«le la réfiftaiice qu’il doit faire, félon l’ufagc auquel
'il eft deftinë.
Piquet , ( Ar-chit. & Jardin.') on appelle piquet
•en architecture & jardinage, de petits morceaux de
bois pointus-, qu’on enfonce dans la terre pour tendre
des cordeaux, lorfqu’on veut planter un bâtd-
:ment ou un jardin. O n nomme taquets, les piquas
-qu’on enfonce à tête perdue dans la terre, -afin
qu’on ne les arrache pas, & qu’ils fervent de rer
paires dans le befoin. (D . /. )
Piq u e t , en terme de Fortification, c’eft un bâton
pointu par un bout, que l’on garnit ordinairement,
■ ou que l’on arme de fer: en les allignant fur le ter-
rein , ils fervent à en marquer les différentes mefu-
•res & les différens angles.
Il y a auffi de grands piquets que l’on enfonce-en
•terre pour lier enfemble des fafcines ou des fagots,
lorfqu’on veut faire quelqu’ouvrage fort vite. Il y
on a de plus petits qui ne fervent qu’à joindre les
fafcines dont on fe fert dans les fappes, logemens,
& comblemens de foffés.
Piquets fe dit auffi de bâtons ou de pieux que l’on
•fiche en terre dans un camp , proche les tentes des
cavaliers, pouf y attacher leurs chevaux; on en
met auffi devant les tentes des fantaffins, où ils po-
fent leurs moufquets ou leurs piques, qu’ils paffent
dans un anneau.
Quand un cavalier a commis quelque faute con-
fidérable, on le condamne fouvent à la peine du
piquet, qui confifte à avoir une main tirée en haut,
autant qu’elle peut être étendue, & de fe tenir ainfî
fur la pointe d’un piquet, appuyé uniquement fur
les doigts du pié oppofé , de forte qu’iî ne peut fe
tenir bien, ni' fe fufpendre, ni avoir la commodité
de changer de pié.
Piquet fe dit aulîi de ces bâtons, qui ont une coche
vers le haut, auxquels on attache les cordages
des tentes. Ainfî planter le piquet, c’eft camper.
■Chambers.
Piquet , on appelle troupe du piquet dans l’infan-
térie, cinquante hommes tirés de toutes les compagnies
des régimens de l’armée, avec un capitaine,
un lieutenant & un fous-lieutenant à la tête. Le piquet
de la cavalerie eft compofé de 20 ou 25 maîtres
par efcadron. Les foldats & les cavaliers de piquet
font toujours prêts , pendant la durée de leur
fervice, qui eft de vingt-quatre heures , à prendre
les armes au. premier commandement. Dans la cavalerie
, les chevaux de ceux qui font de piquet font
fellés, la bride toute prête à pafl'er dans la tête du
cheval, & les armes du cavalier toutes préparées
pour fon fervice.
Toutes les différentes tîoupes de piquet font ce
qu’on appelle le piquet à l’armée ; il fert à couvrir le
camp des entreprifes des ennemis, & à avoir des
troupes toujours en état de s’oppofer à fes attaques.
A l’armée il y a chaque jour un brigadier, un Colonel,
un lieutenant colonel & un major de brigade
de piquet. Leur fervice commence les jours de fé-
jour à l’heure que les tambours battent l’afîemblée
des gardes | & dans le,s marches lorfqu’on affemble
.les nouvelles, gardes; qui. doivent marcher avec le
campement. Ces officiers fe trouvent à la tête des
piquets toutes les fois qu’on les affemble ; ils doivent
faire chacun leur ronde pendant la nuit, pour examiner
fi to.us les officiers & foldats depiquet font
dans l’état qîi ils dçivent être. Ils rendent compte
.le lendemain aux officiers généraux de jour, de
tout ce qu’ils ont obfervé dans leur ronde, ( ÿ )
Piquet, terme de Boulanger, petit infiniment de
Ter à trois, pointes, dont les boulangers qui font le
bifcuit de mer fe fervent pour piquer le deffous
.de leurs galettes, avant que.de les mettre au four,
.afin que la chaleur pénétré.plus facilement jufqu’au
centre, & -en chaffe toute l’humidité. Savaryl
( D . J . ) •
PiQÜET , ( M&fure de continence. ) mefure de
grains dont on fe fert en quelques endroits de Picardie
, particulièrement à Amiens ; quatre piquets
font le leptier, qui pefe 50 livres, poids, de Paris ,
ce qui fait 12 livres { pour chaque piquet • fur ce
pié, il faut dix-neuf piquets j ou quatre feptiers •£
d’Amiens, pour faire un feptier mefure de Paris. B I ■ Piq u e t , terme de Défit nantir, groffe épingle dont
fe fervent les deftinateurs, quand ils montrent à un
écolier à tracer un plan. ( D . J. )
Piquets , f. m. pl. ( Cirerie. ) ce que les blanchif-
feurs nomment des piquets\{onx. de grandes chevilles
de plus de dix-huit pouces de longueur, qui
font placées de diftance en diftance au -tour des
tables ou quarrés de l’herberie ; ces piquets fervent
■ à relever les bords des toiles où l’on met blanchir
la cire, Savary. (D . J .)
