
fmguliere avec les diftances de ces planètes au Soleil.
Plus une planete eft proche du Soleil, plus fa vît elle
eft grande, &C plus lé tems de fa révolution eft court;
la loi générale eft que les quarrés des tems périodiques
font comme les cubes des diftances des planètes
aux centres de leurs orbites. Voye^ P é r i o d e , D i s t
a n c e , &c.
On doit la découverte de cette loi à la fagacité de
Kepler , qui la trouva pour les planètes premières :
les Aftronomes ont trouvé depuis qu’elle avoit aulîi
lieu pour les planètes fecondaires. Voye£ S a t e l l i t e .
Kepler n’a déduit cette loi que des obfervations
& de la comparaifon qu’il a faite entre les diftances
des planètes & leurs tems périodiques ; la gloire de
la découvrir par les principes phyliques, étoit ré-
fervée à Newton, qui a démontré que cette loi eft
une fuite de la gravitation. Voye[ G r a v i t a t i o n .
Le mouvement ou la diftance d’une planete par
rapport à fon apogée, eft appelle ¥ anomalie de La
planete; ce mouvement fe mefure par l’arc ou l’aire
que la planete a décrite depuis fon apogée. Voyc^
A n o m a l i e . Quand on compte le mouvement de la
planete depuis le premier point Varies, fon mouvement
eft appellé mouvement en longitude ; or ce. mouvement
eft ou m oyen, c’eft-à-dire égal à celui que
la planete auroit fi elle fe mouvoit uniformément
dans un cercle; ou vrai, c’eft-à-dire, celui même
par lequel elle décrit a&uellement fon orbite, & ce
mouvement eft mefuré par l’arc correlpondant de
l’écliptique. Voye[ L o n g i t u d e , &c.
. Par-là on peut toujours trouver le lieu d’une planète
dans fon orbite, l’intervalle de tems depuis
qu’elle a paffé par fon aphelie, étant donné, car
fuppofons que l’aire de l’ellipfe foit tellement divifée
par la ligne S G , que l’aire elliptique entière foit
à l’aire A S G comme le tems de la révolution de la
planete, eft au tems donné en ce cas G : fera le lieu
de la planete dans fon orbite. Voye^ A n o m a l i e &
L i e u . Les phénomènes des planètes inférieures font
leurs conjon&ions, élongations, ftations, rétrogradations,
phafes, & éclipfes. Voyei C o n j o n c t i o n ,
É l o n g a t i o n , S t a t i o n , R é t r o g r a d a t i o n ,
P h a s e & E c l i p s e . Les phénomènes des planètes fu-
périeures, font les mêmes que ceux des planètes inférieures;
il y e n a feulement un de plus dans les
fupérieures, lavoir l’oppofition. Voye^ O p p o s i t i o n ,
&c.
A l’égard des phénomènes particuliers de chaque
planete, on les trouvera aux articles de chacune. Voye^
J u p i t e r , M a r s , &c.
On trouvera de même àuxarticles S y s t è m e S o l
a i r e , D i a m è t r e , D e m i -d i a m e t r e ,. les
proportions générales, les diamètres, les diftances
des-différentes planètes.
Configuration des planètes. Voyez CONFIGURATION.
V o lf & Chambers. (O)
P l a n e t e , en terme de Vannerie, eft un infiniment
dont on fe fert pour applatir un brin d’ofier à tel degré
qu’on veut. Cet infiniment eft plat 8c d’environ quatre
pouces de long fur deux de large. Son tranchant eft
monté fur une elpece d’oreille placée de côté, au-
deffus d’une lame de fer à reffort qui couvre l’inftru-
ment dans toute fa longueur 8c toute fa largeur, 8c eft
près ou loin de cette lame à proportion qu’on ferme
ou qu’on ouvre une petite vis qui efldeffous Pinftru-
ment, 8c fur laquelle eft appuyée cette lame à reffort.
Voye{ les Planches.
PLANEXER, en terme de Tabletier-Cornetier, c’eft
adoucir 8c diminuer le morceau de corne deftiné à
faire un peigne, jufqu’à l’épaiffeur qu’on veut lui
donner. A
PLANEUR, f. m. terme d'Orfèvre, c’eft l’artifari qui
gagne fa vie à planer la vaiffelle , c’eft-à-dire, à l\inir
\ force de petits coups de marteau. Ceux que les Orfevres
appellent planeurs, les Potiers d’étain les appellent
forgeurs. (D . J.')
