
 
        
         
		beaucoup  d’efprit, qui jugent toujours ;  toujours  ils  
 devinent, car  c’ eft deviner que de  juger  fans  fentir  
 quand on a le motif propre du jugement.  Ils ignorent  
 la  portée  de  l’ efprit  humain ; ils  croient  qu’il  peut  
 tout  connoître :  ainfi  ils trouvent  de  la honte  à  ne  
 point prononcer de jugement, 6c s’imaginent que l’ef-  
 prit confifte à juger. Le philofophe croit qu’il confifte  
 à bien juger : il eft plus content de lui-meme quand il  
 afufpendu la faculté  de  fe  déterminer que s’il s’étoit  
 déterminé avant d’avoir fenti le motif propre à la  dé-  
 cifxon. Ainft il juge &   parle moins ,  mais il juge  plus  
 furement  &   parle  mieux ; il  n’évite  point  les traits  
 vifs qui  fe prefentent naturellement  à l’efprit par  un  
 prompt affemblage  d’idées qu’on eft fouvent étonné  
 de voir  unies.  C’eft  dans  cette prompte  liaifon  que  
 confifte ce que communément on appelle efprit; mais  
 aufti c’eft  ce qu’il recherche le moins  , 6c il préféré  à  
 ce brillant le foin  de bien  diftinguer  fes  idees,  d’en  
 connoître la jufte étendue 6c la liaifon p récife, &  d’éviter  
 de prendre  le  change en portant trop loin quelque  
 rapport  particulier que  les  idées  ont  entr’elles.  
 C ’eft dans ce difcernement que confifte ce qu’on appelle  
 jugement  6c juflejfe  d'efprit :  à  cette  jufteffe  fe  
 joignent encore la fouplejfe 6c la netteté. Le phiLofophe  
 n’eft pas tellement attaché à un fyftème, qu’il ne fente  
 toute la force des  objections. La plupart des hommes  
 font fi fort livrés à leurs opinions, qu’ils ne prennent  
 pas feulement la peine  de  pénétrer  celles des autres.  
 Le phiLofophe  comprend  le  fentiment  qu’il  rejette,  
 avec  la même  étendue  6c  la même netteté  qu’il  entend  
 celui qu’il adopte. 
 L ’efprit  philofophique  eft donc un efprit  d’obfer-  
 vation  6c de jufteffe ,  qui  rapporte tout à fes véritables  
 principes ; mais  ce n’eft  pas  l’efprit  feul que  le  
 phiLofophe cultive, il porte plus loin fon attention  6c  
 fes  foins. 
 L’homme n’eft point un monftre qui ne doive vivre  
 que dans les abîmes de la mer, ou dans le fond d’une  
 forêt :  les  feules  néceflités  de  la vie  lui  rendent  le  
 commerce des  autres  néceffaire ; 6c dans quelqu’état  
 oh il puiffe fe trouver, fes befoins &  lesbien être l’engagent  
 à vivre  en fociété. Ainft la raifon exige  de lui  
 qu’il  connoiffe , qu’il  étudie,  &   qu’il  travaille à acquérir  
 les qualités fociables. 
 Notre phiLofophe  ne  fe  croit  pas  en  exil  dans  ce  
 monde ; il ne croit point être en pays ennemi; il veut  
 jouir en  fage  économe  des  biens  que  la  nature  lui  
 offre ;  il  veut  trouver  du plaifir  avec  les  autres : &   
 pour en trouver,  il  en  faut  faire :  ainft il  cherche  à  
 convenir à ceux  avec  qui  le  hafard  ou fon  choix  le  
 font v ivre; &  il trouve en même  tems ce qui lui convient  
 : c’eft un  honnête homme  qui  veut plaire 6c fe  
 rendre utile. 
 La plupart des grands à  qui les difïipations ne Iaif-  
 lent pas affez  de tems pour méditer, font féroces envers  
 ceux qu’ils ne croient pas leurs égaux. Les philo-  
 fopkes  ordinaires  qui  méditent trop ,  ou  plutôt  qui  
 méditent  mal  ,  le  font  envers  tout  le  monde  ;  ils  
 fuient les hommes  , 6c les hommes les évitent.  Mais  
 notre phiLofophe  qui  fait fe partager entre la  retraite  
 6c  le commerce  des  hommes,  eft  pléin  d’humanité.  
