Ainfi on doit favorifer l’écoulement des réglés oii
des hémorrhoïdes par les remedes propres, tels que
les fang-fues, les apéritifs emmenagogues.
Si l’urine eft abondante, on emploie les diurétiques.
Si lesfelles font copieufes & indiquées, on lesfou-
tient par des remedes internes qui foient laxatifs, &
•des topiques émolliens appliques fur le bas-ventre.
S’il fe forme des écoulemens ou des dépôts vers
les oreilles, on les aide par les topiques appropriés.
Si la douleur paffe au dos, à l’épaule, a la main ,
on y attire la maladie par des fri&ions, des emplâtre
s, &c.
La méthode curative eft la fuivante. Lorfque la
pleuréfie eft récente, qu’elle eft accompagnée de
lymptomes fâcheux avant la fin du troifieine jour ,
qu’elle eft feche, qu’elle fe trouve dans un corps ro-
bufte, accoutumé a un exercice v iolent, d’un tempérament
fec, que la co&ion paroît impoflible, on
doit fuivre les indications fuivantes :
i°. On faigne copieufement le malade.
2°. On fomente la partie avec des décodions émollientes
, par des linimens , des embrocations', des
cataplafmes réfolutifs.
3°. On donne intérieurement les mêmes remedes,
& fur-tout les réfolutifs, les adouciffans. Voye[ ces
articles.
4°. On doit les déterminer fur les lieux affeâés ,
par les fri&ions & les topiques adminiftrés en même
terns.
ç°. Le régime fera humettant, antiphlogiftique ,
rafraîchiffant ; on évitera ce qui augmente la circulation
, ce qui deffeche, comme la chaleur de l’a ir ,
du l it , des alimens, & des remedes.
Fomentation utile dans la pleuréfie. Prenez des feuilles
de mauve , de guimauve, de pariétaire , de chaque
deux poignées ; de pavot rouge, de jufquiame,
de chaque une poignée ; de fleurs de fureau, de camomille
, de mélilot, de chaque trois onces : faites du
tout une décoôion dans du lait doux pour fervir de
fomentation.
Prenez de fucre de Saturne, deux gros ; de vinaigre
, iix gros ; d’huile de rofes tirée par infiifion,
une once : faites-en un Uniment.
O u , prenez d’onguent populeum, deux onces, ou
d’emplâtre diapompholix, quantité fuffifante : éten-
dez-le fur du chamois, & appliquez-le fur le côté.
Boiflon dans la pleuréfie. Prenez des feuilles de tuf-
filage , de mauve, de chaque deux poignées ; de
fleurs de pavot rouge & d’althæa , une poignée &
demie ; de racine de perfil, de falfe-pareille, de chaque
trois onces ; de graine de lin broyée, quatre
gros ; de laitue, de chardon de Notre-Dame, de
chaque une once : mettez le tout en décottion dans
line affez grande quantité d’eau pour qu’il enrefte fix
pintes ; le malade en boira deux verres par heure.
Les empyriques ordonnent fur-tout dans la pleu-
réfie les fudorinques 6c les diaphoniques, tels que
tous les remedes volatils, les fels volatils de vipere ,
•de crâne humain , de corne de cerf, les yeux d’écre-
viffe , le fang de bouquetin, la fiente de mulet, & autres
remedes femblables : mais ces remedes font dangereux
fi l’on n’a pas eu foin de faire précéder les remedes
généraux ; & d’ailleurs quand cette méthode
•feroit bonne, il eft préjudiciable de faire des réglés
-générales en Médecine, attendu que tous les tempé-
•ramens n’étant pas les mêmes, les maladies font effen-
tiellement differentes. Et de plus, les grands médecins
conviennent eux-mêmes que la tranfpiration ne
peut fe rétablir par les diaphoniques , qu’après
avoir relâché & détendu les pores de la peau ; que
l’érétifme, produit par l’orgafme & le refferrement
convulfif de la peau, empêche la tranfpiration ; &
que cette caufe augmenteroit encore par tous les remedes
chauds & ftimulans, tels que font tous les fil]
dorifiques & diaphorétiqües.
