néceflàires à leur entretien ; il ne leur promet rien
-au-delà.
Quand donc S. Paul dit que la piété a. les promeffes
de la vie .préfente,, il entend par-là que Dieu a promis
fa bénédiction fur les beloins elfentiels des fidèles
, 6c fur les foins légitimes qu’ils .prendront
pour fubfifter, outre qu’il leur accordera le don d’être
contens dans les-differentes fituations où ils pourront
fe-trouver.
Qu’on n’obje&e donc plus qu’on voit communément
des gens de bien malheureux ; le -bonheur ne
confifte point dans la poffeffion des grandeurs , des
richeffes, & de la profpérité-extérieure ; ce -n’eft pas
ce que Dieu a promis aux fideles ; ainfi il ne manque
pas à fes promeffes, en ne leur accordant point ces
fortes d’avantages ; cette profpérité extérieure eft
fouvent fort trompeufe , 6c n’eft rien moins que durable
; mais l’homme de bien eft protégé de Dieu, à
proportion du befoin qu’il a de fon fecours ; la confiance
qu’il a dans l’Etre fuprême, & la paix intérieure
dont il jouit, le confolent dans les traverfes
qu’il éprouve, 6c c’eft en cela que la piété a les .pro-
mefl'es de la v ie préfente. Cette piété ne met point
obftacle à la profpérité temporelle -du fidele, & li
elle lui nuit dans certain cas aux yeux des hommes,
ces cas entrent dans la claffe ordinaire des événe-
mens dont Dieu n’a pas promis de changer le cours. ragl I . H PlETE , ( Philcfoph 'upaymnt.) quoiqu’Arifiote ait
rapporté le culte de la divinité à la feule magnificence
des temples, 6c que la religion ne foit entrée pour
rien dans fon fyftème de morale ; il paroît que plu-
fieurs autres fages ont -fait confliter la piété dans les
fentimens intérieurs -, 6c non pas dans les aétes extérieurs
de la dévotion ; je n’en citerai pour preuve
que ce beau paflage de Cicéron, tiré de fon livre de
la nature des dieux , liv. II. ch. xxviij. Cultus autem
dtorum xjl optimus , idemque cajliflimus , atquefanclijji-
mus, plenijjimufque pietatis , cos fcmperpurâ integra ,
incorruptâ , 6* VOce, & mente, vmeremur. Non enim
philofophi J'olum , verkm etiam majores nojiri , fuperjli-
tionem à religions fcparaverunt. « La meilleure ma-
» niere de fervir les dieux , le culte le plus pur, le
» plus faint, le plus pieux, c’eft de les honorer tou-
» jours avec des fentimens 6c des difcours purs, fin-
» ceres, droits 6c incorruptibles : ce ne font pas feu-
» lement les Philofophes qui ont diftingué la piété
» d’avec la fuperftition; nos ancêtres ont aufîi connu
» cette différence ». Séneque , Epidete , 6c quelques
autres fages, ont tenu les mêmes difcours. HP
i ETE, (Mythol. Littérat. Monumens, Médailles.)
cette vertu, que les Grecs appelloient Eufebie, fut
déifiée par les anciens , qui l’honorerent comme
déeffe. Stace l’invoque dans une de fes pièces :
Summa Deum pietas , &c.
Nous voyons fouvent fon image fur les monumens
de l’antiquité. Ils entendoient par la piété non-feulement
la dévotion des hommes envers les dieux, 6c le
refped des enfans pour leurs peres,mais aufîi certaines
aélions pieufes des hommes envers leurs femblables.
Il eft peu de gens qui n’affedent cette bonne qualité,
lors meme qu’ils ne l’ont pas. Tous les empereurs fe
faifoient appeller pieux, les plus impies 6c les plus
cruels comme les autres.
