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faite pour figurer avec avantage dans toutes les ,
cfpèces de jardins.
Hiftorique ; Cette plante eft, dit-on , originaire
du Japon, & voici comme elle nous eft parvenue.
Vers la fin du fiècle dernier, un vaif- !
feau hollandois * qui revenoit des grandes Indes j
avec plufieurs de ces oignons, fit nauffrage dans î
la Manche.' Les bulbes furent tranfportées par
les vagues fur les côtes de Jerfey & de Gtternefey.
Elles poufsèrent dans le fable, fur le rivage.
L ’éclat de leurs fleurs attira bientôt l’attention
des habitans de ces Ifley; ils les cultivèrent dans
leurs jardins, les firent connoître aux étrangers,
& acquirent par ce moyen une nouvelle branche
de commerce, qui eft affez confidérable.
io. Am a rill is à feuilles longues. L ’oignon
de cette efpèce eft un des plus gros de fon genre. 11
pouffe des feuilles longues de plus d’un pied, fur
un Pouce ou deux de large. A côté de ces feuilles
s élève une hampe , qui fe termine par une ombelle,
compofée de dix à vingt fleurs. Elles font
d’un pourpre foncé & répandent une odeur très-
agréable. Pour l’ordinaire, elles épanouiflent dans
le mois de décembre, & fe defsèchent, ainfi que
leurs feuilles, vers la fin de mai. Jufqua préfent
elle n’a point donné de femences dans notre climat
, mais elle fe multiplie aifément par fes cayeux.
Culture ' Comme cette plante eft en pleine végétation
dans le milieu de nos hivers, elle eft
par cette raifon plus délicate que celles qui ne
végètent qu’au printems *, aufli exigent-elle une
température douce, qui réponde à celle du printems
du cap de Bonne-Efpérance, qui eft l’endroit
où elle croît naturellement. Pour cet effet * on
la cultive dans des pots, qu’ on rentre, en Automne
, dans une ferre tempérée ; on la place fur
les appuis des croifées, parce qu’elle aime l’air.
La terre qui lui convient le mieux eft celle à
oranger , mêlée par moitié avec du terreau de
bruyère. Ses oignons n’ont befoin d’être relevés de
terre que tous les trois ou quatre ans, foit pour
les oeilletonner , foit pour renouvelier la terre
trop appauvrie, Cette plante fe conferve mieux
& multiplie davantage fous des chaflis bien abrités,
des gelées, que lorfqu’on la cultive dans une ferre
tempérée ; mais alors elle fleurit plus tard & plus
rarement.
Ufage : La beauté de fes fleurs, leur odeur
fuave, 1 avantage qu’elle a de fleurir dans une
faifon où les fleurs font très - rares doivent lui
faire occuper une place dans les ferres où fous
des chaflis* elle peut fervir aufli à orner les appariements
pendant l’hiver.
U . L ’Am a r il l js orientale peut être nflfe au
rang des plus belles efpèces de ce genre*, fon oignon
, qui a près de fix pouces de diamètre, eft
écailleux & arrondi. Chaque année , vers le
mois de novembre, il pouffe trois ou quatre paires j
de feuilles oppofées & placées fur deux rangs,
Elles font longues de .douze à quinze pouces j
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& larges de trois environ, d’un verd pâle , arrondies
par leur extrémité ; elles végètent pendant
fout l’hiver & fe flétriffent au mois de mai. La
hampe qui doit porter les fleurs'commençe à fortir
de terre environ un mois avant les feuilles, elle
s’élève à-peu-près à la hauteur d’un pied & demi, &;
fe termine par une ombelle compofée d’un très-
grand nombre de fleurs, qui s’épanouftfent fuc-
cefliveinent ; elles font petites, de forme irrégulière
& d’un beau rouge. Elles produifent rarement
des graines chez nous.
