
 
        
         
		Ce fruit diftillé  dans un ballon, fournit  une  huile  
 effentielle qui va au fond de l’eau, 8c dont l’odeur eft  
 e^réable. On emploie ce fruit pour affaifonner les ali-  
 inens ; il fortifie l’eftomac  ,  il aide la digeftion, il récrée  
 les  efprits , 8c  augmente le mouvement du fang.  
 Les ^chirurgiens du pays  emploient les feuilles de cet  
 arbre dans les bains pour les jambes des hydropiques,  
 &  pour faire des fomentations fur les membres paralytiques. 
   Phil.tranf  n°.  191.  ( D .  J .   ) 
 P o iv r e  à queue , ( Hiß.  des drog. exot. )  Les habi-  
 tans  de  l’île  Bourbon  appellent poivre  d  queue  une  
 graine  aromatique qui n’eft  guère  plus  große  qu’un  
 grain  de  millet ;  cette  graine a un  goût piquant 8c  
 •poivré ;  elle  vient  en  bouquets  à  l’extrémité  des  
 branches  d’une plante farmenteufe  qui  croît  aux In-  
 ■ des  dans  les  bois ,  8c  s’entortille  autour des. arbres  
 com m e   nos vignes fauvages.  ( D . J. ) 
 P o iv r e   p e t it  ,  ( Boum. )  nom vulgaire  donné à  
 la femence.de  Yagnus caßus.  Cette lemence  eft prel-  
 que ronde, grife, greffe comme le poivre,   ayant  un  
 g o û t   un peu âcre 8c  aromatique. 
 Po iv r e  ,  e a u  d e  ,  (’Science microfcop.)  Le microfcope  
 a  découvert  quantité  de  fortes  de  petits  animaux  
 dans de Y eau de poivre faCtice : voici la maniéré  
 de la préparer  8c  d’examiner les infeCtes qu’elle contient. 
 Jettez du poivre noir ordinaire , groffierement pul-  
 vérifé, dans un vaiffeau  ouvert, enforte que le fond  
 en foit couvert de la hauteur environ d’un demi-pouce  
 : verfez-y de l’eau de pluie ou de riviere,  enforte  
 .qu’elle s’élève au-deffus du poivre  d’un  pouce  ou  à-  
 peu-près :  agitez bien l’eau  8c le poivre  la première  
 i'ois mie vous les mêlez enfemble , mais  n’y   touchez  
 plus dans la fuite :  expofez votre vaiffeau  à l’air  fans  
 le  couvrir, &   dans peu de jours vous  y   verrez  une  
 petite pellicule qui couvrira toute la furface de l’eau,  
 <k. qui réfléchira les  couleurs du  prifme.  Vous trouverez  
 au microfcope que cette pellicule contient des  
 millions  de  petits  animaux  que  vous  aurez peine  à  
 diûinguer  au  commencement,  même  avec  la plus  
 if'orte lentille, mais qui deviennent tous les jours plus  
 gros ,  jufqu’à ce qu’ils aient pris  leur grandeur naturelle. 
   Quoique  leur  nombre  croiffe  exceffivement  
 chaque  jou r,  jufqu’à  ce  qu’à la  fin  prefque tout le  
 iluide paroiffe en v ie , cependant ces animaux relient  
 principalement fur la furface de  l’eau, 8c  ne  s’y   enfoncent  
 pas  beaucoup,  à-moins qu’ils  ne  foient  effrayés  
 ou détournés ; mais  lorfque  cela arrive ils s’y  
 précipitent quelquefois tous  à-la-fois, 8c ne  paroif-  
 ,fent plus  de  quelque tems. Dans les chaleurs de  l’été  
 cette pellicule  s’eleve  plutôt fur  la furface,  8c  l’on  
 -s’apperçoit qu’elle eft  plus ferrée  que dans  un  tems  
 froid,  quoique  cependant au milieu  de  l’hiver l’ex-  
 .périence réuffiffe fi l’eau n’eft pas glacée. 
