
 
        
         
		pofée parles Prêtres. Ils  difent enfin  que  les-, vigiles  
 &  les jeûnes font le fard del’hypocrifie ; que les fêtes  
 de la vierge Marie, des apôtres, 8c des  autres faints  
 font de.s inventions de gens oififs. Ils célèbrent pourtant  
 les dimanches 8c  les fêtes de Noël &  de la Pentecôte. 
  Epifi. Erafm.  Liv. X I F . Ce récit de Schlefla  
 nous apprend manifeftement que,les Picards n’etoient  
 autres  que des Vaudois., 8c M.  deSeaufobre  a démontré  
 cette  identité dans  fon hiftoire  de  la guerre  
 des  Huffites.  Vous  en  trouverez  l’extrait  dans  le  
 di&ionn.  de M. de Chaufépié ,  qui  a  fait  un excellent  
 article des Picards. Voici en peu de mots le précis  
 de  ce qiii les concerne. 
 Les Vaudois  étoient  en  Bohème  dès l’an  1178 ;  
 des  difciples  de  Valdo  s’y   réfugièrent,  8c  furent’  
 fort bien reçus à Zatée 8c à Launitz, deux villes voisines  
 fituées .fur  la  riviere d’Egne,  8c  aflez  proche,  
 des frontières  de Mifnie,  par  où  les Vaudois entrèrent  
 vraifemblablement  en Bohème ;  une partie  du  
 peuple  fuivoit  alors le  rit grec, pendant  que  la no-  
 blefl'e 8c les  grands  qui  avoient commerce  avec  lés  
 Allemands leur voifins ,  8c  qui fe  conforment  ordinairement  
 à la  cour,  Envoient  pour  la  plupart  le  
 rit latin ; mais  ce  rit  ayant été  introduit  par  force,  
 n’en étoit  que  plus défagréable au peuple. Les Vaudois  
 ayant trouvé de  l’humanité 8c de l’accueil dans  
 les habitans de ces  deux viiles, leur  firent  connoître  
 les fuperftitionsque le tems  avoient introduites dans  
 la religion chrétienne, 8c les  affermirent dans l’aver-  
 fion qu’ils  avoient  déjà pour l’églife romaine. 
 Ces  peuples  conferverent  l’exercice  public  du  
 rit  grec, jufques vers  le milieu du  xive  fiecle,  que  
 l’empereur Charles IV 8c l’archevêque Ernefi: l’interdirent  
 à  la follicitation  des papes ,  8c à la pouffuite  
 des  moines. Le  rit  latin  ayant  été  établi par-tout,  
 les peuples  s’affemblerent  dans  les  bois,  dans  les  
 folitudes 8c  dans  les châteaux  de  quelques  gentilshommes  
 qui les protégoient. Mais quand les troubles  
 s’élevèrent en Bohème , &  que  la nation leva l’éten-  
 dart  contre  le pape,  ces  Picards,  ces Vaudois  cachés  
 ,  commencèrent  à  fe  montrer ;  ils  s’en mêla  
 quelques-uns  parmi  les Taborites ;  d’autres  qui  fe  
 virent en aflez grand nombre dans une île que forme  
 la riviere de Launitz,  afi'ez près deNeuhaus,  dans le  
 diftritt  de Bechin,  prirent  les  armes  8c  forent défaits  
 par Ziska. 
 On  peut  réduire  à trois  chefs,  les  preuves qui  
 iuftifient  que  ces  Picards  étoient Vaudois, :  i°   le  
 principal prêtre  qu’on  leur  donne :  20  les  dogmes  
 qu’on  leur  attribue:  30  les  crimes,  les  folies,  8c  
 les héréfies qu’on leur impute  :  tout quadre avec les  
 Vaudois. 