Culture • Cette plante eft fort délicate*, fa bulbe
fe pourrit aifément par l’humidité, & elle exige de
la chaleur pendant l’hiver. On la cultive dans
des pots remplis d’une terre plus ou moins forre,
en raifon de la groffeur des oignons. Ceux qui ont
acquis leur entier développement fe mettent dans
une rerre compofée, par égales parties, de terre
franche & de fable de bruyère *, mais s’ils font plus
petits, on leur donne une terre plus légère, en
diminuant la quantité de terre franche, relativement
à leur volume. Les pots doivent être rentrés
dès le milieu de l’automne dans une ferre
chaude & placés dans une couche de tan le plus
près des vitraux qu’il eft poflible. Il faut peu
d’arrofemens à cette plante pendant quelle eft
en végétation, & il ne lui en faut point du fout
lorfqu’elle eft dans fon état de repos. On la multiplie
par fes cayeux , qu’il faut laiffer croître fur
leurs oignons jufqu’à ce qu’ils pouffent deux paires
de feuilles, fans quoi on rifqueroit de les perdre.
Après les avoir féparés, on les laiffe sécher pendant
huit ou dix jours, & on les planteénfuite dans une
terre préparée comme nous l’avons dit ci-deffus.
Ufage : Cette plante feroit un des plus beaux
ornemens de nos ferres chaudes, fi elle étoit
moins délicate & plus commune. On ne la rencontre
guère que dans les jardins les plus recherchés
de l’Europe, & à Londres chez quelques
jardiniers fleuriftes.
i l . Ama rill is tachée. L ’oignon de cette efpèce
eft petit & de forme oblongue; il pouffe chaque
année, vers l’automne, des feuilles longues de
plus d’un pied, & larges feulement de dix à
douze lignes, Elles font tachées de diftance en
diftance, & garnies furies bords de petits poils,
qui reffemblent affez aux cils des paupières. Ses
fleurs, qui viennent avant les feiiilles, font portées
fur une hampe peu élevée *, elles font difpofées
en manière d’ombelle ; leur couleur approche
de l’écarlate , & leur forme eft à-peu-près celle
de la grénélîenne, Cet oignon fleurit rarement
dans notre climat à caufe de ' la multitude de
cayeux que pouffent fes bulbes, qui détournent
à leur profit la sève deftinée à la fructification.
Culture : Çctte efpèce n’eft pas plus délicate
que le lis de Saint- Jacques ; elle fe multiplie
aufli aifément, & n’exige pas une culture différente.
Ufage : C’eft encore une des efpèces de ce
genre qui mérite d’être cultivée dans les jardins
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d’agrément. Sa fleur produit un effet agréable
fous les chaflis, parmi les liliacées du Cap.
13. L ’Am a r il l is rayée eft la, plus grande &
la plus majefteufe de fon genre, beau Feuillage,
tige élevée, très-grande fleur, couleurs vives *
odeur agréable, tout lui affure le premier rang. Elle
a beaucoup de reffemblance avec l’Amarillis à
fleur rofe ou la belladonna des Italiens. Elle
s’en diftingue cependant par la plus grande
étendue de toutes fes parties , par fes pétales
qui font d’un beau blanc, &. rayés fymmérri-
quement dans toute leur longueur par des lignes
d’un pourpre foncé , qui coupent d’une manière
très-agréable l’uniformité de la couleur du fond ,
& enfin, par fa végétation ,- qui commence
vers le milieu dé l’été , & qui précède de plus
de fix femaines celle de la belladonna. L ’odeur
de fes fleurs eft aufli plus fuave. Elle graine
fouvent ~ chez nous , produit quelquefois des
foboles, & fournit beaucoup de cayeux.
Culture •* Cette belle plante fe cultive & fe
multiplie de la même manière que l’Amarillis
écarlate : cependant elle forme un peu moins
de cayeux, & doit être plus foigneufement défendue
des gelées par des couvertures plus épaüffes.