 Si vous prenez de cette écume  environ la groffeur  
 .de la  tête  d’une  épingle,  avec  le bec d’une  plume  
 .nouvellement  taillée, ou avec un petit pinceau , 8c  
 fi vous l’appliquez  à un morceau de talc,  vous verre 
 z  d’abord avec la troifieme lentille, enfuite avec la  
 p r e m i è r e ,  différentes fortes d’infeCtes plus petits  les  
 uns que les autres, &  qui different coniîdérablement  
 .non-leulement  en grandeur, mais en efpeces. 
 Voici ceux que l’on a obfervé.  1 °. La longueur de  
 :1a première -  efpece  eft  d’environ  le  diamètre  d’un  
 .cheveu, 8c leur largeur trois ou  quatre fois  plus petite  
 ;  leurs  corps  font  fort  minces  &   tranlparens,  
 •mais le  côté qui  paroît  en-deffous eft  plus  noir  que  
 l’autre. Ils fe tournent eux-mêmes dans l’eau très-fou-  
 vent, 8c préfentent tantôt le dos, 8c tantôt le ventre.  
 Leur contour eft comme garni  d’une frange  ou d’un  
 grand nombre de piés extraordinairement petits, qui  
 fe  diftinguent  fur-tout  aux  deux  extrémités ;  dans  
 l’une on voit auffi certaines foies plus longues quç les  
 piés, 8c qui reffemblent  à une  queije. : lçuç piouvement  
 eft  rapide ; &   comme ils tournent, retournent  
 8c s’arrêtent fubitement,  il femble  qu’ils font  continuellement  
 occupés à  chaffer  leur proie. Ils peuvent  
 fe  fervir de. leurs  piés pour.marcher ,  comme  pour  
 nager ; car  lorfqu’on met  un cheveu  parmi eu x,  on  
 les  voit  fouvent  courir  fur  ce  cheveu .d’un bout à  
 l’autre  ,  8c  prendre  differentes  poftures  extraordinaires. 
 z°.  Une efpece affez commune, eft celle de ceux  
 dont la longueur eft environ le tiers de l’épaiffeur d’un  
 cheveu,&  qui ont des queues cinqoufixfois auffilon-  
 gues  que  le  corps.  Quelquefois  lorfqu’ils  font  fans  
 mouvement,ils pouffent en-dehors une langue frangée  
 ou barbue, 8c l’on voit continuellement un courant qui  
 coule vers  eu x, 8c qui eft caufé vraiffemblablement  
 par  le mouvement précipité  de  quelques nageoires  
 fines, ou de  quelques jambes  trop fubtiles pour être  
 difeernées. 
 3°. Une autre efpece de la grandeur.dela derniere,  
 mais fans queue -, paroît quelquefois  fous  une  figure  
 ovale , femblable au poiflon plat nommé carrelet. On  
 peut voir  leurs  piés ,  qui  font  fort  petits,  8c  c’eft  
 lorfque l’eau eft fur le point de s’évaporer, car alors  
 ils les mouvent fort promptement. .De tems  en tems  
 on en voit deux joints enfemble.  • 
 40. Une quatrième efpece  paroît  femblable  à  des  
 vers  fort minces,  environ cinquante fois auffi  longs  
 que larges ; leur  épaiffeur eft  à-peu-près  la  centième  
 partie de celle d’un cheveu ; leur mouvement eft uniforme  
 8c  len t, balançant leur corps ordinairement,   
 mais fort peu  en  s’avançant ; ils  nagent auffi  facilement  
 en  avant qu’en arriéré, mais  il  eft  difficile  de  
 déterminer l’extrémité oii leur tête eft placée- 
 50.  Une  cinquième  forte  eft  fi  prodigieufement  
 petite, que le diamètre  d’un  grain de  fable  en  con-  
 tiendroit  plus  de  cent  bout-à-bout,  &  qu’il en fau-  
 droit  par  conféquent plus  d’un  million pour  égaler  
 un grain dé fable en volume :  leur figure  eft prefque  
 ronde. 
 6°. Une fixieme forte eft environ de l’épaiffeur des  
 précédentes , mais ils. font  prefque  doubles  en longueur. 
  Il y  en a furement d’autres efpeces, qu’il n’eft  
 pas poffible de  diftinguer. 
