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dins, de pavot & de coquelicot double, de pied
d’alouette , & de bleuet de toutes les couleurs, de
chryfanthème , de foucis, de julienne , d’adonis,
&c. Les plantes provenues de ces femis font plus
vigoureufes, & fleurirent dès le primons de fan-
née fui van te.
C’eft auffi le tems de marcotter les différentes
efpèces & variétés d’oeillets, de rempoter les
oreilles d’ours, pour les changer de terre*, de
tranfplanter les oignons de plufieurs liiiacées, dont
la végétation fe prolonge fort avant dans 1 été,
tels que ceux de la jacinthe du Pérou , du lys
blanc ou flageljé, de différentes efpèces de mar-
tagons & d’iris, &c.
On peut, avec fuccès, & en prenant les précautions
requifes, oeiüetonner plufieurs plantes
vivaces, dont la végétation eftfort avancée, telles
que les pivoines , les lys - afphodèles, les flambes
ou iris, le bouton d’or, l’oeillet mignardife, &c.
Les arrofemens doivent être plus abondans dans
ce mois que dans tout autre , à caufe de l’extrême
chaleur qu’on éprouve ordinairement. Mais il faut
avoir foin de les adminiftrer à propos.» & de les faire
de préférence le matin au lever du foleil, ou le
foir lorfqu’il eft couché.
3'.0 Dans les jardins de botanique, on sème en
planche beaucoup de graines de plantes annuelles ,
que l’on a recueilli les mois précédens, telles font
les graines de plufieurs liiiacées, ranunculées,
ombellifères ,& quelques légumineufes, &c.
C’efl dans ce mois que la récolte des graines
commence à devenir abondante, & fur-.tout parmi
les plantes annuelles, comme les crucifères,
les ombellifères, les caryophyllées, les liiiacées,
les graminées, &c. Cette récolte néceflite des foins
âffidus pour ramaffer exactement toutes les graines
àmefure quelles mûriffent j il y en a même quelques
unes qui veulent-être femées auffi-tôt, &
dont l’efpèce eft perdue quelquefois pour toujours
fans cette précaution.
On repique, foit en pot,foit en pleine terre,
les jeunes plants provenus des femis faits fur couche
ou en pleine terreau printems précédent, lorf-
que ce font des plantes vivaces, & qu’ils font affez
forts pour être tranfplantés. Mais cette opération
exige des foins, à caufe de la chaleur de la faifon.
Pour en affurer la réuflite , il faut garantir les
jeunes plants du foleil, & ne les découvrir que
lorfqu’il ne paroît point. Les arrofemens doivent
auffi leur être adminiftrés avec intelligence , trop
d’eau les fait pourrir, & la féchereffe retarde leur
reprife *, 1e moyen d’éviter ces inconvéniens, eft
de les arrofer fréquemment, mais légèrement, &
en forme de petite pluie.
. Les plantes qui aiment l’ombre , & qui cependant,
à caufe de l’ordre fyftématique adopté
dans les écoles de botanique, fe trouvent expofées
.aux rayons du foleil, doivent en être garanties
par des contrefols que l’on a foin d’enlever le foir,
ou d oter même dans le jour lorfqu’il pleut, &
a o u
que le tems eft couvert, afin que les plantes jouif-
lent de la libre circulation de l'air. On doit aufli
ouvrir les vagiftas ou petites fenêtres des chaflis
portatifs, qui ont été placés fur les plantes de la
zone torride, rnifes en place dans les écoles. Il
convient même, lorfque le foleil ne paroît pas, ainfi
que dans les nuits chaudes , de les enlever de
deffus les plantes, & de les placer à côté, pour les
remetre au premier changement dans la température
de l’air.