 I. Théobalde  dit  que leur  principal  prêtre  s’ap-  
 pelloit Martin de Moravet. Laurens de Byzin, chancelier  
 de  la nouvelle Prague fous \Venceflas , qui  a  
 écrit  un  journal  de  la guerre  des Huflites, diarium  
 dt bdlo HuJJhico ,  raconte qu’au  commencement de  
 1420,  quelques  prêtres  Taborites  débitèrent  de  
 nouvelles  explications  des prophéties  ,  8c annoncèrent  
 un  avènement  prochain  du fils  de Dieu  pour  
 détruire  fes ennemis,  8c pour purifier l’églife.  »  Le  
 »  principal auteur de  cette doctrine,   dit Laurens  de  
 » Byzin,  étoit un jeune prêtre de Moravie , fort bel  
 ». efprit 8c  d’une  prodigieufe  mémoire ;  il  fe  nom-  
 » moit Martin, 8c fut furnommé Loquis, parce qu’il  
 » prêchoit avec une hardiefle étonnante  fes  propres  
 » penfées, 8c non celles des faints docteurs. Ses prin-  
 » cipaux aflociés furent JeanOilczin, le bachelierMar-  
 » k old,  le fameux Coranda, 8c autres prêtres Tabo-  
 » rites.Martin  de Moravet ou de Moravie, furnommé  
 Loquis,  le principal prêtre des Picards, eft  donc un  
 prêtre Taborite,  un collègue du  fameux 'Wenceflas  
 Coranda, qui  fit tant de bruit dans ce parti, 8c  qui  
 avant  8c  depuis  la mort de Ziska,  fut à la  tête  des 
 affaires.  De-là il s’enfuit qu’au  fond  les Picards font  
 des Taborites,  8c  que  les  accufations  d’inceftes  8c  
 de nudités qui  leur ont  été  intentées, font  de  pures  
 calomnies, piiifque  tout  le monde  convient que les  
 Taborites n’en furent jamais coupables. 
 Martin de Moravie fut pris  avec un autre  prêtre ,  
 8c  envoyé à Conrad,  archevêque  de  Prague, q u i,  
 après  les avoir  gardés dans un  cachot  pendant  plu-  
 fieursmois, les  fit jetter tous  deux dans un  tonneau  
 de poix  ardente.  Quel étoit leur crime ?  c’étoit  d’avoir  
 foutenu  jufqu’à  la  mort,  8c  fans  avoir jamais  
 voulu fe  rétra&er,  que  le  corps de Jefus-Chrift n’eft  
 qu’au c ie l, 8c qu’il ne faut point fe mettre  à genoux  
 devant  la  créature  ,  c’ eft-à-dire  devant  le pain  de  
 l’Euchariftie.  Voilà un prêtre  picard  qui a  tout  l’air  
 Vaudois.,  . 
 II. Les dogmes  des Picards 8c des Vaudois font les  
 mêmes ; nous l’avons déjà vu par le détail que Schlec-  
 tat fait des  opinions  des Picards de Bohème.  Us  fou-  
 tenoient qu’il ne faut point adorer l’Euchariftie, parce  
 que le corps de Jefus-Chrilt ri’y  eft point, le feigneur  
 ayant été  élevé au  ciel  en  corps 8c  en  amc ; que  le  
 pain 8c le vin de l’Euchariftie demeurent toujours du  
 pain Scduv'in,&c. Cefont-là des doûrines vaudoifes  
 8c  purement  vaudoifes. 
 Les accufations mêmes font des ufages vaudois dé-  
 guifés  en  dogmes  ; par exemple, les Vaudois  ne  re-  
 connoifloient  point de  fainteté  attachée aux autels,  
 8c  n’en  faifoient  point  une  condition du fervice  divin. 
  Si cela eft,  difoient leurs adverfaires, vous feriez  
 donc dans les  temples  ce que les maris 8c les femmes  
 font  dans  les maifons ?  La conféquence fut transformée  
 en  dogme.  Les  Picards,  dit-on, ont commerce  
 avec leurs femmes  dans les lieux facréà.; ce font donc  
 des miférables  qu’il  faut  exterminer. 
 Les  prêtres  vaudois  étoient mariés, 8c ils  foute-  
 noient  que  leurs  mariages  étoient légitimes. Quoi l  
 difoient leurs  ennemis, un prêtre fortant du  lit de  fa  
 femme  approchera  des  autels ?  Autre  conféquence  
 convertie  en dogme. 
 Les Vaudois n’adoroient  point le facrement, 8c ne  
 fléchifloient point le genou dans les églifes  à la vue du  
 pain facré. Autre conféquence.  Il n’eft pas néceflaire  
 d’adorer Dieu. 