La Pieté etoit repréfentée comme une femme affi-
f e , ayant la tete couverte d’un grand voile , tenant
de la main droite un timon, & de la main gauche
une corne d’abondance. Elle avoit devant fes piés
une cigogne , qui eft le fymbole de la Piété, à caufe
du grand amour de cet oiféau pour fes petits. C’eft
pour cela que Pétrone appelle la cigogne pietatis cul-
trix amatrice dé la Piété, Ldi Piété eft quelquefois défignée
ftir des médailles par d’autres fymboles, tantôt
par un temple, ou par les inftrumens des facrifices ;
tantôt par deux femmes, qui fe donnent la main fur
un autel flamboyant.
Il ne faut pas oublier ici le temple bâti dans Rome
à -la Piété par A cilius, en mémoire de cette belle action
d’une fille envers famere. Voici comme Valore-
Maxime raconte la chofe. Une femme de condition
libre, convaincue d’un crime capital, avoit été condamnée
parole préteur, & livrée à un triumvir pour
être exécutée dans la prifon. Celui-ci n’ofant pofer
fes mains fur cette criminelle, qui lui paroiffoit digne
de compaflion • réfolut de la biffer mourir de
faim, fans autre fupplice. Il permit même à une fille
qu’elle avoit d’entrer dans la prifon ; mais avec cette
précaution, qu’il la faifoit fouiller exadement, de
peur qu’elle ne portât à fa mere de quoi vivre. PIu-
fieurs jours fe paffent, 6c la femme eft toujours en
vie : le triumvir étonné obferva la fille, 6c découvrit
qu’elle donnoit à téter à fa mere. Il alla auffi-tôt rendre
compte au préteur d’une chofe fi extraordinaire
: le préteur en fit fon rapport aux juges, qui firent
grâce A la criminelle. Il fut même ordonné que
la prifon feroit changée en un temple confacré à la
Piété, félon Pline, 6c les deux femmes furent nourries
aux dépens du public. Les Peintres ont fuivi
cette tradition dans les tableaux oh ils ont repré-
fenté cette hiftoire, qu’on appelle communément des-
charités romaines.
Feftus, 6c quelques autres hiftoriens, mettent un
pere au lieu d’une mere dans l’anecdote qu’on vient
de lire ; mais cette circonftance ne change rien au-
fait. Ce temple-ci étoit dans le marché aux herbes :
Pline parle d’un autre remple confacré à la Piété, 6c
fitué dans le neuvième quartier près du théâtre de
Marcellus. Nardini doute fi ces deux temples ne
font pas le même. Ce qui eft certain, c’eft qu’elle
avoit divers temples 6c ftatues dans les provinces.
Nous avons dans Boiffard une ftatue de femme vêtue
de la ftole, coëffée en cheveux , à la maniéré de.
Matidie. Elle eft de bout; fa main droite eft appliquée
fur fa poitrine. De la gauche elle tient un pan
de fa robe. Devant elle eft un autel fur lequel eft une
préféricule 6c ime patere. Au bas font gravés ces deux
mots, Pietati Augufla.
Elle eft aufîi quelquefois repréfentée fous la figure
d’une femme nue, tenant un oifeau dans fa main.
Dans les Mifcellanès de Spon fe trouve une inf-
cription à la Piété d’Hadrien. Il y en a quatre autres
dans Grutter. ( D . J. )
Pié t é , f. f. ( Ornithol. ) en latin phalaris. Cet oifeau
eft fort commun dans le Soiflonnois 6c le Beau-
voifis ; il eft plus grand qu’une cercelle, 6c moindre
qu’un morillon : il y en a quelquefois de toutes blanches,
6c d’autres qui ont du noir dans le champ de
leur pennage ; mais leur couleur la plus commune h
eft d’avoir le deffous de la gorge 6c du ventre tout
blanc, 6c le deffus du corps noir ; les ailes com-,
me celles d’une pie ; les piés 6c la queue comme
celle du morillon ; fon bec eft rond, 6c n’eft point
voûté par-deffus ; mais il eft dentelé par les bords;
elle a une hupe à l’endroit oii lui commence le cou
fur le derrière de la nuque. ( D. J. )
Piété , f. f. ( Blafon. ) On fe fert de ce terme dans
le blafon, pour fignifier les petits d’un pélican , qui
s’ouvre le fein pour les nourrir de fon fang. Les le
Camus de Paris, originaires de Poitou, portent dans
leurs armes un pélican avec fa piété, le tout de gueule.
