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Perdrix de la C hine , perdis JinenJîs; cette ef-
pece de perdrix eft un peu plus grofle que notre perdrix
rouge ; elle a environ un pié fix lignes de longueur
depuis la pointe du bec jufqu’à l’extrémité de
la queue, 6c un pié quatre pouces jufqu’au bout des
ongles. Il y a de chaque côté de la tête quatre bandes
longitudinales, qui commencent toutes à l’origine
du b e c , 6c qui s’étendent jufqu’au derrière de
la tête ; la première, c’eft-à-dire, celle qui fe trouve
au-deffus des autres, paffe fur les yeux ; elle eft la
plus large & noirâtre. La fécondé elt blanche ; la
troilieme noirâtre, & la derniere aune couleur rouf-
sâtre. Le fommet de la tête eft d’un brun mêlé de
petites taches blanchâtres, & la gorge a une couleur
)lanche ; les plumes du dos, du croupion, 6c celles
du deflus de la queue , font rayées tranfverfalement
de brun 6c de roufsâtre ; les plumes des ailes font
brunes, 6c ont auflî, des bandes tranfverfales blanchâtres,
qui forment fur chaque côté de la plume un
petit arc de cercle ; la queue eft roufsâtre & a des
bandes tranfverfales noires ; le bec eft noirâtre ; les
pies font roux ; le mâle a un ergot long de deux lignes
6c demie à chaque pié : on trouve cet oifeau à
la Chine. Ornith. de M. Briflon. Voyt^ O iseau.
Perdrix de D am a s , Perdrix de Sy r ie , per-
dix damafetna Bellonii, Will. On a mis cet oifeau
dans le genre des gelinotes, 6c M. Briflon l’a décrit
fous le nom de gelinote des Pyrénées : il eft à-peu-
près de la groffeur de la perdrix grife ; il a dix pouces
de longueur depuis la pointe du bec jufqu’au bout
des ongles ; le defliis de la tête, la face fupérieure du
cou 6c le dos, ont différentes couleurs mêlées enfemble
, telles que le noir, le fou x, le jaunâtre, 6c
Je verdâtre ; le croupion eft rayé tranfverfalement
de noir 6c de roux ; les petites plumes des ailes font
d’un brun tirant fur le marron ; les grandes ont une
couleur verdâtre, mêlée de jaunâtre, à l’exception
de la pointe qui eft noire ; les joues font fauves ; il
y a derrière les yeux une petite ligne noire; le tour
des yeux 6c la gorge ont cette même couleur; le
deflus delà face inférieure du cou eft olivâtre ; le
deffous eft roux, terminé par une bande noire , &
féparé de la couleur olivâtre par une fécondé bande
de la même couleur; ces bandes entourent le cou
comme un double collier; les plumes de la .poitrine,
du ventre , des côtés du corps, 6c celles de la face
inférieure des ailes, font blanches ; la couleur des
grandes plumes des ailes eft cendrée ; elles ont l’ex-
tremite brune 6c le tuyau noir ; il y a feize plumes
dans la queue; les deux du milieu ont prefque le
double de la longueur des autres; toutes ces plumes
font de couleur cendrée, mêlée confiifément d’olivâtre
: on trouve cet oifeau en Syrie 6c fur les Pyrénées.
On a donné le nom de perdrix de Damas, à une
variété de la perdrix grife, comme dans différentes
provinces de France, fous le nom de perdrix grife de
la petite efpece. Elle ne différé de la vraie perdrix
grife, qu’en ce qu’elle eft plus p etite, & qu’elle a le
bec plus .alongé. Ornith. de M. Briflon. Foyer Oiseau.
Perdrix franche, voye^Perdrix rouge.
Perdrix de Grece , voye[ Bartave lle.
Perdrix de la Guiane , grosse Perdrix
Brésil , gallina Jilveftris macucagna Brajilienji-
bus dicta Matg. Wil. Cette efpece de perdrix eft plus
grofle qu’une poule .; elle a le bec n o ir, &long de
plus d’un pouce 6c demi ; la tête 6c le cou font variés
de petits points noirs 6c d’un jaune obfcur ; la gorge
eft blanche ; le dos, la poitrine, le ventre 6c les jambes
ont une couleur cendrée obfcure ; les petites plumes
des ailes font brunes, 6c ont des lignes noires en
zig-zag ; les grandes plumes font entièrement noires :
cet oifeau n’a point de queue. Ses oeufs font un peu
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plus gros que ceux des poules, 6c d’un bleu verdâtre;
On le trouve dans la Guiane & au Brélil. Ornith. de
M. Briflon , tom. I. Foyeç Oiseau.
Perdrix de m o n t ag n e , voye{O cocolin*
Perdrix de montagne du Mexique,voye{ Oco colin
du Mexique.