 Ajoutez à cela les autres  dogmes attribués  aux Picards  
 par Schle&at.  Ils n’invoquoient point les faints;  
 ils ne prioient point pour les morts; ils n’admettoient  
 point la  confefîïon auriculaire, &c. Si ce ne font pas-  
 là des vaudois, ce font des  gens qui leur reflemblent  
 parfaitement, 8c qui peuvent bien leur  être aflociés. 
 III. Les  crimes, les folies 8c les héréfies qu’on leur  
 attribuent, perfuadent encore que les pauvres Picards  
 exterminés en Bohème étoient de véritables vaudois ;  
 c ’eft  ce dont on trouvera les preuves  détaillées dans  
 l’ouvrage de M.  de Beaufobre : nous y  renvoyons le  
 leéleur. 
 Nous  remarquerons feulement que la nudité qu’on  
 leur impute eft une pure  faufleté, 8c que les Picards  
 n’ont jamais été  adamiftes.  On  n’apporte  que  deux  
 preuves  dans l’Hifto>re, de la nudité picarde : la première  
 eft le  témoignage  du  prêtre Taborite,  8c  du  
 docteur Gitzinus  ;  ils n’accufent pourtant  pas les  P icards  
 d’une nudité pratique  , mais feulement d’enfei-  
 gner que les habits n’étoient point néceflaires, 8c que  
 fi ce n’étoit le froid ,  on  pourroit aufli bien aller nud  
 que  vêtu.  Ce n’eft donc  fur ces deux témoins qu’une  
 erreur fpéculative qui ne conclut rien pour  la pratique  
 ,  encore moins  pour ces ridicules opinions, que  
 la nudité  eft un  privilège  de  la liberté ou de l’innocence. 
 La fécondé preuve qu’on  donne  de  la  nudité  des  
 Picards , eft tirée  de  ce  qu’on  fit  le  rapport à Ziska  
 que ceux qui s’étoient fortifiés dans une île y  alloient  
 tout nuds, 8c  commettoient fans honte toutes fortes 
 d’infamies :  cette preuve n’eft  qu’un  conte  abfurde  
 qu’on inventa contre  des malheureux  qu’on  vouloit  
 facrifier  ;  8c ce qui  réfute  pleinement  la  faufièté  de  
 ce bruit, c’eft qu’entre tant dç picards que Ziska faifit  
 dans cette î le ,  8c qu’il fit périr j-on ne voit pas  dans  
 l’Hiftoire  qu’un  feul  ait  été  trouvé  riud.  De  plvis ,  
 comment  fe  perfùader  que  la  noblefle de Moravie,  
 qui protégeoit les picards de fon pjiys, ait pu foutenir  
 des fanatiques  qui donnoient dans l’excès ridicule de  
 fe  faire  une  religion  de la nudité?  Enfin,  comment  
 imaginer  que  d’infames  voluptueux  fouffrent  conf-  
 iamment les plus  cruels  fupplices ,  8c  qu’ils  embraf-  
 fent volontairement une mort' cruelle qui  les  va priver  
 de  tous  les  plaifirs  après  lefquels  ils couroient ?  
 Ajoutez à toutes ces preuves le témoignage du jéfuite  
 Balbinus, qui  ne doit  pas  être  fufpetlé de  favorifer  
 ces hérétiques ; 8c  néanmoins il convient que  c’êft à •  
 tort qu’on a  accufé  les Picards à cet  egard, 8c  il reproche  
 à Théobald d’avoir  donné mal-à-propos  aux  
 Adamites  le  nom  de  Picards.  Balbin.  Epitom.  rér,  
 Bohem.lib.  IF .  pag.  449.  Voici  ce  que  les Théologiens  
 catholiques les  plus modérés pènfent des Picards  
 :  ils difent que ce fut une fe&e d’hérétiques qui  
 s’élevèrent  en Bohème dans le xv.  fiecle, 8c qui prirent  
 ce nom  de  leur  chef appellé Picard,  natif des  
 Pays-bas. 
 Que  ce  fanatique, fe  fit  foivre  d’un  aflez grand  
 nombre  d’hommes  8c  de femmes,'  qu’il pretendoit,  
 difoit-il,  rétablir dans  le  premier  état' d’innocence  
 où  Adam avoit  été créé  ;  c’ eft polif quoi il  prerioit  
 aufli  le titre de nouvel Adam. 
