farine & deux livres & demie de fromage, comme fi vous vouliez faire
un libum, ajoutez-y trois onces de miel &c un oeuf. Battez enfemble
tous ces ingrédiens, mettez-les dans un plat de terre que vous aurez
frotté d’huile, couvrez ce plat avec un couvercle de tourtiere, & faites
en forte que la cuiflon pénètre l’intérieur du fa v illùm , fur-tout dans
le milieu où il eft plus épais. Quand il fera cuit, retirez-le du plat,
frottez-le de miel & égrugez du pavot deflus, remettez-le encore un
inftant fous le couvercle de la tourtiere ; & lorfque vous 1 aurèz retire,
vous le fervirez fur le plat même dans lequel il aura été cuit, avec des
cuillers pour le manger. . _
3 Voici la manièrq. de préparer la bouillie à la carthaginoife. On jette
une ijvre d’alica dans de l’eau, &,on l’y lailfe bien infufer, on la verfê
dans une auge, de bois, on y ajoute trois rivées de fromage frais avec
une demi-livre dejmiel & un oeuf; on bat le tout enfemble, & on fait
cuire cette bouillie dans une marmite propre.
On prépare le granea de froment d’une manière bien fimple. On
met une demi-livre de pur froment dans un mortier propre. Après
l’avoir bien layé èp purge, de -fr peau en le broyant, on le fait cuire
dans une marmite avec de l’eau pure; &c quand il eft bien cuit, on y
mêle du lait peil-à-peu, jufqu’à ce qu’il s’y forme une crème bien épaifle.
Pour faire îamulum, vous nétoierez bien du feigle, vous le mettrez
dans une auge & verferez de l’eau parddfus deux fois par jour : taririez
l’eau le dixième jour. Quand le grain fera bien enflé, vous l’agiterez
dans une auge. pleinecd’qau, jufqua ce qu’étant détaché de fa peau,
ii tombe au fond de l’eau comme de la lie. Après cela, vous le mettrez
dans un linge propre, que vous tordrez bien pour en exprimer la
crème, vous expoferez cette crème dans un baflin pour la faire fécher,
& lorfqu’elle fera sèche, vous la ferez cuire avec du lait dans une
marmite. . ; .• . ..
Manière d’engraijfer la volaille. I l faut renfermer les poules ou
les oies que l’on voudra engtaifler, & frire des boulettes de pâte avec
de la fleur de farine ou de la farine d’orge qu’on trempera dans 1 eau
avant de les leur faire avaler. On augmentera la dofe tous les jours
peu-à-peu; on les empâtera ainfi deux fois par jour, & on Içs fera
boire à midi, ayant foin dç ne laifler l’eau plus dune heure devant
elles. A l’égard des oies, il faut commencer par les faire boire avant
de les empâter.
Méthode pour faire une aire. Labourez la terre ou vous voulez la
frire, arrofez-la bien avec de la lie d’huile, & donnez-lui le tems de
s’en imbiber, après quoi vous ameublirez le terrein & vous lapplanirez
en le battant avec la hie; enfuite vous l’arroferez encore avec de la lie
d’huile, & vous le laiflèrcz fécher.
XJfage qidori peut faire dè la lie d’huile. Pour éloigher les rats
& les charenfbns de vos greniers, faites du mortier de terre avec de la
lie d’huile, & mêlez-y un peu de .paille hachée, crêpiflèz-en votre
grenier à une épaiflèur raifonnable, & remettez une couche d’huile
pardeflùs. .
■ Si vos oliviers font ftériles, déchauriez-les, eriveloppez-les de paille
longue; mêlez enfuite de la lie d’huile avec une moitié d’eau, &
répandez-en autour une urne pour les plus grands arbres , moins à
proportion pour les petits.
■ Vos figuiers ne perdront point les figues vertes dont ils feront
chargés, & ils feront préferves de la gale, fi vous fuivez le même
procédé.
Pour garantir vos brebis de la gale, tairiez repofer de la lie d’huild
dans un vafe, jufqua ce qu’elle foit bien éclaircie; prenez enfuite de
leau dans laquelle vous aurez fait bouillir des lupins & de la lie de
bon vin, mêlez tout cela enfemble par portions égales. Après la toifon,
vous en frotterez les brebis par tout le corps, & vous les laiflerez fuer
deux ou trois jours; après quoi vous les mènerez fe baigner dans la
mer; fi la mer n’eft pas à votre portée, vous ferez de l’eau frlée pour
les en laver. Non-feulement ce remède préfervera vos brebis de la gale,
mais encore la Inné en fera plus belle. On peut s’en fervir pour tous
les quadrupèdes, quand ils auront la gale.
Si on frotte avec de la lie d’huile bouillie les eflieux, les rênes, les
fouliers & les cuirs, ils auront un degré de bonté de plus.
_ P es teignes ne fê mettront point à vos habits, fi vous avez foin de
frotter les pieds & les coins de vos armoires, le fond & l’extérieur avec
de la lie^ d’huile cuite & réduite à moitié.
r Frottez de même toute votre vaiflelle de cuivre, après l’avoir bien
ecuree, la rouille ni le verd-de-gris ne s’y mettront point.
On conferve les figues sèches en les mettant dans un vafë de terre
quon a frotté de lie d’huile bouillie.
Remèdes pour les boeufs. Si un ferpent vient à mordre un boeuf
ou tel autre quadrupède que ce foit, broyez dans une hémine de vin
vieux un acetabule (i) de cette nielle que les Médecins appellent
Jmynèum ( f ), injeétez-lui en dans les nafeaux, & mettez de la fiente
de porc fur la plaie.
Pour maintenir les boeufs .frais & vigoureux, & leur frire revenir
appétit lorfqu ils paraîtront dégoûtés, il faut arrofer leur fourrage avec
e a lie d huile : on leur en donne à boire auffi avec moitié eau, mais
Ÿl) n ! Cf ‘abulD deS Romains è'oit la 5 4 8 . ® partie de l ‘amphore.
v. ) vueijjues uotaïuftes ont cru que c’éïoit le macerbn appellé fmyrnium.
O h