Perdrix rouge , Perdrix au x pies rouges
, Perdrix franche , Perdrix gaille ,
GAYE ou gaule , Pernisse , perdrix rufa, "Wil. La
perdrix rouge eft un peu plus grofle que la perdrix grife*
Elle a près d’un pié un pouce de longueur depuis la
pointe du bec jufqu’à l’extrémité de la queue , 6c un
pié fix pouces d’envergure. Le devant de la tête eft
d’un gris-brun , 6c le derrière d’un gris tirant fur le
roux ; la gorge a une couleur blanche qui eft entourée
d’une bande noire : cette bande commence aux
narines, pafl'e fous les yeu x , 6c va fe terminer fous
la gorge, oii elle forme une forte de collier ; il y a
auflî de chaque côté de la tête une bande longitudinale
blanche. Les plumes de la face intérieure 6c des côtés
du cou font cendrées, & ont chacune deux taches
noires à leur extrémité une de chaque côté du tuyau ;
la face fupérieure eft d’un brun roux ; les plumes qui
font près du derrière de la tête ont chacune à leur extrémité
deux taches noires 6c oblongues ; les plûmes
du dos , du croupion, des defliis de la queue , 6c
celles des ailes font d’un gris-brun ; la poitrine eft
cendrée ; les plumes du v entre, des jambes 6c celles
du deffous de la queue ont une couleur ronfle ; celles
des côtés du corps font cendrées à leur origine, elles
ont enfuite une raie tranfverfale blanche, fuivie d’une
autre raie noire ; enfin leur extrémité eft rouffe. Il y
feize plumes dans la queue : les quatre du milieu font
d’un gris brun; celle qui les fuit de chaque côté a les
barbes extérieures rouffes , & les inferieures d’un
gris-brun ; toutes les autres font entièrement rouffes.
L’iris des y eu x, le bec 6c les piés ont une belle couleur
rouge.
Les couleurs de la perdrix rouge varient. On trouve
de ces oifeauxprefqu’entierement blancs ou blanchâtres
, à l’exception de la tête qui eft d’un brun-
roux. Le bec 6c les piés reftent toujours rouges.Omit,
de M. Briflon, tome I. F o y O lS E AU .
Perdrix rouge de Barbarie , perdixBarbara
Klein, cet oifeau eft un peu plus petit que la perdrix
grife. Il a environ un pié de longueur depuis la pointe
du bec jufqu'au bout des ongles, & un pié fept pou-*
ces d’envergure. Le defliis de la tête eft couleur de
marron ; cette couleur devient plus obfcure derrière
la tête, 6c elle forme fur le cou une forte de collier
parfemé de taches blanches 6c rondes ; les côtés de
la tête 6c la gorge font d’un cendré clair 6c bleuâtre,
& i l y a près de l’endroit des oreilles une tache qui
tire fur le brun. La partie fupérieure du cou 6c le dos
ont une couleur brune obfcure tirant fur le cendré;
le croupion eft cendré. Les grandes plumes des épaules
6c celles du deflus des ailes font d’un beau bleu,
à l’exception des bords qui ont une couleur de marron.
La partie inférieure du cou , au-deffous du collier
, eft d’un cendré clair ; le ventre, les plumes du
deffous de la queue 6c celles de la face inférieure des
ailes font d’un brun clair ; la poitrine eft de couleur
de rofe pâle ; les plumes des cotés du corps font cendrées
près de la racine ; elles ont enfuite une bande
blanche tranfverfale dans leur milieu, 6c leur extrémité
eft de couleur orangée. Les grandes plumes des
ailes font d’un brun obfcur tirant far le cendré; les
moyennes ont la même couleur, mais plus claire. Le
b e c , le tour des yeux 6c les piés font d’un très-beau
rouge. Le mâle a fur la patte poftérieure du pié un
petit ergot obtus. On trouve cet oifeau en Barbarie.
Ornith. de M . Briflon , corne I . Foyeç O lS E A U .
Perdrix rousse Des Ant illes, voyeç Pigeon
vio le t de la Martinique.
