delà des mêmes jumelles. On fait
ordinairement ces perches de bois de frêne , de fau,
d’i f , d’érable, 6c particulièrement de buis , qui eft
toujours le meilleur, fur-tout fi on en trouve fàiîs
•noeud. La perche doit donc être une piece de bois de
plante droite , de la longueur de 7 à 8 piés , de l’é-
paiffeur du bras en fon gros bout, allant en diminution
jufqu’à l’autre, & un peu planée par-deffous .à
la maniéré d’un cerceau. On la perce par fon gros
bou t, 6c on l’arrête avec une fiche de fer ronde à
une piece de bois attachée au plancher, de maniéré
qu’elle puifl'e tourner. Elle doit être fupportée environ
vers la troifieme partie de fa longueur fur une
tringle de bois un peu plus groffe que le bras, longue
environ de deux piés , 6c arrêtée horifontalement à
deux montans de bois attachés au plancher. P. Plumier
, ilem. du tour. p. I. c. ij. {D . J .)
PERCHE , f. f. ( terme de Chajfe. ) on appelle perches
, les deux grofl'es tiges du bois , ou de la tête
du cerf, du daim, du chevreuil , &c. où font attachés
les andouillers. Quand le cerf entre dans fa
fécondé année, il pouffe fes deux petites perches , 6c
dans fa troifieme année les perches qu’il pouffe font fe-
mées d’andouillers.
P E R C H É , adj. ( Blafon. ) on dit en termes de
blafon, un oifeau perché, lorfqu’il eft peint fur une
perche ou branche d’un autre émail. Porte d’azur à
l ’épervier à vol étendu, lié ,perché 6c grilleté d’argent.
PERCHER , SE, v. n. ( Chajfe, ) il fe dit des oi-
feaux qui fe pofent fur les arbres. Il y a des oifeaux
qui fe perchent) comme le corbeau, le moineau, la
corneille, la grue , &c. 6c il y. en a qui nefe perchent
point, comme la perdrix , la caille, l’alouette, &c.
PERÇHIS , f.m. ( terme deJard. ) il fignifie quelquefois
une clôture faite avec des perches, 6c quelquefois
un treillage qu n’eftpas fait avec deséchalas.
PERÇOIR, f, m. ( outil dé Ouvriers. ) infiniment
avec lequel on perce. Les ouvriers en fer difent plus
ordirîairement poinçon ou" mandrin, que perçoir ou
perçoire , quand ils veulent lignifier l’inflrument de
fer pointu 6C aciéré avec lequel üs percent le fer ou
à chaud ou à froid.
Lz perçoir du Tonnelier' eft une efpece de foret
dont il fe fert pour percer les pièces de vin.
Les Serruriers ont des perçoir s oii'percoueres pour
forer les clés ; & les Armuriers en ont aufîi de très-
gros pour forer les canons des armés à feu.
PERCOTE, ( Géog. anc. ) ville de la T roade, que
Strabon, liv. X I I l. p. 5$ 6. place entre Abydos 6c
Lampfaque. Percote frit, félon Plutarque, une des villes
qu’Artaxerce donna à Thémiflocle pour l’entretien
de fes meubles & de fes habits. ( / ? ./ . )
PERÇOERE, f. m. (outil, dé Ouvriers. ) ou perçoir,
outil dont fe fervent les Serruriers , Taillandiers
Maréchaux & autres ouvriers qui travaillent les métaux
, 6c particulièrement le fer.
La perçouere eft un morceau de fer rond & troué,
ou une efpece de groffe virole percée à jou r , fur
laquelle on appuie une piece de métal pour y faire
un trou avec le poinçon ou le mandrin.
Les Serruriers ont des per ço ueres d’enclume & d’autres
d’etabli. Il y en a des unes & des autres, de
rondes , de quarrées, de plates, de barlongues, d’ô-
vales, &c. fuivant la figure du trou qu’on veut percer.
PERCHEE D E TERRE , ( Jurifprud. ) eft une
certaine étendue de terre qui contient en fuperficie
une perche en quarré, ou fur tout fens : la perche ou
mefure eft communément de 22 piés de long, ce qui
fait pour la perchée 484 piés quarrés de fuperficie ;
dans d’autres endroits, la perche, qu’on appelle auffi
verge ou corde, n’a que 18‘ou 20 piés. {AJ
PERCOWITZ , ( Comm. ) c’eft un poids de Ruffie,'
fuivant lequel on compte pour le chargement des
vaiffeaux. L epercowitç contient 30 pudes, ou 325 livres
d’Allemagne qui font de 14 onces.