PLANGE , adj. ( Marine. ) La mer eft plange, c’eft
un terme bas dont fe fervent les matelots de Poitou,
de Xaintonge 8c d’Aunis, pour dire que la mer eft
unie.
PLANIMÉTRIE, f. f. ( Gêorn. ) c’eft la partie de la
Géométrie, qui confidereles lignes 8c les figures planes.
Voye{ G é o m é t r i e ; voye^ aujfiL i g n e & F i g
u r e .
La Planimétrie eft particulièrement bornée à la mefure
des plans ou furfaces ; elle eft oppofée à la Stéréométrie
, ou mefure des folides. Voye^ S t é r é o m
é t r i e . »
La Planimétrie, ou l’art de mefurer les furfaces
planes, s’exécute par le moyen de quarrés plus ou
moins grands, comme pies quarrés , pouces quarrés
, toifes quarrées, perches -quarrées, &c. c’ eft-à-
dire , par des quarrés dont les cotés font un pié , un
pouce, une toife, une perche, &c. Ainfi on connoît
la valeur d’une furface propofée, quand on fait combien
elle contient de pies quarrés, ou de pouces quarrés
, ou de toifes quarrées, ou de perches quarrées,
&c. Voyei A i r e , S u r f a c e , F i g u r e , Q u a r r é ,
M e s u r e r , &c. Chambers. ( E )
PLANISPHERE, f. m.( Aflronomie. ) eft unepro-
jeftion de la fphere & de fes différens cercles fur une
furface plane, comme fur du papier, &c. Voyez
P l a n , S p h e r e & P r o j e c t i o n .
Dans ce.fens les cartes céleftes 8c terreftres , oii
font repréfentés les méridiens & les autres cercles de
la fphere , font appellées planifpheres. Voyei C a r t e .
Dans les projetions ordinaires, le plan du tableau
eft un plan de projetion fitué entre l’oeil 8c l’objet,
deforte que la projeftion fe fait par le moyen des
points oii les différens rayons menés de l’oeil à l’objet
coupent ce plan. Voye[ P l a n p e r s p e c t i f ou P l a n
DU t a b l e a u . Mais dans les planifpheres ou aftrola-
besle plan de projection eft placé derrière l’objet qui
eft la fphere, 8c ce plan eft toujours celui d’un des
grands cercles de la fphere. Voyei C e r c l e . Dans tous
les planifpheres on fuppofe que l’oeil eft un point qui
voit tous les cercles de la fphere, & qui les rapporte
au plan de projet ion fur lequel la maffe de la fphere
eft pour ainfi dire applatie.
Les cartes céleftes où font repréfentées Iesconftel-
lations, font des efpeces de planifphere ; mais on appelle
plus proprement planifphere la repréfentation
des cercles ou orbites que les planètes décrivent, faite
fur un plan, foit en deffein, foit en cartons concentriques
ou appliqués les uns fur les autres : les cartes
marines font aulîi appellées planifpheres nautiques.
Voyei C a r t e m a r i n e .
• Planifphere fe dit aulîi quelquefois d’un infiniment
aftronomique, dont on fe fert pour obferver les mou-
vemens des corps céleftes : il confifte dans une pro-
je tion de la fphere céleftefurunplan, oîi font repré-
fentées les étoiles 8c les conftellations avec leurs fi-
tuations, leyrs diftances, &c. Tel eft l’aftrolabe, qui
eft le nom ordinaire de ces fortes de projetions.
Voye{ A s t r o l a b e .
Dans tous les planifpheres, on fuppofe que l’oeil eft
un point qui voit tous les cercles delà fphere, & qui
les rapporte au plan de projetion fur lequel la maffe
de la fphere eft pour ainfi dire applatie.
Parmi le..nombre infini de planifpheres que peuvent
fournir les différens plans de p rojetion & les différentes
pofitions de l’oe il, il y en a deux ou trois qui
ont été préférés aux autres. Tel eft celui de Ptole-
mée., dans lequel le plan de projetion eft parallèle à
l’équateur; celui de GemmaFrifius, dans lequel le
plan de projetion eft le colure ou le méridien des
folftices , 8c où l’oeil eft au pôle de ce méridien; cé-
lui de Jean de Roy as, efpagnol, dans lequel le plan
de projetion eft un méridien, 8c où l’oeil eft placé
dans l’axe de ce méridien à une diftance infinie. Cette
derniere projetion eft appellée analemma. Voyt[
A n a l e m m a .
