Pe in tu r e d ’im p r e s s io n , ( Peinture. ) peinture
de diverfes couches de couleurs en huile ou en de-
trempe , dont on imprime dans les bâtimens les ouvrages
deMenuiferie, de Charpenterie, de Maçonnerie
, 8c de Serrurerie, ou qui font à Pair, ou que
Pou veut embellir, 8c mettre d’une même teinte.
Les Italiens difent imprimatura, dont quelques-uns
de nos peintres ont fait imprimature, 8c d’autres im-
primure. Le véritable mot françois eft impreffion à
huile, ou impreffion d détrempe, fuivant la iiqueur
8c ingrédiens qui y entrent. (D . J. )
PEINTURÉ , adj. (Peinture. ) ce qui n’eft peint
ou enduit que d’une feule couleur fans deffeins, ni
fans compartimens. On le dit comme par oppolition
à peint, qui fignifie une chofe peinte avec art ; airili
on dit une gallerie bien peinte, lorfque le peintre l’a
ornée de différens ouvrages de peinture, ou tableaux
; oC une galerie bien peinturée, quand elle a
été imprimée d’une feule couleur. (D . J. )
PEIPUS, ( Géog. mod. ) en langue ruffe C[ud-
Kow, grand lac aux confins de l’Efthonie, de la Livonie
, & de l’Ingrie. Il reçoit les eaux de diverfes
rivières, & fe décharge dans la N eva, qui porte fes
eaux dans le golfe de Finlande. Ce lac a trente de
nos lieues communes de long, tantôt douze , tantôt
quinze de large. En 1701 , le Czar Pierre fit conftruire
fur ce lac cent demi-galeres qui portoient environ
cinquante hommes chacune ; il y entretint cette
flote pour empêcher les vaiffeaux fuédois d’infulter
la province de Novogorod, pour être à portée d’entrer
fur leurs côtes , 8c en même tems pour former
.des matelots.
PEISKER, ( Hifl. nat. ) en latin pcecilias, ou plf-
cis fojflis. Les Allemands le nomment auGifchlamm-
be'iffer, ou mordeur de vafe , parce qu’on le trouve
dans le limon ou dans la vafe qui eft au fond de quelques
eaux. C’ eft un poifton qui reflemble à une aiguille
ou à un ferpent.
PEISO, ( Géog. anc. ) lac de la Pannonie ; Pline,
l. III. c. xxiv. dit qu’il joignoit la^orique. C’eft
aujourd’hui le lac deNeufidler-Zée, aux confins de
la Hongrie 8c de l’Autriche.
PEITS, ( Géog. mod. ) petite ville d’Allemagne,
dans la baffe-Luface , fiir la rive droite de la Sprée,
à deux lieues au-deffus de Colbus. Elle a des mines
de fer dans fes environs.
PEIUM, ( Géog. anc. ). Strabon, l. X I I .p . SGy.
donne cette place aux Toliftoboges , de même que
celle de Blucium ; il ajoute que l’une étoit la réfiden-
ce du roi Déjotarus , 8c que l’autre étoit deftinée à
garder fes trefors.
PEKELI, (Géog. mod.) province de la Chine, &
la première des quinze de ce vafte empire. Elle eft
au midi de la grande muraille , & à l’orient d’im
bras de mer. Sa figure eft un triangle redfangle ; l’air
y eft très-froid , le terrein ftérile 8c plein de fable.
Peking en eft la capitale. (D. J.)
PEKIA , f. m. (Botan.) nom donné par Pifon à un
arbre des Indes, qui porte un fruit un peu plus gros
qu’une orange;fon fuç eft extrêmement doux 8c agréable.
Laët parle auffi de cet arbre, mais ni lui ni l’autre
n’en ont donné la defcription.
PEKING, (Géog. mod.') ou Xuntien 8c Cambalu
dans quelques relations de voyageurs ; grande ville
de la Chine, la capitale de l’empire , & le fiége ordinaire
des empereurs. Nous en parlons par cette feule
raifon y le pere du Halde vous en donnera la defcription.'
On lit dans les lettres édifiantes, que cette ville
a fix lieues de tour de 3600 pas chacune. Ses portes
qnt quelque chofe de plus magnifique que celles de
toutes les villes de l’Europe; elles font extrêmement
élevées , 8c enferment une grande cour quarrée environnée
de murailles , fur lefquelles on a bâti des
fallons, tant du côté dé la campagne, que du côté de
la ville. Le palais de l’empereur a deux milles d’Italie
en longueur, un en largeur, & fix de tour. Il y
tient plus de trois mille concubines, Longit. fiiivant
les peres Jéfuites, Caflini 8c Defplaces 134A 8; ,
fuivant le pere Gaubil 133. 51.45. lat. 39. 54. Long.
orient, fuivant M. le Monnier 133. 35. lat. 39, 55.