Enfin, les fudorifiques ne peuvent être adminiftrés
indifféremment à tout le monde ; on doit craindre
leurs effets dans les perfonnes feches , arides, dans
les vieillards, & dans tous ceux dont les humeurs
font déjà épuifées par des évacuations trop abondantes
, par des fueurs copieufes.
Ple u r é s ie f a u s s e , (Médec.) c’eftune inflammation
des mufcles intercoftaux, internes 6c externes
, 6c même de la face externe de la plevre, elle
eft accompagnée d’une douleur de côté violente,
de fievre aiguë, avec un pouls dur,.une toux fréquente
6c feche, une difficulté de refpirer des plus
confidérables.
Les caufes font les mêmes que celles de la pleuréfie
vraie, avec cette différence qu’elle9 font appliquées
plutôt aux enveloppes de la poitrine, qu’à
la plevre même, ainfi le nom de pleuréfie ne lui convient
pas.
Ses fymptomes font les mêmes que ceux de la
vraie pleuréfie, elle attaque ordinairement les perfonnes
d’un tempérament robufte, les ouvriers ,
fur-tout les porte-faix, les gens occupés aux travaux
de la campagne. Cela eft fort connu, & il eft
rare que les gens oififs ayent des pleuréfies, quoique
cependant cela arrive quelquefois ; la terminai-
fon eft la même que celle de la pleuréfie vraie, & de
l’une 6c de l’autre péripneumonie, cependant celle-
ci fe termine avec moins de danger, & plus fouvent
par fuppuration, ce qu’on appelle empyeme. Voye£
E m p y e m e .
Le traitement eft le même que celui de l ’inflammation
, il faut feulement remarquer que l’on doit
plus infifter fur les faignées du bras;on doit outre cela
avoir recours aux remedes béchiques adouciffans, il
y a moins à expeélorer que dans la pleuréfie vraie qui
eft fouvent confondue avec la péripneumonie vraie.
Les topiques émolliens appliqués fur la partie
fouffrante, font d’un grand ufage ; les embrocations,
les cataplafmes émolliens, tiennent le premier rang,
les velues remplies de décodions des plantes de mêl
me nature, ou de lait tiede, font d’une grande efficacité
dans cette maladie.
Liniment anodin. Prenez du baume de Lucatel, 2
gros ; d’huile d’amandes douces, une once ; d’huile
de Macis, tirée par expreffion, de l’onguent de guimauve
6c de baume tranquille, de chaque deux
gros : mêlez le tout 6c faites-en un Uniment.
Nota, 1 °. que la pleuréfie fauffe ou le point de côté
fe confond fouvent avec des douleurs qui ont pour
caufe des affeûions fpafmodiques, du foie, de la
rate, 6c des parties voifines, ou des vents ramaffés
dans le colon, ce qui mérite une attention finguliere.
20. Que la fuppuration de la poitrine eft à craindre
, 6c que pour la prévenir il faut réitérer de bonne
heure les faignées, c’eft l’ordinaire des mauvais
praticiens, & d’autres empyriques, qui fe mêlent
pour la plupart de traiter ces maladies purement internes
, d’infifter davantage fur les remedes externes ,
en quoi ils ont grand tort, car la fuppuration qu’ils
peuvent déterminer par cette manoeuvre, eft une
fécondé maladie pire que la première.
30. Que la pleuréfie fauffe étant ordinaire aux gens
robuftes 6c qui ont fait beaucoup d’exercice; il ne
faut point ménager les remedes , & ordonner en
même terns une diete 6c un régime conformes à l’état
du pouls 6c des forces ; quoique la diete exaâe
ne convienne pas à tout le monde, cependant la nou;«
riture entretient 6c allume la fievre. Voye{ Régime
& D ie t e .
PLEURON, (Géog. anc.) ville d’Italie: Homere
en parle, ainfi que Strabon, livre X . pag. 461 \ qui
dit qu’elle étoit bâtie dans un terrein gras 6c uni, au
voifinage dô Caly don. Elle fut la patrie d’Alexandre
dit de Fleuron,-parce. qu’il lui fit honneur ; il étoit poète
& grammairien, ilavoit fait des tragédies,des élégies
, 6c des mimes eftimés, &c. mais il ne nous
refte de tout cela que quelques fragmens qui font cités
par Strabon, par Athénée, par Aulu-gelle 6c par
Macrobe.
