
 
        
         
		ronde,  fa  lumière  étant  également  vive  de  toutes  
 parts. Comme cette planete ne reçoit d’autre lumière  
 que  celle du  Soleil  qui  l’éclaire d’un  cô té,  pendant  
 que fon  hémifphere  oppofé au Soleil  demeure  dans  
 les  ténèbres  ,  il  eft  évident que  toutes  les  fois que  
 cetteplaneu nous paroît pleine ou parfaitement ronde,  
 la fùrface ou la moitié  de  cette planete que  nous ap-  
 percevons , eft précifément  la même qui eft tournée  
 vers le Soleil, &  qu’ainfi Vénus eft pour lors à notre  
 égard  bien  au-delà  du Soleil. Au contraire,  lorfque  
 dans les conjonctions au Soleil elle difparoîtra tout-à-  
 fait, ou qu’on ne  la verra  que  comme  un  croiffant  
 fort mince  , on en doit conclure que  cette planete eft  
 alors  entre la Terre &  le Soleil. Aufli  lorfqUe Vénus  
 eft entre la T  erre &  le Soleil, il doit arriver quelquefois  
 qu’ellë  paffera  fur le difque même dit Soleil, où  
 elle paroîtra comme une tache  noire.  Voyt[ V énus. 
 Il n’eft pas moins certain qu’elle ne  tourne pas  autour  
 dé  la  Terre  ,  mais  autour  du Soleil  ,  parce  
 qu’on l’obferve toujours dans le même quart de cercle  
 avec le Soleil, &   qu’elle ne  s’en  éloigne jamais  
 beaucoup au-de-là de  450.  Elle n’eft donc jamais en  
 oppofition avec  le Soleil,  ni  même en  quadrature ;  
 ce qui  arriveroit  pourtant  fréquemment  ,  fi  cette  
 planete  fe mouvoit  autour de  la Terre  , &   non  autour  
 du  Soleil. 
 2°. On  peut  fe  convaincre  de même  ,  que Mercure  
 tourne  autour du Soleil, par les phafes de cette  
 planete  ,  qui  reffemblent  à  celle de  Vénus &   de  la  
 Lune  ; &  par le  voifinage de cette planete au Soleil,  
 dont elle  s’éloigne encore moins que  ne fait Vénus. 
 D ’oii il fuit que Mercure doit avoir par  cette raifon  
 une  orbite beaucoup  plus  petite,  &   que  cette  
 orbite renferme le Soleil : c’eft  la même preuve  que  
 pour  Vénus,  avec  cette  différence  que  l’orbite  de  
 Mercure  doit être  renfermée  dans  celle de Vénus ,  
 parce qu’elle eft plus petite'; mais le Soleil  demeure  
 conftamment au centre de l’une &  de  l’autre  orbite.  
 Une autre  preuve  que  Mercure  eft  plus  proche du  
 Soleil,  c’eft que fa lumière eft très-vive  &  bien plus  
 éclatante que celle  de Vénus &   des  autres planètes. 
 30.  Il  eft certain que  l’orbite de Mars renferme le  
 Soleil,  puifque Mars s’obferve  en  conjonction &  en  
 oppofition avec le So le il,  &que dans l’un  &  l’autre  
 ca s, fa  face  entière  eft éclairée.  Il  eft vrai  que  par  
 ces  mêmes  circonftances  ,  l’orbite de  Mars  paroît  
 aufli  renfermer la Terre ; mais comme ,le diamètre de  
 Mars paroît fept fois aufli gros  dans l’oppofition que  
 dans la conjonction, il s’enfuit que dans l’oppofition,  
 cette planete eft fept fois plus proche de la T  erre que  
 dans la conjonction.  Ainfi il s’en faut beaucoup  que  
 la  Terre ne  foit le centre du mouvement de Mars  ,  
 au lieu que Mars  eft toujours à-peu-près à la même  
 diftance  du Soleil.  De plus ,  Mars vu de  la  Terre ,  
 paroît  fe mouvoir  fort  irrégulièrement  ;  il  femble  
 quelquefois  aller  fort  vîte  ,  quelquefois  beaucoup  
 plus lentement, quelquefois  aller  en avant, &  quel-  
 fois  rétrograder.  Voye{  R é t r o g r a d a t io n .  Mais  
 cettzplanete vue duSoleil paroîtroitfe mouvoir à-peu-  
 près avec une égale vîteffe ; d’où il faut conclure  que  
 c’ eft  le Soleil &  non la Terre qui eft le centre de fon  
 mouvement. Quand Mars fe trouve  éloigné duSoleil  
 environ  de  90 degrés,  alors  fa  rondeur eft  un peu  
 altérée  ,  parce  que  fon  hémifphere éclairé n’eft pas  
 entièrement  tourné vers nous  ; &  c’eft  le feul tems  
 où on puiffe l’obferver fous cette phafe : par-tout ailleurs  
 il  paroît  affez  exactement  rond  ,  comme  il  
 doit  en  effet  le  paroître. 