 Il  eft  affez  agréable  pendant  que  ces  petits  animaux  
 font devant le  microfcope, d’obferver les dif-  
 férens effets  que produifent parmi eux les différentes  
 mixtions : par exemple, fi l’on y  verfe  la  plus petite  
 goutte qu’on puiffe  imaginer  d’efprit  de vitriol avec  
 la pointe d'une épingle, on voit ces  animaux s’étendre  
 immédiatement  après,  8c tomber morts.  Le  fei  
 diftillé les tu e , mais avec cette différence, qu’au lieu  
 de  s’applatir comme  dans le premier cas, ils  fe  roulent  
 en figure ovale. La  teinture  de  fel  de  tartre  les  
 jette dans des mouvemens convulfifs,  après quoi  ils  
 deviennent  foibles  ,  languifl'ans,   8c  meurent  fans  
 changer de figure. L’encre  les tue auffi promptement  
 que l’efprit de vitriol, mais  elle  femble  les refferrer  
 en différentes maniérés. Le fucre diffous les fait auffi  
 périr, mais alors quelques-uns meurent plats, &   les  
 autres ronds. 
 Si l’on laiffe évaporer  l’ eau  fans  aucun  mélange  
 quelques-uns de ces infeCtes périffent d’abord ,  mais  
 d’autres non ;  8c fi l’on y  verfe une goutte d’eau fraîche, 
  en peu de  tems  plufieurs  de  ces  derniers  revivent  
 8c  fe mettent à nager de nouveau.  (  D . J. ) 
 POIVRER, v . aél. ( Cuijîne. )  c’eft affaifonner de  
 poivre. 
 P o i v r e r  , terme de Fauconnerie ; on dit poivrer l’oi-  
 feau ; ç’eft le laver avec de l’eau 8c du poivre quand,  
 il a  la gale  ou  la  vermine ;  on poivre auffi l’oifeau  
 pour l’affurer. 
 POIVRIER,  f. m. ( Botan. exot.)  c’ eft l’arbre ou  
 l’arbriffeau qui produit le poivre ; mais comme cette  
 graine,  ce fruit, cette baie eft fort variée fuivantles 
 P  O  I 
 pays, vous trouverez aux différentes efpeces de poivre  
 la  defeription  de  la plante qui les produit ; ainfi  
 voye{ Po iv r e   n o ir  ,  Po iv r e   l o n g  ,  Po iv r e  de la  
 Jamaïque ,  PoiVRE  d'Afrique ,  &c. 
 P o iv r ie R  du  Pérou, (Botan.)  nom  de  relation  
 donné  à l’efpece  de  lentifque du Pérou , que Ray,  
 Clufiusj,  8c  autres  [botaniftes  appellent  molli  ou  
 molle., Voye{  Mo l l e .  (D.  J.) 
 POIVRIERE,  f. f.  ( Gramm. )  uftenfile de table ;  
 petit  vafe  ou de porcelaine,  ou  de  fayence, ou de  
 fer blanc, ou d’argent, de la. forme de la faliere ,dans  
 lequel  on lert le poivre. 
 POIX ,p ix  ;  c’eft une efpece de fucou de gomme  
 tenace qui fe tire des  bois, gras , principalement des  
 pins 8c des  fapins ,  dont on fe fert pour la conftruc-  
 tion des  vaiffeaux, en Médecine, &  en plufieurs autres  
 arts.. 
 . La poix  eft proprement un fuc de l’écorce de l’arbre  
 appellépicea  , pejfe, 8c  l’on  conçoit que  ce n’eft  
 autre chofe que  l’huile  de cet  arbre , beaucoup  plus  
 épaiffie , &  devenue  beaucoup  plus noire que  dans  
 le baume.  Voye^ E c o r c e  &  Ba u m e . 
 Pour tirer la poix on fend l’arbre en petites huches,  
 que l’on met dans un four qui a deux ouvertures; par  
 l ’une on met  le  feu, 8c  par  l’autre  on  recueille  la  
 p oix, laquelle fiiintant du bois, coule fur le plancher  
 du four, &   tombe  dans  des  baffins  que  l’on  y  met  
 pour  cet  effet ; la  fumée, qui  y   eft  fort  épaiffe,  la  
 rend noire comme  on la voit. Quelques-uns prétendent  
 que  notre poix commune  n’eft  que  le fuc qui  
 vient le dernier, &   que le goudron eft  celui qui découle  
 d’abord.  Voyeç G o u d r o n . 
