
ajoutée à la plus petite hauteur trouvée, donne l’élévation
du pôle que l’on demandoit.
Ainli M. Couplet étant à Lisbonne en 1697 fur la
fin de Septembre, obferva que la plus grande hauteur
méridienne étoit de 4 1°. . ao". 6c la plus petite de
36°. 28'. o". dont la différence eft 40. 37'. 40". 6c la
moitié de cette différence 20. iS'. j f . ajoutée à la
plus petite hauteur, donne 38°. 46'. 5o,/. pour la hauteur
dupoit à Lisbonne. V o y t{ Hauteur.
La hauteur du pôle 6c la ligne méridienne étant
enfemble la bafe de toutes les obfervations agronomiques
, pour les déterminer le plus exactement qu’ il
eft poffible, on doit corriger les hauteurs méridiennes
par la doétrine des réfraûions. Foye{ R éfract
io n .
Moyennant quoi, M. Couplet fouftrayant 1 25“".
dans l’exemple propofé , réduit la hauteur corrigée à
38°. 45/. 25” . La hauteur du pôle ôtée de 90 degrés,
fait connoître la hauteur de l’équateur, c’eft-à-dire,
l’angle de l’équateur avec l’horifon. F o y e^ Equateur.
Si la plus grande hauteur méridienne de l’étoile
polaire ou d’une autre étoile quelconque de l’hémif-
phere feptentrional, excede la hauteur de l’équateur,
en fouftra'vant cette derniere de la première, on aura
la déclinaifon feptentrionale de l’étoile. Si la hauteur
de l’étoile eft plus petite que celle de l’équateur, la
première étant fouftraite de la derniere, donne la déclinaifon
méridionale de l’étoile. Foye^ D éclinaison
.
Si au lieu de quart de cercle, on fe veut fervir de
gnomon pour avoir la hauteur du pôle , en y employant
les obfervations du foleil, il faudra calculer
la déclinaifon , laquelle fuppofe qu’on connoiffe fon
vrai lieu déduit des tables ou éphémérides ; 6c marquant
fur la ligne méridienne le centre de l’image, on
aura par conféquent fa diftance au zénith. Cette distance
au zénith étant connue , on y ajoutera ou on
en retranchera la déclinaifon du foleil, félon que cet
a lire eft au fud ou au nord de l’équateur ; & l’on aura
ainfi la diftance de l’équateur au zénith , laquelle eft
toujours égale à la hauteur du pôle. Aurefte, fi la déclinaifon
du foleil excede la hauteur du pôle du lieu ,
ce qui peut arriver dans la zone torride , lorfque le
foleil eft moins éloigné du pôle que le zénith du lieu ,
alors la différence entre la déclinaifon du foleil 6c fa
diftance au zénith fera la hauteur du pôle du lieu.
F o y e { Lat itu d e .
M. Hook 6c quelques autres croient que la hauteur
du pôle, & la pofition des principaux cercles
dans le c ie l, ont une fituation différente de celle
qu’ils avoient anciennement ; mais M. Caffini croit
que cette conjecture n’eft pas fondée , & que toute la
différence que l’on trouve dansles latitudes des lieux,
&c. par rapport aux anciennes Amputations, vient de
PinexaCtitude des anciennes obfervations ; fur quoi
yoyt{ au mot ECLIPTIQUE & OBLIQUITÉ la queftion
de l’obliquité de l’écliptique qui revient à celle-ci.
Pôle dans les fphériques, eft un point également
éloigné de toutes les parties de la circonférence d’un
grand cercle de la fphere, comme eft un centre dans
une ligne plane.
Le pôle eft un point éloigné de 90 degrés du plan
d’un cercle , 6c qui eft dans une ligne qui paffe perpendiculairement
par le centre, appelle# axe.
Le zénith 6c le nadir font les polcsde l’horifon. Les
pôles de l’équateur font les mêmes que ceux de la
fphere ou du globe. Voye[ Z énith , Nadir , &c.
Pôles de l’écliptique font deux points fur la furface
de la fphere, éloignés des pôles du monde de 23°.
30'. & de 90 degrés de tous les points de l’écliptique.
Voye^ Ecliptique , &c.
Dans la géométrie des courbes, on appelle pôle
un point fixe par lequel paffent des lignes tirées à
cette c ou rb e , 6c qui ont fervi à fa defeription. Ainfi
on dit le pôle delà concho'ide. Voyt{ CoNCHOÏDE.