 C ’eft le Chrémès de Térence  qui  fent qu’il  eft homme  
 ,  6c que la feule humanité intéreffe  à  la mauvaife  
 ou à la bonne fortune  de fon voifin. Homo fum, humant  
 a me nihil alienumputo. 
 Il feroit inutile de  remarquer ici combien le phiLofophe  
 eft jaloux de tout ce qui s’appelle honneur 6c probité. 
  Lafociétecivile eft, pour ainft dire,une divinité  
 pour  lui  fur  la terre ; il l’encenfe, il l’honore  par la  
 probité , par  une  attention  exaCte à  fes devoifs ,  6c  
 par un deftr fincere de n’en être pas un membre inutile  
 ou embarraffant. Les fentimens de probité entrent  
 autant dans la conftitution méchanique du phiLofophe  
 que les lumières de l’efprit.  Plus  vous  trouverez de 
 raifon dans un homme, plus vous trouverez en lui de  
 probité.  Au  contraire  où régné le fanatifme 6c la fu-  
 perftition , régnent les pallions  6c l ’emportement.Le  
 tempérament  du  philofophe  ,  c’eft  d’agir  par  efprit  
 d’ordre ou par  raifon;  comme  il aime extrêmement  
 la  fociété ,  il  lui  importe  bien  plus qu’au  refte  des  
 homipes  de  difpofer  tous  fes  refforts à ne produire  
 que  des  effets conformes à l’idée  d’honnête homme.  
 Ne  craignez pas que parce que perfonne n’a les yeux  
 fur lui, il S’abandonne à une aftion contraire à la pro-  
 bité.  Non. Cette action n’eft point conforme à  ladif-  
 pofttion méchanique du  fage ; il eft paîtri, pour ainft  
 dire, avec le  levain  de  l’ordre  &c  de  la  réglé ; il eft  
 rempli  des  idées  du  bien  de  la  fociété civile  ;  il  en  
 connoît les principes bien mieux que les autres hommes. 
  Le crime trouveroit en lui .trop  d’oppofttion, il  
 auroit trop d’idées naturelles 6c trop d’idées acquifes  
 à détruire. Sa faculté d’agir eft pour ainft dire comme  
 une  corde  d’inftrument  de  muftque  montée  fur  un  
 certain ton ;  elle  n’en fauroit produire un  contraire.  
 Il  craint  de  fe détonner ,  dé le défacorder  avec  lui-  
 même ; &: ceci me  fait reffouvenir de ce que Velleius  
 dit  de  Caton  d’Utique. «  Il n’a jamais, dit-il, fait do  
 » bonnes  actions pour paroître les avoir faites , mais  
 » parce  qu’il n’étoit pas en  lui de  faire autrement ». 
 D ’ailleurs dans toutes les  allions que les  hommes  
 font, iis ne cherchent que leur propre fatisfaftion actuelle  
 : c’eft le bien ou plutôt l’attrait préfent, fuivant  
 la difpofition méchanique  où  ils  fe  trouvent qui  les  
 fait agir. Or le phiLofophe eft difpofé plus que qui que  
 ce foit par fes réflexions à trouver plus d’attrait &  de  
 plaifir à v ivre avec  vous , à s’attirer votre  confiance  
 6c votre eftime  , à s’acquitter des devoirs de  l’amitié  
 6c  de  la  reconnoiffance.  Ces fentimens font  encore  
 nourris dans le fond  de  fon  coeur par la religion, où  
 l’on conduit les lumières naturelles  de fa railon.  Encore  
 un coup, l’idée de mal-honnêtè  homme  eft  autant  
 oppofée à l’idée de phiLofophe, que  l’eft l’idée de  
 ftupide ; 6c  l’expérience fait  voir  tous  les jours que  
 plus on a de raifon  6c de  lumière,  plus on eft sûr  6c  
 propre pour  le  commerce  de  la  vie.  Un  fot,  dit la  
 Rochefoucault,  n’a pas  affez d’étoffe  pour être bon :  
 on ne pèche  que  parce que les  lumières  font moins  
 fortes que  les pallions  ; 6c c’eft une maxime de théologie  
 vraie en un certain fens, que  tout  pécheur eft  
 ignorant. 
