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cara&érife la mere de l’amour. ,car çtxïiv, de(talmer.
(d . J.y -
Phila , (Géog. anc.) i° .île de la Libye. Elle étoit
formée par les eaux du fleuve T riton, & on y voyoit
la ville de N yfa l dans laquelle on ne pouvoit entrer
que par un feul endroit appelle porta Nifia, les portes
de Nyfa. i ° . Il y avoit une ville nommée Phila en
Macédoine , à moitié chemin entre Dium & Tempe,
fur un rocher au bord d’un fleuve qui femble être
l’Enipée , fuivant la narration de Tite - L ive , livre
X X X X IV , c. viij. (D .J .)
PHILADELPHE, ( Hiß. anc. ) nom tiré du grec
<p/Xoç, amateur, & à’ctJ'îXçoç ,frere. Il fut donné comme
une marque de diftin&ion par les anciens à quelques
princes qui avoient marqué beaucoup d’attachement
pour leurs freres. Le plus connu eft Ptolomée Phila-
delphe , roi d’Egypte , dont la memoire ne périra jamais
, tant que dureront les lettres qu’il honora
toujours d’une protection éclatante , foit enfermant
la magnifique bibliothèque d’Alexandrie, compofée
de 400000, & félon d’autres, de 700000 volumes ,
feus la direction de Demetrius de Phalere, foit en
faifant traduire en grec les livres faints ; cette traduction
qu’on appelle communément la verfion des feptante
parce que ce prince y employa foixante-dix favans.
Le P. Chamillart avoit une médaille d’une reine de
Comagene , avec le titre de philadelphe, fans aucun
autre nom , & M. Vaillant dit que Philippe, roi de
Syrie , avoit pris le même titre.
PHILADELPHIE, (Géog. anc. & mod.)Philadelphia
, ou Philadelphea , ville de l’Afie mineure , à 27
milles de Sardes vers le fud-eft, au pié du Tmolus,
d’oii la vue eft très-belle fur la plaine : elle tiroit fon
nom d’Attalusphiladelphe, frere d’Euménes fon fon-
dateur.-Les habitans s’appelloient philadelphei Scphi-
ladelphini. Cette ville fut célèbre entr’autres par des
jeux publics, &. Georges "Wheler rapporte une in-
feription, où entr’autres chofes on y lit : k o in a
A C IA C EN <DIAAAEA«I>EIA, c’eft-à-dire lesfêtes communes
de VA fie à Piladelphie , ou l’aflemblée folem-
nelle pour les jeux de l’Afie à Philadelphie.
Philadelphie a été dans le premier fiecleunfiege épif-
■ copal. Les grecs modernes confervent l’ancien nom
de Philadelphie, & lesTurcs l’appellent Allahfcheyr,
comme pour d ire, la ville de Dieu : lorfqii’ils vinrent
pour s’emparer du pays, les habitans fe défendirent
vigoureufement ; mais les Turcs,pour leur donner de
la terreur, s’aviferent de faire un retranchement par
une muraille toute d’os de morts liés enfemble avec
de la chaux ; les habitans fe rendirent en faifant une
capitulation plus douce que celle de leurs voifins.
On leur laifla quatre églifes qu’ils ont encore ; favoir,
Panagia , S. George , S. Théodore &S.Taxiarque ,
qui eft le même que S. Michel. Il y a dans Philadelphie
cinq à fix mille habitans, entre lefquels on peut
compter, mille chrétiens. Long. 47. latit. 3 8. G:
Il y a eu une ville de Cilicie, & une ville d’Egypte,
qui ont porté le nom de Philadelphie. (.D .J .)
PHILADELPHIE , (Géog. mod.) ville de l’Amérique
feptentrionale, capitale de la Penfylvanie ; c’eft
aujourd’hui une des plus belles , des plus riches &
des plus floriffantes villes que les Anglois ayent dans
le nouveau monde. Elle eft fituée entre deux rivières
navigables, à deux milles de leur jon&ion. Elle a
trente nies, dont il y en a dix de deux milles de long,
quitraverfent d’une riviere à l’autre. Les vingt autres
qui les coupent à angles droits , ont la moitié de la
longueur des premières. On a laiflë autour du centre
de ce parallélogramme , un carré de dix arpens
(acres) j & au milieu de chacun des quatre quartiers
de ce parallélogramme , il y en a un de cinq. Ces
places font deftinées à y élever des églifes, des écoles
d’autres édifices publics , & à fervir de promenade
aux habitans, comme font les mourfields à Londres.