P iquet , en terme de Fondeurs de cloches, eft un
pieu de fer ou de bois placé au centre du noyau
d’une cloche, qui porte la crapaudine du compas de
conftru&ion. Foye^ les figures, Pl. de la fonderie des
cloches, & l'article FONTE DES CLOCHES.
Piq u e t , ( Jardinage. ) le piquet ne différé du fa-
lin qu’en ce qu’il eft plus petit, n’ayant que deux
piés de long tout au plus. Il fert également à aligner,
à borneyer &c à tracer les* différentes pièces qui
compofent les jardins.
Piq u e t , ( Jeu. ) c’eft un jeu auquel on ne peut
jouer que deux., & le jeu ne doit contenir que trente-
deux cartes, depuis l’as qui eft la première, jufqu’au.
fept. Toutes les cartes valent les points qu’elles marquent,
excepté l’as qui en vaut onze, & les trois
figures valent dix points chacune. Quand on eft convenu
de ce qu’on jouera, on voit à qui niélera le premier
; quand les cartes font battues & eeaipées,-celui
qui donne en diftribue douze à fon adverfaite & à lui,
deux à deux, ou trois à trois, félon fon caprice, il faut
continuer dans tout le cours de la partie par le nom-
-bre qu’on a commencé , car il n’eft pas permis de
changer la donne,à moins qu’on n’en avertiffe.Si celui
qui donne les cartes en donne treize à fon joueur ou
à lu i, il eft libre au premier en carte de fe tenir à fon
jeu ou de refaire ; mais s’il s’y tient lorfqu’il a treize
cartes , il doit laiffer les trois cartes au dernier , &
n’en prendre que quatre; & fi c’eft le dernier qui les
a, il en prend toujours trois.Si l’un des joueursfe trou-
voit avoir quatorze cartes, n’importe lequel, il faut
refaire le coup. S’il y a une carte retournée dans le
talon , le coup fera b on, fi la carte tournée n’eft pas
celle de deffus, ou la première des trois du dernier.
Le joueur qui tourne & voit une ou plufieurs cartes
du talon de fon adverfaire, eft condamné à jouer
telle couleur, que fon adverfaire voudra, s’il eft premier
à jouer. La première chofe qu’il faut examiner
dans fon jeu , c’eft fi l’on a cartes blanches ; fi on les
avoit, l’on compteront dix; même avant le point; ces
dix qu’on compte pour les caftes blanches fervent à
faire le pic & repic, & à les parer. Il faut pour compter
fon point, fes tierces, &c. les avoir étalées fur le
tapis, fans cela l’adverfaire compterait fon jeu, encore
qu’il valût moins que le vôtre. Un quatorze fait
paffer plufieurs cartes qu’on a par trois, encore que
l’autre joueur ait trois cartes plus fortes : le quatorze
plus fort paffe devant un moindre, & l’annulle. Le
principal but des joueurs eft de gagner les cartes pour
gagner dix points, pour elles. S’il fe trouve que l'un
des adverfaires ait plus de cartes qu’il ne faut, s’il
n’en a pas plus de treize, il eft au choix de celui qui
a la main, de refaire ou de jouer, félon qu’il le trouve
avantageux à fon jeu ; & lorfqu’il y a quatorze cartes
, on refait néceffairement.
Qui prend plus de cartes qu’il n’en a écarté, ou
s’en trouvé en jouant plus-qu’il ne faut, ne compte
rien du-tout, & n’empêche point l’autre de compter
tout ce qu’il a'dans fon jeu.