 Cet amour  de  la fociété  fi effentiel au phiLofophe ,  
 fait  voir  combien  eft véritable la  remarque de l’empereur  
 Antonin : «  Que  les  peuples feront heureux  
 » quand les rois feront philofophes, ou quand les phi-  
 » fophes feront rois »  ! 
 Le phiLofophe eft donc un honnête homme  qui agit  
 en tout par raifon, 6c qui joint à un efprit de réflexion  
 6c de jufteffe les moeurs &  les qualités fociables. Entez  
 un fouverain fur un phiLofophe d’une telle  tremoe,  6c  
 vous aurez un  parfait fouverain. 
 De cette idée il eft aifé de conclure combien le fage  
 infenfible des  ftoïciens eft éloigné de la perfeftion de  
 notre phiLofophe: un tel phiLofophe eft homme, 6c leur  
 fage  n’étoit qu’un phantôme.  Ils rougiffoie.nt de l’humanité  
 , &  il en fait gloire  : ils  vouloient  follement  
 anéantir les pallions ,  &  nous élever au-deffus de notre  
 nature par une infenfibîlité chimérique : pour lui,  
 il ne prétend pas  au chimérique honneur de détruire  
 les pallions , parce  que  cela  eft  impoflible  ;  mais il  
 travaille à n’en être pas tyrannifé, à les mettre à pro?  
 fit  ,  &   à  en  faire  un ulage  raifonnable,  parce que  
 cela eft poflible, &  que la raifon  le lui ordonne. 
 On voit  encore  par tout ce que  nous  venons  dé  
 dire ,  combien s’éloignent de la jufte  idée du philofo*  
 phe ces  indolens, qui, livrés à une méditation paref-  
 feufe, négligent le foin de leurs  affaires temporelles,  
 6c de tout ce qui s’appelle fortune.  Le vrai phiLofophe  
 n’ eft  point  tourmenté  par  l’ambitionmais  il veut 
 avoir les commodités  de  la vie  ; il lui  faut,  outre  le  
 nécefl'aire  précis,  un  honnête  fuperflu  néceffaire  à  
 un  honnête  homme,  6c  par  lequel  feul on  eft heureux  
 : c’eft le fond des bienféances &des agrémens.Ce  
 font de fauxphilofophes qui  ont fait naître ce préjugé,  
 que  le  plus  exaCt néceflaire lui  fuffit, par leur  indolence  
 &  par des maximes  éblouiffantes. 
 P h i l o s o p h e s ,  (Alchimie & Chimie. ) C e mot dans  
 le langage alchimique lignifie lamêmechofe qu’adepte  
 ou poffejfeur de  la pierre philofophale.  Les Alchimiftes  
 n’ont pas manqué de fe  décorer de ce grand nom,  6c  
 dé celui  de fige. 
 Il  exifte dans la Chimie ordinaire plufieurs préparations  
 6c opérations , la plupart affez communes, 6c  
 qui font apparemment  des préfens de l’Alchimie  qui  
 font  fpécifiées par le nom de leurs inventeurs,  qualifiés  
 du titre  de philofophes. Ainft il y  a une  huile  des  
 Philofophes,  appellée  autrement  huile  de  brique  ,  
 oLeurn  lâterinum, qui n’eft  autre  chofe que de  l’huile  
 d’olive dont on a imbibé  des  briques rougies  au feu,  
 6c qu’on a enfuite diftillée à feu nud; une édulcoration  
 philofophique, qui eft une diftillation des fels métalliques  
 à la violence du  feu (Voye^ D i s t i l l a t i o n )   ;  
 une  pulvérifation  philofophique  ,  une  calcination  
 philofophique.  Voye^  P u l v é r i s a t i o n   & C a l c i n a t 
 i o n .  ( ^ ) 
 PHILOSOPHES, huile des, ( Pharmacie. ) c’eft l’huile  
 de brique.  Ce nom lui a été donné  par les Alchimiftes  
 qui  fe  difent  les véritables philofophes,  à  caufe  
 qu’ils  emploient  fouvent  de la brique  dans la  conf-  
 tru&ion de leurs fourneaux, dont ils fe  fervent pour  
 faire  ce qu’ils  appellent  le grand-oeuvre , ou  la pierre  
 philofophale.  Voye{ BRIQUE. 