 'Wheeler  nous donne  une autre méthode de tirer  
 la poix que  l’on  pratique dans  le  levant; on  fait  un  
 creux dans la terre qui a deux aunes de diamètre par  
 le haut,  mais  qui fe  rétrécit  à mefure qu’il devient  
 plus profond ; on le  remplit de  branches de pin fendues  
 en morceaux ;  enfuite  on  recouvre  de  feu  le  
 Jhaut de ce creux ; le feu brûlant jufqu’au fond , 1apoix  
 fe diftillé 8c  coule  par un trou qui y  .eft pratiqué. 
 La  poix  reçoit  différens  noms  lùivaiit  fes  différentes  
 préparations, félon fa couleur 8c fes qualités.  
 On l’appelle  barras quand  elle  diftillé du bois, mais  
 enfuite  elle  prend un  nom double ;  la plus fine  8c la  
 plus claire fe nomme galipot, 8c la plus groffiere barras  
 marbré. 
 Avec  le  galipot on fait  ce que l’on  appelle  de  la  
 poix blanche , ou de la poix  de  Bourgogne,  qui  n’eft  
 que du galipot fondu avec de l’huile de térébenthine;  
 quoique ce fo i t , félon quelques-uns, une poix naturelle  
 qui diftillé d’un arbre refineux qui vient ou Croît  
 dans les montagnes de Franche-Comté. 
 Ce même galipot fert pareillement à faire une préparation  
 de ce  que l’on appelle réfine ou poix réjine,  
 en faifant bouillir la /w x  jufqu’à une certaine  confif-  
 tence, 8c  en la mettant en gâteaux. Voye^ R é s in e . 
 La poix noire, qui eft  ce que l’on appelle propre-»  
 ment poix félon quelques-uns, eft le galipot licftiide  
 brûlé &  réduit à la forme &  à la confiftence que nous  
 y   voyon s ,  en  y   mêlant  du  goudron  lorfqu’il  eft  
 chaud. 
 La meilleure  eft  celle  qui  vient  de  Suede  8c  de  
 Norvège ; on juge de fa bonté par une couleur noire,  
 luftrée ou brillante,  8c  lorfqu’elle  eft bien  feche  8c  
 bien caffante. 
 La poix navale ,p ix  navalis, fe tire de vieux pins,  
 que  l’on  arrange 8c que  l’on brûle de  la  même  maniéré  
 que l’on fait le charbon, en y  mêlant des étou-  
 pes 8c des cables  battus ;  elle  fert à poiffer les vaiffeaux. 
 On appelle auffi poix navale celle qui eft raclée des  
 côtés des  vieux  navires ; 8c que  l’on  croit  avoir acquis  
 une vertu aftringente par le  moyen de l’eau de  
 la mer;  on  s’en  fert  à  faire  des  emplâtres,  quoi-  
 Torne  X I I , 
 P  O  I  899 
 qu'il fôit certain que les Apothicaires nairement en fa place de la  donftêftt ôrdi*  poix noire commune, 
 La poix  greque  ou  la poix  d’Efpagrte ,  eft  cellè  
 que  l’on a frit cuire  ou bouillir dans l’eau jufqu’à ce  
 qu’ayant perdu fon  odeur  naturelle , elle  devienne  
 feche &  friable. 
 Les  anciens  l’appelloïent  côlophoné  à  càufe  qu’il  
 en venoit une grande  quantité d’ime ville de Grece  
 nommée Colophon.  Voye^ C olophone. 
 L huile de poix,  oleum picinum, eft une huile qui  
 vient de la poix, en féparant la matière aqueufe, ou  
 1 aquofité qui nage fur la poix  fondue.  On  l’appelle  
 auffi baume de poix, à caufe des grandes vertus qu’on  
 lui  attribue* • 
 PoïX ,  (Art médian.)  voici  comme en Provence  
 on recueille  différentes fortes de poix 8c autres pré-»  
 paradons  réfineufes  du  pin  fauvage, nommé pinus  
 fylvejlris par C. B. P. 491. 