Ménétrier. ( D. J. )
P iÉ T É , m o n t s DE, Voyez Carticle M o n t s DE
PIÉTÉ.
■ Pi e t e r l e g o u v e r n a i l , ( Marine.) c’eft y mettre
des marques de diftances en diftances, divifées
e n p ié s & p o u c e s , a fin de c o n n o î t r e c om b ie n i l en fo
n c e dans l’ e a u .
P IÉ T I S T E S , f. m . p l. ( Hiß. ecclef. ) f e d e q u i s’e ft
é le v é e e n A llem a g n e dans le fe in d u L u th é r an ifm e ,
& q u i e f t p r e fq u ’au fli a n c ie n n e q u e le L u th é r a n i fm e
m êm e , 6c q u i fem b le te n ir le m i lieu e n t r e le s Q u a k e r s
o u T r em b le u r s d’A n g l e t e r r e , 6c le s Q u ié t ifte s . Voye^
Q u a k e r s & Q u i é t i s t e s .
S c h w e n fe ld en a v o i t é b a u c h é le p l a n , W e i g e l l’a-
v o i t p e r fe c t io n n é , & J a cq u e s B o h m , c o rd o n n ie r d e
S i lé fie , l’ a v o i t rép an d u e dans fa p a t r ie . C ’é to ie n t des
h om m e s e n tê té s d e la th é o lo g ie m y f t iq u e , q u i o n t
o u t r é l’id é e d e l’u n io n de l’ am e a v e c D i e u , p r é te n d
e n t q u e c ’ é to i t u n e u n ité r é e l l e , & u n e id e n t ité
p h y f iq u e d e l’am e t r an fm u é e en D i e u 6c en J e fu s -
C h r if t . E n fo r te q u e l’ o n p o u v o i t d i r e , fé lo n e u x ,
d ans u n fe n s p r o p r e 6c fans m é t a p h o r e , « q u e l’ ame
» é to it D i e u , 6c q u e J e fu s -C h r ift é to it e n n o u s le
» n o u v e l A d am ; q u ’ a in fi a d o r e r fo n a m e , c ’ é to it
» a d o r e r D i e u 6c fo n C h r if t . » A c e t t e e r r e u r c a p ita
le , ils en a jo u ta ie n t p lu fieu r s a u t r e s , fé lo n u n mi-
n i f t r e de D a n t z ik , q u i le s a c c u fe , n o n - feu lem en t
d ’h é r é f ie , ma is e n c o r e d e fch ifm e .
C e t a u te u r d é fin it l e Piétifme , u n affem b lag e de
fy f têm e s d ’A n a b a p t ifte s , d e S c h w e n fe ld ie n s , de
W e i g e l ie n s , d e R a lhm a n ie n s , de L a b a d if te s & de
Q u a k e r s , q u i fo u s p r é te x te d ’ u n e n o u v e lle r é f o rm e ,
& dans l ’e fp é r a n c e d e tem s plu s fa v o r a b le s , ab and
o n n en t la c b n fe flio n d ’A u s b o u r g , adm e t ten t à leu r
c om m u n io n to u te s fo r te s d e f e & e s , p a r t ic u lié r em en t
d e s C a lv in i f t e s , & fo n t p a r fa item e n t in d iffé ren s en
m a t iè r e de r e lig io n .