 PHILOSOPHIE , f. f. Philofophie  lignifie,  fuivant  
 fon  étymologie,  l’amour de LaJagejfe.  Ce mot  ayant  
 toujours été affez vague, à caufe des diverfes lignifications  
 qu’on y  a  attachées, il faut faire deux chofès  
 dans  cet  article ;  i° . rapporter hiftoriquement l’origine  
 6c les différentes acceptions de  ce terme ; i° . en  
 fixer le  fens par une bonne définition. 
 i° . Ce que nous appelions aujourd’hui Philofophie,  
 s’appelloit  d’abord fophie ou fageffe ; 6c l ’on fait que  
 les premiers  philofophes  ont  été  décorés  du titre  de  
 fages.  Ce  nom  a été  dans les premiers tems ce que le  
 nomade bel efprit eft dans le nôtre ; c’eft-à-dire qu’il a  
 été prodigué à bien des  perfonnes qui  ne méritoient  
 rien  moins  que  ce  titre faftueux.  C ’étoit  alors  l’enfance  
 de l’efprit humain, 6c l’on étendoit le  nom  de  
 fageffe à tous les arts qui exerçoient le génie, ou dont  
 la fociété retiroit quelque avantage ; mais  comme  le  
 favoir, l’érudition eft la principale culture de l’efprit,  
 6c que les fciences  étudiées  6c  réduites  en  pratique  
 appportent bien  des  commodités  au genre humain,  
 la fageffe 6c l’érudition furent confondues ; 6c l’on entendit  
 par être verfé ou inftruit dans la fageffe, poffé-  
 der  l’encyclopédie de ce qui étoit connu dans  le fie-  
 cle  où l’on vivoit. 
 Entre toutes les Sciences,  il  y  en  a  une qui fie dif-  
 îingue  par  l’excellence de  fon  objet ; c’eft celle qui  
 traite de la divinité, qui réglé nos idées 6c nos fentimens  
 à  l’égard  du premier  être, &   qui  y   conforme  
 notre culte. Cette étude étant la fageffe par excellence,  
 a fait donner  le  nom de fages à»ceux qui s’y  font appliques  
 , c’eft-à-dire  aux Théologiens &  aux Prêtres.  
 L’Ecriture elle-même donne aux prêtres chaldéens le  
 titre de fages, fans doute parce qu’ils fe l’arrogeoient,  
 6c que c’etoit un ufage univerfellement reçu. C ’eft ce  
 qui a  eu lieu  principalement  chez  les  nations qu’on  
 a coutume d’appeller barbares fû  s’en falloitbien pourtant  
 qu’on pût trouver la fageffe  chez  tous  les dépo-  
 fitaires  de  la  religion.  Des  fuperftitions  ridicules,  
 des myfteres  puériles  ,  quelquefois  abominables ;  
 des vifions &   des menfonges  aeftinés  à  affermir leur  
 autorité  6c  à  en  impofer  à  la  populace  aveugle, 
 voilà  à  quoi  fe reduifoit  la  fageffe  dés  prêtfes  de  
 ces  tems.  Les philofophes  les  plus  diftingüés1 ont  
 effayé  de  puifer à  cette  fource  :  c’étoit  le  but  de  
 leurs  voyages -,  de  leur  initiation aux myfteres  les  
 plus  célébrés ;  mais il  s’en  font bientôt dégoûtés,  
 6c l’idée de la fageffe n’eft demeurée liée à  cellé de la  
 Théologie que dans l’ efprit de ces prêtres orgueilleux  
 6c de leurs imbécilles efclaves.  ■ 
 De fublimes  génies fe livrant donc à leurs méditations  
 ,  ont voulu  déduire  des  idées  6c des principes  
 que la nature 6c la raifon fôurniffent, une  fageffe fo-  
 lide, un fyftème certain 6c appuyé fur des fondemens  
 inébranlables ; mais s’ils ont pu fecouer par ce môyeil  
 le  joug  des  fuperftitions  vulgaires,  le  refte  de  leur  
 entreprife n a pas eu le même fuccès. Après avoir détruit  
 , ils n’ont sû édifier, femblables en quelque forte  
 à  ces conquérans  , qui ne laiffent après  eux  que  des  