Perdrix
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Perdrix du Sé n é g a l ,perd ik SenegaUnjis,6\-
feau du genre des perdrix, il eft un peu plus grand
que notre perdrix rouge. Il a environ un pié deux
pouces de longueur depuis la pointe du bec jufqu’à
l’extrémité de là queue ; tout le corps eft varié de
ro u x , de brun 6c de blanc laie ; le aeffus de la tête
\sft roux 6c n’a point de taches, ; les côtés font d’uil
blanc fale , 6c ont de petites taches longues 6c brunes;
la gorge eft aufîi d’un blanc fale , mais elle n’a
point de taches. Il y a fur les côtés de la tête trois
petites bandes qui prennent leUr origine à la racine
du bec ; la bande du milieu eft blanche, 6c les deux
autres font noires ; la fupérieure s’étend jufques fur
le deiriere de la tête , 6c les deux autres feulement
derrière les yeux ; le cou eft roux 6c marqué de taches
brunes 6c de blanc fale. Il y a à chaque pié deux
ergots. On trouve cet oifeau âu Sénégal. Ornith. de
M. Briflon. ^oy^ OisEAU.
Perdrix , ( Chajfe. ) on donne, comme on v o it ,
le nom perdrix à plufleurs oifeaux de différens pays ,
tels que la perdrix de G re ce, celle de Damas, celle
de la Guadeloupe, 6‘c. mais ce nom eft particulièrement
attribué aux efpeces que nous appelions en Europe
perdrix grife , perdrix rouge, 6c perdrix blanche :
cette derniere efpece ne fe trouve communément
qu’en Savoie 6c dans les Alpes. Foye£ A rbenne.
La perdrix grife 6c la rouge qui font communes en
France, ont dans les moeurs auffi-bien que dans la
forme 6c le plumage, des différences qui en font des
efpeces très-féparees : auflî ne fe mêlent - elles point
enfemble, même dans les lieux oii l’abondance des
Unes 6c des autres les met fouvent en préfence dans
le tems de l’effervefcence commune. Cependant lorf-
que le nombre des mâles perdrix rouges excede celui
des femelles , on volt quelques-uns de ces mâles
s’attacher à une paire de perdrix grifes, la fuivre
conftamment, 6c donner des marques d’emprefl'e-
ment 6c d’amour. Mais on n’a jamais vu aucune perdrix
rouge en venir avec une grife jufqu’à l'accouplement.
Cèt amour étranger n’a d’effets que la ja-
lOufie. Il trouble feulement le ménage ; 6c ces foins
aflidus ne produifent qu’une importunité fans fruit.
La maniéré dont les deux efpeces fe nourriffent eft à-
peu-près la même. Elles vivent de grain, de femen-
c e s , d’oeiifs de foilrmis, de petites araignées 6c d’autres
infeéles qui fe trouvent dans les campagnes 6c
dans les bois.
Les perdrix grifes s’apparient dès la fin de Février,
ou au commencement de Mars , lorfque les grandes
gelées font paffées. Il y a pendant les premiers jours j
beaucoup de combats entre les mâles , & même entre
les femelles , jufqu’à ce que le choix mutuel foit
fait d’une maniéré fixe , 6c que la pariade foit décidée.
Le tems doux avance ce moment ; 6c à mefure
que la chaleur augmente, la fermentation de l’amour
devient plus forte dans ces oifeaux. Le6. mâles font
plus empreffés, 6c les femelles plus dociles. Ils s’accouplent
vers le commencement d’A v r il, 6c les femelles
pondent à la fin de ce m ois, ou au commencement
de Mai. Le nombre des oeufs varie ordinairement
félon l’âge de la perdrix. A deux 6c trois ans la
ponte eft fouvent de dix-huit oeufs. Elle diminue en-
fuite , 6c ceffe prefqu’entierement à fix ans. Alors la
perdrix eft déjà vieille , 6c il ne lui refte plus guere
qu’une année à vivre. Elle dépofe fes oeufs dans un
nid tait prefque fans apprêt. Ce n’eft qu’une fente au
fond de laquelle lont arrangées quelques brins de
paille ou d’herbe feche, 6c quelques feuilles. Les jeunes
perdrix ne choififfent pas meme avec beaucoup
de wgMg Beu elles placent ce nid. Mais celles
que l’âge 6c l’expérience ont inftruites y apportent
beaucoup d’attention. Elles choififfent un endroit
«leve, à 1 abri de l’inondation, 6c environné de brof-
ïailles qui le dérobent à la yue 6c en défendent l’en-
To/nt X I I , r
P E R 33^
tree. De plus lorfqu’ elles quittent Iéurs oéufs , pour
aller manger, elles ont foin de les couvrir avec des:
feuilles. Foyei In st in c t . .
