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J ni cl u ikürfurn inficxo. On trouve fouvent des ruelles
fur les extrémités dés branches de cet arbre. Il n’cll
pas trop ailé de Comprendre'' comment elles le forment;
& l’on n e ‘ le douteroît pas que des ruches
aufii régulières fuffent l’ouvrage des moucherons.
Rien cependant n’ eft plus vrai. Un elTain de ces petits
animaux, ditM. de Tournefort, vient piqüèr les
branches de la peß'e dans le tems qu’elles font encore
tendr esVehaque moucheron fait fon trou à l’origine dé
la jeune feuille, jullement dans l’aillé lie , c’eft-à-dire,
dans l’endroit où la bafe de la feuille eft attachée en
travers contre la tige. Ainfi iefuc nourricier qui s’ex-
travafe , élargit le trou de la piquûre, &c fait écarter
la bafe de cette feuille, qui n’eft: encore que collée
contre la tige. Il arrive de-là que cette efpece de
plaie prend d’abord la forme d’une petite bouche à
levres vélues, 6c enfuite celle d’une gueule quilaifîè
voir le creux de chaque cellule. Ces cellules toutes
enfemble, compofent la ruche. Elles font pleines
dans l’été de pucerons verdâtres, femblables à
Ceux qui naiffent fur les herbes potagères. Chaque
puceron, mis fur le creux de la main , fe développe
dans moins d’un demi-quart-d’heure, 6c laifïe échapper
un petit moucheron. Hiß- del'acad.dcs Scierie,
ann. / yoS. ( D . J. )
PESSELAGE, f. m. ( Agriculture. ) c’eft l’afrion
de garnir une vigne de peffeaux.
PESSEAU , f. m. ( Économ. ruß. ) Voyei ÉCHA-
LATS.
PESSINUNTE, ( Géog. une. ) Peffmus, ville des
Galates Toliftoboies, ou Toliftoboges, dont elle
étoit la métropole , félon Pline , Uv. V . chap. xxxij.
Strabon dit que le fleuve Sangarius couloit auprès de
cette ville.
Elle étoit célébré par fon temple dédié à Cybèle,
6c par la ftatue naturelle de cette divinité qui étoit
tombée du ciel ; c-’étoit une pierre noire qu’on gar-
doit précieufement à Pefjînuntc ; mais Rome étant
affligée de maladies populaires, 6c d’autres calamités
publiques, envoya aux Peflinuntins une ambaffade ,
pour leur demander cette ftatue de Cybèle. Ses prêtres
, avec tout l’attirail du culte de la divinité, vinrent
eux-mêmes la remettre aux Romains. On chargea
la veftale Clodia de cette pierre myftérieufe ,
qui fiit portée enproceflion au-travers de la ville dé
Rome.
La fête ordonnée pour Cybèle à ce fu je t,fe re -
nouvelloit tous les ans , & on alloit laver fa ftatue
dans le petit fleuve Almon. Ovide nous apprend
cette derniere particularité.
E ß locus in Tiberim quâ lubricus infiuit Almo}
Et nomen magno perdit in amne minor.
Ulîc purpureâ canus cum vefle facerdos
Almonis dominam facraque lavat aquis.
Denys d’Halicarnaffe, qui raconte en détail l’hif-
toire de cette tranflation de Cybèle , remarque que
Scipion Nafica étoit le chef de l’ambaffade des Ro-
mains.
Quant à ce qui regarde Peßinunte , nous favons
feulement que dans la fuite des tems, cette villé devint
une métropole eccléftaftique ; du moins c’eft le
tùre que lui donne la notice de l’empereur Andro-
niq, Paléologue le vieux. ( D .J . )
PEST , ( Géog. mod. ) ville de la haute Hongrie ,
capitale du comté de même nom, fur la rive orientale
du Danube, dans une plaine, vis-à-vis de Bude,
à 3olieues S. E. de Presbourg. Long. 3 6. 46. lat. 4y.
z , . ( D . J . )
PESTE, f. f. (Médecine.) c’ eft une maladie épidémique
, contagieufe, très-aiguë, caufée par un venin
fubtil, répandu dans l’air, qui pénétré dans nos corps
& y produit des bubons, des charbons, des exanthèmes,
6c d’autres fymptomes très-fâcheux.