 40.  Les mêmes  phénomènes  qui  prouvent  que  
 Mars tourne autour du Soleil,  &   non  autour de  la  
 T e r re ,  prouvent aufli que  Jupiter &   Saturne  tournent  
 autour  du  Soleil. 
 Il n’y  a de différence que dans  la quantité dont les  
 diamètres  apparens  de  ces planètes,  &   par  conféquent  
 leurs  diftances  à  la  Terre  ,  varient  dans  le  
 cours  de chaque  année ; car l’inégalité des  diametr.es  
 ou  des  diftances  eft  beaucoup  moins  confiderable  
 dans Jupiter que dans Mars, &  beaucoup moins dans  
 Saturne  que dans Jupiter.  Mais il fuit  néanmoins  de  
 ces  variétés  dè diamètres &   de diftances , que l’une  
 &  l’autre planete  font leurs  révolutions autour du Soleil  
 dans des orbites qui  font fort  au-delà de  l’orbite  
 de Mars.  De  plus, lorfqu’on obferve de la Terre les  
 mouvémens  de ces deux planètes , ils nous paroiffent  
 inégaux &  très-irréguliers, ainfi que ceux de Mars. 
 Enfin il eft  évident que la Terre tourne  autour du  
 Soleil,comme centre, tant parla place qu’elle occupe  
 entre  les  orbites de Mars &  de Vénus , que  par  
 les  phénomènes  des planètes fupérieures  vues  de la  
 Terre ; fi  la  Terre étoit en repos,  on ne verroitles'  
 planètes, ni ftationnaires, ni rétrogrades. La Terre fe  
 meut donc  : or  nous avons  fait voir qu’ellë  doit fe  
 trouver entre  les orbites de Mars &  de  Vénus  : donc  
 le Soleil eft à-peu-près le centre : donc la Terre tourne  
 autour  du Soleil. 
 Les  orbites  des planètes  font  toutes  des  ellipfes  
 dont lè foyer commun eft dans le Soleil. C’ eft ce que  
 Kepler a trouvé lé premier, d’après les obfervations  
 deTycho : avant lui tous  les Aftronomes avoient cru  
 que  les  orbites  des planètes étoient  des  cerclés  excentriques. 
   Voye^  Orbite , Ellipse , Excentrique. 
  Les plans de  cés  orbites  fe  coupent  tous dans  
 des lignes qui paffent  par le Soleil  ; &  ces  plans  ne  
 font pas fort  éloignés les uns des  autres  : en effet  ils  
 ne font que fort peu inclinés  entr’eux ; &  celui  qui  
 fait le plus grand angle avec le plan  de  l’écliptique  ;  
 c’eft-à-dire de l’orbite de la T  erre , eft l’orbe de Mercure  
 , qui  ne  fait  qu’un  angle  de  6°.  52'.  celui  de  
 l’orbite  de Vénus eft de  30. 23'.  celui de Mars de T®.  
 52'.  celui de  Jupiter, de  1®. 20'. &  celui de Saturne,  
 de  20.  30'. 
 La ligne  dans laquelle  le  plan  de  chaque  orbite  
 coupe  l’écliptique,  eft-appellée  la  ligne des noeuds,  
 &c les deux  points  où  les  orbites  elles-mêmes coupent  
 le plan de l’écliptique font appelles noeuds. Voye1  
 N oe u d . 