PERCUNUS , ( Idolâtrie. ') fi l’on en croit Hartf-
nock , dijfert. X . de cultu deorum Prujf. c’eft le nom
d’un faux dieu des anciens Prufliens. Ces peuples
dit-il, entretenoient un feu perpétuel à l’honneur de
ce dieu ; 6c le prêtre qui en étoit chargé, étoit puni
de .mort , .s’il le laiffoit éteindre par fa faute. Les
Prufliens croyoient que quand il tonnoit , le dieu
Percunus parleit à leur grand-prêtre, qu’ils nom-
moient krivc. Alors ils le profternoient par terre
. pour adorer cette divinité , 6c la prier d’épargner
leurs campagnes. Ce qu’il y a de vrai, c’eft que nous
n’avons aucune connoiflance de la religion des Bor-
ruffiens , ou anciens Prufliens, fi tant eft qu’ils euf-
fent une religion ; nous ne fommes pas plus éclairés
fur leurs moeurs & leurs ufages. Ori raconte , comme
une merveille, que fous l’empire de Néron, un
chevalier romain eût paffé de Hongrie dans ce pays-
là pour y acheter de l’ambre. Ainfi tout ce que Hartf-
nock dit de ces peuples 6c de leurs dieux , doit être
mis au nombre des fables de fon imagination. (D . J.)
PERCUSSION, f. f. en Phyfique, eft l’impreffion
qu’un corps fait fur un autre qu’il rencontre 6c qu’il
choque; ou le choc 6c la collifion de deux corps
. qui fe meuvent, 6c qui en fe frappant l’un l’autre,
altèrent mutuellement leur mouvement. F. Mouvement,
C ommunication , C h o c , C ollision , &c.
La percujjion eft ou dire#e ou oblique.
La peiçujjion dire#e, eft celle où l’impulfion fe
fait fuivant une ligne perpendiculaire à l’endroit du
conta#, 6c qui de plus paffe par le centre de gravité
commun des deux corps qui fe choquent.
Ainfi, dans lesfpheres, la percujjion eft directe
quand la ligne de direction de la percujjion paffe
par le centre des deux fpheres, parce qu’alors elle
eft auffi perpendiculaire à l’endroit du conta#.
La percujjion oblique eft celle où l’impulfion fe fait
fuivant une’ ligne oblique à l’endroit du conta#, ou
fuivant une ligne perpendiculaire à l’endroit du conta#
, qui ne paffe point par le centre de gravité des
deux corps. Foye{ O blique.
C ’eft une grande queftion en Mathématique 6c en
Phyfique, que'de favoir quel eft le rapport de la force
de la pefanteur à celle de la percujjion. Il eft certain
que cette derniere paroît beaucoup plus grande: car,
par exemple, un clou qu’on fait entrer dans une table
avec des coups de marteau affez peu forts, ne peut
être enfoncé dans la même table par un poids immenfe
qu’on mettroit deffus. On fentira ailément la raifon
de cette différence, fi on fait attention à la nature de
la pefanteur. Tout corps qui tombe s’accélère en
tombant, mais fa vîteffe au commencement de fa
chute eft infiniment petite, de façon que s’il ne tombe
pas réellement, mais qu’il foit foutenu par quelque
cho'fê', l’effort de la pefanteur ne tend qu’à lui
donner, au premier inftant, une vîteffe infiniment
pètite. Ainfi un poids énorme, appuyé fur un clou,
ne tend à defeendre qu’avec une vîteffe infiniment
petite ; & comme la force de ce corps eft le produit
de fa maffe par la vîteffe avec laquelle il tend à fe
mouvoir, il s’enfuit qu’il tend a pouffer le clou
avec une force très-petite. Au contraire, un marteau
avec lequel on frappe le clou, a une vîteffe 6c
une maffe fixées, 6c par conféquent fa force eft plus
grande que celle du poids. Si on.ne vouloit pas admettre
que la vîteffe a#uelle, avec laquelle le poids
tend à le mouvoir, eft, infiniment petite, on ne
pourroit aii moins s’empêcher de convenir-qu’elle
eft fort petite, & alors l’explication que nous venons
de donner dêmeureroit la même. Foye{ fur
t e t t é q u e f t io n l'article F o r c e a c c é l é r a t r i c e .
