
 
        
         
		le  nome  appelle pofycéphale,  iroxvztQa.\ov.  Pïndare ,'  
 dans fa derniere ode pythique, parle de  ce cantique  
 pofycéphale , ou à plufieurs  têtes , Sc l’appelle zapaXav  
 ttoXXuv vo/j,cv.  Il en  fait Pallas  l’inventrice,  ainfi. que  
 de  la flûte même  qu’elle  fabriqua pour imiter  les gé-  
 miflemens des foeurs deMéduie, après quePerfée lui  
 eut  coupé la tête. 
 Le  fcholiafte  de Pindare ,  en  cherchant  l’origine  
 de  la dénomination du cantique pofycéphale, en allégué  
 ces trois raifons.  i°  Les ferpens qui couvroient la  
 tête  de Médufe  fiffloient fur différens tons , Sc parce  
 que la flûte imitoit  cette variété de lifflemens dans le  
 cantique  en queftion  ,  on  l’appella pofycéphale ,  ( à  
 plufieurs têtes ).  2° D’autres prétendent que  c’étoit,à  
 caufe  que  cet  air  s’exécutoit par un  choeur  de cinquante  
 muficiens ,  auxquels un joueur de flûte  don-  
 noit  le  ton.  30 Quelques-uns  entendent  par  ce mot  
 KnpaXcti,  têtes,  des  poëmes ,  des hymnes Ou préludes, 
  & aflïirent  que  ce  cantique  en avoit  plufieurs  
 qui.précédoient apparemment les différentes ftrophes  
 dont il «oit compofé ; Sc ces derniers en attribuoient  
 la compofition  à Olympe,  en quoi ils étoient,  comme  
 l’on v o it ,  d’accord avec Plutarque ; mais celui-ci  
 ajoute que  cet air étoit confacré au culte d’Apollon,  
 &  nullement à celui  de Pallas.  Voye^ M. Burette dans  
 les  Mémoires des Infcripdons- ^  tome X .  { D . J. ) 
 POLYCOMBUS , ( Botan.  anc. )  nom  donné par  
 Néophytus  Sc autres anciens  à  la plante que  les Bo-  
 taniftes  appellent  polygonu/n,  Sc en  françois  la  renouée  
 , le centinode ; comme le nom depolycombus eft  
 formé de deux mots grecs,ttuxJç, plufieurs, Sc xvy.ßoc,  
 noeud,  ce terme  n’eft  pas feulement  applicable  à  la  
 renouée ,  mais  à  toutes  les  autres  plantes nouées  
 c’eft-à-dire, dont les tiges font garnies de noeuds d’ef-  
 pace en  efpace.  Telle e ft,  par  exemple,  l'equifetum  
 ou  la prefle.  (D . ƒ .) 
 POLYCRESTE , adj.  ( Gramm.')  a  plufieurs  ufa-  
 ges ;  les  Chimiftes ont des fourneaux polycrefies ;  la  
 Pharmacie a  des  leis polycreßes. 
 POLYCRONE  ,  f.  m.  ( Hifi.  anc. )  c’étoit  dans  
 i ’églife greque  un hymne,  par lequel on  demandoit  
 àDieu une viedongue pour les empereurs. Onprioit  
 pour les empereurs  gentils  dans la primitive  eglife,  
 mais l’hymne polycrone  n’eft pas de  cette date. 
 POLYDEUCEA,  ( Géog.  anc.')  fontaine  de  la  
 Laconie,  près  de  la  ville Téraphée.  Quelques-uns  
 veulent, dit Paufanias,  l.  III.  c .x x .  que  cette  fontaine  
 ait été autrefois nommée Mcjféïdes. 
 POLYEIDÆ SPHRAGIS,  {Mat. méd. des anciens?)  
 forte de trochifques  ou de paftille fort en ufage chez  
 les anciens.  On compofoit ce trochifque d’alun quatre  
 drachmes,  de myrrhe &  d’aloës  de  chacun cinq  
 drachmes, d’écorce de grenade Sc de fiel de  taureau  
 -defféché  de  chacun  fix drachmes  ;  le tout étant bien  
 pulvérifé ,  étoit  formé  en  trochifque  avec quantité  
 luflïfante du vin le plus rude  Sc le plus acerbe. Celfe. 