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C’eft: le fameux Guillaume Pen qui a tracé les àlï*
gnemens de fa ville de Philadelphie. Les Anglois ne
fauroient trop honorer fa mémoire ; & en mon particulier,
je lui ai déjà rendu mes hommages en parlant
de la Penfylvanie. Il y a trois à quatre mille mai-
fons bâties dans la capitale de cette province de l’Amérique
feptentrionale angloife. Sa pofition eft très-
avantageufe pour le commerce, à caufe des deux rivières
qui y amènent les vaifleaux , par celle de la
■ \Vare- ; dans laquelle elles fe déchargent , à deux
milles de-là. On pourroit dans la fuite , pour exécuter
le plan du fondateur, former un carré parfait des
deux côtés du parallélogramme ; & pour-lors Philadelphie
refl'embleroit à Babylone , excepté Tes murailles
& la grandeur de fon enceinte ; mais elle la
furpafleroit de beaucoup pour la co mmodiié de fa
fituation. Long. 301. 40. latït. £9. ôo. (D . J.)
PHILADELPHIES, (Littérat.&Art. numifm.) 1p/Xo-
S'iXipua. ; c’eft ainfi qu’on nommoit des jeux inftitués
à Sardes , pour célébrer l’union de Caracalla & de
G éta, fils de Septime-Sévere , <piXaS'tx<piu.
Les Sardiens ayant élévé un temple en l’honneur
de Septime & des princes fes enfans , ils y offrirent
des facrifices , & célébrèrent des jeux folemnels qu’ils
nommèrent philadelphies, pour engager les deux freres
à la concorde, ou plutôt pour demander aux dieux
cette union tant défirée, & qui étoit l’objet principal
des voeux de l’empereur leur pere. Sur un médaillon
frappé à Sardés, fous Septime , la Concorde paroît
debout entre Caracalla & Géta, avec cette légende :
E<<r/ iGnyivouç napS'tavay S'iç ytç^opuy tpiXaS'tXtpux.
Ces jeux n’étoient point differens des anciens jeux
confacrés aux dieux ; il paroît même qu’ils étoient
pythiques , c’eft-à-dire qu’on célébroit les jeux py-
thiques pour la concorde de Caracalla & de Géta ;
la couronne de laurier qui eft fur la médaille, en eft
une preuve vifible : & même ces jeux font exprefîe-
ment nommés pythiens fur une médaille de périnthe
tpiXa.S'tXtpua. -sn/ôa mpiyô/w, avec une urne qui indique
que ces deux noms expriment la même efpece de
jeux. S’ils avoient été differens, ils auroient été dé-
fignés par deux urnes, fuivantun ufage reconnu par
les plus favans antiquaires.
Les deux temples couronnés font connoître qu’on
célébra à Sardes les jeux <P/XaJ'tx<pua, en même tems
que les auguftaux , comme ils le furent fous le même
régné à Nicée. On lit fur une médaille de cette ville ,
avyavç-iet <t tpiXa.S'tXipiia. yixa.nuy.Les deux temples couronnés
paroiffent fur une autre médaille de Sardes ,
avec la tête de JuliaDomna, mere des deux princes.
Au refte. ces voeux forent bien inutiles. Caracalla,
peu après la mort de Septime , eut l’inhumanité
monftrueufe de poignarder Géta entre les bras de
l’impératrice leur mere ; & fi les deux temples font
eHCore repréfentés avec leurs couronnes , fur une
médaille de Caracalla , on n’y lit plus le titre de
tp/XaS' îX<pua.
On pourroit, dit M. de Montefquieu, appeller Caracalla
, non pas un tyran , mais le deftru&eur des
hommes. Càligula , Néron & Domitien bornèrent
leur cruauté dans Rome ; celui-ci alla promener fa
fureur dans tout l’univers. Ayant commencé fon
régné par tuer, comme nous l’avons dit Géta fon
frere entre les bras de l’impératrice leur mere , il employa
fes richeffes à faire fouffrir fon crime aux fol-
dats qui aimoient Géta, & difoient qu’ils avoient fait
ferment aux deux enfans de Sévere , non pas à un
feul ; qu’enfin les temples qu’ils avoient bâtis , &
les philadelphies qu’ils avoient célébrées, regardoient
les deux fils de l’empereur, & non pas un feul.
Caracalla pour les appaifer augmenta leur paye ÿ
& pour diminuer l’horreur du meurtre de fon frere,
il le mit au rang des dieux : ce qu’il y a de fingulier ,
c’eft que cela lui fut exactement rendu par Macrin,
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qtu après l’avoir fait poignarder, lui fit bâtir un
temple, & y établit des prêtres flamines en fon honneur
Cela fit que fa mémoire ne frit pas flétrie, &
que le fénat n’ofant le juger , il ne frit pas mis au
rang des tyrans, comme .Commode, qui le méritoit
moins que lui. Mem.de Littéral, tom. X V III. ind. 4.
pag. A 4• iP - J-)
P h i l a d e l p h i e , pierres d e, (Hifi. nat. ) les murs
de Philadelphie , ville de l’Afie mineure, font bâtis
d’une pierre qui renferme des concrétions fembla-
bles à des o s , ce qui a donné lieu à une fable qui dit
que les Tu rc s , après s’être rendus maître de cette
v ille , la fortifièrent avec les os des chrétiens , dont
ils éleverent des murailles.
PHILÆ, ( Géog. anc.') ville d’Egypte , proche de
la catarafte du N il, fefon Ptolomee, l. IV. chap. v,
Il y avoit àufli une île de ‘ même nom ; & c’eft dans
cette île que la ville étoit b âtie, félon Séneque, liv.
IV. quefi. nat. c. ij. Le Nil, après s’être répandu dans
de vaftes déferts , & y avoir formé divers marais,
fe raffemble au-deffus de Phila , île efearpée de tous
côtés. Deux bras du fleuve font cette île , & fe réunifiant
au-deflous , ne forment plus qu’un feul lit ,
qui eft le Ni l , & qui en porte le nom. (D .J .)
PHILAKl, f. m. (Ant. grecq.) nom que les Grecs
modernes donnent à la prifon publique de Mififtra :
c’eft la même prifon où le roi Agis finit malheureu-
l'ement fes jours. Ces fortes de lieux changent peu
d’ufage , fur-tout quand ils font près d’un tribunal
fouverain , comme celui-ci l’étoit autrefois des No-
mophylaces, & comme on dit qu’il l’eft encore aujourd’hui
duMula. Quoique ce foit un réduit effroyable
, il n’y en a point de plus renommé chez les auteurs.
Strabon rapporte qu’il s’appelloit coeades, &
pour nous figurer un cachot, il le repréfente comme
une caverne. D ion , Chryfoftome, Euftathius, Suidas
, & plufieurs autres, en ont parlé ; mais aufli
c ’étoit la prifon de Sparte. Plutarque m’attendrit
\ fans cefle, quand je relis dans fa vie d’A gis, de quelle
' façon ce jeune roi & les deux princeffes Archidamia
& Agéfiftrata moururent dans cette petite prifon.
Elle eft fituée près de la rue du grand Bazar, cette
fameufe rue qu’on appelloit autrefois Aphétaïs, &
qu’Ulyffe contribua tant à rendre célébré, quand
elle lui fervit de carrière , pour difputer à la courfe
la pofleflion de Pénélope contre fes rivaux. Icarius,
pere de cette belle lacédémonienne, voyantplufieurs
amans qui la re cher choient, incertain du choix, leur
propofa des jeux de courfe dans ce même lieu, & promit
Pénélope pour prix déjà vi&oire qu’Ulyffe eut
la gloire de remporter. Eft reconnoiflance de cet
avantage, il confacra dans Spàrte trois temples à Pal-
las , fous le nom de Céleuthée. (D.J .)
PH I L A N D R E , PHILANDER, OPOSSUM,
f. m. (Zoologie.) animal très-remarquable d’Amérique.
Il a été fort mal décrit par divers auteurs fous
le nom de maritacaca, carigoi, ropo^a , caregueia, ju-
patuma , tlaquatùn ^farigoi, femi vulpa , marfupiale,
&c.C
’eft un animal de la groffeur d’un gros chat. Sa tête
eft faite comme celle d’un renard. Il a le nés pointu,
& la mâchoire fupérieure plus longue que l’inférieure.
