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P o ïRÉE blanche OU rouge ( B o ta n . ) beta alba fe u rubra
, voye{ Be t t e .
POIRIER, f. m. ( Hiß. n ù i. botan. ) py ru s , genre
de plante A fleur en rôle , compofée de plufieurs pétales
difpofés en rond. Le calice de cette fleur devient
dans la fuite un fruit plus petit ordinairement
du côté de la queue qu’ à l ’autre bout. Ce fruit a .un
ombilic .; il eft divifé en loges 6c il renferme des ie-
mençes oblongues.. Ajoutez aux carafteres de ce
genre le port particulier du poirier. Tournefort, In ß .
rei herb.- l 'o y e z Pl a n t e . ,
Poi.rie r, ( Jardinage^ py ru s, grand arbre qui fe
trouve pius communément dans les climats tempérés
de, l’Europe que dans les autres parties du monde. La
Prance en particulier femble être le fol le plus favorable.
à cet arbre. On s’eft attaché avec fuccès depuis
un liecle’ à raffembler les meilleures efpeçfcs de poires
6c à les perfectionner par la greffe, Le poirier s’é-
leve beaucoup 6c s’étend peu. 11 fait une tige droite
& dégagée dont la tête eiï garnie de beaucoup de rameaux
qui font épineux. Ses racines tendent à pivoter.,
& pénètrent à .une grande profondeur. Son écorce
, dès que l’arbre eft dans fa force, devient fillon-
"née 6c extrêmement rude. Sa feuille eft oblongue ,
.pointue , de médiocre grandeur 6c d’un verd fort lui—
î'ant. Ses fleurs font blanches, elles viennent par bou-
quets & paroilTent au mois d’Avril. Son fruit eft communément
pyramidal, quelquefois rond , mais de
différente forme & grofleur , félon la diverfité des
efpeces. La couleur, le goût 6c le tems de la maturité
varient aufîi par la .meme raifon.
Le poirier eft le plus eftimé des arbres fruitiers à pépin.
Il fait le plus grand nombre dans les jardins potagers
6c fruitiers des particuliers qui font au-delfus
{le |a médiocrité , au lieu que c’eft le pommier qui
abonde dans les vergers des gens du commun. La raifon
de préférence à ce dernier égard vient de ce que
l’acide qui domine dans les pommes 6c fur-tout dans
les reinettes que l’on cultive le plus , fait qu’elles fe
gardent long-tems , 6c qu’on peut les manger même
avant leur maturité, parce que l’acide corrige le verd;
au-lieu que les poires ne font mangeables qu’à-peu-
près dans le. tems de leur maturité. Mais les bonnes
efpeces de poires , par leur variété, par les différens
tems de leur maturité , 6c par le goût relevé 6c exalté
de la plupart, font infiniment fupérieures aux meilleures
efpeces de pommes.
On peut multiplier le poirier de femence, 6c par la
greffe. Le premier moyen n’eft propre qu’à procurer
des fujets pour la greffe ; car en femant les pépins
d’une bonne poire, non-feulement ils ne produifent
pas la même èfpece, mais les poires qui en viennent
font communément bâtardes & dégénérées ; il eft vrai
qu’il s’en peut trouver quelques-unes de bonne qualité;
mais c’eft un hafard qui arrive fi rarement, qu’on ne
peut y compter : ce n’eft donc que par la greffe qu’on
peut fe procurer fiïrement la même efpece de poire.
Le poirier fe greffe en fente, ou en écuffon fur le
poirier î auvage , fur le poirier franc, fur le coignaf-
fie r , ou fur l’aubepin. On ne fe fert pas de ce dernier
fujet parce qu’il deffeche le fruit. On n’emploie le
premier que quand on ne peut faire autrement, parce
que le poirier fauvage conferve toujours une âcreté
qui fe communique aux fruits que l’on y a greffés.
Mais on greffe ordinairement fur le poirier fr a n c , pour
élever les arbres que l’on veut mettre à plein vent,
& fur le coignaflier pour former les poiriers que l’on
veut mettre en efpalier, ou tenir en buiffon.
Pour avoir des fujets de po irier, il faut ferner des
pépins de toutes fortes de poires bonnes à manger ;
6 c pourfe procurer des fujets de coignaflier, on les
éleve de bouture, ou débranchés couchées. Lorfque
les fujets font affez forts , on greffe en fente , ou en
écuffon les poiriers francs, & toujours en écuffon les
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coighafliers. Sur le tems-'6c la-faço'n déifaire'totttès
.ces différentes opérations , -voye^ le mot P e p î-
n ie r é .