14. A m a r i l l i s vivipare. Lorfque l’oignon de
cette efpèce a pris toute fa croiffance , il a la
figure & la groffeur d’un fruit de coignaflier *,
de fa bafe, il pouffe des racines charnues, longues
& blanches, qui fe terminent par des bulbes
particulières; ce qui forme une différence d’autant
plus remarquable, que, dans prefque toutes les
autres efpèces de ce genre, les cayeux fortent
de la couronne de l’oignon , & font, pour
ainfi dire* corps avec lu i; de la partie fupé-
rieure fortent des feuilles difpofées en cercle, &
non fur deux rangs , comme dans les autres
Amarillis. Elles font longue; de trois à quatre
pieds, recourbées en forme d’arc vers la terre,
dans la moitié de leur partie fùpérieure. Celles
de la circonférence extérieure ont communément
le double de la largeur de celles qui croiffent
au centre. Elles font étroites, légèrement dentelées
fur les bords , & d’un verd pâle. Ces
feuilles font permanentes, c’eft-à-dire, qu’à me-
fure qu’il en périt quelques-unes, il en pouffe
d’autres qui les remplacent. Dans le mois d’août ou
de feptembre, on voit paroître, à côté des feuilles,
une hampe aufli haute que les feuilles font
longues; elles fe terminent par une ombelle
compofée de fept ou huit fleurs étroites, de
couleur de chair, & qui ont quatre à, cinq
pouces de long. Elles durent quatre à cinq jours,
& fleuriffent les unes après les autres; au lieu
de capfules remplies de femences , elles produifent
très-fouvent des bulbes ou foboles, qui
acquièrent la groffeur d’une noix, & qui fervent à
multiplier cette plante.
Culture ; Ôn a d’abord cultivé cette Amarillis
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dans des pots, qu’on plaçoit pendant l’hiver'
dans les tannées des ferres chaudes *, enfuite on
s’eft coptenté de lui faire paffer la mauvaife
faifon fur les tablettes d’une ferre tempérée*
Mais ces différens effais ne réuflifloient pas mieux
les uns que les autres, la plante fleuriffoit
très-rarement , & avoit toujours l’air fouffrant ;
fes feuilles étoient mortes ou defféchées par les
extrémités. Un heureux hafard fit découvrir,
il y a quelques années, que les foins qu’on
avoit pris julqu’alors pour la conferver, étoient
précifément la caufe du peu de réuflite qu’on
avoit obtenu. Une bulbe jetrée par fiafard
au pied d’un efpalier, à l’expofirion du levant,
dans un terrein fablonneux, le conferva pendant
l’hiver, au moyen d’une légère couverture de-
litière. Il eft vrai que la plante perdit une partie
de fes feuilles, mais il en repouffa d’autres au printems,
& elle fleurit la même année. Depuis ce tems,
elle forme une touffe confidérable qui produit
chaque année une multitude de fleurs & des foboles
en abondance. Ainfi , la culture de cette plante
eft plus aifée qu’on nefe l’imaginoit, puifqu’iî fuffit
de la garantir des gelées -pour la conferver, &
qu’une terre fablonneufe & douce eft celle qu’elle
femble préférer ; cependant, comme il eft fouvent
difficile d’empêcher la gelée de pénétrer en
pleine terre à une certaine profondeur, au
moyen des fimples convertures de litières ou
autres fubftances sèches, il convient, dans les
hivers rudes, de la couvrir d’un chaflis vitré ,
& d’en conferver quelques pieds dans les ferres
tempérées.
On multiplie cette plante par le moyen de
fes cayeux, qu’on peut féparer de leurs oignons
au printems, & plus aifément encore par fes-
foboles, qu’on cueille fur les hampes lorfqu’ellcs
font entièrement defsèchées. On laiffe reffuyer
les uns & les autres pendant quelques jours,
enfuite on les plante dans des pots remplis de
terreau de bruyère , mêlé, avec un quart de
terre franche douce, & on leur fait paffer les
deux premiers hivers fous des,chaflis à liliacées,
ou dans une ferre tempérée. L ’année fuivante,
au printems * on peut les mettre en pleine
terre. Ces oignons fleuriffent rarement avant
d’avoir acquis la groffeur du poing,.
Ufage : Cette plante, cultivée en pot* a fou--
jours fair chétif & miférable. Elle ne peur entrer
tout au plus que dans les écoles de botanique.
Mais lorsqu'elle eft en pleine terre, à l’air libre,
ou dans des chaflis, elle forme de greffes touffes >
qui fleuriffent chaque année; alors elle peut
être adrnife dans les jardins d’agrément.
1 5 . A m a r i l l i s à feuilles larges. La bulbe de
cette efpèce eft greffe; elle pouffe des feuilles
larges & pointues,, ftriées longitudinalement &
denticuiées finement fur les bords. Sa hampe
eft applafie & porte à fon fommet, quatre ou fix
fleurs blanches., fans pédicule*, elles oui environ?