L’étoile du pôle, ou l’étoile polaire, eft une étoile
de la fécondé grandeur , qui eft la derniere de la
queue de la petite ourfe. Foye[ Ourse & Polaire.
Le voifinage de cette étoile au pôle, qui fait qu’elle
ne fe couche jamais, eft d’un grand fecours dans
la navigation, &c. pour déterminer le méridien, l’élévation
du pôle, 6c par conféquent la latitude, &c.
Voye^ Méridien & L atitud e. Chambers. (O)
Pôles , dans P aimant, ce font deux points de l’aimant
qui correfpondent -aux pôles du monde , dont
l’un regarde le nord,& l’autre le fud. Foye[ Aim an t .
Si l’on rompt l’aimant en tant de parties que l’on
voudra , chaque fragment aura fes deux pôles. Si l’on
coupe un aimant par une ligne perpendiculaire àl’axe,
les deux parties qui fe touchoient auparavant, deviendront
les deux pôles oppofés dans chaque feg-
ment.
Pour aimanter une aiguille, &c. la partie que.l’on
veut diriger vers le nord , doit être touchée avec le
pôle méridional de l’aimant, 6c avec fon pôle feptentrional
, l’extrémité qui doit être tournée au midi.
Foyei A iguille.
Un morceau de fer acquiert des pôles en reftant
long-tems debout & dans une fituation confiante ;
mais ces pôles ne font pas fixes.
Gilbert, dans fon traité de l'aimant, dit que fi l’on
chauffe l’extrémité d’une verge, 6c qu’on la laiffe refroidir
dans une direâion feptentrionale, elle deviendra
un pôle fixe feptentrional ; 6c fi on la met
dans une direction méridionale, elle fera un pôle fixe
méridional : néanmoins cela n’arrive pas dans tous
les cas.
Si l’on tient en bas ou vers le nadir l’extrémité refroidie
, elle acquiert u n peu plus de magnétifme
que fi elle fe refroidiffoit dirigée horifontalement vers
le nord ; mais le meilleur eft de la laiffer un peu inclinée
vers le nord. Il n’eft pas plus avantageux de la
chauffer plufieurs fois qu’une feule.
D ’autres ajoutent que fi l’on tient une verge dirigée
vers le nord, & que dans cette pofition l’on frappe
à coups de marteau l’extrémité feptentrionale ,
elle deviendra un pôle fixe feptentrional ; 6c que le
contraire arrivera fi l’on frappe à coups de marteau
l’extrémité méridionale. Ce que l’on dit des coups
de marteau doit pareillement s’entendre de l’effet de
la lime , de la meule , de la feie', &c. 6c même un
frottement doux, pourvu qu’il foit continué long-
tems , fera naître des pôles.
Plus les coups font forts , le refte égal, plus Suffi
le magnétifme a de force. Un petit nombre de coups
bien appliqués , produifent autant d’ effet qu’un grand
nombre. Les vieux forets 6c les poinçons qui ont fervi
long-tems ont leur pôle fixe feptentrional, à caufe
qu’on les met prefque toujours dans une pofition verticale
, quand on en fait ufage. Les forets nouveaux
ont des pôles changeans, ou le pôle feptentrional fort
léger. Si l’on fore horifontalement avec quelqu’un de
ces inftrumens dirigé vers le fud, il eft rare que l’on
produife un pôle méridional fixe , 6c encore plus,
rare fi l’on incline vers le bas l’inftrument dirigé au
fud ; mais fi en le frottant on l’incline en haut, en le
dirigeant toujours vers le fud, on fera un pôle méridional
fixe. Foye{ à l'article A imant un plus grand
détail fur les pôles de cette pierre. Chambers.
POLES de la terre , (Geog. mod.) les pôles de la terre
font deux points fixes , oppofés diamétralement 6c
placés à l’extrémité de l’axe autour duquel la terre
tourne ; ils répondent cxa&ement aux deux points
des d e u x , autour defquels les étoiles paroiffent faire
leur révolution. Le pôle qui eft fous la grande ourfe
eft le pôle ardique ou feptentrional, l’autre fe nomme
antarctique ou méridional. Chacun de ces pôles cil
n '90 d. de l’équateur. Tout éela fe comprend encorë
mieux à l’infpe&ion du globe que par des explications.