 Que'fous ce prétexte il établit comme un dogme parmi  
 fes fe&ateurs, la jouifîânce  des femmes, ajoutant  
 que la liberté des| enfans de Dieu  confiftoit dans cet  
 ufage, 8c que tous ceux qui n’étoient pas de  leur féôe  
 étoient  eiclaves.  Mais quoiqu’il  autorisât la communauté  
 des femmes , fes difciples ne pouvoient cependant  
 en jouir fans fa permilfion, qu’il accordoit aifé-  
 ment, en difant à celui qui  lui prefentoit une femme  
 avec  laquelle il  dé.firoit avoir  commerce  :  Va , fais  
 Croître, multiplie  &  remplis la terre. 11 permettait  aufli  
 à  cette populace ignorante d’aller toute nue, imitant  
 en ce  point  comme en l’autre  les anciens Adamites.  
 Foyei A damites. 
 Les Picards avoient  établi leur réfidence  dans une  
 île de la riviere de Lanfnecz, à quatorze lieues deTha-  
 bor  ,  place  forte,  où Ziska  ,  général  des  Huflites ,  
 avoit Ion quartier principal. Ce guerrier  inftruit des  
 abominations des  Picards, marcha contr’eux ,  s’empara  
 de leùr île , 8c les fit tous périr par le fer ou  par  
 le  feu ,  à  l’exception  de  deux  qu’il  épargna,  pour  
 s’inftruire de  leur doôrine.' Dubrav. liv.  F l. Sponde  
 ad ann. chr.  /420.  .. 
 PICAREL ,f. m. imaris,  nat. Iclluol.') poifîorj 
 de mer. On lui a donné  à Antibes le nom  de garon ,  
 8c en  Languedoc  celui  de p i c a r d , parce qu’il pique  
 la langue lorfqu’il eft  defiëché 8c falé.  C’eft  une  efi-  
 pece de mendole qui eft toujours blanche, cependant  
 il  eft  plus  étroit  8c plus  court que  la mendole,  car  
 il n’a que la longueur du doigt. Le mufeau eft pointu ;  
 il y  a de chaque côté fur le milieu du corps une tache  
 noire 8c des traits argentés  8c dorés, mais peu appa-  
 rens  , qui  s’étendent  depuis la tête jufqu’à la queue ;  
 au refte il réflemble à  la mendole par  les  nageoires ,  
 les aiguillons ,  la queue,  & c . Rondelet, h ijl. d e sp o if-   
 f o n s ,  liv .  F.  chap.  x iv .  Voye^ MENDOLE ^poiffon. 
 P1CATAPHORE, f. m. ( Ajlrolog. judic. )  Les Af-  
 trologues appellent ainfi la huitième maifon céleftc,  
 par  laquelle  ils font des prédirions touchant la mort  
 8c  les héritages des  hommes.  On  la nomme  encore  
 porte fupérieure,  lieu  parefleux , maifon  de mort  8c  
 des  héritages. Ranzovius, dans fon iraclatus  aflrolog.  
 part. II. a traité toutes ces fadaifes ridicules. {D,  f .)   
 PICAVERET, voye{  Linote. 
 PICCA-FLOR , f.  m. ( HiJl.  nat^Ot,nkhol. )  c’eft  
 le  nom  que  les Efpagnols  donnent  au  colibri..ou..à.  
 l’oifeau-mouche, à caufe  qu’ il  ne vit que du fuç  qes  
 fleurs.  Son  article eft fait«« jpot, -Colibri., 
 Rien n’égale la beauté dupluriiage de ces charmant  
 oifeaux ; ils  font leurs nids  avec tout l’art 8c les^pre-  
 cautions poffibles;  cependant ils,n’en  font  que  trop'  
 fouvent chafles par des grofles 8c cruelles araign.êjes  
 qui  y   viennent  pour  fucer  les  oevus  ou  le  fâng  desÇ  
 pauvres petits colibri. 
 ’  Prefqüe  fous ' lés  auteurs  âflii’rerit  que  cet  oifeau  
 n’habite que les pays chauds ; mais M.  de la Conda-'  
 mine déclare qu’il n’en a yû nulle part en plus gran.de.  
 quantité  que  dans  les  jardins de.Quito,  dont.le.climat. 
  tempéré approche plus' du froid que de la grande •  
 dhaleur.  Mem.  de l'acad. des Scierie.. 17 4S.  (Z?. 7. ) 
 P  IC E  A  A B 1E S ,  (.Jardinage.) eft une  efp.ece de.  
 fapin vulgairement appellé epicia , 8c femblable à .l’if   
 pour le bois Si la feuille, qui ne tombe point ; il s’élève  
 plus  haut, fans être ni  fi garni ni  fi beau. Le pi- ;  
 cea produit de la graine  qui le perpétue. On le place.  
 ordinairèmënt dans  les  parcs entre  les  arbres  ifolés  
 des  allées doubles, ou dans  les bofquets  verds. 