Il y eut une autre ville nommée Fleuron, qui fut
bâtie après la deftruâion de la première dans un autre
endroit, favoir au pié du mont Arâcymbus. Pline
Lib. IV. c. ij. dit que Cette fécondé Fleuron étoit dans
les terres. (Z). J. )
PLEURONIA, (Géog. anc!) canton de l’Etolie,
ainli nommé de la ville Pleuron. Strabon, lib. X. p.
•4<fi, nous apprend que ce canton s’appelloit auparavant
Curétide, parce qu’il étoit habite par les Cu retés
, anciens colons de l’Etolie. ( D .J . )
PLEURS, f. m. pl. Voyt{ L a r m e . Par les pleurs,
on ne doit pas entendre de fimples larmes, car outre
ces larmes, il y a dans l’aftion de pleurer, plufieurs
affeôions de la poitrine, avec grande infpiration ;
le thorax dilaté 6c comprimé alternativement 6c
promptement, à-peu-près comme dans le ris, une
grande expiration aufïi-tôt fuivie du retour de l’air
dans les poulmons. Lifez Schreiber defietupag. 8.
Schaarfenude, Berl. Nachr. 1740, n° 46 Walther,
de erubefeent. pag. 4. On a donc en pleurant les mêmes
anxiétés qu’en riant; on conferve à-peu-près la
même figure, fi ce n’eft que les yeux font plus pouffes
en avant, 6c s’enflent en quelque forte, à force
de pleurer; au refte on pleure un peu à force de
rire.
Pleurs, ( Mitaphyf. ) vo/ c^Larmes. Les pleurs
font l’effet de toute violenté émotion de l’ame, car
on pleure d’admiration, de jo ie , de trifteffe, &c. Les
plus grands héros n’étoient point honteux chez les
anciens de verfer des larmes. Achille, Alexandre ,
Scipion, Annibalont fçu pleurer. Comment les pleurs
deshonoreroient-elles un grand homme, puifque la
fenfibilité dont elles procèdent eft une vertu ? Les
larmes qu’Enée verfa dans le mouvementée joie
qu’il refïentit de voir l’honneur qu’on faifoit à fa patrie
6c aux braves guerriers qui l’a voient fi coura-
geufement défendue, étoient des larmes d’une ame
bien née ; funt lackrimoe rcrum, dit Virgile, locution
latine qui eft d’une élégance admirable.
P le u r s d e t e r r e , ( Architccl. hydraul. ) on appelle
ainfi , d itD a viler, les-eaux qu’on ramaffe de
diverfes hauteurs à la campagne , par le moyen des'
puifards qu’on fait pour les découvrir, 6c des pierres
glaifées dans le fond, avec goulotes de pierre pour
les découvrir à un regard commun appellé réceptacle
, où elles fe purifient avant que d’entrer dans un
aqueduc, &c. Dans l’ufage ordinaire, on nomme
pleurs de terre les eaux qui coulent 6c qui diftillent
entre les terres. ( D . J . )
Pl e u r s , ( Géog. mod. ) dans la langue du pays
Piuri, bourg d’Italie, au comté de Chiavenne, l’une
des Grifons. Je ne parle de ce bourg que parce qu’il
étoit magnifique, par defomptueux édifices qui l’em-
belliffoient, lorfqu’ert 1618, le 25 d’Août, la montagne
voifine fe détacha, 6c tombant fur ce bourg,
l ’abima au point qu’il n’en réchappa perfonne pour
porter la nouvelle de cet affreux délàftre. On dit
qu’il y périt quinze cens âmes, 6c de-là vint le nom
qu’on lui donna tiré des pleurs que fa ruine fit répandre
aux habitans des environs. (D . / .)