Le mot pôle vient du grec noMu , je tourne ,
parce que c’eft par rapport à l’aftion de tourner que
ces deux points ont été ainfi nommés. (D . /. )
Pôle , poiffon de mer qui eft une efpeee de foie,
à laquelle il reffemble par la forme du corps ; il eft
•cependant plus épais 6c moins allongé ; fes écailles
font auffi plus petites, & découpées fur les bords.
On diftingue encore aifément ce poiffon de la foie
en ce qu’il a un mauvais goût défagréable. Rondelet
, Hiß. nat. des poißons , part. I. liv. X I . chap-.xij.
Foye{ Sole, Poisson.
POLÉMARQUE, (Hiß. anc.)
magiftrat d’Athè-
nés. C’étoit le troifieme des neuf
archontes, 6c fon
département étoit le militaire fur-tout pendant la
guerre , ce qui n’empêchoit pas qu’il ne connut auffi
des affaires civiles avec fes autres collègues. On lui
donnoit auffi le titre d 'archifirateque ou de gènèralif-
fime dans les guerres importantes. Dans celles de
moindre conféquence, on fe contentoit de créer dix
ftrateques ou généraux , autant qu’il y avoit de tribus
à Athènes. Le polèmarque devoit confulter ces
ftrateques. Il avoit outre cela fous lui deux hippar-
ques ou généraux de la cavalerie , 6c dix phylarques
qui en étoient comme les meftres de camp , dix ta-
xiarques ou colonels qui commandoient l’infanterie.
Dans la fuite , le polèmarque devint un.magiftrat purement
c iv il, dont les fondions furent renfermées
dans le barreau. Chez les- Etoliens on donnoit ce
nom à celui qui avoit la garde des portes de la ville.
POLÉMÏENS, f. m. (Hiß. ccclifiaß. ) hérétiques
qui parurent dans le iv. fiecle, & qui furent ainfi
nommés de leur chef Polémus, difciple d’Apollinaire.
Ils foutenoient entr’autres chofes que dans l’in- j
carnation le verbe 6c la nature humaine avoient été
unis fi étroitement qu’ils s’étoient confondus l’un
dans l’autre. On les a regardés comme un branche
des Apollinariftes. Foye\ Apollinaristes. Théo-
doret, lib. IF . hcereùc.fabular, Baronius, ad anji. Ch. 373- ,
POLÉMIQUE, (Théolog.) titre ou épithete qu’on
donne aux livres de controverfe, principalement en
matière de théologie.
Ce mot vient du grec 7roXi/j.oi, guerre, combat, parce
que dans ces fortes d’ouvrages on difpute fur quelque
point de dogme ou d’hiftoire. Ainfi l’on dit théologie
polémique, pour fignifier une théologie de controverfe.
La queftion des ordinations angloil'es dans ces
derniers fems a produit plufieurs écrits polémiques
de part 6c d’autre.
On donne auffi ce nom dans la littérature à tout
•écrit, oii l’on entreprend la défenfe ou la cenfure de
quelque opinion. Les exercitations de Scaliger contre
Cardan font un livre purement polémique:
POLÉMONIUM, f.f, ( H iß . nat. B o t .') genre de
plante à fleur monopétale , en rofette 6c profondément
découpée. Le piftil fort du calice, il eft attaché
comme un clou au milieu de la fleur, & devient dans
la fuite un fruit ou une coque arrondie qui s’ouvre
ordinairement en trois parties , 6c qui eft divifé en
.trois loges , dans lefquelles on trouve des femences
le plus fouvent oblongues. Tournefort, Inßit. rei
herb. F o y e^ Pl a n t e .
POLÉMOSCOPE, f. m. terme d?Optique, c’eft une
cfpece detélelcopeou de lunette d’approche, qui eft
recourbée,pour voir les objets qui ne font pas direc-
.îement oppofés à l’oeil.
Il a été inventé par Hévélius en 1637, qui le nomma
ainfi des mots grecs 7 , combat, 6c <n£*<unroju«/,
j e vois, parce que l’on peut s’en fervir à la guerre,
dans les batailles, &c.
On a préfentement quelque chofe de femblable
dans çe que l’on appelle lorgnettes ou lorgnettes d'opé»
ra i àvec lefquelles on peut voir unepërforine lorfi»
que l’on paroît en regarder une autre. Foyer Lor-*
gne tte»
Confimclion du polémofcope•. Tout télefcopé fera
un polémofcope, fi l’on en fait un tube recourbé femblable
au fyphon rectangulaire A B D M * fig. yo.