Long, fuivant le pere Feuillée, 133. 55. lat. 39. 55.
(D . J .)
PELACHE, f. f. ( Manufact. ) efpece de peluche
grofliere, faite de fil 8c de coton, dont les pièces
portent dix à onze aunes de long.
PELADE j*f. f. (Lainage.) c’eft le nom de la laine
que les Mégifiiers 8c Chamoifeurs font tomber par
le moyen de la chaux, de deflus les peaux de moutons
8c brebis, provenantes des abattis des bouchers;
on l’appelle aufîi pellure , pelis, avalis.
Les laines pelades font fi inférieures aux laines de
toifon, qu’il n’eft pas permis aux ouvriers en bas ait
métier, d’en employer dans leurs ouvrages , ainfi.
qu’il eft porté par l’article 11 de leur reglement du
30 Mars 1760; leur ufage plus ordinaire eft pour
faire les trèmes de certaines fortes d’étoffes, celles
de toifon étant plus propres à faire les chaînes.
PELAGICE, (Géog. anc.) île de la mer Méditerranée
, entre la Sicile & l’Afrique. Ptolomée, liy. IV.
ch. iij. les met au nombre de trois ; favoir , Coffra ,
Glauconis infula & Melite. (D . J.)
PÉLAGIE, (Géog. anc.) Pelagia , île confacrée à
Saturne. Avenius, ora Marit. verf. 1G4. fait entendre
qu’elle étoit voifine des colonnes d’Hercule.
PÉLAGIANISME, héréfie des Pélagiens. Voyeç
l ’article fuivant.
PÉLAGIENS, (Théolog.) anciens hérétiques ainfi
nommés de Pelage leur chef, & fort connus dans
l’Eglife par les écrits de S. Auguftin.
Pelage, auteur de cette feéte , étoit anglois. On
prétend que fon nom anglois étoit Morgan , qui fi-?
gnifie mer , que l’on a rendu en grec 8c en latin par
celui de Pélage. Il étoit moine , mais on ne fait pas
certainement s’il avoit embrafle ce genre de vie en
Angleterre ou en Italie. Les Anglois prétendent qu’il
avoit été moine du monaftere de Banchor, fans décider
fi c’étoit de celui qui eft fitué dans le pays de
Galles ou d’un autre de même nom qui étoit en Irlande.
On ajoute qu’il paffa en Orient, où il commença
à femer fes erreurs fur la fin du quatrième fie-
cle ; d’autres difent qu’il vint à Rome 8c qu’il y dog-
matifa au commencement du cinquième.
On peut rapporter à trois principaux chefs, les
erreurs de Pélage 8c de fes difciples. Elles rouloient;
i° . fur le péché originel ; z°. fur les forces du libre
arbitre ; 30. fur la nature, l’exiftance 8c la néceffité
de la grâce
Quant au premier article , Pélage enfeignoit que
nos premiers parens Adam 8c Eve avoient été créés
mortels, que leur prévarication n’avoit nui qu’à eux-
mêmes , & nullement à leur poftérité. z°. Que les
enfans qui naiffent font dans le même état où étoient
Adam & Eve avant leur péché ; 30. que ces enfans,
quand même ils ne feroient pas baptifés auroient la
vie éternelle , mais non pas le royaume des deux ;
car ils mettoient entre ces deux chofes une diftinc-
tion qu’eux feuls apparemment fe piquoient d’en-
tèndre.
Quant au libre arbitre, ils prétendoient qu’il étoit
auffi entier, auffi parfait, 8c auffi puiffant dans l’homme
, qu’il l’avoit été dans Adam avant fa chûte ;
que par les propres forces du libre arbitre, l’homme
pouvoit parvenir à la plus haute perfeftion, vivre
fans paffions déréglées 8c même fans péché; 30. Julien
un des feétateurs de Pélage, ajoutoit que par les
feules forces du libre arbitre, les infidèles pouvoient
avoir de véritables vertus qui les rendiffent parfaitement
bons 8c juftes, non-feulement dans l’ordre moral
St naturel, mais encore dans l’ordre funlafurèl.