 La djftance entre le  centre du Soleil,   &   le  centre  
 de chaque orbite,  eft appellée C excentricité de  la  
 planete. Voye^ Excentricité ; &  l’angle fous lequel  
 chaque plan coupe l’écliptique,  eft appellé inclinai-  
 fon de ce plan. Voyc^ PLAN, INCLINAISON ,  6* ECLIPTIQUE. 
 Pour expliquer le mouvement des planètes autour  
 du Soleil,  il  ne  fout que  fuppofer qu’elles  ont  d’abord  
 reçu  un  mouvement  de  projeCtion  uniforme  
 en ligne  droite,  &   qu’elles ont une force de gravitation  
 ou d’attraCtion,  telles  que  nous  l’obfervons  
 dans tous les grands corps de notre fyftème, car un  
 corps A  ( PI. ajlr.fig.  So. n. 2. ) qui tend à  avancer  
 uniformément  le  long  d’une ligne A  B  doit  par  la  
 force d’un corps C qui l’attire  , etre  détourné à chaque  
 moment de fon chemin reCtiligne, &  obligé  de  
 prendre un mouvement curviligne, félon les lois des  
 forces centrales. Voye^ Fo rc e  &  C entral. 
 Donc fi le mouvement  de  projection  eft perpendiculaire  
 à une ligne C A  tirée du  corps  attirant  C  
 &   que  la vîteffe  de  ce  mouvement  foit  tellement  
 proportionnée  à  la  force  d’attraCtion  du  corps  A   
 que  les forces  centrale &   centrifuge foient égales ,   
 c’eft-à-dire  que  l’effort pour  tomber  vers  le  corps  
 central C en  ligne droite,  &   l’effort pour  avancer  
 dans  la direction de la  tangente  A B   fe  contrebalancent  
 l’un l’autre, le corps A  doit faire fa révolution  
 dans une  orbite  circulaire,  x ,   B , j , f.  Voye^  
 CENTRIPETE &  CENTRIFUGE. 
 Si  le  mouvement  de projeCtion 'de la  planete ne  
 contrebalance pas parfaitementl’attraÇtion duSoleil,  
 la planete décrira une ellipfe; fi le mouvement de la 
 planete  eft  trop  prompt,  l’orbite  fera  plus grande  
 qu’un cercle, &  le foyer le plus proche fera  dans le  
 corps  central même : fi le mouvement  eft trop lent,  
 l’orbite fera moindre qu’un  cercle, &   le  corps central  
 occupera  le foyer le plus  éloigné. 
 De plus  la forme  des  orbites planétaires dépend  
 non-feulement  4e  la  proportion  entre  le mouvement  
 de  projeftion,  &   la  force  attraCtive,  mais  
 aufli de la direction  fuivant laquelle  ce mouvement  
 peut être ou  avoir  été imprimé.  Si la direction étoit  
 fuivant  la  tangente A  B   comme  nous  l’avons  fup-  
 pofé jufqu’ic i, &  que  les forces centrales fe contre-  
 balançaffent exactement,  lés  orbites  feroient  circulaires  
 , mais fi la  direction  étoit oblique, d’une obliquité  
 quelconque,  l’orbite  de  la planète feroit toujours  
 une  ellipfe ;  quelque rapport qu’il y   eût d’ailleurs  
 entre  l’attraCtion  &   le mouvement de projection. 
 Les mouvemens  des planètes dans leurs  orbites  elliptiques, 
  ne font pas uniformes, parce que le Soleil  
 n’occupe  pas  le  centre  de  c es  orbites,  mais  leur  
 foyer. Les planètes fe meuvent donc tantôt plus v îte ,  
 tantôt  plus lentement,  félon qu’elles font  plus  proches  
 ou plus éloignées  du Soleil : mais  ces irrégularités  
 font  elles-mêmes  réglées,  &   fuivent  une  loi  
 certaine. 
 Ainfi fuppofons  que l’ellipfe B E  P  (P L  aflr.  fig.  