On agite encore une autre queftion qui n’eft pas
moins?importante» On demande, fi les lois de la
percujfion.des, corps -telles que nous lçs-obfeçvons,
font’ des lois néceflàires, c’eft - à - dire s’il n’eut
pas pu y en avoir d’autres.. Par exemple, s’il eft né-
ceflàire qu’un corps qui vient en frapper un‘autre
«le même maffe lui communique du mouvement, &
s’il ne pourroit pasfeiaire.que les deux corps reftafi
fient en repos après le choc. Nous croyons , 6c nous
avons prouvé aux articles D ynamique & Mécha-
NIQü e , que cette queftion fe réduit à favoir fi les
lois de l’équilibre font, néceffaires : car dans la perçu
(fon mutuelle de/.deüx corps, de quelque façon
qù ’on la eonfidere, il y a.toujours des mouvemens
qui fe détruifent mutuellement. Or fi les mouve-
mens ns peuvent fe détruire que quand ils ont un
certain rapport, par exemple, quand les maffes font
en raifon in verfe des vîteffes, il n’y aura qu’une loi
poffiblé-d’équilibre, 6c par conféquent qu’une ma*
niere de déterminer les lois de la percujjion. Car fup*
pofons,par exemple, que deux corps M, m, fe viennent
choquer dire#ement en fens contraires avec
des vîteffes A , a , 6c que F , v , foient les, vîteffes
qu’ils doivent avoir après le ch o c , il eft certain
que les vîteffes A , a, peuvent être regardées comme
compofées des vîteffes E’’ 6c A —F , 6c u , a—u;
or’, i° . les vîteffes F , u , qui font celles que les
,corps gardent, doivent être telles qu’elles ne fe nuisent
point l’une à l’autre; donc elles doivent être
égales 6c en même fens, donc F-zzti ; z ° . de plus, il
faut que les vîteffes A * -F , a—u fe détruifent mutuellement,
c’eft-à-dire que la maffe Afmultipliée par la
vîteffe A —’F doit être égale à la maffe m multipliée
par la vîteffe a—u , o iu - j-« ( parce que la vîteffe —u
qui eft égale à F eft en fens contraire de la vîtefle a,
6c qu’ainfi a—u eft réellement a-\- u j ; on aura donc
M , d!oh
l ’on voit que l’on détermine facilement la vîteffe F,
6c qu’elle ne peut avoir que cette valeur. Mais s’il
y avoit une autre loi d’équilibre, oh aüroit une autre
équation que M A — M F = m a m F , 6c par
conféquent tirie autre valeur de F : ainfi là queftion
dont il s’agit fe réduit à' favoir s’il peut y avoir d’au*
très lois de l’équilibre que celles qui nous font connues
, par le raifonnement & par' l’expérience ; c’ eft-
à-dire s’il eft nécefl'aire que les maffes foient préci-
fément en ràifon inverfe des vîteffes pour être en
équilibre. Cette queftion métaphyfique eft fort difficile
à réfoudre ; cependant on peut au moins y jetter
quelque joiif par la réflexion fuivante. Il eft certain
que la loi d’équilibre, lorfque les maffes font
en raifon inverfe des vîteffes, eft une loi nécefl'aire,
c’eft - à-dire qu’il y a néceffairement équilibre lorfque
les maffes de deux corps qui fe choquent directement,
font entr’elles dans ce rapport. Ainfi, quelles
que puiffent êtrè les lois générales despèreu(fions,
il eft inconteftable que deux corps égaux 6c parfaitement
durs, qui fe choquent dire#ement avec des
vîteffes égalçs , relieront en repos ; & fi l’un de ces
corps étoit double de l’autre & qu’il n’eût qu’ une
vîteffé fous - doublé, ils refteroient auffi nécefl'aire*
ment en repos l’un 6c l’autre. Or fi la loi d’équilibre
dont on doit fe fervir pour trouver les lois du choc
étoit différente de cette première loi, il paroîtroit
difficile de réduire à un principe général tout ce qui
regarde les percutions. Suppofons-, par exemple,
que la loi d’équilibre que les corps obfervent dans
le choc foit telle que lés maffes doivent être en raifon
dire#e des vîteffes au lieu d’être en raifon réciproque,
on frôuveroit dans l’exemple précédent
F = —“^ ~ j d’où l’on voit que fi les maffes M 6c
tn étoient en raifon inverfe des vîteffes A , a, on
Tome X I I .