 POLYGALA .,  £, m.  ( Hifi. nat.  Bot?)  genre  de  
 plante  à  fleur monopétale  &   anomale  en  forme  de  
 mafque ,  la partie antérieure qui n’eft pas percée par  
 derrière a deux levres, dont la fupérieure eft fendue  
 £n deux parties ,  &  l’inférieure eft frangée.  Le piftil  
 : fort du  fond  de  cette  fleur,  & -de vient dans-la fuite  
 un fruit applati  divifé en deux loges ,  qui  s’ouvre  
 en  deux pièces &  qui renferme  des femences oblon-  
 eues : ordinairement  cé fruit eft enveloppé du calice  
 qui  eft compofé de  cinq feuilles, dont il y  en  a trois  
 petites 6c deux grandes ; celles-ci embralfent le fruit  
 -en forme d’ailes.  Tournefort,   inß.  rei  herb.  Voye^  
 P l a n t e . 
 Le même botanifte établit 18 efpeces de polygala,  
 . du nombre defquelles nous allons d’écrire la commune, 
  polygala vulgaris, C.B. P.  2 15 .1. R. H. 174. Po-  
 ïygpXdfioliis linearibus ? Lanceolatis caulibus dijfufis her• 
 "baceis: Linn. Hort. Cliffort 3 52. en anglois, the  com«  
 mon blew-flovered MilkwQrt. 
 Cette plante  a  la  racine  ligneufe, dure, menue,'  
 v ivace, d’un  goût amer, un  peu  aromatique.  Elle  
 pouffe plufieurs tiges à la hauteur d’un demi-pi é , grêles, 
  les unes droites, les autres couchées à terre; d’un  
 verd un peu rouge ;  revêtues de petites feuilles  rangées  
 alternativement. Ses fleurs  font  petites, difpo-  
 lëes  en maniéré d’epi, depuis le milieu des  tiges juf-  
 qu’au  fommet, &  d’une  couleur  bleue:  chacune de  
 ces fleurs eft un tuyau fermé, dans  le fond évafé, &:  
 découpé par le haut en deux levres  dont la fupérieure  
 eft echancrée, &   l’inférieure frangée. A ces fleurs  
 fuccede un fruit  ou  une  bourfe  applatie, divifée en  
 deux  loges,  remplies  de  femences  oblongues;  ce  
 fruit  eft  enveloppé  du  calice de  la fleur,  compofée  
 de  cinq feuilles,trois  petites  &   deux  grandes, qui  
 font  comme deux ailes qui embralfent le fruit. 
 Cette plante croît par-tout aux lieux champêtres ,  
 fleurit en Mai Sc en Juin. On dit que fon nom lui vient  
 delà quantité de lait qu’elle procure auxbeftiaux qui  
 en mangent.  (D . J. 
 Po l y g a l a ,  {Mat. méd?) M.  Duhamel de l’académie  
 des  Sciences, a donné  en  1739,  un mémoire  à  
 l’académie royale des Sciences, dans lequel il rapporte  
 plufieurs  obfervations  médicinales par lefquelles  
 il paroît que  la  décoction, ou  l’infufion  dans  l’eau  
 bouillante, de  cette  plante  entière, à  la dofed’une  
 poignée  fur  une  pinte d’eau, donnée  pour  boiffon  
 odrdinaire dans la pleuréfie &  la fluxion de  poitrine,  
 fourniffoit un fecours  très-efficace  contre ces  maladies. 
   Gefner affure  que  cette plante infufée dans du  
 vin, purge la bile fort doucement.  ( b ) 
 P o l y g a l a   de  Virginie,  {Botan?)  Foye^Sf.ne -   
 k a . 
 POLYGAME,  f.  m.  {Gram?)  celui  qui  a  époufé  
 plufieurs  femmes,  foit  qu’il  les  ait  eues  fueceflive-  
 ment, foit qu’il les ait eues enfemble. 
 P O LYG AM I A  fi. f. {Hiß. nat. Botan?) nom heu-  
 reufement  trouvé  pour défigner  la  claffé  générale'  
 des plantes qui ont  une diverfité  de  combinaifon de  
 parties mâles Sc femelles  de  leurs fleurs, &  plufieurs'  
 maniérés de fru&ification dans la même efpece ; quelques 
 unes ont des fleurs mâles, d’autres des fleurs femelles, 
  chacune diftinûes &  parfaites dans leur genre  
 ; &  d’autres  ont des fleurs hermaprhodites ,  avec  
 les parties mâles Sc femelles de  fru&ification  réunies  
 dans chacune.  On  compte dans les  plantes de cette  
 claffel’arroche , la  pariétaire, la pluknetia &c quantité  
 d’autres. 
