
beau jour: 8c, après avoir paflé des cordes autour de la tète de cet
animal, on le conduit auflî-tôt à Tetable, ou on 1 attachera a un
poteau: de façon qu’il ait une certaine liberté, 8C qu’il foit féparé des
autres , de peur quil ne les bleffe par les efforts qu’il fera pour fe détacher.
S’il eft trop revêche, on lui laiffe jetter toute fa furie pendant vingt-quatre
heures s dès quelle eft un peu ralentie, on le fait marcher en le
conduisant à la main. Il faut néanmoins qu’il y ait une perfonne qui
aille devant lui, plufieurs autres qui le retiennent parderrière avec des
cordes, & une qui le fuive pas à pas, & qui réprime de tems en tems
fes efforts, en le frappant légèrement avec une baguette de bois de
foule. Quand le bouvillon eft attaché, on doit, s’il eft poffible, l’approcher
doucement, 8c le flatter, pour ainfi dire, par le ton de la voixi
On l’accoutume par ces careflès, à fouffrir qu’on l’aborde : enfuite on
écarte fes mâchoires pour lui tirer la langue, on lui met du fel dans,
la gueule, on lui fait avaler des boules de pâte, trempées dans là
oxailfe fondue bien folée. Pourvu qrt’on continue ce traitement pendant
quatre ou cinq jours, on pourra foumettre les taureaux à de nouvelles
épreuves ; alors il faudra les atteler 8c attacher au joug, une'
branche d’arbre en guife de timon ; on y joindra infenfiblement quelques
poids, pour éprouver leur patience dans le travail, en leur faifant
taire de plus grands efforts. Après ces premiers effais, il faut les
-attacher à une charrette vuide 8c la leur faire traîner d’abord peu de
tems, enfuite un peu plus long-rems, en la chargeant pep-à-peu de
.quelque nouveau poids, ' -
Entretien des boeufs. L’entretien des bceufedemande une attention
particulière. On doit les lailfer à l’air pendant la chaleur, les mettre à
-couvert pendant le froid, 8c leur donner en tout tems une bonne
-nourriture. Si le -pays eft abondant en fourrage vert, cette efpèce de
nourriture eft préférable aux autres. On mène-paître les boeufs , fi le
îpays eft fee; ou bien on les nourrit dans les étables, La nourriture
qu’on leur donne varie fuivant les différons climats. La meilleure, c’eft
la véfee-liée- en bottes, la geffe ôf le foin de prés. On entretient ce
bétail moins avantageufement avec de la paille, quoique ce fourrage
-foit une reffource dans le befoin. La paille que l’on eftime le plus, eft
-celle de millet, enfuite celle d’orge ; 8c en troifième lieu, celle de froment.
On donne encore de l’orge aux boeufs après qu’ils ont fini leur
'journée. Au furpftis, la mefore du fourrage quon leur donne doit être
réo-lée fur les differentes faifons de l’année, Au mois de janvier, il
faut donner à chacun quatre- fe x ta riï d’ers moulu 8c détrempé dans
l’eau, ou bien un modius de lupins-, ou enfin un femi-modius de geffe
■détrempée, indépendamment de la paille qu’on leur donne en abon-
fl-.i nrr. Si l’on manque de- légumes, on peut mêler avec de la pailla
dû marc de raifin fléché; Cette efpècè de nourriture a la vertu de les-
rendre gais St d’augmenter leur embonpoint: fi on ne leur donne pas-
de grains, il fûffit de remplit de feuilles sèches, en paniet dont là
contenance foit de vingt médit, ou d e leur donner trente livrés, de-
foin, Quand on n’a ni foin ni feuilles- sèches, oh leûr donne la meme1
quantité de feuilles vertes, foit dé laurier, foit d’yeufe, en y ajoûtant
du gland; il eft à craindre que le gland ne leur oceàfionné la gale, .fi
on leur en donne jufqü a les en ràffafier. Ordinairement la même-’
pitance leur fuffit pendant le mois de février. Qn doit ajouter quelque
chofe à la quantité dé foin qui doit faire leur nourriture en mats
en avril, parce que c’eft le tems on ils travaillent aux premiets labours
de la terre: il fuffira cependant de leur en donner à chacun quarante
livres. On fera bien dé les nourrir avec du fourrage Verd depuis le
l o d’avril jufqu’au quinze de juin ; on pourra même continuer de leur
en donner dans les lieux plus frdds', jufqu’au premier juillet : & depuis*
ce tems jufqu’au premier novembre,-on les raffafîera de feuillages. Les
plus eftimés de ces feuillages font ceux d’orme, enfuite ceux de frêne
8c enfin ceux, de peuplier. Dans les mois de novembre A de décembre,,
Içs boeufs doivent manger à diferétion r c’eft lé téms dés’ fini,filles!
Alors il faut leur donner à chacun un modius de gland, avec autant
de paille quifo en voudront; ou bien un modius de lupins détrempés,
ou fept fe x ta r iï d’ers arrofé d’eau &- mêlé de paille ; ou douze fe x ta riï
de geffe arrofee de même & mêlée avec de la paille; ou un modius
de marc de raifin, pourvu qu’on y ajoute de la paillé en abondanceÿ
ou enfin, fi l’on n’a aucun de ces fourrages, il faut leur donner quiranco
livres de foin fans aucun mélange.-
,. Noas- regrettons de ne pouvoir füivre Coltîmelïé dans la manière:
etendue avec laquelle il traite lés- maladies.'auxquelles' fes boeufs" font
fujets, 8c les remèdes qui leur conviennent.. La nôticé que .îidus-
en donnerions, quelque foecinfte quelle fut, gmffiroit trop cette
analyfe. 1
Chevaux. Ceux qui défirent delevet des chevaux, doivëntf for-tout fo
pourvoir d un palet renier entendu 8c d’une grande quantité de fourra »a ?
eet animal demande le plus grand foin, 8c veut une nourriture abon--
dante. On diftingue trois races différentes parmi les: chevaux ' la race
la plus noble , qui fournit des chevaux aü cirqué Si aux combats fâcrésç
celle des mules, que l’on peut comparer à la première race par 1e
revenu quelle produit; & enfin la racé communequi ne donne que'
des males 8c des femelles médioerès,. Plus-chacune de ceS races çft'
diftmguée, plus il lui faut d’ahondans pâturages.- On choifit pour foire
paître ces- animaux des prairies étendues, qui- foieftt tmïjèîirs ariofêes'
& qut ne foient point garnies d’une grande quantité! d’arbres, A l’égard