 PICELLO, ( Géog. rtiod.') ville  ou bourg de l’Anatolie  
 fur la mer Noire, entre Pendërachi 8c Samaftroi  
 C’eft l’ancienne PfyIlium de Ptolo.mée. 
 PICENTIA,  ( Géog.  anc. ) 'ville d’Italie,  capitale  
 des  Picentins.  Cette' ville étoit  dans  les  terres.  Les,  
 habitans  furent chafles  de  lèiir ville pour  avoir pris  
 le parti  d’Annibal.  Léander 8c Mazella  difent  qu’on  
 la  nomme  préfentement  Ficentia.  i° .  Il y  avoit une  
 autre  ville  d’Italie  du  non!  de  Picenda ; ,  elle  étoit.  
 dans le Latium , félon Denis  d’Halicarnafle, l.  F. 
 PICENTÎNORUM G EN S , P ICENTINl 8c P I-  
 CENT E S  , ( Géogr. anc. )  peuples  d’Italie.  Ils  habi-  
 toient  fur  la  côte  de  la  mer  de  Tofcarie,  depuis,  le  
 promontoire de Minerve, qui les féparoit de la Campanie  
 , jufqu’au fleuve Silarus , qui  étoit la borne entre  
 les Picentins 8c  les Lucaniens.  Dans  les .terres.ils  
 s’étendoient  jufqu’aux  limites  des  Samnites  8c  clés  
 Harpini ; limites qui nous font néanmoins absolument  
 inConnùgs.^ 
 PICENUM,  (Géog. ànc. )   contrée  d’Italie  à  l’orient  
 de l’Umbrie , 8c connue-aufli fous le nom d’ager  
 Picenus. Les habitans de cetté  Contrée étoient appel-  
 lés  Picentes )J  ils  étoient  différens  des  Pïcendni,  qui  
 habitoient fur la côte de la mer inférieure. C e peuple  
 étoit fi  nombreux, que Pline, lib. III, cap ', xviij. fait  
 monter à trois cens foixante mille le nombre  des P i centes  
 qui fe fournirent aux Romains.  Les  bornes  du  
 Picenum  proprement dit,  s’étendoiënt  le long  de  la  
 côte, depuis le fleuve OEfus jufqu’au pays des Prçetu-  
 tiani. Dans un fens plus étendu, le  Picenum compre-  
 noit le pays des Prcztutiani 8c le  territoire de la ville  
 Adrià.  | 
 J’ai dit que  les Picentins , Picendni, habitoient fur  
 la  côte  de la mer inférieure ; j’ajoute ici  que  ce  peuple  
 étoit  une colonie  de Sabins  ,  qui  étant  fortis  de  
 Picenum , aujourd’hui  là Marche  d’Ancône,  s’emparèrent  
 d’une partie de la Campanie. Ils pofledoient le  
 canton de terre où eft à-préfent la partie’ occidentale  
 du Principàt méridional, entre le cap Campanella Si  
 le fleuve Sélo.  On croit que Salerne étoit la  capitale  
 de ces peuples.  ( D .  J.  ) 
 PICHA-MAL,  ( Hifi. nat. Botan. ) fleur qui fe cultive  
 dansTîle de Ceylan ; elle  eft blanche 8c a l’odèur  
 du jafmin : on  en apporte tous les matins un bouquet  
 au  roi du pays  , enveloppé dans  un  linge blanc,  8c  
 fufpendu à un bâton.  Ceux qui rencontrent ce bouquet  
 fe  détournent par refpeét. Il y  a des officiers qui  
 tiennent des terres du roi pour y  planter de ces fleurs ;  
 ils oiit le  droit de  s’emparer de  tous les endroits  où  
 ils  penfent qu’elles  croîtront le mieux.  • 
 .  . PICHET ,  PICHER , PICHE,   f.  m.  (  Marchand