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C’eft urte fievrê aiguë, qui devient mortelle 6c eft»
leve les malades dès le premier ou le fécond jour, fi
les forces vitales nechaflent promptement le venin par
les bubéms /les charbons, le pourpre 6c autres exanthèmes.
Caufes. Ce point eft des plus difficile à traiter : tous
les auteurs ont écrit fur cette matière, mais nous
n’avons rien de certain fur cet article. On a donné
un nombre infini de conje&ures; les uns ont infifté
fur la coagulation ; les autres fur l’infeftion générale
ou locale, qui agit fur lès humeurs de notre corps.
Mais ce qui eft de plus linguüer, c’eft: que tous font,
obligés de reconnoitre que la pefle agit d’une façon
fort différente fur ceux dans les pays defquels elle
naît, que fur nous autres.
La pejle nous vient de l’Afte, 6c depuis deux mille
ans toutes les pefles qui ont paru en Europe y ont été
tranfmifes par la communication^ des Sarrafins, deS
Arabes, des Maures, ou des Turcs avec nous, 6c
toutes les pejles n’ont pas eu chez nous d’autre
fource.
Les Turcs vont chercher la pejle à la Meque, dan$
leurs caravanes & leurs pèlerinages; ils l’amenent
aufîi de l’Egypte avec les blés qui font corrompus :
6c enfin, elle fe conferve chez eux par leur bifarre
façon de penfer fur la prédeftination : perfuadés qu’ils
ne peuvent échapper à l’ordre du Très-haut fur leur
fort, ils ne prennent aucune précaution pour empêcher
les progrès de la pefle &-pour s’en garantir, ainfi
ils la commun iquent à leurs voifins.
On reconnoît quatre fortes de pejleS. i°. La pejle
à bubons, où il furvient des bubons aux aiffelles 6£
aux aînés, ou d’autres éruptions par tout le corps,
comme les charbons.
20. La fuete des Anglois, fudor anglicüs, dans laquelle
le malade périt par des fueiirs, le premier, lé
fécond, le troifieme jou r , fans bubon, ni charbon..
La troifieme eft fans bubon, ni charbon ; mais elle
eft accompagnée de dépôts gangreneux qui attaquent
les piés, les mains, 6c fur-tout les parties extérieures
de la génération dans les hommes ; de forte que ceS
membres fe détachent d’eux-mêmes du corps de ces
fortes de peftiférés. C’eft la pejle d’Athènes qui a été
décrite par Hérodote, & enfuite par Lucrèce.
La quatrième efpece eft la plus connue, elle s’ap*
pelle communément le mal de Siam y elle vient de
l’orient, 6c on voit mourir beaucoup de malades de
cette pejle à la Rochelle. Dans cette efpece, le fang fe
perd par les pores de la peau en maniéré de tranfpi-
ration, & les malades périffent.
Ainfi la pelle eft une infeétion particulière, qui
prend fa naiflance dans les pays chauds, qui nous
vient par les vaiffeaux chargés de marchandifes em-
peftées en Turquie, en Egypte, où la pejle eft trois ou
quatre mois l’année , à caufe des débordemens du
gjj
Les peftiférés , ou les ballots empeftés débarqués
dans nos ports, nous caufent & nous attirent la pejle;
telle que la derniere pejle de Marfeille, qui fut occa-
fionnee par un vaiffeau qu’on avoit pris lurles Turcs,
6c que l’on avoit amené à Marfeille. Ou bien elle nous
vient par la communication de l’Allemagne 6c de la
Hongrie avec la Porte-ottomane ; c’eft ainfi que les
Allemands ont apporté la pefle chez eux au retour des
campagnes qu’ils avoient faites en Hongrie contre les
Turcs.
De cette façon la pejle naît & prend fon origine
dans les pays orientaux, 6c nous l’allons chercher
chez eux. La pejle agit fur nos humeurs, & nous ne
favons pas comment.