 ruines. De-là cette foule d’opinions  bifarres  6c  contradictoires  
 , qui a fait douter s’il reftoit encore quelque  
 fentiment ridicule, dont aucun philofophe ne  fé  
 futavifé. Je ne puis m’empêcher de citer un morceau  
 de M.  de Fontenelle, tire  de  fa differtation fur les anciens  
 &  fur les modernes, qui revient parfaitement à  
 ce fiijet. «  Telle eft notre Condition, dit-il,  qu’il  ne  
 » nous  eft  point  permis  d’arriver  tout-d’un-coug  à  
 » rien de raifonnable fur quelque matière que ce foit:  
 »  il faut avant cela que nous nous égarions long-tems  
 » 6c que nous  pallions par  diverfes fortes  d’erreurs,  
 » 6c par divers degrés d’impertinences. Il eût toujours  
 » dû être bien facile de  s’avifer que  tout le jeu de la  
 » nature confifte  dans les  figures 6c  dans les mouve-  
 » mens des corps ; cependant avant  que d’en venir-  
 » là , il a fallu effayer des idées de Platon, dès  nom-  
 » bres de Pythagore, des qualités d’Ariftofe ; 6c tout  
 » cela  ayant  été  reconnu pour  faux,  on a été réduit  
 » à prendre  le vrai fyftème.  Je dis  qu’on y   a  été  ré-  
 » duit,  car  en vérité  il  n’en reftoit  plus  d’autre ;  6c  
 » il femble  qu’on  s’eft  défendu  de  le  prendre  aufti  
 » long-tems qu’on a pu.  Nous avons l’obligation  aux  
 »  anciens  de nous avoir épuifé la plus  grande partie  
 » des  idées  fauffes  qu’on  fe  pouvoit  faire  ;  il  falloit  
 » abfolumept payer à l’erreur 6c à  l’ignorance  le tri-  
 » but qu’ils  ont  payé,  6c  nous  rte devons  pas man-  
 » quer de  reconnoiffance  envers  ceux  qui  nous  en  
 »  ont acquittés.  Il en va de même fur diverfes matie-  
 »  res , où il y  a je  ne fai combien de fottifes que nous  
 »  dirions  fi elles  n’avoiënt pas été dites, 6c  fi on  ne  
 »  nous les avoit pas pour ainft dire enlevées. Cepen-  
 » dant  il  y   a  encore  quelquefois  des modernes qui  
 >» s’en reffaififfent, peut-être parce qu’elles n’ont pas  
 »  encore  été dites autant qu’il le faut  ». 
 •  Ce feroit ici  le lieu de tracer un abrégé des divers  
 fentimens  qui Ont  été en vogue  dans  la Philofophie ;  
 mais les bornes  de  nos  articles ne le permettent pas.  
 On  trouvera  l’effentiel  des opinions  les plus  fameu-  
 fes  dans  divers  autres  endroits  de ce Di&ionnaire,  
 fous les  titres auxquels  elles fe rapportent. Ceux qui  
 veulent étudier la matière à fond,  trouveront abondamment  
 de quoi fe fatisfaire dans l’excellent ouvrage  
 que M. Brucker a publié d’abord en allemand, 6c en-  
 mite  en  latin  fous  ce  titre  J  Jacobi  Bruckiri  hifloria  
 critica  Philofophice  ,  à  mundi  incunabulis ad nofram  
 ufque oetatem deducla. On peut aufti lire  l’hiftoire de la  
 Philofophie par M.  Deflandes. 
 L’ignorance, la précipitation, l’orgueil,la jaloufîe,  
 ont enfanté des monftres bien flétriflans pour la Philofophie  
 ,  6c qui ont détourné les uns de l’étudier, ou  
 jetté les  autres dans un doute univerfel. 
 '  N’outrons pourtant rien. Les travers de  l’eijjrit humain  
 n’ont  pas empêché  la Philofophie  de  recevoir  
 des  accroiffemens  confidérables, 6c  de  tendre  à  la  
 perfeftion dont elle eft fufceptibleicibas. Les anciens  
 ont dit d’excellentes  chofes, fur-tout fur les devoirs  
 de  la morale ,  6c même  fur  ce  que  l’homme  doit  à