Qui prend moins de cartes, ou s’en trouve moins,
peut compter tout ce. qu’il a dans fon jeu, ni ayant
point de fautes à jouer âvec ’moins de carteS; mais
fon adverfaire compté toujours la derniere. Qui a
commencé à jouer, & a oublié de compter cartes
blanches ,■ le point,' fés tiercés, Oc. n’eft plus reçu
à les compter après, & tout cet avantage devient
nul pour lui.
Lorfqu’avant déjouer la première carte , on ne
montre pas à l’adverfaire ce qu’on a de plus haut
que lui, on le perd, Sc il .compte fon jeu , pourvu
qu’il le compte avant de jouer fa première carte.
Il n’eft pas permis d’écarter à deux fois, e’eft-à-
dire que du moment que l’on a touché le talon,
après avoir écarté telle carte, on ne peut plus la
reprendre. Il n’eft pas,-'permis à aucun .des joueurs
de regarder lès cartes.qu’il prendra, avant que d’avoir
écarté; celui qui a , écarté moins de cartes
qu’il n’ én prend, & s’âppérçoit dé fâ‘ faute avant
que,d’en ayoir retourné aucune , eft reçu à remettre
ce qu’il a de trop fans encourir auçune peine ,
pourvu que fon adverfaire n’ait pas pris’ les fiènnes.
Si celui qui donne .deux fois de fuite, reçonnoît fa,
faute auparavant d’avoir vu aucune de fes ,cartes ,
fon adverfaire fera obligé de faire, quoiqu’il ait vil
fon jëu. Quand le premier acçufe ce qu’il à à.compter
dans fon je u , & que l’autre après, lui. avoir répondu
qu’il eft bon, il s’apperçoit ënfuite, en examinant
mieux fon jeu , qu’il s’ eft trompé, pourvu qu’il
n’ait point joué, eft reçu à compter ce qu’il a de
bon, &: efface ce que le premier aurait compté.
Celui qui pouvant ayoir quatorze de quelque, ef-
pece que ce toit, en écarte un & n’accüfe que trois,
il doit dire à fon adverfaire quelle eft , celle qu’il a
jette,• s’il lé liii demande,
S’ilarrivpit que le jëu de cartes fe rencontrât faux
de quelque maniéré qUe^ce fiit, le coup feulement
ferait nul j, les autres précédens feraient bons.
Si en donnant les carres il s’en trouve.une de re-
tournée-j îl faut rebattre & recommencer à les couper
& à les donner.
S’il fe trouve une carte retournée’ âü talon, &
que ce ne foit pas la première ou la fixieme; le coup
eft bon : celui qui accufe faux, comme dé dire trois
a s , trois rbis ; Oc. & qui në les auroit pas, qui joue,
& que fort adverfaire voit qu’il ne les < à pas, ne
compte rien du coup, & l’autre compté tout fon
jeu. Toute carte lâchée & qui-a touché le tapis eft
cenfée jbuéë ; fi pourtant bn n’étoitque fécond à
jouer, & qu’on eût couvert une carte dé fon adverfaire
qui ne fût pas de même Couleur & qu’on
en eû t, on pourrait la reprendre &. en jouer uné
autre.
_ Celui qui pour voir les cartes que laiffe le dernier,
dit je joüerai de telle coiffeur, pourrait être
contraint d’en jouer s’il ne le faifoit pas.
Celui qui par mégarde ou autrement tourne ou
voit une carte du talon ,, doit jouer de la couleur
que fon adverfaire voudra" autant de fois qu’il aura
retourné de cartes.
Celui qui ayant laiffé une de fes cartes du talon,
la mêle à fon écart avant' qué de l’avoir montréè à
fon homme, peut être obligé 'de lui montrer tout
fon écart, après qu’il lui •aura nommé la couleur
dont il commencera à jouer.
Qui reprend des cartes 'dans fon écart, ou eft fur-
pris à en échanger, perd la partie; qui quitte la partie
avant qu’elle foit finie, la perd ; celui qui croyant
avoir perdu, brouille fes cartes avec le talon, perd
Joint X I I .
la partie quoiqu’il s’apperçoive enfifite qu’il auroit
pû la gagner.