 On fait à cet arbre plufieurs incifions  par degrés,  
 d’abord d’un côté près de la racine, l ’année fui vante  
 plus haut, 8c ainfi de fuite, jufqu’à la hauteur de dix  
 à douze piés, 8c  jufqu’à  ce que la  liqueur  ceffe  de  
 Couler de  ce  côté-là ; alors  on  fait  des incifions de  
 la même  maniéré aux autres côtés de  l ’arbre ; la  liqueur  
 qui en découle eft reçue dans de petites foffes;  
 fa partie fitpérieure s’épaiffit par la chaleur du foleil,  
 8c  elle  fe  change en une certaine croûte  réfineufe,  
 que  l’on  appelle  communément  barras.  Si  cette  
 croûte eft blanche 8c fans  ordures, elle s’appelle ga^  
 Hpot, garipot, réjïne blanche , encens blanc ; mais fl elle  
 eft  brune ou  pleine  d’ordures  ,  on  l’appelle  encens  
 madré,.ou  eucens  de  village.  Les  ciriers  emploient  
 bien fouvent la réfine blanche ou le galipot, avec la  
 cire  pour  faire des cierges. 
 Quand on  a retiré cette liquelir  des  foffes, on la  
 paffe au-travers de certains paniers ; la partie la plus  
 fluide  coule ,  8c  on l’appelle térébenthine :  celle  qui  
 eft plus  groffiere, 8c qui  relie  dans  les paniers,  eft  
 mife dans les alembics avec deux ou trois fois autant  
 d’eau,  8c  elle donne  par  la  diftillation un  efprit 8c  
 une huilé de  térébenthine.  Il refte  au  fond  du vaiffeau  
 une maffe dure, friable, rouffâtre,nomméepa-  
 limpiffa, poix feche, 8c communément arcançon, ou  
 brayfec,  ■ ;  •• 
 On compofe une efpece de poix noire avec le bray  
 fe c  8c  la. poix  noire  liquide  commune ;  avec  cette  
 poix noire artificielle , le bray fe c , le  fuif de boeuf,  
 8c  la poix  noire  liquide &• commune,  fondues enfemble  
 ,  on  prépare la poix navale  dont on  a coutume  
 d’enduire  les 'vaiffeaux  avant de  les  lancer à  
 l’eau. Mais'cette poix  étant  reliée  long-tems fur les  
 vaiffeaux, 8c ayant  contra&é quelque falin de l’eau  
 de la mer, s’appelle  \opiÿa.  La réfine  blanche étant  
 fondue avec de  la térébenthine 8c de l’huile de térébenthine  
 , fait la poix que l’on appelle poix de Bourgogne. 
 Dans  quelques  endroits,  on  fait  des  creux  autour  
 des vieux pins, que l’on  brûle, &  il en découle  
 une  liqueur  noire,  refineufe  8c  huileufe , que  l’on  
 appelle poix noire, 8c  communément  tare,  goudron  
 8c  bray liquide.  Dans  d’autres  endroits'on  coupe  
 des morceaux  de  ce  que  l ’on appelle torche , 8c  on  
 les place  dans un  fourneau  de pierre ou de briques  
 fait exprès , auquel on  laiffe  un trou pour y  mettre  
 le feu, 8c par où la flamme puiffe fortir d’abord. Lorf-  
 que cès morceaux de bois font allumés, on ferme  le  
 tout exactement. Alors  il fort par la violence du feu  
 beaucoup  de  liqueur noire , qui coule  dans des canaux  
 faits avec  art, par lefquels  cette poix eft conduite  
 dans des creux, on dans des vaiffeaux propres  
 à la recevoir.f 
 La  poix  noire- liquide  étant  repofée  affez  long-  
 tems  dans  des  vaiffeaux  convenables,  il nage  au-  
 dedans une  liqueur fluide, noire, huileufe,  que l’on  
 X  X   x x  x   ij