Ope, 6c qu’entre le verre obje&if A B Sc le premier
oculaire G H , ( s’il y a plufieurs oculaires ) -, on dif-
pofe en K un miroir plan de maniéré qu’il foit incliné
à l’horifon de 45 degrés * 6c que l’image réfléchie
foit au foyer du verte oculaire G H.
Car, par ce moyen, les objets fitués vis-à-vïs le
verre pu la lentille A B paroîtront vis-à-vis le verre
occulaire G H dans la direction G C , de même que
s’il n’y avoit point de miroir K , 6c que le verre objectif
6c le verre oculaire & les objets fuffent dans
une même ligne droite.
Si l’on veut regarder par 0 , 6c non par Af, il faut
ajouter un autre miroir plan en N. Wolf G Cham*
bers. ( T )
^ POLENTA, f. f. Colum.(Diétètiqf)oi*ge nouveau
rôti médiocrement, 6c enfuite moulu. Nous apprenons
de Pline que les anciens compofoient leur
polenta de différentes maniérés ; les uns arrofoient
l’orge , le faifoient Lécher pendant une nuit, le fri—
caffoient le lendemain , 6c d’abord après le rédui-
foient en farine. D ’autres prenoient de l’orge cueilli
fraîchement, enfuite battu ; 6c l’ayant arrOfé d’eau ,
ils le lavoient, le fechoient au foleil, le pilotent dans
un mortier ou le faifoient moudre ; d’autres faifoient
rôtir l’orge tout Amplement, & enfuite moudre bien
menu avec un peu de millet : d’autres y ajoütoient de
la coriandre, du moût, de l’hydromel, 6’c-, Quoi qu’il
en foit, leur polenta fervoit de nourriture au peuple,
6c particulièrement aux foldats. Les Grecs l’appel-
loient «Ap/Top. Hippocrate preferit fouvent à fés malades
VaXipÎTov préparé fans fel. Paul d’Egine en recommande
l’ufagè dans de l’eau pour appaifer la
foif. Il paroît par les livres faints que les Juifs s’en
fervoient aéja du teins de David. Les Syriens em-
ployoient l’orge rôti dans leur boiffon, pour corriger
la qualité de l'eau.
. Il eft affez vraiffemblable que les Arabes qui étoient
Voifins des Sy riens, 6c qui habitoient un pays fec qui
produifoit peu d’orge , mais beaucoup de caffé, fans
prefqüe aucune culture, imaginèrent de faire leur
polenta avec les baies de caffé ; mais les effets de ces
deux boifl'ons font tout oppofés ; l’un humefte, rafraîchit
; l’autre échauffe, agite, 6c met les efprits en
mouvement. (D . J .)
P 0 LENT1NA-PLEÈS f (Littèrat-, gèorgr.') ort
trouve ce nom dans Suétone, in fiberio, qui veut
défignet par-là les habitans de Polentia : mais comme
il y a eu plufieurs villes de ce nom, favoir l’une dans
une des îles Baléares, une autre dans le Picenum, 6c
une autre dans les Alpes ; voilà la difficulté de décider
de laquelle Suétone entend parler. Il fembie
néanmoins qu’il doit être queftion de cette derniereè
Ce que Suétone ajoute un peu plus bas, du royaume
de Cottus, paroit le prouver, car ce royaume
étoit dans le quartier des Alpes appellé les Alpes cot*
tiennes. ( D, J . )
POLESIN, le ( Géog. mod. ) quelques-uns écri^
vent YdPolefine , 6c l’on dit auffi le Polefin ou la Po-*
Itftne de Rovigo ; c’eft une province d’Italie dans les
états de Venife. Elle eft ainli nommée de fa fituatiorl
entre le Pô , l’Adige, 6c l’Adigefto, qui en font une
prefqu’île ; Car Polefin 6c prefqu’île lignifient à-peu-
près la même chofe.
Cette province eft bornée au nord par le Padouan'ÿ
au midi par le Ferrarois, au levant par le Dogado-
6c au couchant par le Véronnois. Son étendue eft
de 50 milles du levant au couchant, 6c de 2-0 du
midi au nord. Le blé 6i le bétail font la richeffe dç