 S i. n. 2. ) foit l’orbite  d’une planete, &  que le Soleil  
 S  occupe  le foyer de  cette  ellipfe,  foit A  P  l’axe  
 de  l’ellipfe  appellé  la ligne des  apjîdes,  le  point  A   
 l’apfide  fupérieure  ou  l’aphelie P l’apfide  inférieure  
 ou  le  périphélie,  S C   l’excentricité,  &   E S   la  
 moyenne  diftance  de la planete au Soleil. Voye{ A p s 
 id e  , A p h é l ie ,  P é r ih é l ie ,  &c. Le mouvement de  
 la planete  dans  fon  périhélie  eft  plus  prompt  que  
 par-tout  ailleurs ,  &  plus lent  au contraire dans fon  
 aphélie; au  point E   la  vîteffe  du. mouvement  eft  
 moyenne aufli-bien  que la  diftance,  c’éft-à-dire  ce  
 mouvement  eft  tel que  s’il  demeuroit uniforme , la  
 planete décriroit fon orbite dans le même tems qu’elle  
 employé à  la décrire réellement. La loi par laquelle  
 le mouvement eft réglé  dans chaque point  de  l’orbite  
 ,  eft qu’une ligne ou  un rayon tiré  du centre du  
 Soleil  au . centre  de  la planete,  &   qu’on  fuppofe  fe  
 mouvoir  avec  la planete,  décrit  toujours des  aires  
 elliptiques proportionnelles au tems. Suppofons  par  
 ex. que la planete foit en A  &  que de-là elle parvienne  
 en B après  un  certain  tems ;  l’efpace  ou l’aire  que  
 décrit le rayon S A  eft le  triangle A  S B : fi on imagine  
 enfuite que la planete arrive  en P , &  que tirant  
 un rayon S D   du centre  du Soleil, l’aire elliptique  
 P S D   foit égale  à l’aire  A  S  B ,  la  planete  décrira  
 l’arc P D  dans le même tems  qu’elle a  décrit l’arc A   
 B  :  ces arcs font  inégaux, &  font à-peu-près  en rai-  
 fon inverfe de leurs diftances au Soleil, car il fuit de  
 l’égalité des aires que P  D  doit être à A  B  à-peu-près  
 comme S  A  k  S P. 
 Kepler  eft le  premier qui  ait démontré  cette  loi  
 par les obfervations, &  M. Newton l’a depuis expliquée  
 par des principes phyfiques : tous les aftronomes  
 admettent  aujourd’hui  &   cette  réglé,  &   l’explication  
 que M. Newton en  a donnée,  comme  étant  
 la plus  propre  à  réfoudre les phénomènes  des planètes. 
 A l’egard du mouvement que toutes les planètes ont  
 dans le même fens d’occident en orient, (Je leur mouvement  
 de rotation autour de leurs axes, &  derincli-  
 ’ naifon  de  leurs orbites au  plan  de  l’écliptique,  ces  
 phénomènes ne font pas fi faciles à expliquer dans le  
 fyftème newtonien, que leur mouvement autour  du  
 Soleil. 
 Defcàrtes s’étant apperçu que  les planètes  alloient  
 toutes dans le même fens, imagina de  les  faire nager  
 dans  un  fluide  très-fubtil qui  tournoit en tourbillon  
 Tome X I I . 
 autour  du Solei l , &  qui emportoit toutes les planètes  
 dans  la même direction. M.  Newton  ne paroît point  
 donner d’autre  raifon  de  ce mouvement  commun ,  
 que  la  volonté  du  Créateur.  Il  en eft  de même  du  
 mouvement de rotation  &  de  l’inclinaifon des orbites  
 des planètes au plan de l’écliptique. Tous ces mouvemens, 
  dit-il,  n’ont  point de caufes méchaniques.  
 H i  motus  originem non habent ex  caujîs mechanicis. La  
 raifon qu’il en apporte, c’eft que les cometes fe meuvent  
 autour du Soleil dans  des orbites fort excentriques  
 , &  vont  indifféremment en tous fens, les unes  
 d’orient  à l’occident, d’autres du midi  au nord,  &c.  