tfouveroit que les corps M6cm devfôient fe mouvoir
après le choc, èc qu’ainfi il n’y auroit point
d’équilibre * quoiqu’il foit démontré qu’il doit.y.avoir
équilibre alors ; a nfi la formule précédante feroit
fautive, au moins .pour ce ças-là; 6c par conféquent
il faudroit différentes formules .pour les différentes
hypothefes de percujjion cet inconvénient n’auroit
pas lieu en fuivant; notre premier« formule Vzz.
— ; 6c il faut , avouer qu’elle paroît en cela
beaucoup plus conforme à la fimplicité 6c à l’uniformité
de la nature. Quoi qu’il en foit , nouS
nous attacherons à cette derniere formule, comme
étànt la ‘plus conforme à l’expérience, 6c fuivie aujourd’hui,
par tous les philofophes modernes. Foye1
fijr la néceffité ou la contingence des lois du mouvement
, la préface de la nouvelle édition de mon traité
de Dyndmique , / yâQ.
Defcartes paroît être le premier qui ait penfé qu’il
y avoit des lois de percujjion, c’eft-à-dire des lois
fuivant iefquelles les corps fe communiquoient du
mouvement : mais ce grand homme n’apas1 tiré d’une
idée fi belle 6c fi féconde, tout le parti qu’il auroit pû.
Il fe trompa fur la plupart de ces lois, & les plus zélés
des fe#ateurs qui lui reftent, l’abandonnent aujourd’hui
fur ce point. Mr* Huyghens, Wrên, 6c Wallis'
font les premiers qui les aient données d’une manière
exa#e, 6c ils ont été fuivis ou copiés depuis
par une multitude d’auteurs.
On peut diftinguer au moins dans la fpéculation
trois fortes de corps, des corps parfaitement durs,
des corps parfaitements mois., 6c des corps parfaitement
élaftiques.
Dans les corps fans reffort, foit parfaitement durs,
foit parfaitement mois, il eft facile de déterminer les"
lois de la percujjion ; mais comme les corps, même
les plus durs, ont une certaine élafticité, 6c que les
lois du choc des corps à reffort font fort differentes
des lois du choc des corps fans reffort ; nous allons
donner féparément les unes 6c les autres.
Nous ne devons pas cependant négliger de remarquer,
que le célébré M. Jean Bernoully,. dans fon
difeours fur les lois de la communication du mouvement
, a prétendu qu’il étoit abfurde dé donner les
lois du choc des corps parfaitement durs ; la raifon
qu’il en apporte eft, que rien ne fe fait par J'aut dans
la nature; natura non operatur per faltum, toiis les
changemens qui arrivent s’y font par des degrés in-
fenfibles ; ainfi, dit - i l , un corps qui perd fon mouvement
ne le perd que peu-à-peu 6c par des degrés
infiniment petits, 6c il ne fauroit, en un inftant 6c
fans gradation, paffer d’un certain degré de vîteffe
ou de mouvement, à un autre degré qui en différé
confidérablement : c’ eft cependant ce qui devroit
arriver dans le choc des corps parfaitement durs ;
donc, conclut cet auteur, il eft abfurdè d’en vouloir
donner les lois, & il n’y a point dans la nature
de corps de cette efpece.
On peut répondre à cette obje#ion, i° . qu’il n’y
a point à la vérité de corps parfaitement durs dans
la nature, mais qu’il y en a d’extrêmement durs, 6c
que le changement qui arrive dans le mouvement
de ces corps, quoiqu’il puiffe fe faire par des degrés
infenfibles, fe fait cependant eh un tems fi court;
qu’on peut regarder ce tems comme nul ; de forte
que les lois du choc des corps parfaitement durs font
prefque exa#ement applicables à ces corps : 20. qu’il
eft toujours utile dans la fpéculation de confiderer
ce qui doit arriver dans le choc des corps parfaitement
durs, pour s’afliirer de la différence qu’il y
aurôit entre les chocs mutuels de ces corps & ceux
des corps que nous connoiffons : 30. que le principe
dont part M. Bernoulli, que la nature n opéré
jamais par faut, n’eft peut-être pas auffi général
T t ij