 POLYGAMIE, {Théolog.  6* Critiq. facrée?)  la plu-'  
 part  des théologiens  &   des  commentateurs  de  l’Ecriture  
 , prétendent que Lamech fut  le  premier qui  
 donna l’exemple de la polygamie, parce  que Moile ,   
 G en. c. iy. f i . 3.  4.  raconte  que  Lamech  prit  deux  
 femmes, l’une nommée Adha, l’autre T filial Sc qu’il  
 ne dit la même chofe d’aucun  autre  homme àvant le  
 déluge,  ce  qui  forme,  ajoutent  les  Théologiens,  
 une preuve affez  vraiffemblable  que Lamech enfreignit  
 le  premier  la loi de  la monogamie; cependant  
 on peut répondre  que  dans une hiftoire aufli peu cir-  
 conftanciée que’ l’ eft celle de  la Genefe; il n’eft.pas  
 raifonnable  de  conclure de  ce  qu’une  a dion eft  la  
 feule dans fon efpece dont il foit fait mention, qu’elle  
 foit la  feule, ou la première de fon efpece  qui  ait  
 été faite. Par exemple, Moïfe dit d’Ifaac, l'enfant crut,  
 G fut fevré. La même chofe h’eft dite d’aucun  autre,  
 Sc cependant perfonne  ne  s’imagine qu’Ifaac  ait été  
 le premier enfant  qu’on  ait fevre.  Pour ne pas fortir  
 du fujet de-la  polygamie, perfonne  ne  doute qu’elle  
 ne fut  d’un ufage  affez  frequent  parmi  les  Juifs dès  
 les premiers  tems; &  quoique la famille d’Abraham,  
 Sc  en particulier  de  la poftérité  de  Jacob  jufqu’au  
 tems des rois ,  nous ait été confervée dans  les  livres 
 do 
 de  Moïfe, de  Jofué,des  Juges,  de  Ruth  Sc  de  Samuel, 
  d’une maniéré  fans comparaifon plus détaillée  
 que ne l’eft celle du  genre  humain dans les premiers  
 chapitres de la Genefe, Elkana, pere de  Samuel, eft  
 l’unique  dans  ce  période  de  tems, dont  il  foit dit  
 qu’il ait eu deux femmes.  Si Moïfe  eût eu deffein de  
 défigner Lamech fur le pié de novateur, il eft probable  
 qu’il eût ajouté à ce qu’il dit de ce bigame, quelque  
 expreffion propre  à  faire  connoître ion de flein ;  
 mais au  contraire  il s’exprime  dans des  termes  aufli  
 fimples  qu’il  l’avoit fait quelques verfets plus haut,  
 en parlant des oblations de Caïn Sc d’Abel. 
 Quoi qu’il  en foit, le difeours que Lamech  tint  à  
 fes deux  femmes, en les  apoftropnant par ces  paroles  
 :  Femmes de Lamech  entende£ ma voix,  j'a i tué un  
 homme pour ma  bleffure,  & un jeune homme pour ni(t  
 meurtrijfure ;  &  Caïn fera vengé fept fo is , & Lamech  
 foixante & dix fois. Ce difeours,  dis-je, eft une énigme  
 beaucoup plus difficile à expliquer que la polygamie  
 de l’époux d’Agha &  de Tfilla.  Cependant je  ne  
 puis taire à cette oçcafion, l’explication qu’en a donnée  
 M. Shuckford  dans fon hifloire facrée & profane.  
 tome I. 