I l le u r r ep r o c h e e n c o r e d e c r o i r e , a v e c le s D o n a -
t i f t e s , q u e l’ e ffe t d e s fa c r em e n s d ép en d d e la p ié té
& d e la v e r tu du m in ift re ; q u e le s c r é a tu r e s fo n t d es
ém an a t io n s d e ,1a fu b f tan c e d iv in e ; q u e l ’ é ta t de
g r â c e e ft u n e p o ffe lîio n r é e lle d es a ttr ib u ts d iv in s ;
q u ’o n p e u t ê t r e u n i à D i e u q u o iq u e l ’ o n n ie la d iv i n
i té de J e fu s -C h r ift ; q u e to u te e r r e u r e ft in n o c e n t e ,
p o u r v u qu ’ e lle fo i t a c c om p a g n é e d e f in c é r ité ; qu e
la g r â c e p r é v e n a n te e ft n a tu r e lle ; q u e la v o lo n t é
c om m e n c e l’ o u v r a g e d u fä lu t ; q u e l ’o n p e u t a v o i r
d e la fo i fans a u cu n fe ç o u r s ft im a tu r e l ; q u e to u t
am o u r de la c r é a tu r e e ft u n p é c h é ; q u ’u n c h r é t ie n
p e u t é v i t e r to u s le s p é c h é s , 6c q u ’on, p e u t jo u ir d ès
c e m o n d e du r o y a u m e de D i e u . Manipulas obferva-
tionum (tntipietißicarum.
M . C h am b e r s o b f e r v e q u e to u te s c e s a c e u fa t io n s
n e fo nt; p a s é g a lem e n t fo n d é e s , 6c q u e q u e lq u e s -
u n e s m êm e s fo n t e x a g é r é e s ; q u ’i l y a d es Piéàfies d e
d iffé ren te s f o r t e s , d o n t leS u ns fo n t dans d es illu fio n s
g r o f l i e r e s , & p o u ffe n t le fa n a t ifm e ju fq u ’ à d é tru ire
u n e g ran d e p a r t ie d e s v é r i t é s ch r é t ie n n e s ; q u e d ’au t
r e s fo n t fim p lem en t v i f io n n a i r e s , 6c d e b o n n e s
g e n s , q u i , c h o q u é s d e la f r o id e u r 6c d e s fo rm a lité s
d e s au t re s é g l i f e s , 6c en chan tés , de là d é v o t io n o rd in
a ir e d es Piétifles , fo n t , a tta ch é s à le u r p a r t i fans
d o n n e r d ans la g r o flié r e t é de leu r s e rreu rs ..
M a is o n n e f a u r o i t le s d ilc u lp e r d’ a v o i r fa it fch ifm e
a v e c le s L u th é r ie n s : c a r en 1 6 6 1 , T h e fp h i le B r o f-
ch b an d t & H e n r i M u l l e r , l’u n d ia c r e d e l’ e g life de
R o f t o k au d u ch é d e M é k e lb o u r g , 6c l’ a u t r e d o& eur .
d e r u n iv c r f i t é d e c e t t e v i l l e , in v e & iv e r e n t co n t r e le
r e f te d e s c é r ém o n ie s rom a in e s q u e le s L u th é r ien s ,
o n t c o n fe r v é e s , a u te ls , b a p t i fte r è s , ch an ts e c c l é -
fiaftiques-, prédications-* m êm e to u t f é lo n e u x de v o i t
ê t r e a b o li ; & c ’ e ft a in fi q u ’ en u fe r e n t S p en h e r &
J ean H o r t s , q u i retranchement to u t l’ a p p a r e il des
c é r ém o n ie s dans le s é glifes : d o n t ils é to ie n t .p a f te u r s ,.
6c c o n v e r t ir e n t le f e r v i c e q u i fe , fa ifo it dans le s p r ê c
h e s , en affem b lé é s p a r ticu liè re s ',d an s le s ma ifo ns
o i l i l s e x p liq u o ie n t l’E c r itu r e à l e u r m o d e ,,Ô£ q u ’o n
n om m a p o u n c e la co lle g e s d e .la p a ro le d e D i e u , col-,
legia philobijb jxa. L e u r f e & e d’ a b o rd rép an d u e .en
Tome XII,
Saxe & en Prüfte, y a été proferite , & s’eft maintenue
feulement à Hambourg 6c en Hollande. Ca-
troii, hiß. des Trembleurs $ liv. III,
P i é t i s t e s , fecle des, {Hiß. ecclef. ) Se&e moderne
qui s’eft élevée dans le xvij* fiecle parmi
les réformés, pour ranimer la piété chancelante
6c conduire les hommes au falut par la feule foi
qu’on doit avoir en la fatisfaôion de Jefus-Chrift
mort pour nos péchés. Il eft difficile de dire fi ces P ii’
tifles font les mêmes que ceux de l’article précédent,
tant on en parle diverfement.