Toutes ces projetions ont un défaut commun : fa-
voir que les figures des conftellations y font confi-
dérablement altérées & défigurées, deforte qu’il n’eft
pas aifé de les comparer entr’elles ; 8c quelques-unes
tiennent fi peu de place, qu’on peut à-peine s’en fer-
vir pour les opérations.
M. de la Hire, pour remédier à ces inconvéniens,
a imaginé une nouvelle projetion de la fphere ; il
propofe de placer l’oeil de telle maniéré que les divi-
fions des cercles projettés foient fenfiblement égales
dans chaque partie de l’inftrument. Le plan de projection
eft un méridien. Voye£ toutes ces chofes plus au
long k Ÿ article ASTROLABE.
Pl a n is ph è r e n a u t iq u e , voye^ l'article N a u t i q
u e .
PLAN-ORBIS, ( Conchyliol. ) coquillage univalve
fluviatile ; il ne fe trouve point dans la m er, mais il
eft commun dans les rivières ; il eft tout noir ou
brun, avec trois contours relevés qui fe terminent à
l’oeil de fa volute. Sa tête fort d’une ouverture ronde,
8c eft garnie de deux cornes fort pointues & fort longues
, tenant à une couche baveufe qui lui fert à traîner
fa coquille. Quand il eft avance autant que fes
forces le lui permettent, il tire à lui fa coquille qui eft
fort mince, &C recommence cette manoeuvre pour
continuer fa marche. Il n’y a nulle cloifon comme à la
corne d’ammon 8c au nautile ; l’animal eft fait comme
un gros ver nageant dans une eau rouffe : fa couche
peut lui fervir d’opercule ; mais fi-tôt qu’on le
touche, ilfe retire tout entier au milieu de fon premier
contour. On le voit quelquefois fortir prefque
tout fon corps; fes yeux font placés à l’ordinaire, 8c
marqués par deux points noirs.
Le plan-or bis eft le coquillage le plus aifé à découvrir
dans les eaux : c’eft une forte de limaçon dont on
connoît huit efpeces ; favoir , le grand, à quatre fpi-
rales rondes ; le petit, à cinq fpirales rondes ; le troi-
fieme, à fix fpirales aufîirondes; le quatrième, à
quatre fpirales ou arêtes verticales ; le cinquième, à
fix fpirales à arêtes ; le fixieme, a trois fpirales à arêtes;
le feptieme s’appelle le plan-orbis à arêtes ; le
huitième fe nomme le plan-orbis tuilé. DargtnvilLc.
( D . J .)
PLANOIR,f. m. en terme d'Orfevre en grojferie ,
s’entend d’un cifelet dont l’extrémité eft applatie 8c
fort polie. On s’en fert pour planer les champs qui
font enrichis d’ornemens de cifelure ou de gravure,
où l’on ne pourroit point introduire le marteau.
Voye[ nos Planches.
PLANOUSE, îl e DE, ( Géog. mod.) en latin Pla-
nariaj île d’Italie, dans la mer de Tofcane, entre
celle d’Elbe au nord-eft, 8c celle de Corfe au fud-
oueft ; elle a environ quatre milles de longueur , 8c
une demi-lieue de largeur. Elle eft fort baffe 8c remplie
de brufeages ; on mouille à un quart de lieue de
l’île par douze brafles d’eau. Lat. 42. 4J. (D . ƒ.)
PLANT-D’ARBRES, f. m. (Jardin.) efpace planté
d’arbres avec fymmétrie, comme font les avenues,
quinconces, bofquets, &c. ce mot fignifie auf--
fi-une pepiniere d'arbrijfeaux, plantés fur plufieurs lignes
parallèles.
PLANTAGENETE, ( Hïft. anc. ) eft un furnom
qui a été donné à plufieurs anciens rois d’Angleterre,
Voye^ Su r n om , &c.
Ce mot a fort embarrafle les critiques &: les antiquaires
, qui 11’ont jamais pu en trouver l’origine &
l’étymologie. Tout le monde convient qu’il fut donné
d’abord à la maifon d’Anjou, que le premier rç>i
d’Angleterre qui le porta fut Henri II. & qu’il pafla
de ce roi à fa poftérité jufqu’à Henri V I I . pendant
Pefpace de plus de quatre cens ans; mais on n’eft:
point d’accord fur celui qui a le premier porté ce
nom. Plufieurs auteurs anglois croient que Henri' II,
l’hérita de fon pere Geoffroy V . comte d’Anjou, fils
de Foulques V , roi de Jérufalem, qui mourut en
1144 ; ces auteurs prétendent que Geoffroy eft le
premier à qui on a donné ce nom, & que Henri II.
forti de Geoffroy par Maud, fille unique de Henri I.
eft le fécond qui l’ait porté.
Cependant Ménage foutient que Geoffroy n’a jamais
eu le nom de Plantagenere ; & en effet, Jean
de Bourdigné, l’ancien annalifte d’Anjou , ne l’appelle
jamais ainfi ; Ménage ajoute que le premier à
qui on a donné ce nom, eft Geoffroy, troifieme fils
de Geoffroy V ; néanmoins ce nom doit être plus
ancien qu’aucun de ces princes, fi ce que dit Skin-
ner de fon origine 8c de. fon étymologie , eft vrai.
Cet auteur raconte que la maifon d’Anjou reçut ce
nom d’un de ces princes, qui ayant tué fon frere ,
pour s’emparer de fes états, s’en repentit, & fit un
voyage à la Terre-Sainte pour expier fon crime; que
là il fe donnoit la difcipline toutes les nuits, avec
une verge faite de la plante appellée genêt ; ce qui
le fit appeller Plàntagenete.
Il eft certain que notre Geoffroy fit le voyage de
Jérufalem , mais il n’avoit point alors tué fon frere :
de plus , il ne fit point ce voyage par pénitence ,
mais feulement pour aller au fecours de fon frere
Amaury : quel peut donc être ce prince de la maifon
d’Anjou 2 Séroit-ce Foulques IV ? il eft vrai que
ce prince détrôna Geoffroy, fon frere aîné, & le
mit en prifon, mais il ne le fit pas mourir : de plus,
comme le rapporte Bourdigné, Geoffroy fut tiré de
prifon par Geoffroy V , fon fils, dont nous avons
Il eft vrai que ce Foulques fit le voyage de Jérufalem,
en partie dans des vues dé pénitence ; mais
Bourdigné affiire que ce fut par la crainte des juge-,
mens .de D ieu & de la damnation éternelle, pour la
quantité de fang chrétien qu’il ayoit répandu dans:
ces batailles. Cet hiftorien ajoute que Foulques fit
un fécond voyage à Jérufalem, mais qu’il y retourna
pour remercier D ieu de fes grâces : de plus, ce
Foulques ne fut jamais appellé Plantagenete ; ainfi le
récif de Skinner paroît être une fable.
Il y a encore une autre opinion, qui , quoique
commune, n’eft guere mieux fondée : on croit ordinairement
que tous les princes de la maifon d’Anjou
, depuis Geoffroy V , bnt eu le nom de Planta-•
genete , au lieu que ce nom n’a été porté que par
très-peu de ces princes, qu’il fervoit à diftinguer des
autres. Bourdigné ne le donne jamais qu’au troifieme
fils de Geoffroy V , & le diftingue par ce fur-
nom des autres princes de la même ramille ; cependant
il eft certain que ce nom fut aufli donné à Henri
I I , roi d’Angleterre, fon frere aîné.
PLANTAIN ou PLANTIN, f. m. (Jiifi. nat. B o t f
plantago, genre de plante à fleur monopétale en forme
de fouGOUpe , Sc ordinairement divifée en quatre
parties ; le piftilfort du fond de cette fleur, entouré
le plus fouvent de longues étamines, & devient
dans la fuite un fruit ou une coque prefque
ovoïde ou conique qui s’ouvre tranlverfalement lorf-
qu’elle eft mûre, en deux parties ; cette coque eft divifée
en deux loges par une cloifon mitoyenne, &
elle renferme des femences oblongues , attachées à
un placenta. Tournefort, in f l . rei. herb. Voye{ Pl a n t
e.M
. de Tournefort diftingue trente-cinq efpeces de
plantain , indépendamment de celles que les autres
Botaniftes nomment plantains aquatiques, & qui font'
des efpeces de renuncules. La plus commune de toutes
les efpeces de vrai plantain, eft le grand, le lar