PLEUREUSES, f. f. pl. ( Antiquités rom. ) les Romains
pour s’épargner la peine d’offrir une affii&ion
extérieure dans les funérailles de leurs parens 6c de
leurs amis. ou pour augmenter l’afpeâ de leur deüil,
établirent l’ufage d’un choeur de pleureufes, qu’ils plaid
e n t à la tête du convoi, 6c qui par des chants lugubres,
6c par des larmes affeéfés, tâchoient d’emouvoir
le public ën faveur du mort que Port côn«
duifoit au bûcher. Elles avoient à leur tete une femme
qui régloit le ton furlequel elles dévoient pieu*
rer ; on les appelloit prceficoe, comme nous l’apprenons
de Feftus. Prceficoe dicuniur mulieres ad Lanlert-»
tandum mortuum conducloe, quoe dant cceteris modunt
plangendi, quafi in hoc ipfumprefecloe. Le poëte Luci*
lius en a fait mention, au rapport de Nonius.
Mercedc quoe
Conducloe fient alieno in fiinire proeficoe.
Celle qui entonnoit la lamentation étoit nommée
proefica, du terme proefari, parce qu’elle commen-
çoit à pleurer la première. Les autres étoient auffi
nommées proeficoe, mais plus rarement que leur maî-
treffe ; & c’eft ce qui fait croire que proefica rte vient
pas de proefari, puifque toutes les pleureufes étoient
honorées de cette illuftfe qualité.
Lorfque les Romains vouloient parler d’eux-mêmes
avantageufement, ils prévenoient leurs auditeurs
par ce mot proefifcine ; en quoi nous les imitons
encore, lorfque nous voulons nous donner quelques
louanges, car nous difons volontiers, cela foie
dit fans vanité. Nous lifons dans l’A(inaria de Plaute ,
acl. z. feen. 4. que Leonida accule de quelque tour
de foupleffe, commença fa juftification par proefifci*
ne, parce qu’il devoit dire du bien de lui-même»
Proefifcine, hoc mine dixerim nemo me etiam accufavfo
Merito meo, neque me Athenis efi alter ho die cui credi
recle, oequè putent.
Et comme les pleureufes affeôoient de donner dô
grandes louanges au mort, elles fe fervoient d’abord
lelon la coutume, du terme proefifcine, pour prévenir
les fpeâateurs, & attirer leur croyance; d’où
l’oh a fait le mot proeficoe. L ’Ecriture nous fournit des
exemples de ces pleurs publiques; il eft dit dans le
chapitre 21 des Nombres, que l'on pleura trente
jours fur le corps d’Aaron : omnis autern multitudo vi-
dens occubuijjè Aaron,fievit fuper eo trigenta d'abus pet
cunclas familias fuas. Moïfe fut pleuré de même
pendant trente jours par tout IfraëL
Aiifli-tôt que le malade étoit expiré, l’ufage des
Romains étoit d’appeller les pleureufes, que l’on pla-
çoit à la porte de la maifon ; là s’étant inftruites par
les domeftiques des circonftances de la vie du défunt,
elles en compofoient un éloge, où le menfon-
ge & la flatterie n’étoient pas épargnés.
L’art des pleurs confiftoit dans l’a£Hon & dans lô
chant. Le poëte Lucilius nous l’apprend par ces vers :
In fùnere, proeficoe
Multo, & capillos feindunt, & clamant magis.
On reconnoît dans ces Vers, les deux parties de
l’art de pleurer. Capillos fcindünt, voilà l’aétion ; &
clamant magisyVoïlk le chant qu’elles accommodoient
à certains vers lugubres, que l’on nommoit nenioe,
félon l’explication de Feftus : nenidefi carmen, quoi
in funtre laùdandi gratia cantatur, & c’eft ainfi que
Cicéron en parle dans le fécond livre des lois ; hono-
ratotum virorum laudes in concione memorant, eafque
etiam ad cantus, ad tibicinem ptofequuntur, cui no*
men nenioe, quo vocabülo etiam groeci cantus lugubres
no minant.
On comprend aifément qiie ces pleureufes étoienÉ
vêtues de l’habit qui marquoit ordinairement le deuil
& l’affliftion ; c’etoit une robe noire, que les Romains
appelaient pulla, & ceux qui en étoient vê- •
tus, étoient défignés par cette épithete ,pullati, dont
Juvénal fait mention dans fa froifieme fatyre.
Si magna Arturici cecidit domus, horrida mater
Pullatos proceres dijfert vadimonta proetor.
Augufte au rapport de Pétrone, défendit à ceux