Pour défigner la qualité'dtiiterreinquinonvient au
poirier , il faut confidérèr c.et:arbre-fous deux faées ;
le poirier fauvage Sc"je-'poirier franc veulent un-autre
terrein que le coignaflier.: car quand on plante Un
poirier greffé fur .coignaflier , ;ce n’eft pas' un poirier
qu’on plante mais un coignaflier. ■ j
Le poirier fauvage fe plaît dans les lieux froids Sc
humides , 6c toutes les • expofitions lui' conviennent-;
,les plaines , les côtèaiix, les montagnes; il vient partout
, même dans les endroits ferrés' 6c ombragés. Il
n’eft pas plus difficile fur la qualité du fol ; il fe plaît
dans des terres graffes , fortes 6c groflieres, mêlées
d’argille ou de glaife. Souvent, on le-voit réuflir dans
des terreins fecs -, mêlés de pierres, 1 de fable ou de
gravier , & profiter aufli-bien dans l’argille bleue la
plus compare. Ses racines pénètrent juïque dans les
' rochers, : il n’y a guere que le tuf qui puiffe arrêter
! cet arbr.e 6c l’affoiblir.
Le poirier greffé fur franc , demande une terre
franche , limonneufe , douce Sc fertile ; en un mot ,
une terre à froment.
Quant au poirier greffé fur le coignaflier., ü lui faut
ttn lieu frais 6c humide ; le coteau eft la meilleure ex-
; pofition qu’on puiflè lui donner ; il fe plaît dans une
. terre douce & noirâtre , plutôt mêlée de fable que
d’argille. Mais il craint les terreins fecs Sc légers,
trop maigres Sc trop fuperficiels ; il y jaunit Sc dépérit
bien-tôt.
Les poiriers greffés fur coignaflier donnent fouvent
du fruit au bout de trois ans ; mais ces arbres font de
moindre durée que ceux qui font greffés fur le poirier
franc. Le coignafîiei- eft un fujet extrêmement convenable
pour les poires fondantes Sc beurrées ; elles
y prennent un degré de perfe&ion qu’elles n’ont pas
lorfque la greffe a été faite fur le poirier franc , qui
d’ailleurs ne donne du fruit qu’au bout de 12 ou 15;
ans ; mais il faut convenir aufli que quand on veut
planter des poiriers dans un terrein fec & aride, les
arbres fur franc y conviennent mieux que ceux fur
coignafîier;ils y pouflènt plus vigoureufement, Sc ils
fe foutiennent mieux dans les lieux élevés ; d’ailleurs
les efpeces de poires qui font caffantes ou pierreufes,
deviennent meilleures fur un fujet franc ; & il y a
même plufieurs efpeces de poires qui ne réufliflent
pas fur le coignaflier.
On pourroit encore greffer le poirier fur l’aubepin,
dont on ne fert plus parce qu’il rend les fruits fecs Sc
cotonneux, fur le pommier Sc fur le neflier ; mais ces
fujets ne donnent que des arbres foibles, languiffans
6c de courte durée. Il en eft de même de quelques arbres
que l’on peut greffer fur le poirier, comme le
pommier , le néflier Sc l’azerolier; il n’y a que le
coignaflier qui réuflit bien furie poirier, mais cela ne
fert d’aucune utilité.
On éleve le poirier fous différentes formes ; tantôt
on luilaiffe prendre à fon gré une haute tige ; fouvent
on le retient en efpalier, au moyen de la taille , Sc
quelquefois on lui donne la forme d’un buiffon. Pour
les hautes tiges, les poiriers fur franc ou fur fauvage,
font les plus convenables. Mais on fe fert plus ordinairement
des poiriers fur coignaflier pour mettre fes
arbres dans un état de contrainte Sc de.rabaiffement.