 Il eft  certain que fi le mouvement commun de toutes  
 les planètes d’occident en orient,  étoit  catifé  par  un  
 tourbillon  dont les  couches les entraînaffent, les cometes  
 qui  defeendent fort loin dans ce tourbillon de-  
 vroient  aufli fe mouvoir  toutes  dans le même  fens i  
 or c’eft ce qui  n’arrive  pas.  A  l’égard  de  la  rotation  
 des planètes autour  de  leurs axes , dans le même fens  
 qu’elles  tournent  autour du Soleil, c’eft  un  phénomène  
 que Defcàrtes  a  tenté d’expliquer aufli  par les  
 tourbillons ; mais la plupart defespartifans l’ont abandonné  
 là-déffus.  On  lui  a  objeCté  qu’en  vertu  de  la  
 conftruction de fes tourbillons, les planètes devroient  
 tourner  fur  elles-mêmes  en  fens  contraire, c’eft-à-  
 dire d’orient en occident ; &  il ne paroît pas que juf-  
 qu’à-préfent l’hypothefe  des tourbillons ait  pu  fatif-  
 faire  à cette partie du  fyftème général du monde. 
 M. Bernoulli, dans  le  tom.  IV. de fes oeuvres in-40.  
 imprimées  àLaufanne  en  1743  , explique le mouvement  
 de rotation des planètes dans le fyftème de Newton, 
   d’une maniéré  affez  ingénieufe.  Cet  auteur remarque  
 que tout  corps à  qui on imprime un mouvement  
 de projeCtion  fiiivant une direction qui ne paffe  
 pas par fon centre  de gravité, doit tourner autour de  
 fon  centre  de  gravite,  tandis  que  Ce  centre  va  en  
 avant  , fuivant une  direction parallèle à  celle de  la  
 force  qui  a imprimé le coup.  11 fuffit donc pour imprimer  
 la  rotation  des planètes,  de  fuppofer que  le  
 mouvement de projection qui leur a été imprimé d’abord  
 fuivant l’idée de M. Newton, avoit une direction  
 qui ne paffoit  point par leur centre de gravité. A l’égard  
 de  l’inclinaifon des  orbites  des planètes  fur  le  
 plan  de  l’écliptique, voye[ In c l in a i s o n   ;  Sc  fur  le s   
 aphélies  des planètes,  itôyeç A p h é l i e . 
 Les Cartéfiens font fur le mouvement des planetes9  
 une objection qu’ils croient viCtorieufe contre le New*  
 tonianifme.  Si le Soleil, difent-ilsjattiroit les planètes  
 , elles devroient s’en .approcher fans ceffe , au lieu  
 cpie  tantôt  elles  s’en  approchent  ,  tantôt  elles  s’en  
 éloignent.  Il eft facile de répondre que  les planètes à  
 la vérité tendent à s’approcher du Soleil par leur gravitation  
 vers cet aftre,  mais  qu’ elles  tendent  à  s’en  
 éloigner par  leur mouvement de projection, qui les  
 feroit aller  en  ligne droite : or  fi  le  mouvement  de  
 projeCtion eft tel, que les planètes ç.n vertu de ce mouvement  
 s’éloignent  plus  du Soleil que la  gravitation  
 ne  les  en  approche  ,  elles  s’éloigneront  du  Soleil  
 nonobftant la gravitation, mais moips à la vérité que  
 fi la gravitation  étoit nulle. C ’eft en effet ce qui arrive,  
 comme le  calcul le  fait voir, quand les planètes  font  
 arrivées à leur périhélie , où leur vîteffe de projeCtion  
 eft  la  plus  grande ,  &  où par  conféquent elles  tendent  
 à s’éloigner  le plus  du  foleil  en  vertu  de  cette  
 vîteffe. Il eft vrai que le Soleil les attire aiifli  davantage  
 dans ce  même  point ;  mais  comme  le  calcul  le  
 prouve , il ne les attire pas autant que leur vîteffe  de  
 projeCtion les éloigne. Voilà une des  grandes objections  
 cartéfiennesréfolue fans répliqué ;  on  peut en  
 voir une autre  de  la  même  force  à Y article F l u x   <S*  
 R e f l u x   d e   l a   m e r ,« / « . ; | jf/.  p .4 f> ° ■  _ 
 Calcul du mouvement & du fieu d'uneplanete. Les périodes  
 &  les vîteffes des planètes, ou les tems qu’elles  
 mettent  à  faire leurs  révolutions,  ont une  analogie 
 V   V   v v   ij