Les caufes font internes 6c externes, prochaines &
éloignées. Les internes font le vice des parties, la
corruption du fang 6c des autres humeurs. Les paf-
fions, le chagrin 6c la crainte de la part de l’ame ; le
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feiàuvâis régime & l’abus des chofes non-natiireîles,
îoit de l’air, foit des alimens, foit le défaut d’exercice
, contribuent beaucoup à attirer cette maladie. Les
caufes externes font les vents du midi, ou le défaut
de vent; l’hiver trop doux; les faifons inégales ; les
froids violens 6c les chaleurs exceffives ; l’air fort fec
ou fort humide. Les maladies épidémiques avec bubons
&: phlegmons, font des avant-coureurs de pejlë
plus certains que des exhalaifons 6c des influences
imaginaires.
La famine peut auffi être mife au nombre des éau-
fes ; parce que dans cette trille conjoncture, la même
caufe qui gâte les biens de la terre 6c qui amene la di-
jfette, doit produire la pejle : d’ailleurs dans le tems
de famine, on fe trouve obligé de manger de toutes
fortes d’alimens malfains, qui forment un mauvais
fang, 6c les corps font par conféquent plus difpofès à la
pourriture.
Quelques-uns attribuent la pejle au tremblement
de terre, parce qu’on a vu fouvent des maladies malignes
6c fâcheules fuccéder à ces tremblemens.
La caufe véritable eft la réception d’exhalaifons
putrides dans l’air, qui viennent des pays chauds, 6c
qui eft aidée 6c fomentée par la difpofition de nos
corps. Leur mauvais effet fe fait fur-tout fentir quand
un vent chaud & humide foufle, ou bien quand elles
font elles-mêmes mêlées avec des vapeurs corrompues.
C ’eft ainfi qu’arrive la pejle en Egypte à la fuite
de l’inondation du Nil; alors les eaux corrompues par
une chaleur exceflive, pouffent des exhalaifons pef-
iiîentielles : les terres hume&ées & comme chargées
de pourriture, font très-mal faines.
C’eft ainfi que les cadavres corrompus dans les
grandes villes, pendant les fieges,ou dans les armées
a la fuite des batailles, infeélent horriblement l’air;
les exhalaifons fétides 6c volatiles de ces cadavres
produifént foiivent des maladies malignes, mais elles
ne produifént point la pefle, fans un venin particulier
qui eft apporte des pays chauds, 6c qui mêlé avec
elles leur donne un caraaere peftilentiel.
Ce levain ne peut s’étendre fi loin qu’au moyen
de l’air qui lui fert de véhicule ; car l’air une fois in-
fe&é de ces exhalaifons, les porte avec lui 6c les communique
à beaucoup de corps qu’il pénétré : ce levain
même refte caché pendant longtems dans ces
corps infeélés, comme il eft arrivé dans la derniete
pefle. C’eft ainfi que l’on a vu des perfonnes tomber
rôides mortes, 6c frappées fubitement de pefle à l’ouverture
feule des ballots empeftés, décharges de vaiffeaux
venus de l’orient.
Cependant ces exhalaifons n’ infeélent pas toute la
mafle de l’atmofphere, elles fe difperfent 6c fe jettent
de côté 6c d’autre , à-peu-près ■ comme la fumée;
de-là vient que la pejle ne faifit pas tous ceux qui font
dans le même air, qui eft néanmoins le véhicule du
levain peftilentiele. Il faut une difpofition, c’eft à
proprement parler la caufe déterminante 6c difpofi-
tive de la pefle.
Caufe difpofittve. En effet, tous les corps ne font
pas fufceptibles de ce venin, il n’aftëéle que ceux
dont les fluides & les folides font difpofès à recevoir
l’infeétion ; fi le corps n’a point cette difpofition, il
refiftera à la contagion: ainfi tout ce qui fera capable
de garantir nos folides 6c nos fluides contre la pourriture
lorfque fe pejle régné, doit paffer pour un pré-
fervatif.
La difpofition à la pourriture eft urte cailfe qui aide 1 effet de la contagion. Or la pourriture eft un mouvement
inteftin de nos humeurs qui tend à en détruire
le mélangé, la forme 6c le tiffu qui changent
de nature. D ’ailleurs fi le fang fe rallentit, cela feul
fuffit pour contracter ce mouvement de putréfadion;
c’ eft ce qui arrive dans le chagrin 6c le v ice des premières
vojes.
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Ce venin ue ia pejle&jritfort diffêrëjAfliénî de teliu
pfe.ag^ dans la petite vérole-, le pourpre, là ftevrë
maligne & la dyffenterie. Ce venin agit fur les hu*
meurs 6c lés coagule, comme il paroii par les éruptions
critiques.