Lorfqu’on tire de la pepiniere des poiriers de baffe
tige pour les planter à demeure, il faut chôifir des
plants vigoureux, d’une écorcéunie, Sc dont la greffe
loit bien recouverte. Ceux d’un an de greffe, font ordinairement
trop foibles. A. trois ans ils font fouvent
trop formés; mais ceux de deux ans fontprefquetoujours
les plants qu’il faut préférer. Cet arbre eft fi
robufte, qu’il vaut toujours mieux le tranfplanter en
automne, la reprife en eft plus afliirée que quand on
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attend le printems ; & il pouffe vigoureufement dès
•la première année : ce qui eft avantageux pour dif-
pofer la direction des jeunes arbres. On peut donner
ao ou 24 piés de diftance à ceux qu’on veut élever
à haute tige ; 12 à 15 à ceux qu’on fe propofe de former
en buiffon, Sc 1 o ou 12 pour ceux qu’on deftine
à 1 efpalier : c eft la qualité 6c la profondeur du terrein
qui doit en décider.
Le poirier fouffre très-aifément la taille ; on peut
lui couper en tout tems 6c à tout âge des branches
d’une groffeur moyenne fans inconvénient. Il faut
tailler dès l’automne les arbres foibles, 6c attendre le
printems pour ceux qui font trop vigoureux. On ne
taille les arbres de haute tige que les premières années
, pour en façonner la tête ; enfuite on fe contente
d’ôter le bois mort 6c les branches furabon-
dantes ou nuifibles. Pour donner une belle difpofi-
tion aux arbres que l ’on veutmettre en efpalier, ceux
qu’on deftine à remplir le haut de la muraille doivent
avoir une tige de <j à 6 piés ; à l’égard de ceux
qui font deftinés à garnir le bas, il faut Tes tenir tout
près de terre. Enfuite on doit diriger de part Sc d’autre
une quantité fuffifante de fortes branches à dif-
tances à-peu-près égales pour former exaétement l’éventail,
en forte qu’il n’y ait aucun vuide, ni branches
qui fe croifent ; enfin que le tout foit arrêté à la
jufte place pour donner aux arbres l’agrément de la
forme, & les préparer à une produftion utile. On
s’applique à ménager le cours de la feve , de maniéré
qu’elle agiflê également fur toutes les branches. On
retranche, ou on accourcit celles qui fe nuifent, qui
fe croifent, qui s’élancent trop , & qui font inutiles
ou défe&ueuies ; mais on laiffe plutôt les branches fe
croifer què de fouffrir un vuide.
Quant aux arbres que l’on veut former en buiflon,
la beauté de cette figure confifte à ce que la tige foit
fort baffe, le grouppe du buiffon parfaitement arrond
i, exactement évuidé dans le milieu, Sc bienformé
en vafe , à ce qu’il ait une égale epaiffeur, à ce qu’il
foit garni uniformément dans fon contour, & à ce
qu’il ne s’élève pas à plus de 6 ou 7 piés. Aufurplus,
comme en cherchant l’agrément des formes , on ne i
doit pas perdre de vue l’utilité qui peut en réfulter, j
l’attention du jardinier doit aufli fe porter à ménager
la taille, de façon qu’il laiffe fur les arbres une
quantité de fruit relative à leur force & à leur étendue.
On n’entrera pas ici dans le détail des réglés que ,
l’art du jardinage preferit pour l’exaCtitude delà taille
; la nature de cet ouvrage ne le permet pas. Foyer
le mot T a il l e .
L’accroiffement du poirier eft plus lent que celui du
pommier , mais il eft bien moins difficile fur la qualité
du terrein ; il eft de plus longue durée, 6c fon bois
a plus d’utilité.
Le bois du poirier fauvage eft dur, pefant, compacte
, d’un grain très-fin , & d’une couleur rougeâtre.
11 prend un beau p o li, 6c il n’eft point fujet à
être piqué par lçs infeCtes. Les charpentiers Remploient
pour des jumelles des preffes 6c pour les menues
pièces des moulins. Il eft recherché par les Me-
nuifiers, les Tourneurs, les Ebéniftes, les Luthiers,
les Graveurs en bois 6c les Relieurs de livres.Ce bois
prend fi bien la couleur noire, qu’il reffemble à l’é-
bene, 6c qu’on a peine à les diftinguer l’un de l’autre
; mais il a le défaut d’être un peu fujet à fe tourmenter
, 6c il n eft pas fi bon à brûler que celui du
pommier.
En exprimant le fuc des poires , on fait une boif-
fon que 1 on connoit fous le nom de poiré ; elle eft affez
agréable dans la nouveauté, mais elle ne fe conferve
pas aufli long-tems que le cidre. Le marc des
poires peut fervir à faire des mottes à brider.
Nul genre d’arbres que l’on connoiffe, ria produit
dans fes fruits autant de variétés que le poirier.