 Les  defeendans  de  Caïn,  dit ce  judicieux  hifto-  
 rien, craignirent pendant quelque tems que le refte  
 delà famille d’Adam n’entreprît de fe venger fur eux  
 de la mort d’Abel. On croit que ce fut pour .cette rai-  
 fon que Caïn bâtit une  v ille , afin que  fes  enfans demeurant  
 près  les  uns des  autres,  fuffent mieux  en  
 état de  fe  réunir pour  leur  commune  défenfe.  La-  
 mech  tâcha de bannir leurs  craintes ; c’eft pourquoi  
 ayant affemblé fa famille, il parla à-peu-près de cette  
 maniéré. « Pourquoi troublerions- nous la tranquillité  
 »  de notre  vie  par des défiances mal fondées ; quel  
 »>  mal avons-nous fait pour que nous foyons touj ours  
 »  dans la crainte? Nous n’avons tué perfonne; nous  
 »  n’avons pas fait la moindre injure  à nos freres de  
 »  l’autre famille, &  certainement la raifon doit leur  
 »  apprendre  qu’ils ne peuvent avoir  aucun  droit de  
 »  nous nuire.  Il eft vrai  que Caïn, un de  nos  ancê-  
 »  très., tua Abel  fon  frere,  Mais  Dieu a bien voulu  
 »  pardonner ce crime  j.ufqu’à menacer de punir fept  
 »  fois au double , quiconque  oferoit  tuer Caïn.  S’il  
 »  eft  ainfi ,  ceux  qui  auroient  la  hardieffe  de  tuer  
 ».. quelqu’un de nous, çfeyroient s’attendre à une pu- 
 »  nition  beaucoup plus  ri^oureufe  encore ;  fi Caïn 
 »  eft yengé  fept  fois ,  Lamech , ou qui  que  ce foit  
 »  de  fon  innocente  famile ,  fera  vengé foixante & 
 »  dix-fept fois ».  J'ai  tué un homme, doit donc être  
 traduit  d’une  maniéré  interrogative  ,  ai-je  „tué  un  \  
 homme ? c. à. d. je n’ai pas tuéun nomme, ni.im jeune  j  
 homme, .pour que  je doive recevoir du mal, oii être  !  
 puni. L e targum d’Onkelos juftifie çett.e explication  I  
 du paffage; car elle le rend ainfi :  « Je n’aipas tué un  
 »  homme, pour que  le  crime m’en foit imputé ; ni  
 »  un jeune homme ,pour que ma poftérité doive être  ;  
 ». retranchée par cette  raifon ». 
 ■ _  Un .anonyme .a  donné  une  autre  explication fort  j  
 ingénieufe du même  paffage de  la Genefe,  c.ïv.  fi.  ! 
 •  U foupçonne qu’il.poufrbit bien yjavoir quelque  
 - légère faute de copifte, SCj L croit être, parvenu à  dé-  j  
 couvrir  la  véritable  maniéré  en  laquelle  Moïfe  a  j  
 écrit.  La ftmple  infp.e&ion  des  cara&eres  hébreux  |  
 . fuffit, dit-il, pour Te  cqnyaincre.de  la reffemblance  
 qu’il  y   a  entre  les  mots  HlAin,  &   vmn ;  le pre-  ,  
 mier  qui  fignifie  fa t  itté.,  fe  trouve  aujourd’hui  !  
 dans le texte,  & .y   caufe beaucoup  d’embarras ;  le  j  
 , fécond qui  luireffemble fort , .& qui fignifie  j'a i en-  j  
 gendre, jformeroit  un  fens  a,ifé  &   très-intelligible.  < 
 ■  Cette .maniéré de traduire, .qui porte, avecx.elie d’ex-  i  
 plication du paffage, fatisfait à toutes les réglés.qu’on  I  
 s’eft preïcrites  a outre.cela divers avantages. 
 ■ I.  La liaifon entre la première &  la fécondé partie  
 du difeours de Lamech,  eft fenfible.. Il a un fils pro-  ! 