Quant à la grâce ; Pélage foutint d’abord que lés
forces naturelles du libre arbitre fuffifoient pour
remplir tous les commandemens de Dieu , vaincre
les tentations ; en un mot, opérer toutes fortes de
bonnes oeuvres dans l’ordre du fahrt. Mais attaqué
de toutes parts & pouffé vivement par les Catholiques
, il admit d’abord des grâces extérieures, comme
la lo i, la prédication de l’Evangile, les exemples
de jefus-Chrift. Il alla enfuite jufqu’à reconnoî-
tre une grâce intérieure d’entendement pour les vérités
révélées , non qu’il la jugeât abfolument néceffaire
, mais fimplement utile pour en faciliter la con-
noiffance. Enfin , il admit une grâce intérieure de
volonté , mais réduite prefque à rien par fes fubti-
lités 8c par celles de fes difciples ; car ils foutenoient
que cette grâce n’étoit néceffaire que pour achever
les bonnes oeuvres , 8c non pour les commencer ;
qu’elle n’etoit pas abfolument néceffaire pour opérer
le bien, mais pour en faciliter l’opération ; &
enfin que cette grâce n’étoit point gratuite, puifque
Dieu ne la conferoit aux hommes , qu’en confidéra-
tion de leurs mérites 8c à titre de juuice. O r , félon
eux, ces mérites étoient purement humains, produits
par les feules forces de la nature. S. Auguft.
lib. de Gert. Pelag. de grat. & lib. arbitr. de grat. Chrifi.
& contr. Julian. Tournély, trait, de la Grâce, tom. I.
difput. 1. art.,3.
On voit que ce fyftème tend à anéantir la néceffité
de la grâce : Pélage eut pour principaux difciples,
Céleltius 8c Julien, évêques d’Eclane en Sicile.
Condamné en Afrique 8c en Orient par divers
conciles , il trompa le pape Zozime par une feinte
profeffion dé foi ; mais ce pontife mieux inftruit par
les évêques d’Afrique, condamna Pélage 8c Celeftius
dans un concile tenu à Rome en 418 : leurs, erreurs
furent profcrites de toutes parts, tant par la puiffan-
ce eccîëfiaftique, que par l’autorité féculiere.. On
tint fur cette matière vingt - quatre conciles en dix-
neuf ans , & les empereurs Honorius , Confiance &
Valentinien ayant appuyé par leurs lois les décifions
de l’Eglife, le pélagianifme parut é crafé, mais il reparut
en partie dans la fuite fous le nom de femipé-
lagianifme. Voye^ SeMipÉLAGIANISME & Semi-PÉ-
LAGIENSi
• Ce fut en combattant ces hérétiques, que S. Auguftin
compofa les divers ouvrages qui lui ont mérité
le titre de docteur de la grâce. C ’eft auffi contre
eux que S. Profper à fait fon poëme intitulé contre
les ingrats ; S. Hiérome, S. Fulgence & plulieurs autres
peres ont auffi réfuté les Pélagiens.
PÈLAGONIE , (Géog. anc.) Pelagonia, contrée
de la Macédoine, dont la capitale portoit le même
nom, félon Tite-Live, Uv. X LV . c. xxix, il eft vraîf-
femblable que cette ville fut ruinée du tems de la
guèrfe dé Macédoine , car depuis Tite-Live aucun
écrivain n’en fait mention. Les habitans de la Pèla-
gonie étoient appellés Pélagones & P ceo nés, parceque
leur pays étoit quelquefois compris dans la Poeonie.
Cellarius place la Pélagonie au midi du mont Hémus,
entre.la Mygdonie & la Poeonie. (D . J.)
| PELAGUS , ( Lexic. Géogr. ) nom dont les Grecs
ufoientpour défigner la mer, & que;l.es Latins reçurent
dans leur langue ; quoiqu’il femble dans fa propre
lignification vouloir dire la haute mer ; Ptolomée
neanmoins donne Ce nom à toutes les mers particulières.
Voye{ Mer.
r a° ’ ^ans Paufanias, /. VIII. c. x j. line
foret d’A rcadie, qui faifoit la .borne entre les Manti-
néens & les Tégcëns.
PELAINS, f. f. pi. (Cônini. de la Chtne.) ce font des
fatins de là Chine, mais qui paffent par Tes mains des
Indiens, de qui les commis de la comoagnie les re-
----- Toïne X I I .- ........................r 0 , —
çoiVent Sc les achètent ; leur longueur eft de huit
aunes fur fept feiziemes de largeur.
PELAMYDE ou TH O N D’A R I S T O T E , f. f.