On place l’origine de cette fefte plus pieufe qu’éclairée
chez les Luthériens d’Allemagne, vers le
milieu du dernier fiecle. Elle s’eft formée par les exhortations
de Philippe-Jacques Spéner , célébré Théologien
Allemand. Il étoit né en Alface, & mourut
en 1705 à Berlin, où il étoit confeiller eccléfiafti-
que , 6c un des principaux pafteurs.
Dans le tems qu’il demeuroit à Francfort, frappé
de la décadence de la piété 6c des progrès de la corruption
, il forma le deffein de ranimer la première,
6c dê s’oppofer à l’autre. Dans cette vue il établit
en 1670 une affemblée ou collège de piété dans fa
maifon, d’où il la tranfporta dans une eglife avec la
permiffion du magiftrat. A cette affemblée, étoient
admifes toutes fortes de perfonnes hommes 6c femmes
, mais les femmes étoient féparées des hommes.
M. Spéner commençoit l’exercice par un difcours
édifiant fur quelque paffage de l’Écriture fainte,
après quoi, il permettoit aux hommes qui étoient là ,
de dire leur fentiment fur le fujet qu’il avoit traité.
Il publia un ouvrage ,où il indiquoit les défauts qu’il
croyoit remarquer dans Féglife luthérienne , & les
moyens d’y remédier. Mais en plufieurs endroits les
affemblées qu’il forma, produifirent parmi le peuple
un mauvais effet, en lui infpirant une efpeee de fanatifme
plutôt que la pure religion ,, ce qui excita les
plaintes de la plupart des théologiens, qui préten-
doient que fous prétexte d’avancer la piété , onné-
gligeoit la faine dottrine , 6c on donnoit oceafion à
des efprits féditieux de troubler la fociété & l’Eglife.'
Ce fut à-peu-près dans le même temsqu’ilfe forma
àLeipfickun autre college de'piété, femblable à celui
de M. Spener, 6c qui fut nommé collegmn p_hilo:bi-
blicurn. Des amis de ce pafteur fondèrent auffi dans la
même yille des affembléés particulières, deftinées à
expliquer en langue vulgaire divers livres de l’Ecri-
ture-fainte, delà maniéré la plus propre à infpirer la
piété à leurs auditeurs. Lafaculté^eThéologie auto-:
rifa ces affemblées où la foule étoit grande ; néanmoins
on en parla à la cour de Saxe comme d’affem-r
blées fufpe&es, 6c cette cour les défendit en 1690. II.
faut confulter fur ce fujetMosheim, inßitutl hiß. chriß.-,
feculi xviij.
Ce fut ainfi que naquit; le nom de P ’Utißes, qu’on a
donné depuis à tous ceux qui ont voulu fe diftinguer
par,une plus grande auftérité de moeurs , 6c par leur
zele vrai ou apparent pour la piété.
Leurs affemblées cauferent de grands; mouvémens
en Allemagne, 6c leur fefte s’étendit dans la.Suiffe,
6t particulièrement à Berne. Un nommé VigUr , du
canton de Zurich, enfeigna le premierladodrine des
Piétifes dans Berne en 1698. Il repréfentoittfi vivement
l’énormité du péché, 6c la difficulté de fé foufi
traire,àla colere d’un Dieu jiiftement irrité, qu’il jet-
toit ceux qui l’écoutoient dans d’extrêmes perplexités.
Leurs excellences firent des enquêtes très-féve-
res fur la dofltrine de ce prédicateur ; mais; elles trou-,
verent plufieurs perfonnes . de confidératioii qui lui
étoient fécretement attachées;
Il combattoit fur-tout l'opinion, de ceux qui pré-
tendoient fonder le falut fur les oeuvres extérieures
de piété , les prières , les aumônes ; 6c il enfeignoit
que .1,’unique.voie pour obtenir le falut, confiftoit
, Q f i « ij - •: