
 
        
         
		pélicans  ordinaires ;  la convexité de la roue  regarde  
 ia canule,  6c la face antérieure eft une cavité  l'emi-  
 îunaire fiiperficielle  :  elle  doit  repréfenter  un  arc,  
 dont  la  corde  livrée  d’une  corne  à  l’autre,  auroit  
 neuf lignes  de longueur.  L’épaiffeur  de cette  demi-  
 roue  elt  de deux lignes deux  tiers ;  il  y   a  un  trou  
 dans le milieu de l’epaiffeur de la roue ,  de forte que  
 cette derniere s’ajuftant entre  les avances.de la tige,  
 elle  y   eft  arrêtée par un clou  à  rivûre  perdue ;  ce  
 qui donne un petit mouvement de charnière  à  cette  
 piece  ajoutée. 
 L’extrémité  poftérieure  3e  la canule,  eft une  ef-  
 pecfe  demitte  qui  porte  fur  le manche,  &  qui  eft  
 percée  dans  fon  milieu  pour  laiffer  paffer  la  foie  
 d’une vis. 
 Le manche  eft compofé  de deux pièces ,  dont  la  
 première eft une double v is , c’eft-à-dire, quia deux  
 pas  ou deux filets ;  fa matière  eft d’acier,  &  fa longueur  
 eft d’un pouce  fept lignes,  fur deux lignes  de  
 diamètre ;  elle  a une foie qui  a  environ  feize lignes  
 de  longueur, &  qui eft cylindrique l’efpace de deux  
 lignes,  afin  de  tourner  facilement  dans  le trou que  
 nous avons fait obferver  dans la mitte de la canule;  
 le  refte de la foie eft quarré pour tenir  avec  plus  de  
 fermeté  dans le manche. 
 Il eft  effentiel  d’obferver ici que la vis  occupe le  
 dedans de  la  canule,  6c qu’elle y  tient par une mé-  
 chanique toute finguliere ; car la mitte de la vis étant  
 arrêtée par la fiirface antérieure de la mitte de la canule; 
   elle y  eft tellement engagée, qu’elle n’en peut  
 ■ fortir;  6c  fon  extrémité  antérieure, taillée  comme  
 un p ivot, roule dans une petite cavité gravée à l’extrémité  
 antérieure de la  canule. 
 La fécondé piece du manche eft d’ivoire ; fa figure  
 eft celle d’une petite poire,  6c  fa longueur  eft  a’un  
 pouce fur  dix  lignes  de  diamètre  dans  l’endroit  le  
 plus large.  Il eft percé dans  le milieu de fa longueur  
 pour  laiffer paffer  la  foie  quarrée  de la  v is , qui  eft  
 rivée à fa partie poftérieure  fur une rofette d’argent  
 affez fohde. 
 Le vrai  pivot  qui  fe  rencontre  dans  la  machine  
 eft mobile ;  6c c’en: lui qui avance  ou retire la branche  
 par un méchanifme  induftrieux.  Sa bafe  eft une  
 efpece  de  piédeftal  exactement  quarré  ,  6c  dont  
 chaque furface a trois  lignes  de largeur ,  6c autant  
 de  haut. 
 Ce piédeftal  eft comme foudé fur un rondeau aulîi  
 d’acier,  avec lequel il fait corps ,  6c qui  fert comme  
 de borne au p ivot,  en  gliffant  fur la furface  inférieure  
 de la canule.  Il  eft  encore percé  en écrou,  
 pour donner paffage à la vis dont nous avons parlé ;  
 de forte qu’en tournant le manche  de gauche à droite  
 , ce piede'ftal s’approche  du manche ; au contraire  
 quand  on tourne" le  manche  de  droite  à  gauche,  il  j  
 s’en éloigne &  s’approche  de la partie anterieure  de  .  
 la  canule,  ce  qui  donne  de  grands  avantages  à  la  
 machine. 
 Il s’élève de la partie fupérieure du piédeftal  une  
 tige de  la hauteur de fept lignes ,  6c  de deux lignes  
 6c demie  de diamètre :  elle eft exactement cylindrique  
 l’efpace de  près  de  trois  lignes ;  &   c’eft cette  
 partie qui eft le pivot autour duquel la branche tourne  
 :  le  refte  de la tige  eft  une  vis  fimple,  c’eft-à-  
 dire ;  qu’elle  n’a qu’un filet. 
 La  branche eft un crochet  d’acier, dont le  corps  
 a environ trois  pouces  de longueur  :  elle  eft  plate  
 du  côté qu’elle doit toucher la canule,  arrondie de  
 l’autre,  6c  percée par un  trou,  afin  de loger la tige  
 cylindrique ou  le pivot  autour  duquel elle  tourne.  
 Cette branche eft tenue  ferme dans  cet endroit  par  
 le moyen dîun écrou  en forme de rofette ,  qui s’engage  
 dans les pas de la vis fimple  que j’ai décrit  à  la  
 tige.  Cette branche  eft ordinairement droite ,  6c la  
 force  du levier  en eft plus grande ;  il eft néanmoins 
 à propos d’avoir  des branches  coudées pour l’extra«  
 ftion des dernieres dents, &  même  d’en avoir  deux  
 différemment  contournées  ,  pour  s’en  fervir  aux  
 deux côtés  de  la  mâchoire.  L’extrémité  antérieure  
 de ccs branches eft un crochet d’environ  cinq lignes,  
 terminé  par  deux  petites  dents  garnies  en  dedans  
 d’inegalites  tranfverfales,  pour  mieux  s’appliquer  
 contre  la dent qu’on  veut  arracher  :  il faut  que  ce  
 crochet foit bien  trempé. 
 Cet infiniment eft un des meilleurs dont on puiffe  
 fe  fervir  pour  l’extraâion  des  dents.  On  le  prend  
 avec la  main droite,  fi la dent  qu’on  veut  arracher  
 eft à droite ,  &  de  la main  gauche,  fi  la  dent  eft à  
 gauche.  On tourne le manche pour  avancer la branche  
 plus  ou moins,  fuivant  que  la dent  eft  plus ou  
 moins dans le fond  de la bouche.  On  fait  affeoir  le  
 malade  par terre ou  fur  un  couffin,  &  dans un endroit  
 où le jour  éclaire bien.  Le  chirurgien  derrière  
 le malade,  lui fait appuyer  la partie  poftérieure  de  
 la  tête  fur fes  cuiffes  qui  font  un  peu  approchées  
 l’une de l’autre  :  puis le malade ayant la bouche ouverte  
 , le chirurgien porte  le crochet de l’inftrument  
 contre  la dent qu’il veut  arracher ,  du côté  qui  regarde  
 la  langue,  obfervant  d’avancer  les  dents  du  
 crochet entre la gencive  &  la dent,  autant  qu’il eft  
 poffible ;  ce  qui fe  fait facilement.  Lorfque  la couronne  
 eft  ufee  par la carie,  ou  qu’elle  a  été  çaffée  
 par les tentatives qu’on a faites pour arracher la dent,  
 on doit avoir la précaution de féparer  la gencive  du  
 collet  de la dent,  ce qui s’appelle  déchaujfer.  Voye{  
 D é c h a u s so ir . 
 Le  crochet ainfi pofé,  le chirurgien  doit tenir  le  
 pélican de maniéré qu’il embrafle fon manche 6c pref-  
 que toute la  canule  avec  les  quatre  doigts ;  le pan  
 doit être appuyé fur la branche,   en s’alongeant pref-  
 que fur la tête du crochet.  On approche  alors la  cavité  
 fémi-lunaire  de  la demi-roue fur les deux dents  
 voifines de  celle qu’on veut  arracher  :  on peut garnir  
 la roue avec le coin d’un mouchoir  ou d’une fer-  
 viette  fine. 
 L’inftrument en place, comme on vient de le dire  
 il ne s’agit plus que de donner le tour  de main  pour  
 arracher la dent.  Ce tour de main confifte à tirer l’in-  
 ftrument en dehors, en foulageant autant qu’on peut  
 la demi-roue qui appuie fur les dents faines,  6c fort  
 près  de la gencive. On obferve que les dents  du crochet  
 portent feulement fur la dent qu’on arrache,  &   
 on culbute la dent, en faifant que l’inftrument décrive  
 une ligne oblique avec la dent,  en élevant un peu le  
 poignet fi c’eft à  la mâchoire inférieure,  &  en  l’ab-  
 baiffant fi c’eft à la mâchoire fupérieure. Si l’on droit  
 horifontalement,  on  n’arracheroit  pas la  dent  d’un  
 feul coup fans éclarter  beaucoup  la mâchoire ;  dans  
 ce cas,  quand  on  s’eft  apperçu  que la dent  s’eft  un  
 peu penchée  en  dehors  ,  il ne faut pas faire  d’efforts  
 avec le pélican ; on peut achever de tirer la dent avec  
 les doigts, ou avec un davier. 
 On pince enfuite la gencive avec deux doigts, pour  •  
 refferrer l’alvéole, &  on fait gargarifer avec de l’eau  
 tiede 6c un peu  de vinaigre.  ( Y ) 
 P é l ic a n  ,   (Chimie.)  vaiffeau de verre qui fervoit  
 autrefois  en Chimie pour  les  digeftions  6c  pour  les  
 circulations  des liqueurs  :  on les y  faifoit entrer par  
 un bec ou cou étroit, qu’on bouchoit enfuite hermétiquement; 
   la figure  du vaiffeau étoit diverfifiée, tantôt  
 ronde,  tantôt longue.  On  employé  maintenant  
 en fa place les vaiffeaux  de  rencontre  qui  font  deux  
 matras  dont le cou  de  l’un entre  dans  celui  de l’autre. 
   ( D.  J. ) 
 PÉLICAN,  Artillerie.') on a  donné  ce nom à une  
 piece  d’artillerie  ,  qui eft un  quart  de  coulevrine,  
 portant  fix livres de boulet. 
 PÉLIGNES, les  ( Géograp.  anc.) peuples d’Italie.  
 Strabon ^  liv.  v.  dit  que  le  Sagrus  les  féparojt  des 
 Maruccxm.  Ils  eurent  la  gloire d’avoir Ovide pour  
 compatriote,  comme il  le dit lui-même,  amor. eleg,  
 X V .  lib.iij. 
 Mantua Virgïlio gaudet,  Vtrôna Catullo 9  
 Pelignæ  dicar gloria gentis  ego. 
 C ’étoit un peuple du pays latin, voifin des Marfes,  
 dans  la quatrième région  d’Italie, &  dont la capitale  
 étoit  Sulrno,  patrie  d’Ovide  ,  aujourd’hui  Sul-E-  
 mona. 
 Les Pélignes,  autrefois  compris  fous  le  nom  des  
 Samnites, habitaient donc dans la contrée de l’Italie,  
 qui fait aujourd’hui partie de  l’Abruffe  méridionale,  
 au royaume de Naples, du côté de  la ville deSalmo-  
 na, entre la Pefcara &  le Sangre. 
 PÉLING ,  f.  m.  ( Comm.  de la Chine, )  étoffe  de  
 foie qui fe fabrique à la Chine.  Il y  en a  de blanche,  
 de couleur, d’unie,  d’ouvrée, de fimple,  de  demi-  
 double, & de  triple. Entre un grand nombre d’étoffes  
 qui fe  font à la Chine ,  la  plupart de  celles  que  
 les Hollandois apportent en Europe, font des pélings,  
 parce qu’ils y  trouvent un  plus grand profit.  Les pélings  
 entrent aufli  dans  les  affortimens  pour  le  négoce  
 du Japon. 
 PÉLION, ( Géog. anc.)  Ptlius  ou Pelios,  montagne  
 de  la Theffalie,  dans  la  partie  orientale  de  la  
 Magnéfie. Elle s’étendoit le  long de la péninfule  qui  
 formoit  le  golfe Pélafgique.  Dicéarque,  qui  eut la  
 commiflion  de mefurer les montagnes  de la Grece ,  
 eftime que le Pélion eft la plus haute de toutes.  Il lui  
 donne dix ftades de  hauteur; Pline dit  IZ50 pas,  ce  
 qui eft la même  chofe,  c’eft-à-dire un  tiers de  mille  
 d’Allemagne. 
 Les Poètes  ont  feint  que  le mont  Pélion  fut  mis  
 fur le mont Offa par les géants,  lorfqu’ils  voulurent  
 efcalader le  ciel ; c’eft ce que décrit Virgile dans ces  
 vers des géorgiques, liv. 1. v. 2.81. 
 Ter funt conaii imponere Pelio Offarn , 
 Scilicet, atque OJfce frondofuni involvereOlympum% 
 Et Horace, liv. III.  od. IV. 
 Fratrefque tendeiites opaco 
 Pélion impojuijfe Olympo. 
 On difoit que les Géans, aufli - bien  que  les Centaures  
 ,  avoient leur demeure dans cette montagne.  
 Son nom moderne eft Petras,  félon Tzetzès, chiliad.  
 6. n.6 . 
 20.  Pélion, Peliurn  ou Pellium,  eft une ville  des  
 Daffaretes  ,  dont  T ite-L iv e,  liv. X X X .  c. xl.  dit  
 qu’elle étoit avantageufement  fituée  pour  faire des  
 eourfes dans la Macédoine.  (D . J. 
 PELISSE,  f.  f.  ( terme de Fourreur,) on  appelle petites  
 ,  des robes de  chambre fourrées,  faites  à-peu-  
 près  comme  les  veftes  de  deffus  que  portent  les  
 Turcs. On nommepelijfons des efpeces de jupons de  
 fourrures,-  dont les  femmes  fe fervent  pour  les  garantir  
 du  froid. 
 PELISSE, ( terme de Marchand  démodés.)  c’eft  un  
 grand mantelet  qui eft fait  comme les mantelets or-b  
 dinaires, qui  fert  aux  mêmes ufages ,  mais  qui  eft  
 beaucoup plus long,  6c qui defcend aux femmes juf-  
 qu’à la moitié  du corps.  Les deux devans  font  coupés  
 6c  entaillés  en  long  pour  paffer  les bras.  Cet  
 ajuftement  eft  fait des mêmes étoffes ,que  les mante-  
 léts ordinaires ;  ils  font  aufli  garnis  de  dentelle  ou  
 d’hermine,  6c ont un cabochon. 
 Il y  a aufli  des demi-pelijfes  qui  ne font pas tout-  
 a-fait  fi longues, mais qui lont faites de  même. 
 PELLA,  (  Geog. anc. )  i° .  ville de de-là  le  Jourdain. 
  Pline,  liv. V.  ch. xviij,  la met dans laDécapo-  
 le,&  la loue pour fes belles eaux.  Elle étoit du royaume  
 d’Agrippa,  entre  Jabçs  6c  Gerafa.  Elle  devint 
 dans la  fuite des  tems une  des épifcopalcs  de  la  fécondé  
 Paleftine. 
 ; 2°.  Pella,  ville de  la Theffalie ,  félon Etienne le  
 géographe,  qui en met une autre dans l’Achaïe,  6c  
 une troifieme dans l’Ethiopie. 
 30.  Pella j  la plus  fameufe  des  villes de  ce nom,  
 eft celle de la Macédoine, qui devint  capitale de  ce  
 royaume,  après  que celle  d’Edeffe eut  ceffé de l’être. 
   Pella  étoit  fituée  à  120  ftades  de  la  mer,  aux  
 confins de  l’Emathie,  Tite-Live,  l. XLIV. t. ùlt. en  
 décrit  fort exaftement  la fituation.  Elle e ft ,  dit-il,  
 fur une élévation  entourée  de  marais,  &  défendue  
 par une forterefle ; enforte que pour l’alfiéger, on ne  
 trouvoit d’accès d’aucun côté.  On ne  pouvoit y   entrer  
 ni en fortir, que par un feul pont, qu’il  étoit aifé  
 de  garder avec  tres-peu de  monde.  La  riviere  qui  
 couloit entre la ville 6c la forterefle,  fe nommoit Ly-  
 dias. 
 Le meme hiftorien,  /. L l.  ch. xlij. nomme Pella,  
 vêtus regia Macedonum,  parce qu’elle  avoit toujours  
 ete la demeure des rois de Macédoine depuis Philippe  
 ,  fils d’Amyntas,  jufqu’à Perfée.  Pline,  liv.  IV .  
 chap. x .  lui donne  le titre  de colonie  romaine ;  6c en  
 effet,  nous  avons  une  médaille  d’Augufte  où  elle  
 porte ce meme titre.  On y  lit cette infeription , col.  
 Jul. Aug. Pell. c’eft-à-dire colonia Julia Augufia  Pella. 
   Dans la fuite elle déchut beaucoup de fa première  
 fplendeur,  puifque  Lucien  rapporte  que  de  fon  
 tems,   fes habitans étaient pauvres, &  en petit nombre. 
   Présentement on nomme ce lieu Palatifia, comme  
 qui diroit les petits palais. 
 Mais  elle fera toujours célébré dans l’hiftoire, par  
 la naiffance  de  Philippe,  vainqueur de la Grece,  &   
 d’Alexandre fon fils, vainqueur de l’Afie,   illi Pelloeo  
 qui domuit Porum.  A beaucoup d’efprit, &  à de Grandes  
 qualités, Philippe joignoit des toibles,  des vices  
 honteux,  6c de grands defauts.  Jaloux du mérite de  
 fes généraux,  il affectoit  de les mortifier,  quand ils  
 fe  fîgnaloient par  de  belles  attions.  Arcadion avoit  
 conçu contre lui, tant de haine, que pouf ne le point  
 v o ir ,  il  s’étoit  exilé  volontairement.  Un jour Philippe  
 l’ayant rencontré à Delphes : « Jufqu’à quand,  
 »  lui  dit-il,   avez -vous réfolu de  courir le monde ?  
 Arcadion  lui  répondit  par  une  parodie  d’un  vers  
 d’Homère:  »  julqu’à  ce que  j’aie  trouvé  un lieu où  
 »  l’on  ne  connoiffe  point  Philippe.  Le  vers  d’Ho-  
 »  mère eft, 
 Eico%t Tttç utyiKHcti  oi mi 1 cet m t&a Xxctray. 
 »  jufqu’à  ce  que  vous  foyez  arrivé  chez  des  peu-  
 »  pies qui ne connoiffent  point la mer ».  Cette faillie  
 naïve  &   plaifante,  à  laquelle  le prince  ne s’at-  
 tendoit  point,  le  fit rire ;  il invita Arcadion  à fou-  
 p e r , &  depuis ils furent toujours  amis. 
 Un  jour  unè  femme  s’avife  de  lui  demander juf*  
 tice lorfqu’il fortoit d’un repas ;  il la juge, &   la condamne. 
   Elle répond de fens-froid, j’en appelle. Comment  
 ,  dit Philippe ,  de votre roi ?  &  à qui ?  A Philippe  
 à jeun,  repliqua-t-elle.  La maniéré dont il reçut  
 cette  réponfe,  feroit  honneur  au  roi  le plus  fo-  
 bre.  Il examine l’affaire de nouveau,  reconnoît l’in-  
 juftice  de  fon  jugement,  6c  fe condamne  à  le  réparer. 
 Il  faut  mettre  entre  fes  foibles fa fenfibilité pour  
 l’adulation;  il  ne  fut jamais s’en  garantir;  ilrécom-  
 penfa d’un royaume les flatteries de Thrafidée. Théopompe  
 avoit écrit  l’hiftoire de  ce princé,  dont il ne  
 nous  refte que quelques fragmens.  On  fait qu’après  
 lin régné de vingt-quatre ans,  il fut affafliné par Pau-  
 fanias au milieu de deux Alexandre, l’un fon gendre,  
 &  l’autre fon fils. 
 C e lu i-c i  déco ivrit dès fa première jeuneffe tout  
 ce  qu’il feroit  un jour.  Parvenu  au trône  de fes  ancêtres  
 ,  âgé de  ciix-huità  vingt ans,  il  détrompa les