(Hijl. nat. I c llu o lo " . ) Limana hm o fa , portion de mer
qui eft fort reffemblant au maquereau par la forme
du corps, par le nombre & par la pofition des nageoires
, & qui n’en différé que par la couleur & par
les taches qui font furie dos. Voyeç Maquereau.
La pelamyde a le ventre blanc , & le dos eft de
couleur livide & quelquefois blanc ; il y a fur les
côtés du corps des traits noirs , fort près les uns des
autres, qui s’étendent depuis le dos prefque jufqu’au
ventre. On confond fouvent ce poiffon avec la bife
qui lui reflemble à tous égards, par la forme & par
la couleur ; il en différé en ce qu’il a le corps en ent
ie r , liffe & fans écailles ; au heu que dans la bife,
la partie qui fe trouve au-deffous de la nageoire des
ouies eft couverte d’écailles : les traits noirs des côtes
du corps font moins près les uns des autres dans
la bife, que dans la pelamyde. Voye{ BiSÈ. Rondelet,
Hiß. nat. des Poijfons , part. I . liv. VIII. ch. x. Voye^
Po is so n .
. PELARD , B o is , ( Comm. de bols. ) forte de bois
à briller -, dont on a ôté l’écorce pour faire du tan.
PELARDEAUX, (Marine.) voye1 PaLARDEAUX.
PÉLARGE, 1. f, (Myth.) fille de Potnéus qui ayant
rétabli à Thèbes le culte des dieux Cabires , mérita
qu’après là mort on lui décernât les honneurs divins
par ordre même de l’oracle de Delphes.
PELASG1CUM ARGOS , ( Géog. anc. ) c’eft un
des noms qui furent donnés à la Theffalie. Elle en a
fouvent changé , comme P line, liv. IV. ch. vij. nous
l’apprend-. Celui-là lui appartint lorfqu’e'lle fut habitée
par les Pélafges, peuples de l’Argie^
PÉLASGES , (Géog. anc.') Pelafgi, ancien peuple
de la G rece ; il habita d’abord l’Argie, & tiroit Ion
nom du roi Pélafgus, fils de Jupiter & de Niobé. On
peut lire dans les mémoires de Littérature les favantes
recherches de M. l’abbé Geinotz, tom. X IV . & tom.
X V I . in-40. fur l’origine des Pélafges, & leurs différentes
migrations ; c’eft affez pour nous de les parcourir
d’un oeil rapide d’après Denys d’Halycarnaffe,
liv. I.
Les Pélafges, dit-il, après la fixiemê génération,
laifferent le Péloponnefe , & fe tranfporterent dans
l’Hémonie, appellée depuis la Theffalie. Les chefs de
cette colonie furent Achæus , Phthius 8c Pélafgus ,
fils de Neptune 8c de Lariffe. Après avoir chaffe les
habîtans du pays , ils- s’y établirent 8c la partagèrent
entr’eux, donnant à chaque portion le nom d’un de
leurs commandans. C’eft delà que font venus les
noms de Phthiolide, G Achaide 8c de Pélafgiotide.
Après la cinquième génération dans cette fécondé
demeure, les Curetes , les Léleges , 8c divers autres
Kàbitans les chaffercnt : une partie fe fauva dans Hle
dé Crète, 8c une autre partie dans les îles Cyclades;
quelques-uns fe retirèrent für le mont Olympe , 8c
dans le pays voifin; d’autres dans la Bæotie, dans la
Phocide & dans l’Eubée ; il y en eut qui pafferent
en Afie, 8c qui s’empareront d’une partie de la côte
de l’Hellefpont 8c dès îles vôifines, entr’autrès de
celles cle Lesbos; mais la plus grande partie alla dans
le pays des Dodonéens létirs alliés , & y demeurèrent
jufqü’à ce que devenant à chargé aii pays par leur
grand nombre , ils furent confeillés par l’oràclé dé
paffer en Italie, appeÜéë alors Satumle. Pour cet effet
ils équipèrent une flotte, fur laquelle ils' traver-
ferent la mer Ionienne ; 8C étant venu débarquer à
l’embouchure du P ô , ils y laifferent ceux' d’entr’eux
qui n’étoient pas en état de fupporter la fatigue de
l’expédition qu’ils méditoient.
Ceux-ci, avec lé tems, bâtirent une ville, qu'ils
nommèrent Spina , du nom de l'embouchure dü Pô,
fur le bord de laquelle ils avoient pris terre. Ils s’y_
N n