Celuiqui étant dernier, prendrait les cartes du
premier, avant qu’il eût eu le tems d’écarter, & les
auroit mêlées à ion jeu, perdroit la partie.
Quand on n’a qu’un quartorze en main qui
doit Valoir, on n’eft pas'obligé de 'dire de quoi,
on dit feulement quatorze, mais fi l’on peut en avoir
deux dans fon jeu , fie que l’on n’en ait qu’un on
eft obligé de le nommer.
, PIQUETTE , f. f. ( Bourrelier. ) forte dé pinces
aiguës par la pointe, qui eft à l’ufagë'dës bourreliers.
Foye^ les fig. Pl. du Bourrelier.
Piq uet te, (Econom.riÆq.) mauvais vin deftine
aux valets & aux pauvres habitans de la campagne.
C ’eft de l’ eau jettée fur'le'marc du" r'aifin, qil’bn remet
en'fermentation, avec quelques pommes fau-
vages', & des prunelles..,
, PIQUEUR ^ f. m. ( Afchit. ) c’ eft dans un attelier,
un homme prépofé par l'entrepreneur , pour recevoir
par compte les matériaux, en garder les tailles
veiller à l’emploi du tems , marquer les journées des
ouvriers , & piquer fur fon rô le , ceux qui s’abfen-
tent pendant les heures dé travail, afin de retrancher
de léurs falaires. On appelle chàfiavans, lès moindres
piqueurs qui ne font que hâter les. ouvriers.. ( D . J. )
P lQ U E U R , en terme d'Epinglier, eft l’ouvrier qui
èft’chargé de pique’r les papiers pour îes épingles. *
PlQUEUR, en terme de Cavalerie, eft un domefti-
que deftiné à monter les' chevaux pour lés dreffer
bu les exercer. Il y â des piqueurs X gages dans les
écuries confidérables, & des piqueurs qu’on loue
pour un certain tems , lorfqu’pri a . dé jeunes che-
vauxr à aecoutumèr à l’h'omme: ces piqueurs les
montent auffi dans les foires.
P lQ U E U R , en terme de Rafinerie, eft un gros bâton
feriré & aigu par un bout 8c traverfé par en haut ,.à
un demi-pié de fon extrémité, d’un plus, petit qui
forme de chaque côté une poignée qui'Fàciike l’opération;
il fe nomme de l’ufage qu'on en fait. Foye^
Piquer la terre. Foye^ les P l.
PlQUEUR, terme dé 'Cliafie, ce font dés' gens à chev
a l , établis pour faire chaffer les chiens;
PIQUIER, f. m. ( Art.fiiilii. ) homme armé d’une
piqué. ; '
PIQUOISE ou PIQUOIS, f. f. { Gravure.) c’eft
line aiguille enfoncée; par la tête dans dmë ante de
pinceau ou autre petit morceau de bois; ce qui en
fort n’a que deux ou trois, lignes au plus de longueur.
Ce petit inftrumërit fert aux peintres , aux
eventailliftes , aux brodeurs, tapiffiers & autres ouvriers
à piquer le trait de leur defféin, pour pouvoir
enfuîte le poncer avec la ponce. Voyc^ Poncer
6* Ponce.
PIQUURE, terme de Chirurgie, plaie faite par un
infiniment piquant. Les panaris ont prefque toujours
pour caufe une piqüure d’aiguille; les piquures font
ordinairement plus dangereufes que les plaies plus
étendues faites par infiniment tranchant. Le féjour
du fang dans le trajet dé la divifion, peut donner
lieu à dés abfcès ; s’il y a quelque pàrtie nerveufe de
piquée, il en réfulte quelquefois’ les . accidens lés
plus graves, tels que la douleur, la tenfion inflammatoire
, le fpafme de la partie, les.convifffibhs de
tout le corps : la fièvre s’allume, & l’étrâhglement
de la partie la fait tomber en gangrené. Ainfî la réunion
des parties divifées, qui eft lè but auqiiel l’art
doit tendre dans toute folution dé. continuité contré
l’ordre naturel, ne peut être obtenue primitivement
dans "les piquures qüi font accompagnées quelque
accident ; il faut pour y remédier faire ceffer lë
défordre local qui confifte .dans la tenfion & le tiraillement
dés fibres blefîçes , une incifion fuffit dans
les câs fimples, liés anciens brûloiërit toute l’éten-
N N n n ij