Ce venin agit d’abord fur les nerfs, ce qui pafôît
par lès fymptomës, tels que la douleur de tête, fe
foibleffe, les naufées, le friffon, le froid extérieur
avecfeit externe à l’intérietir, lé fang alors trouvant
de.la refiftance fur les parties externes, fe jette fur
les internes.
La caufe prochaine de là pefle ëft donc ï’aftion dit
Venin fur nos folides, le développement de la pour-’
riture des humeurs 6c de ce venin, & enfin fon action
fur les nerfs. Ces aétions produifént l’érétifme
du genre nerveux ; e’éft de-là que vient la pourri-
ture. Telle eft la nature du Venin peftilentiel, fans:
cette difpofition vénéneufe, les exhalaifons n’ont aucune
aClion dans le corps, elles y relient long-tems.
cachées & comme affoupies, à la fin elles tranlpirent
6c fe diflipent fans produire aucun ravage-.
Cet erétifme ëft une roideur dans les fibres >&iiné
contraction femblable à celle qui y eft excitée par les
pallions de l ’ame-, par tous les irritans, tels que les
alimens chauds, les aromates 6c tous les ftimiiians ,
ont coutume de produire. Cette roideur eft augmentée
par l’agacement des fibres que caufe le venin - ;
celles-ci ébranlées contractent la maladie peftilentiel-
le ; car l’exhalaifôn palîànt alors dans le lang 6c dans
les humeurs , y fait éclater les différens fymptomes
de la pourriture.
Symptômes. Le malade eft d’abord faifi d’un friffort
fuivi d’une ardeur d’entrailles; fouvent il n’eltpas altéré
, quoiqu’il fente une ardeur violente ; quelque--
fois la lueur eft petite, 6c la foif extraordinaire. La
fîevre eft fort inégale, mais la langue eft féche 6c noi-*
re ; l’urine eft aufli fort différente, fouvent elle n’eft
point changée ; elle eft dans quelques-uns rouge &
ardente, dans d’autres claire 6c crue, dans quelques
autres elle eft trouble, 6c elle varie fouvent dans un
même jour ; tantôt elle eft comme dans l’état de fan-
té , d’autres fois fanglante ; quelquefois le malade eft
affoupi 6c dans le déliré, d’autres fois il eft accablé
d’une cruelle douleur de tête, accompagnée d’infom-
nie avec des yeux enflammés, 6c le coeur fort reffèr-
ré; fouvent le pouls eft fort, d’autres fois il eft foible
6c fréquent ; tantôt égal, tantôt inégal, 6c dans certains
malades il eft intermittent; le malade eft dans
des inquiétudes 6c dans des agitations continuelles ;
on apperçoit dans les tendons des foubrefauts 6c des
mouvemens convulfifs ; la vue eft troublée, 6c le malade
eft tourmenté de tintemens 6c de fiflemens d’oreilles
; il y en a qui font abattus au commencement
de la maladie, d’autres confervent leurs forces jufqu’à
la mort ; il y en a qui ont des dévoiemens qui réfiftent
à tout rèmede ; les déjeCtions en font quelquefois
crues 6c fréquentes, elles font comme de l’eau trou-*
ble ; dans certains malades on y trouve des vers ;
d’autres ont des hémorrhagies parle nez&par la bouche
, par les y e u x , par les oreilles, par la verge, par
la matrice ; d’autres fuent le fang pur ; quelques-uns
ont des vomiffemens continuels; d’autres ont des nau*
fées 6c des dégoûts ; on voit dans la plupart des dou-*
leurs cardialgiques, le hoquet; on en voit qui ont des
taches de couleur pourprée, ou violetes ou noires,
tantôt en petit nombre, tantôt en grande quantité,
tantôt petites, tantôt grandes 6c prefqu’exaCtemenf
rondes ; tantôt fur une partie, tantôt fur une autre,
fouvent fur tout le corps ; il y en a beaucoup qui ont
des bubons ou des charbons en différens endroits du
corps. Ce font là des lignes évidens& très-affurés dé
la pejle, fur-tout lorfqu’ils font accompagnés de la fièv
re, ou qu’ils y furviennent.
Le diagriojlic fe tire des fymptomes fujvans ;