Tome X I I ,
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Nos jardiniers françois qui ont écrit fur la fin du dernier
fiecle , font mention de plus de fept cent fortes
de poires qui ont pour le moins quinze cent noms
françois ; mais il y a bien du choix à faire , fi l’on ne
veut que de bonnes poires : celles qui paffent pour
avoir cette qualité, vonttout-au-plus au nombre de
quarante ; on en compte autant qui ne font que mé-
diocres ; toutes les autres ne valent guere mieux que
la plupart de celles que l’on trouve dans les forêts. Il
n eft guere jioflible d’entrer ici dans le détail de toutes
ces variétés , qui d’ailleurs font rapportées dans
prefque tous les livres qui traitent du jardinage ; mais
voy e{ fur-tout à ce fujet les catalogues' des R. R. P. P.
Chartreux de Paris ,& de M. l’abbé Nolin.
Il y a quelques poiriers qui peuvent être intéref-
fans pour l’agrément, comme l’efpece à fleur double
,Sc une autre variété que l’on nomme la double
fleur, qui eft différente ; enfin, le poirier à feuilles panachées
dont la rareté fait le plus grand mérite. ( Article
de M. d 'A v b e n t o n , Subdélégué.
Po ir ie r , ( Commerce de bois.) il fe fait un grand
négoce de bois de poirier, & on l’emploie en divers
ouvrages de menuiferie , de tabletterie, détour. On
s en fert aufli pour faire desinftrumens de mufique
à v ent, particulièrement des baffons 6c des flûtes.
Une de fes principales qualités eft de prendre un
aufli beau poli & un noir prefqu’aufli brillant que
l’ebene ; ce qui fait qu’on le fubftitue à ce dernier
en bien des occafions.
Les marchands de bois le font débiter pour l’or-
dmaire en planches , poteaux Sc membrures. Les
planches font d’onze à douze pouces de large , fur
treize lignes d’épaiffeur franc-fciées , Sc fix, neuf ou
douze piés de longueur : le poteau a quatre pouces
de gros en quarré , depuis fix jufqu’à dix piés de
long; h membrure a vingt cinq lignes franc-fciées
d epaiffeur , fur fix, fept 6c huit pouces de large , 6c
f ix , neuf& douze piés de long, ainfi que fes planches.
Dicl. du commerce. (JD. J.)
POIS, f. m. {Hiß. nat. Bot.) genre déplanté à
fleur papilionacee. Le piftil fort du calice, ^ d e vient
dans la fuite une longue filique qui renferme
des femences arrondies. Ajoutez aux carafteres de
ce genre , que les tiges font creufes , & le plus fou-
vent foibles ; il y a des feuilles qui embraffent les
tiges,8 de façon qu’elles femblent les traverfer ; les
autres feuilles naiffent par paires fur des côtes terminées
par des mains. Tournefort, inß. rei herb.
Foye[ Pl a n t e .
Tournefort compte vingt-deux efpeces de ce genre
de plante à fleurs légumineufes ; celle qu’on cultive
davantage eft le pois des jardins, qu’on nomme petit
pois ,pijum hortenfemaj us .flore , fructuque albo. C
B. P. 342 , I .R .H . 3c,4 .
Sa racine eft grêle, fibreufe ; elle pouffe des tiges
longues, creufes , fragiles, d’un verd blanchâtre
rameufes, lefquelles fe répandent à terre, fi on ne
les foutient par des échalats. Ses feuilles font oblongues
& de la couleur des tiges ; les unes quiparoiffent
être enfilées par la tige, s’embraffent à chaque noeud ;
& les autres naiffent comme par paires, fur des côtes
terminées par des mains ou vrilles , qui s’attachent à
tout ce qu’elles rencontrent. Ses fleurs qui fortent
des aiffelles des feuilles, deux ou trois enfemble fur
le même pédicule, font légumineufes & en forme de
papillon, blanches, marquées d’une tache purpurine.
Cette plante fe cultive dans les jardins & dans
les champs ; elle fleurit au mois de Mai, & fon fruit
eft excellent à manger en Juin. Il lui faut une terre
meuble & bien amandée.
Pois v e r d s , Pe t it s po is , (Dicte.) ce légume
dont l’ufage eft fi familier parmi nous, eft un des plus
falutaires , comme un des plus agréables ; fur-tout les
pois écoffés qu’on mange frais , n’ayant pas atteint
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