Ses dents font petites, mais femblables à celles
du renard , excepté qu’il en a deux grandes comme
le lievre au haut du mufeau ; fes yeux font petits,
ronds, & pleins de vivacité. Ses oreilles font grandes
, liffes, douces , droites, comme celles du renard
, minces, & comme tfanfparentes. Il a comme
le chat des mouftaches noires, & d’autres poils de
même efoecefur la face & au-deffus des yeux.; fa
queue eft ronde & d’un pié de long, pleine de poil à
Ion infertion ; enfuite toute chauve, de couleur en
partie noire, & en partie d’un brun cendré ; fes piés
de derrière font beaucoup plus longs que ceux de
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devant ; ils fefiemblent à des mains, & ont chacun
cinq orteils armés d’ongles blancs & crochus ; l’orteil
de derrière eft le plus long, ainfi que dans les linges.
Son dos & fes côtés font de couleur noirâtre
avec un mélange de gris , & d’un faux jaune fur le
ventre.
L’opojfum répand une odeur pttanté comme le ré*
nard ; il fe nourrit de cannes de fucre, & d’autres
végétaux; il mange aufli les oifeaux qu’il v a prendre
julque fur les arbres, & imite fouvent les rufes du
renard pour piller la volaille, v
Mais ce qui le diftingue de tous les autres animaux
du monde, c’eft le fac ou la poche dans laquelle la
femelle fait entrer fes petits lorfqu’elle met bas.; alors
le petit opojfum n’eft pas plus gros qu’une noix, quoique
deftiné à l’être autant qu’un chat. Ce fac eft
placé fous le ventre près des jambes de derrière. Les
petits s’y trouvent à l’abri jufqu’à Ce qu’ils foient en
état de le tirer d’affaire ; &c quand ils commencent à
être forts , ils en fortent, & y rentrent librement
pendant quelques femaines. Enfin lorfqu’ils font
grands, la mere les en chaffe pour toujours, comme
font les femelles des autres animaux, à l’égard de leurs
petits. Vopoffum mâle a , de même que la femelle,
cette efpece de poche fous le ventre, & prend de
tems-en-tems fur foi le foin d’y porter fes petits, pour
les tirer d’un danger preflant, & foulager fa femelle.
Cette poche finguliere mérite bien qtie nous la dé-*
crivions. C ’eft un corps membraneux allez mince ,
quoique cômpofé de plufieurs membranes ; il y a
quatre paires de mufcles qui fervent à la reflerrer &
à l’étendre , à ouvrir & à-fermer l’ouvertiire. Deux
os particuliers à cet animal, & qui font placés
dans cette partie de fon corps , fervent à l’in-
fertion des mufelés dont nous venons de parler. La
poche paroît être en partie mufculeufe, & en partie
glanduleufe, car elle a la double aftion de mouvement
& de fécrétion. L’intérieur de cette poche eft
tapiffé de quelques poils, qui font çà & là , couverts
d’unermatiere jaune & gluante, produite par diver-
fes petites glandes dont la poche eft femée, cette
matière cérumineufe eft d’une odeur forte & défa**
gréable.
Le fac de Vopojfum, outre fa tunique glanduleufe
& mufeulaire , eft pourvu d’une troifieme tunique
vafculaire, dans laquelle les vaifleaux fanguins décourent
en grand nombre;-
L 'opojfum fent’ aufli mauvais pendant qu’il eft ert
vie que le putois, & même davantage. Cette odeur
virulente vient principalement de la matière contenue
dans.fa poche, qui eft d’une nature li femblable
à celle du fac dé la civette, qu’après avoir été ex-
pofée à l’air pendant quelques jours , elle perd fon
odeur forte , & devient un parfum des plus agréables,
approchant de celui de la civette.
La ftrufture des jambes, des piés & des ongles de
Vopojfum, femble lui avoir été donnée pour grimper
avantageufement fur les arbres ; & c’eft aufli ce qu’il
exécute avec beaucoup de vitefle.
Enfin, la nature a employé une méchanique admirable
dans les épines ou crochets, qui font au centre
du côté inférieur des vertèbres de fa queue. Les trois
premières vertebres n’ont point d’épines; mais on les
voit dans toutes les autres. Elles font placées jufte-
ment au milieu & à côté dè chaque jointure. Je crois
qu’on ne fauroit rien imaginer de plus propre à cetta
fonftion que de le fufpendre par la queue;car la queue
étant une fois tournée autour d’une branche , fou-
tient aifément le poids de l’animal par le moyen de
ces épines crochues ; cette afrion ne demande qu’un
peu de travail dans les mufcles pour courber ou fléchir
la queue. . > 1 /'
J’aurois beaucoup d’autres chofes cuneufes à ajou