 Tome X I I , 
 pre à le défendre Sc à le venger ; ainfi il a lieu de s’attendre  
 que fi quelqu’un ofe attenter à fa v ie , fa mort  
 ne demeurera point impunie.  Peut-être Lamech s’i-  
 maginoit-il  que Tubalcaïn  étoit  celui  que la providence  
 avoit deftioé  à  être  le  vengeur  de  Caïn; St  
 perfonne  en  effet, nefemble avoir été  plus  propre  
 à être le vengeur des torts &  le  réparateur des offen-  
 fes , que celui qui avoit  inventé les inftrumens d’ai-  
 rain Sc de fer , dont on fait un  fi grand  ufage dans la  
 guerre, Sc qui félon le témoignage de Jofèphe, étoit  
 lui-même  un  grand  guerrier.  Jofephe,  antiq. I.  /. c,  
 y.  Or Tubalcaïn  ayant des  relations  bien plus proches  
 avec Lamech qu’avec C aïn, puifque  l’un  etoit  
 fon pere, Sc l’autre feulement fon  cinquième  aïeul  
 il étoit naturel de penfer qu’il  prendroit  les intérêts  
 de Pun encore.plus  à coeur que  ceux  de  l’autre,  Sc  
 qu’il vengeroit fa mort bien  plus  féyerement.  II. Si  
 la confiance de Lamech a été  fondée fur la bravoure  
 de fon fils, &  non pas fur  la  fienne propre, elle a dû  
 être  de  la  même  efpece que  celle de Caïn,  qui  ne  
 s’attendoit  pas  à  fe  venger  foi-même,  mais  à  être  
 vengé par un  autre.  III. On  conferve  l’affirmation, 
 IV.  Le fujet qft.intéreflànt, glorieux  pour Lamech,  
 Sc  digne  de  toute  l’emphafe  avec  laquelle il parle ;  
 furtout fi l’on  fe  tranfporte dans  ces  tems  reculés *  
 oii  l’ufage  fréquent  des  arts  les  plus  utiles  ne  les  
 ayant point encore  avilis, on fentoit tout le prix de  
 l’invention.  La  gloire de  fon  fils  eft  d’ailleurs une  
 gloire domeftique, dont il eft naturel qu’il fe félicite  
 au milieu de fa famille.  V. En fuivant cette interprétation, 
  le. difeours de Lamech roule  fur le fujet dont  
 Moïfe  parle  immédiatement  avant de  le rapporter.  
 Ainfi  l’on  voit  pourquoi,  Sc  à  quelle  o.ccafion il lé  
 fait.  Ghauffepie, diction, hifi, & crit.  {U. J.) 
 Po l y g a m ie  ,  f.  f.  {Théolog.)  mariage  d’un  feul  
 homme  av ec  plufieurs  femmes,. 
 •Ce mot  eft  compofé du Grec tto^vç , plufieurs,  Sc  
 ytt/Acc, mariage. 
 .  On diftingue deux fortes de polygamie fiunefimul-  
 tanee Sc 1 autre fuccefiîve.  La polygamie fimultariée eft  
 lorfqu’un  homme  a  tout à la  fois  plufieurs  femmes.  
 La polygamie fucceffive eft lorfqu’un homme  époufe  
 plufieurs femmes l’une après l’autre, après la mort de  
 la  première, de  la fécondé,  &c.  ou qu’il convole à  
 des .fécondes, troifiemes,  quatrièmes  noces.  Foyer  
 Ma r ia g e . 
 La pluralité des hommes pour line feule femme eft  
 quelque chofe de mauvais  en  foi ; elle  eft  contraire  
 par elle-même à la fin principale du mariage, qui eft  
 la génération  des enfans :  aufli voit-on par  Phiftoire  
 .qu il a toujours.été .défendu aux  femmes d’avoir plufieurs  
 maris.  Il faut  raifonner  tout  autrement de la  
 polygamie  fimultanée par rapport  aux  hommes; par  
 .elle-même elle .n’eft point  oppofée. au droit  naturel,  
 ni à la première  fin du mariage. 
 •Cette efpece, de polygamie  étoit tolérée  parmi les  
 Hébreux, Sc autorifée par l’exemple des patriarches.  
 On  ne  la voit  établie  par:aucune  lo i, &   l’Ecriture  
 qui  nous  donne  le . nom  du  premier  bigame  (La-  
 -medi) Sc  de  fes. deux femmes ,.femble  infinuer  que  
 •fon aâion ne  fi.it  pas approuvée des gens de bien, & 
 , qu’il en craignoit les fuites. 
 Les>Rabbins fo.utiennent.que la polygamie étoit en  
 .ufage dèsrle commencement du monde, Sc qu’avant  
 •le. déluge  chaque  homme  avoit deux  femmes. Ter-  
 tulien croit.au.contraire quecefiit Lamech, qu’il appelle  
 un homme maudit, qui pervertit leprèmier l’ordre  
 établi .de Dieu. Le pàpe Nïcolas I. acCufe Lamech  
 d’adultere à caufe de fa polygamie; Sc le pape Innocent  
 IH.  cap.  gaudemus .extra  de  divortio ,   foutient  
 qu’il n’a jamais  été per,mis d’avoir  plufieurs  femmes  
 -à la.-fois, fans une perniiflïon &  une révélation particulière  
 de Dieu. 
 .  .C’eft par. cette  raifon  qu’on juftifie  la  polygamie  
 C C C e  c  c