Quant au farclage desmauvaifes herbes, au ne-
toiement des allées, & enfin aux foins de propreté,
ces travaux font de tous les mois & de toutes
les fortes de jardins, il n’y a rien de particulier
à preferire à cet égard. ( M. T h o v i n . )
A o v t é , terme d ^ ja r d in a g e , fynonyme du mot
m û r . On dit d’un fruit qu’il eft bien aoûté, lorfqu il
a fa forme, la couleur & fa groffeur naturelle ,
& qu’il eft à fon point de maturité. Une femence
bien aoûtée eft celle à laquelle il ne manque
rien pour germer & produire une plante quipuiffe
parvenir u fon état parfait , fi quelques caufes
étrangères ne s’y oppofent. Ce n’eft pas que des fe-
mences mal aoûtées ne germent quelquefois ,
mais elles ne produifent que des êtres languiflans
qui périffent bientôt après. En général, les femences
qu’on cueille & que l’on conferve dans
leurs fruits, capfules, épis, ou autres enveloppes,
font plus fûrement aoûtées que lorfqu on les en
fépare } dans cet état, elles acquièrent ce qui peut
leur manquer & fe perfectionnent} mais ileft^ un
moyen fimple & quelquefois ^très-utile , d aouter
des femences qui ne font qu’aux trois quarts de
leur maturité, c’eft de les porter pendant quelques
jours dans fon gouffetj la chaleur du corps
fuffit pour leur donner la maturité qui leur manque.
Ce mpyen fur-tout peut être employé
très-utilement par les Botaniftes voyageurs qui
ont rarement le' tems d’attendre que les graines
qu’ils rencontrent foient parfaitement aoûtées.
V o y e i a o u te r . ( M . T h o v i n .)»
A o u t e r : a g r ic u ltu r e ,• faire la moiffon ou
l’août. Ce mot eft d’ufage aux environs d’Ivry-
la r bataille. ( M . l ’a b b é T e s s i ç r ).
A o u t e r , ja r d in a g e . Ce verbe fignifie faire
mûrir. Ainfi, lorfqu’on dit, il n’a pas fait affez chaud
pour aoûter ce fruit , cette graine, les jeunes
pouffes de cette arbre, cela veut dire que les
chaleurs n’ont pas été affez grandes pour faire
mûrir le fruit & la graine dont on a parlé, &
donner aux jeunes pouffes la confiflance & [a
force néceflairè , ce qui eft pour elle une vraie
maturité. Alors le fruit eft acerbe ou fans faveur,
la graine n’eft pas propre à' être femée,
& les jeunes pouffes font fufceptible s d’être gelées
par les premiers froids.
A défaut de .chaleur naturelle, on fe fert de
la chaleur artificielle, foit des couches, foit du
feu pour hâter la maturité des différentes parues
des végétaux. On fe fert encore avec fuccès de
plufieurs
A P A 'SM
plufieurs autres moyens pour accélérer la fructification
& la maturité des graines de certaines
plantes. Ces moyens confident à refferrer , par
exemple, dans de petits vafes, les végétaux qui
pouffent avec trop de vigueur, & dont la fève
eft uniquement employée à former des branches
& des racines , à diminuer graduellement le
nombre des arrofemens, & à les rendre plus légers',
lorfque les plantes font à-peu-près arrivées
à la moitié de leur fructification, à les arracher
même, & à les fufpendre par les racines dans un
lieu aéré, lorfque les femences font mûres aux •
trois quarts, afin d’empêcher qu’elles ne pourraient
fur pied , fur-tout fi la faifon eft déjà
avancée , & les pluies abondantes. Voye[ A o u t é .
( M T ho v i n. )
. A o u t e r o u , moiffonneur*, celui qui travaille
à la récolte. Cette expreflion eft employée dans
les pays où la moiflofi s’appelle Y août, parce
que c’eft au mois d’août quelle s’y fait. ( M. l’Abbé
TesIsier. )
APALANCHE , genre connu fous le nom
impropre d’apalachine ,* c’tft le prinos des Botaniftes.
Koyqde mot A p a l a n c h e , dans le dictionnaire
des arbres & arbuftes. ( M. Th o v i n. )
APALACH1NE y cajfinc peragua. L. Voyt{
C a s s in e de la Caroline. (M, Th o v i n.')
APALACHINE ou thé du cap. Ceanpthus
Africanus. L. Voye[ C é a n o t h e d ’A f r i q u e
(M. T hov in.) ,
A P A L A T O U . A p a z a t o a ,
Genre découvert par Aublet, dans les forêts
de la Guyane françoife, dont il n’exifle encore
qu’une efpèce.
A p a l a t o u de la Guyane, ou Apalatoa des
galibis.