. Le tems de l’incubation eft de vingt - deux jours;
Pendant ce tems le mâle refte aux environs du nid
6c accompagne fa femelle lorfqu’elle releve pour
chercher à viyre. Les petits étant éclos, le pere 6c
la mere prennent foin en commun de les conduire;
Ils les promènent dans les prés, aux bords des bois,
découvrent pour eux les fourmilières, les appellent
prefque continuellement, 6c leur indiquent'les in-
l'eftes 6c les graines qui font propres à leur nourriture.
La perdrix grife donne à fes petits des foins plus
emprefles 6c plus a61 ifs qu’aucune autre efpece. Leur
tendrefle va jufqu’à une jaloufie cruelle à l’égard des
perdreaux qui ne font pas de leur compagnie. Dans
les pays fort peuplés de gibier, on voit communément
les vieilles perdrix pour fuivre avec fureur les
petits les unes des autres, 6c les affommer à coups de
bec. Lorfque quelque péril vient à menacer la famille
, le p,ere 6c la mere , pour l ’en détourner, s’y
préfentent eux-mêmes avec un courage qui étonne
dans des animaux auflî foibles. Si c*eftun chaffeur-
ou un chien qui les menace, ils fe montrent d’abord;
fuient enfuite en traînant l’aile, laiffent aux pourfui-
yans l’efpérance de les joindre; & quand ils les ont
fuflifamment éloignés, ils revoient à leurs petits.
Les perdrix grifes vivent réunies en familles, qu’on
nomme compagnies, jufqu’au tems où l’amour les fé-
pare 6c les apparie. Celles même qui n’ont point
pondu, ou dont les oeufs ont été détruits par quelque
accident, fe remettent en compagnies dans le mois
de Juillet, 6c y reftent jufqu’au tems de la pariade.
Les perdrix rouges différent en cela des grifes ,
quant aux moeurs. Elles ne font pas , à beaucoup
près auflî étroitement liées par compagnies. Les petits
même qui ont été éleves enfemble , 6c qïïî font
de la même famille , fe tiennent toujours à quelque
diftance l’un de l’autre ; ils ne partent pas enfemble ;
& ne vont pas tous du même côté. Les perdrix grifes,
lorfqu’elles ont été forcées de fe féparer , fe rappellent
aufli-tôt avec beaucoup de vivacité & d’inquiétude.
Cela n’arrive guere parmi les perdrix rouges
qu’entre le mâle 6c la femelle dans le tems de l’amour.
Les perdrix rouges s’apparient ainfi que les grifes;
mais aufli-tôt que la femelle couve, le mâle la quitte,
6c la laifl'e feule chargée du foin de fes petits. La per-
drix grife s’apprivoife aifément ; elle fe familiarife
avec les paflànslelong des chemins ; 6c en lui donnant
à manger pendant l’hiver, on l’engage aifément à
pénétrer jul’que dans les maifons. La perdrix rouge,
conferve toujours un Caraêlereplus farouche, 6c l’éducation
domeftique en eft plus difficile. Foye^ Faisanderie.
Les perdrix grifes habitent volontiers les plaines
fertiles ; elles feplaifent fur-toutKlans celles qui font,
fécondées par des engrais chauds, tels que la marne
, &c. Elles ne font tranquilles, qu’autant qu’elles-,
ont des remifes à portée d’elles ; mais en général elles
ne fe jettent dans lé bois que pour éviter lapourfuite
des oifeaux ou des chaffeurs, & elles en fortent dès
que le péril eft paffé. Les perdrix rouges cherchent
naturellement les montagnes fourrées de bruyères &
de jeunes bois. Si elles relevent dans les plaines ,
c’eft pour aller vivre, 6c les bois font leur habitation
propre. Foye^ G ibier.
Tout le monde fait quelle reffource on tire des
perdrix, foit pour l’agrément de la table , foit pour
le plaifir de la chaffe. C’ eft pour réunir ces deux objets
qu’on prend tant de foins pour la confervation
de ces oifeaux. La maniéré de les chaffer la plus ordinaire
, eft avec des chiens eouchans qui les arrê*
ten t, 6c indiquent au chaffeur le lieu où elles font.
Le chaffeur doit alors les tourner, chercher à les ap-
V y