A p a z a t o a Guianenjis , Aubl. Guyan. 382.
Tab. 147 ï) .
C’eft un arbre dont le tronc s'élève de trente à
quarante pieds. A cette hauteur, il pouffe des
branches qui fe répandent en toutfens: les feuilles
font compofées de quatorze folioles d’environ
quatre pouces de long, fur un pouce & demi
de large. Ses fleurs font difpofées en épis, dans
les aiffelles des feuilles fupérieures ; elles font
peu apparentes. Il leur fuccède des gouffes arrondies,
& comprimées qui renferment une feule
femence, bordée d’un feuillet membraneux. Cet
arbre fe rencontre fréquemment dans les grandes
forêts. Il fleurit en novembre , & fes fruits mûriffent
en janvier.
Nous avons lemé plufieurs fois, & toujours
înfru&ueufement, des graines de cet arbre, dont
la culture , d’ailleurs, eft inconnue en Europe.
(M. T hov in.)
APARINE ou grateron , aparinc. Voyez G ail-
LJs t . ( M. T ho v i n .)
Agriculture, Tome J.ery I I * Partie*
A P E
À P E I B A. A p e i s a .
Ce genre > qui fait partie de ceux de la famille
des T illevls , eft compofé d’arbres d’un beau
port, dont les fleurs font jaunes dans toutes les
efpèces^ leurs fruits font très-finguliqrs, ils reffem-
blent à certains ourfins de mer. Ces arbres ne
peuvent être confervés, en Europe, que dans les
ferres chaudes , où rarement ôn les rencontre.
Efpkcts.
1. Apeiba velu ou tibourbou.
A pei ba kirfuta. La M. Dich ï> de Cayenne.
2. Apeiba glabre ou yvouyra.
A pei ba glabra. Aubl. ï) de la Guyane.
3. Apeiba à feuilles blanchâtres ou pétoumeir
A pei ba petoumo. Aubl. I) des forêts de la
Guyane.
M 4. Apeiba à râpe.
A pei ba afpera. Aubl. ï> de l’Ifle de Cayenne.
5. Apeiba à feuilles échancrées.
A peiba emarginàta. La M. DiCh
Sloanea. emarginata, de l’Ifle de Bahama.
Les graines d’Apeiba doivent être envoyées
dans leurs capfules, & y refter jufqu’ à l’époque
convenable poulies mettre en terre ; elles vieil—
liftent dans l’eTpace de fix mois •, & ft l’on n’d
la précaution de les tenir dans un lieu aéré, lors
de leur traverfée en Europe, il eft rare qu'elles
lèvent. Nous avons eu occafion plufieurs fois de
faire cette remarque, particulièrement fur celles
des efpèces •, n.os 1 & 4.
On fème les graines d’Apeiba dès la mi-mars^
dans des pots remplis d’ une terre douce, légère &
fablonneufe ; on les recouvre de quatre à cinq
lignes avec la même terre , & on met les pots
fous des chaflis, garnis de bonnes couches chaudes
j les germes feN développent & fortent de
terre dans l’efpace d’un mois. Alors il convient
de modérer les arrofemens, & de donner de l’air
au jeune plant , toutes les fois que le foleil
eft dans fa force, fans quoi il ne prendroit qu’un
foible accroiffement , & ne pourroit réfifter à
l’humidité. Lorfqu’il a quatre pouces' de haut,
on peut le repiquer dans des pots*, mais il faut
auparavant le fortir de deffous les chaflis, & !«•
Iaiffer expofé pendant quelques jours à l’air libre ,
fur une couche , à l’ombre, pour qu’il puiffe
s’endurcir tin peu. Lorfqu’il eft repiqué , on place
les jeunes plants fur une couche tiède, couvert»
d’un chaflis, & on a foin de les tenir ombragés ,
jufqu’ à ce qu’ils foient entièrement repris •, on
les Iaiffe enluite expofés au foleil , & on leur
donne de l’air le plus fouvent qu’il eft poffible.
Vers la fin du mois d’août, on les rentre dans
les tannées des ferres chaudes *, mais on feroit en-*
eore plus fûr de les conferver, fi on pouvoit les
placer fous des bâches, où le thermomètre ne def-
Dd d d